["ARGUS DE LA PRESSE"]
 
SYNTHÈSE DU 29/11/2023
VIE DU GROUPE
 
Engie et Crédit Agricole Transitions et Énergies s’associent pour proposer des solutions de travaux et de financement aux collectivités publiques pour la rénovation énergétique des bâtiments publics. Conformément à la loi du 30 mars 2023, leur solution repose sur un contrat public global financé par le secteur privé, qui inclut un contrat de performance énergétique assurant une économie d’énergie réelle ou l’introduction d’énergies renouvelables. Éric Campos, directeur général de Crédit Agricole Transitions et Énergies, souligne que « les contrats de performance énergétique mis en place par les énergéticiens lient une partie du paiement des services aux gains qu’ils apportent ». Les premières commandes devraient être lancées au second semestre 2024 après des études de faisabilité. (L’Agefi Quotidien, Frédérique Garrouste, 29/11)
 
ENVIRONNEMENT BANCAIRE
 
Dans une interview accordée à quatre journaux européens, dont Les Echos, Andrea Enria, président du conseil de surveillance prudentielle de la Banque centrale européenne (BCE), partage sa perspective sur la surveillance bancaire, évoque les défis à venir et aborde la fin prochaine de son mandat. Il répond aux critiques affirmant que la surveillance de la BCE est trop intrusive en soulignant : « Nous ne cherchons pas à remplacer les dirigeants des banques », tout en mettant en avant l'importance d'une réaction rapide à l'égard des problèmes systémiques identifiés. Il met en lumière la nécessité d'une surveillance plus étroite des acteurs financiers non bancaires. Andrea Enria précise également que l'introduction d'un euro numérique ne devrait pas susciter d'inquiétude pour les banques, à condition que les limites de détention, la rémunération des services et le rôle de ces établissements dans la distribution soient clairement définis. Par ailleurs, il exprime ses préoccupations quant à l'impact potentiel des géants technologiques sur le secteur bancaire. (Les Echos, Edouard Lederer, 29/11)
 
 
Plusieurs pays européens, notamment les Pays-Bas, l’Italie et l’Espagne, envisagent d’imposer une taxe sur les bénéfices considérables des banques. En France, l’idée a reçu beaucoup moins d’attention, bien que la remontée des taux d’intérêt initiée par la Banque centrale européenne (BCE) ait gonflé les profits des banques. En 2022, les revenus des six grands groupes bancaires français ont atteint un plus haut historique, selon l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR). Parmi ces six groupes, La Banque postale et le Crédit Agricole sont ceux qui ont le plus collecté sur les Livrets A ou LDDS en 2022. La BCE réfute néanmoins l’idée d’une taxation, arguant que les profits actuels des banques sont éphémères et que les cas de défaut des clients pourraient rattraper les superprofits des banques à long terme. (Alternatives Economiques, Aude Martin, 12/2023)
 
 
Société Générale propose une augmentation de salaire collective bien inférieure à celle de l'année dernière, menant à des tensions avec les syndicats. Ces derniers menacent de ne pas signer l'accord si les propositions ne sont pas revues à la hausse. La banque justifie sa prudence par les incertitudes macroéconomiques et géopolitiques. Le 27 novembre, lors de la deuxième réunion de négociation, elle a proposé une augmentation de 2% pour les salaires bruts inférieurs à 45 000 euros et de 1% pour ceux entre 45 000 et 60 000 euros, plus une prime de partage de la valeur de 800 euros. Cependant, ce plan ne concernerait que 65% des salariés, déplore Khalid Bel Hadaoui, délégué syndical CFDT. Les syndicats réclament une hausse de 6% et une prime entre 2 000 et 2 500 euros. Par ailleurs, Société Générale a triplé le budget pour l'égalité salariale à 9 millions d'euros pour 2024. (L’Agefi, Aurélie Abadie, 29/11)
 
