["ARGUS DE LA PRESSE"]
 
SYNTHESE DU 04/09/2020
A LA UNE
 
Le gouvernement a confirmé, le 3 septembre, avec le détail du plan de relance, l’enveloppe de 3 milliards d’euros allouée au renforcement des fonds propres des entreprises, afin de relancer l’investissement. Un label « France Relance » va ainsi être créé. Il permettra de sélectionner « des fonds, nationaux ou régionaux, dont la politique d’investissement favorise, selon une approche durable, le renforcement des fonds propres et quasi-fonds propres des entreprises implantées en France ». Une garantie à hauteur de 1 milliard d’euros de la part de Bpifrance sera apportée sur les investissements réalisés pour limiter les risques et donc encourager les investisseurs. Le gouvernement a, par ailleurs, confirmé que les banques pourront octroyer aux TPE/PME et ETI des prêts participatifs, s’apparentant à « des prêts de long terme subordonnés et assimilés à des financements en quasi-fonds propres ». « De 10 à 20 milliards d’euros de prêts participatifs pourraient être accordés à 10 000-20 000 TPE, PME et petites ETI nécessitant un renforcement de leur bilan en sortie de crise », anticipe d’ailleurs Matignon. L’exécutif estime que ce plan de relance de 100 milliards d’euros permettra de faire un gain immédiat de croissance de 1,5 point de PIB étalé entre 2020 et 2021, dont une grande partie fera sentir ses effets l’an prochain, tout en permettant au niveau écologique des économies de 57 millions de tonnes de CO2. En outre, le sujet des contreparties ne manquera pas d’être évoqué lors de la deuxième conférence du dialogue social qui se tiendra en octobre, tout comme la nécessité exprimée par le patronat que les mesures se mettent en place rapidement. (Les Echos, Renaud Honoré, 04-05/09 ; Les Echos, Romain Gueugneau, 04-05/09 ; L’Agefi, Franck Joselin, 04/09 ; Les Echos, Leïla de Comarmond, 04-05/09 ; Les Echos, Eric Benhamou, 04-05/09)
 
 
Le plan de relance consacre 30 milliards d’euros à la transition écologique. Il s’agit d’un effort sans précédent, indique Barbara Pompili, ministre de la Transition écologique, dans une interview. « Jamais autant de moyens n’ont été mis en œuvre pour l’écologie. (…) Là, il s’agit de 100 milliards, dont 30 milliards consacrés à la seule transition écologique. Ils s’ajoutent aux 45 milliards d’investissements publics et privés déjà mobilisés chaque année pour la transition écologique », précise-t-elle. Par ailleurs, 200 000 emplois directs pourraient être créés à terme par la partie verte du plan. D’autre part, « l’enjeu est d’adapter le plan de relance aux besoins des territoires en identifiant leurs priorités », précise Barbara Pompili. Concernant le nucléaire, la ministre avance la nécessité d’investir, notamment sur le démantèlement, la recherche sur la gestion des déchets et les petits réacteurs SMR. (Les Echos, Joël Cossardeaux et Muryel Jacque, 04-05/09)
 
 
Sur les 100 milliards d’euros du plan de relance, l’exécutif a prévu de consacrer 1,2 milliard d’euros à l’agriculture. Le ministre de l’Agriculture, Julien Denormandie, a précisé que cette somme est pour 40 % financée par l’Union européenne et s’ajoute aux 9 milliards dont l’agriculture dispose chaque année. Concrètement, le gouvernement souhaite « accélérer la transition agro-écologique au service d’une alimentation saine, durable et locale ». Ainsi, le plan de relance remet sur le métier des sujets sensibles dans l’opinion, dont les pesticides et la question du bien-être animal, avec à la clé, la modernisation des abattoirs. Il prévoit également, à travers une enveloppe plus globale de 250 millions d’euros dédiée au renouvellement des équipements des exploitants qui passent au bio, une aide non chiffrée à « l’acquisition de pulvérisateurs de précision permettant de diviser par deux les quantités de pesticides ». Concernant le bien-être animal, une enveloppe de 250 millions d’euros sera pour partie affectée à la modernisation des abattoirs. Quant à la reconquête de la souveraineté alimentaire, elle passera, par un plan protéines végétales et la réduction des importations de soja (massivement OGM) brésilien au profit des légumineuses. Enfin, l’adaptation au changement climatique bénéficiera de 300 millions d’euros. (Les Echos, R. Ho., 04-05/09 ; L’Opinion, Emmanuelle Ducros, 04-05/09)
 
 
Sur les 100 milliards du plan de relance de l’économie, 7 milliards d’euros ont été consacrés au secteur du numérique. Le premier volet concerne les start-up et les technologies stratégiques qui bénéficient d’une enveloppe de 3,7 milliards, dont 1 milliard sera dédié au soutien à des levées de fonds, notamment les plus importantes. Le deuxième volet, chiffré à 2,3 milliards, porte sur la transformation numérique, dont 1,7 milliard sera alloué à la transformation de l’État et des territoires. L’État met également l’accent sur l’inclusion numérique en ajoutant 240 millions d’euros supplémentaires, portant à 550 millions le supplément octroyé au titre de l’année 2020 pour le financement de la fibre sur le territoire. Enfin, 250 millions d’euros seront consacrés à la lutte contre l’illectronisme et 300 millions d’euros pour la formation aux métiers du numérique, à l’attention des jeunes et des personnes en reconversion professionnelle. (Le Figaro, Elsa Bembarson, 04/09)
 
 
La territorialisation a été évoquée plusieurs fois dans les discours gouvernementaux sur la mise en œuvre du plan de relance de 100 milliards d’euros, présenté le 3 septembre. Elle devrait reposer sur deux principes : la déconcentration d’une partie des crédits affectés au plan de relance et la contractualisation avec les collectivités territoriales concernées, en premier lieu, les régions. Cependant, un des volets les plus immédiats du plan est la baisse de 10 milliards d’euros par an, à partir de 2021, des impôts de production. Cette mesure devrait reposer sur une réduction de moitié de la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE), correspondant à la part perçue par les régions. Elle passerait aussi par une réforme de la valeur locative des établissements industriels (TFPB), à hauteur de 1,75 milliard d’euros, et de la cotisation foncière des entreprises (CFE). D’autre part, bon nombre de mesures du plan de relance passeront par des dispositifs déjà existants, afin de garantir une utilisation rapide des crédits, ce qui peut laisser croire qu’il s’agit de crédits recyclés, selon Le Monde. « Nous ne sommes pas dans la machine à laver. On ne recycle pas. On utilise ce qui était déjà dans les tuyaux en rajoutant des financements nouveaux, dans une logique de boosteur », assure toutefois un haut responsable. (Le Monde, 04/09)
 
ENVIRONNEMENT BANCAIRE
 
Les Echos Week-end consacrent un article à Frédéric Oudéa, directeur général de la Société Générale, qui a annoncé une perte de 1,6 milliard au premier semestre et un cours de Bourse qui plonge, à cause de la crise sanitaire. Selon le média, le dirigeant est aujourd’hui « la cible de nombreuses critiques pour n’avoir pas su, ou pu, stabiliser la trajectoire de son établissement ». Toutefois, cette situation ne remet pas en cause son statut, car il a su rebondir très vite, comme souvent dans les périodes de crise. En effet, la situation financière de la Société Générale n’inspire pas d’inquiétude particulière à court ou moyen terme. Par ailleurs, début août, son directeur général a annoncé des mesures pour activités de marchés et a changé le casting de la direction générale, afin de préparer le nouveau plan stratégique, dévoilé en début d’année prochaine. « Il a toute notre confiance pour mener à bien les transformations et les ajustements nécessaires dans le cadre du prochain plan stratégique », indique le président du conseil de la Société Générale, Lorenzo Bini Smaghi. (Les Echos Week-end, François Vidal, 04-05/09)
 
 
Selon une étude Crisil – Coalition, le retour sur fonds propres des 12 plus grandes banques de financement et d’investissement devrait atteindre 12 % fin 2020. Au premier semestre, les revenus des douze principaux établissements ont atteint 101,6 milliards de dollars, soit une hausse de 32 % sur un an. Ils ont donc confirmé la tendance observée au premier trimestre. Sur les cinq dernières années, leur marge d’exploitation a progressé, en moyenne, de 15 points de pourcentage, à 45 %, son plus haut niveau sur la période. En outre, Coalition s’attend à ce que le retour sur fonds propres (RoE) des banques de financement et d’investissement atteigne 12 % cette année, en hausse de 4,5 points de pourcentage par rapport à l’année dernière. (L’Agefi, Franck Joselin, 04/09)
 
 
Le groupe Oddo poursuit sa croissance en Allemagne. Son coup de maître survient en février 2016 avec le rachat de la banque d’affaires BHF Kleinwort, qui est « l’équivalent allemand de CCF », indique Philippe Oddo, associé-gérant d’Oddo BHF. Le succès vient également de la constitution d’un véritable groupe bancaire franco-allemand, qui a valu à Philippe Oddo de recevoir le prix de la personnalité économique de l’année, décerné en février par la Chambre franco-allemande de commerce et d’industrie. Par ailleurs, Oddo BHF envisage désormais de devenir le premier groupe financier indépendant en Europe. Le groupe est parti à la conquête de la Suisse à travers le rachat de Landolt & Cie, une des plus anciennes banques privées helvétiques, qui gère plus de 3 milliards de francs suisses, soit 2,8 milliards d’euros. (Challenges, Damien Pelé, 03-09/09)
 