 
Deux grandes banques britanniques, Barclays et Lloyds, pourraient annoncer des suppressions d'emplois massives dans le cadre de vastes restructurations. L'ampleur de ces suppressions n’a pas été confirmée officiellement, mais le journal britannique The Guardian rapporte que 2 500 postes pourraient être supprimés chez Lloyds. Barclays devrait également annoncer des suppressions d'emplois lors de la publication de ses résultats annuels en février. Ces mesures font suite à la récente hausse des taux d'intérêt et à la pression croissante sur les marges. Bien que les résultats trimestriels des deux banques aient dépassé les attentes, l'environnement économique change, ce qui pourrait les inciter à réduire leurs coûts et à réorganiser leurs opérations. (Les Echos, Ingrid Feuerstein, 29/11)
 
PRODUITS / MÉTIERS / ACTIVITÉS BANCAIRES
 
Les bancassureurs français, comme BNP Paribas Cardif, La Banque Postale et Crédit Agricole Assurances, intensifient leurs investissements dans le secteur de l'assurance en Italie. Le 27 novembre 2023, BNP Paribas Cardif a conclu un accord avec la deuxième plus grande banque italienne, BCC Iccrea, pour la distribution et l'acquisition majoritaire de BCCVita, la branche assurance vie de cette institution italienne. La Banque Postale, via sa filiale CNP Assurance, et Crédit Agricole, par le biais de Crédit Agricole Assurances, ont également consolidé leur présence sur le marché italien de l'assurance, en particulier dans le domaine de l'assurance vie. En 2022, Crédit Agricole Assurances a établi un partenariat de distribution sur 20 ans avec le groupe bancaire Banco BPM et a acquis une participation de 65% dans ses filiales VeraAssicurazioni et Banco BPM Assicurazioni. (L’Agefi, Camille George, 29/11)
 
ESG ET TRANSITION ENVIRONNEMENTALES ET SOCIÉTALE
 
Face à une hausse significative des dommages causés par les catastrophes naturelles, les assureurs français jouent un rôle de premier plan dans le financement de la transition écologique. En plus de supporter une partie financière et sociétale de ces aléas, ils deviennent des experts du risque climatique. D’après Elena Canale, directrice du développement durable chez France Assureurs, « les assureurs sont les premiers investisseurs institutionnels d'Europe. Ces milliards d'euros permettent de financer des projets de transition ». Leur rôle s’étend en aidant les entreprises à développer une stratégie de résilience face aux risques climatiques et en choisissant les risques assurés. En 2021, les investissements verts des assureurs s'élevaient à 141 milliards d'euros, contre 50 milliards en 2017. Les assureurs peuvent également décider de garantir ou non une société en fonction de sa contribution à la lutte contre le dérèglement climatique. (Les Echos, Mallory Lalanne, 29/11)
 
 
Selon le rapport 2023 de la Climate Policy Initiative, entre 8 000 et 9 000 milliards de dollars doivent être investis chaque année jusqu'en 2030 dans la réduction des émissions de gaz à effet de serre et l'adaptation au changement climatique. Cependant, le professeur en finance durable, Dejan Glavas, souligne que les investissements actuels sont bien inférieurs à ces besoins, notant également un déséquilibre entre les fonds alloués à l'adaptation de l’économie et ceux destinés à réduire les émissions. En outre, il pointe un déséquilibre Nord-Sud dans les investissements climatiques. Malgré cela, il semble que les particuliers soient de plus en plus disposés à financer la transition écologique et des solutions de financement locales émergent, comme le mouvement Energie Partagée, qui a déjà investi plus de 33 millions d'euros dans 117 projets d'énergies renouvelables. (Les Echos, Julie Le Bolzer, 29/11)
 
 
Un grand nombre de start-up françaises développent des logiciels de mise en conformité extra-financière, en réponse à la future directive européenne Corporate Sustainability Reporting Directive (CSRD) qui va révolutionner le reporting extra-financier des entreprises européennes à partir de 2024. Cette directive concernera près de 50 000 sociétés, ainsi que les institutions financières. À travers leurs produits, les start-up offrent des solutions pour la collecte et l'analyse de données sur des thématiques variées (climat, biodiversité, égalité homme-femme, risques), ciblant différents profils comme les grands groupes, PME, et les gestionnaires de fonds. Parmi ces jeunes entreprises, Weefin, fondée en 2018, a récemment levé 7 millions d'euros afin d'offrir ses services aux institutions financières. (Les Echos, Camille Wong, 29/11)
 