PRODUITS / METIERS / ACTIVITES BANCAIRES
 
Malgré le confinement entraîné par la pandémie de Covid-19 et la crise sanitaire, le rendement des sociétés civiles de placement immobilier (SCPI) résiste plutôt bien. En effet, le rendement annuel 2020 des SCPI devrait atteindre 4 %, contre 4,40 % en 2019, selon la plateforme francescpi. De son côté, l’observatoire des SCPI de Linxea annonce « un rendement 2020 qui pourrait s’établir à 3,98 % ». Par ailleurs, face à une baisse générale des encaissements, les parades des sociétés de gestion se sont multipliées. Si certaines ont accordé des reports de loyers en contrepartie de l’allongement de la durée du bail, d’autres envisagent des stratégies différentes pour maintenir les rendements. Pour Pierre Garin, directeur du pôle immobilier de Linxea, « certaines ne s’interdiront pas de piocher dans leurs réserves de liquidité pour assurer une distribution régulière et en ligne avec les années précédentes. Cette parade permet de lisser les accidents de parcours ». « Grâce au recours possible au report à nouveau, la résistance du rendement est possible », indique, pour sa part, Jean-Marc Coly, directeur général d’Amundi Immobilier. (Les Echos, Laurence Boccara, 04/09)
 
RSE/DEVELOPPEMENT DURABLE
 
Ces dernières années, les fonds ISR ont la cote auprès des investisseurs et sont de plus en plus présents dans les portefeuilles des épargnants. Ces placements dits « responsables » ont en effet démontré qu’il était possible d’allier rentabilité financière et convictions sociales ou environnementales. D’autant plus qu’avec la crise sanitaire, ses objectifs collent particulièrement aux aspirations actuelles des épargnants. Ces fonds « ont mis en place des stratégies de long terme basées sur des tendances innovantes, comme l’alimentation durable ou l’économie circulaire, et décorrélées des cycles économiques classiques », relève Nicolas Beneton, Investment Specialist de Robeco SAM. En outre, « d’ici à 2022, la loi Pacte obligera tout contrat d’assurance-vie à proposer au moins une unité de compte répondant à l’investissement socialement responsable (label ISR), une autre destinée à financer la transition énergétique (label Greenfin) et une autre estampillée finance solidaire (label Finansol) », affirme Vincent Durel, gérant de portefeuille de Fidelity International. (Challenges, Virginie Grolleau, 03-09/09)
 
 
La Commission européenne a présenté, le 3 septembre, sa stratégie pour renforcer et mieux contrôler son approvisionnement en une trentaine de matériaux jugés critiques, pour mener la révolution verte et numérique que vise le continent. À travers cette stratégie, la Commission souhaite développer en Europe des chaînes d’extraction et de traitement des terres rares. Dominé par la Chine, ce marché est capital pour développer les énergies propres et l’économie numérique. « Ces matières vont jouer un rôle important dans notre futur », a déclaré Marcos Sefcovic, un des vice-présidents de l’exécutif européen. De son côté, le Bureau européen de l’environnement (EEB), qui regroupe des ONG, a salué une volonté de sécuriser un approvisionnement nécessaire « pour aider l’Europe à abandonner les combustibles fossiles ». Toutefois, « en délocalisant l’exploitation minière en Europe, nous sommes susceptibles d’importer également les dommages environnementaux », a mis en garde l’EEB. (Les Echos, Derek Perrotte, 04-05/09)
 
 
Les 128 motions de l’UICN en vue de structurer la politique sur la biodiversité ont été publiées le 1er septembre. « Elles attirent l’attention sur certains problèmes urgents en proposant des solutions concrètes et mettent sur la table des questions qui sont encore peu traitées, mais seront les enjeux de demain », explique Sébastien Moncorps, le directeur du comité français de l’UICN. Une motion sur la pandémie et ses impacts sur la biodiversité sera d’ailleurs ajoutée à ce corpus d’ici au congrès. « Le congrès de l’UICN doit permettre de renforcer les négociations en vue de la COP. Il va mettre en lumière les sujets de discussions les plus difficiles et sur lesquels il est nécessaire d’accélérer », estime Yann Wehrling, l’ambassadeur français à l’environnement. « Les motions de l’UICN servent de référence intellectuelle et d’autorité pour le monde de la conservation et permettront de produire des textes juridiques et techniques. Elles représentent, tous les quatre ans, un aggiornamento du logiciel politique de la biodiversité, abonde Aleksandar Rankovic, chercheur à l’Institut du développement durable et des relations internationales (Iddri). (Le Monde, Perrine Mouterde, 04/09)
 
 
Retrouvez la synthèse du 03/09/2020 ici : https://xml.luqi.fr/casa/fluxpresse/20200903/synthese.html
 
Synthèse réalisée par Cision-L'Argus de la Presse
 
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