 
Le 28 novembre, le président français Emmanuel Macron a dévoilé son intention de lancer un appel d’offres en 2025 pour la construction de 10 GW de parcs éoliens en mer, qui devraient être opérationnels entre 2030 et 2035. À travers cette initiative, la France vise à réaliser son objectif de posséder 45 GW de parcs éoliens offshore d’ici 2050, ce qui ferait de l’éolien en mer la deuxième source de production d’électricité après le nucléaire. Emmanuel Macron a également annoncé le lancement d’un projet pilote pour l’hydrolien au Cap de la Hague (Manche), bénéficiant d’un soutien financier gouvernemental de 65 millions d’euros. (Le Figaro, E. B., 29/11)
 
 
La France possède le deuxième plus grand parc hydroélectrique d’Europe, qui pourrait jouer un rôle clé dans la transition énergétique du pays. Cependant, l’incertitude réglementaire entrave l’exploitation optimale de ce potentiel. Une inadéquation persiste entre la loi française sur l'hydroélectricité de 1919 et la directive européenne sur les concessions, générant un flou juridique qui paralyse le secteur. L’État français étudie trois options : la remise en concurrence, le régime de concession ou le régime d’autorisation. Pour EDF, la solution idéale serait de passer d'un régime de concession à celui d'autorisation, transférant la propriété des actifs à EDF tout en préservant un certain contrôle étatique. Cette proposition est également soutenue par le ministère de la Transition énergétique. Toutefois, l'impact à long terme du changement climatique sur les installations hydroélectriques demeure incertain. (Les Echos, Paul Turban, 29/11)
 
 
Les pratiques numériques quotidiennes, notamment l’envoi des e-mails ou la visualisation des vidéos en streaming, ont un impact environnemental important, soulignent les experts. Thomas Mari, expert du climat chez Greenly, une plateforme d’évaluation du bilan carbone des entreprises, indique que le numérique est responsable de 4 à 5% des émissions mondiales de CO2. Pour atteindre la sobriété numérique, il faudrait adopter de nouveaux comportements. Il est entre autres conseillé de fermer les onglets inutilisés, de limiter l’envoi d’e-mails et leur archivage, de désactiver la lecture automatique sur les plateformes de vidéo, et de limiter l’impression de documents. Il est également recommandé de privilégier le matériel reconditionné et de prolonger la durée de vie des appareils existants. (Le Parisien, Damien Licata Caruso, 29/11)
 
RÉGLEMENTATION BANCAIRE
 
Le Parlement européen a adopté en commission le 28 novembre une réforme du Règlement sur les infrastructures du marché européen (Emir) avec pour objectif de réduire la dépendance de l'Union européenne (UE) aux chambres de compensation (CCP) basées à Londres. La réforme devrait pousser les banques européennes à rapatrier une partie de leurs activités de compensation vers l'UE. Cependant, le texte final a été affaibli par la droite du Parlement et le groupe Renew, qui craignent que cette fragmentation de la compensation n'entraîne des coûts supplémentaires pour les banques. L'idée principale était de contraindre les entités de l'UE à détenir un « compte actif » dans une CCP de l'UE, mais cette proposition pourrait être refusée par le conseil de l'UE. (L’Agefi Quotidien, Clément Solal, 29/11)
 
 
Le 28 novembre, la Cour d'appel de Paris a condamné BNP Paribas Personal Finance (BNPP PF), la filiale de crédit à la consommation de BNP Paribas, pour pratique commerciale trompeuse et recel de ce délit dans l'affaire Helvet Immo. BNPP PF a été jugée responsable du risque de change subi par ses clients qui avaient contracté des prêts libellés en francs suisses, remboursables en euros. La Cour a infligé à la société une amende maximale de 187 500 euros et l'a condamné à indemniser ses clients pour près de 200 millions d'euros. BNPP PF a exprimé son désaccord avec la décision et envisage un éventuel pourvoi. La décision judiciaire a été saluée par les représentants des victimes comme une grande victoire pour les emprunteurs. (Les Echos, Valérie de Senneville, 29/11)
 
STRATÉGIE DIGITALE
 
ChatGPT, le chatbot créé par OpenAI, révolutionne le monde de l’entreprise un an après son lancement. Les gains de productivité sont prometteurs. Selon les experts, près de 15% des entreprises se sont penchées sur les opportunités de l’intelligence artificielle (IA) générative. « Un grand groupe multinational comme ceux du CAC 40 peut espérer gagner en dix ans 1 milliard de dollars annuels en productivité grâce à l’IA générative, à raison de 100 millions de dollars par an », estime Sylvain Duranton, responsable du pôle Tech de BCG-BCG X. Certaines entreprises comme AXA, Société Générale et La Poste utilisent déjà cet outil pour diverses fonctions. Des inquiétudes subsistent concernant des fuites de données, la sécurité et le prix des logiciels. (Les Echos, Florian Dèbes et Marina Alcaraz, 29/11)
 
 
Le développement de l'IA, telle que le chatbot ChatGPT d'OpenAI, intensifie la consommation d'eau et d'énergie des data centers, suscitant des préoccupations environnementales. Les grands acteurs de l'industrie, tels que Microsoft, AWS, Google Cloud et Equinix, cherchent à répondre à ces nouveaux défis en optimisant l'efficacité énergétique de leurs installations, y compris en utilisant l'IA pour réduire la consommation. D'ici 2024, les règles européennes obligeront ces entreprises à publier leurs niveaux de consommation. Selon une étude, la consommation annuelle de l'IA pourrait atteindre 85 à 134 térawatts-heures d'ici 2027, soit l'équivalent de la consommation d'un pays comme la Suède, et pourrait nécessiter entre 4,2 à 6,6 milliards de mètres cubes d'eau. (Le Figaro, Lucas Mediavilla, 29/11)
 
AGRICULTURE
 
L'agriculture en France, constituant la deuxième source d'émissions de gaz à effet de serre après les transports, représente à elle seule 19% du total national. Cette contribution est cruciale pour atteindre les objectifs ambitieux de décarbonation. Selon un rapport de l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae), l'agriculture pourrait réduire ses émissions de 26% d'ici 2030, et de 50% à l'horizon 2050. Les hypothèses proposées incluent notamment la limitation de l'usage des énergies fossiles, l'augmentation de la méthanisation et la réduction des cheptels. Ces changements nécessitent une évolution des pratiques alimentaires pour être vraiment efficaces. Leurs mises en œuvre impliquent également des défis politiques, comme la réforme de la Politique Agricole Commune. (Les Echos, Julie Le Bolzer, 29/11)
 
CONJONCTURE ÉCONOMIQUE
 
L’indicateur de la confiance des ménages français a augmenté de 3 points en novembre, atteignant son niveau le plus élevé (87) depuis avril 2022, selon une enquête de l'Insee. Cependant, l'indice nettement en dessous de sa moyenne à long terme. Cette augmentation intervient alors que l'inflation se calme, avec un taux annuel de 4% en octobre, en baisse par rapport à 4,9% le mois précédent. Les Français sont moins nombreux à s'attendre à une accélération des prix et se montrent plus optimistes quant à l'évolution de leur situation financière, anticipant une amélioration de leur niveau de vie en 2024. Néanmoins, cette confiance est ébranlée par une augmentation du chômage, passant de 7,2% à 7,4% pendant l'été. (Les Echos, Nathalie Silbert, 29/11)
 
 
Selon les données de la Banque centrale européenne (BCE), les prêts bancaires aux entreprises non financières de la zone euro ont reculé de 0,3% sur un an en octobre 2023, une première depuis 2015. Cette baisse s'explique par la hausse des taux d'intérêt initiée par la BCE depuis le printemps 2022 pour freiner l'inflation. Les entreprises réduisent leurs stocks et leurs crédits de trésorerie pour contrer l'augmentation du coût du capital. Cela entraîne une dégradation de la situation économique, notamment en Allemagne. Par ailleurs, l'indice PMI dans la zone euro signale un risque de récession au quatrième trimestre, avec une diminution de la production industrielle de 6,9% en septembre sur un an, la plus importante depuis juin 2020. (L’Opinion, Muriel Motte, 29/11)
 
 
Retrouvez la synthèse du 28/11/2023 ici : https://xml.luqi.fr/casa/fluxpresse/20231128/synthese.html
 
Synthèse réalisée par Cision-L'Argus de la Presse
 
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