["ARGUS DE LA PRESSE"]
 
SYNTHESE DU 06/10/2020
VIE DU GROUPE
 
Amundi a officialisé, le 5 octobre, le rachat de la part de 49,96 % jusqu’ici détenue par BNP Paribas dans Fund Channel. Cette annonce n’est pas une surprise depuis que BNP Paribas a pris une participation de 22,5 % dans Allfunds en 2019. Les deux banques ont annoncé, un an plus tard, la finalisation de leur réorganisation dans la distribution de fonds. Crédit Agricole souhaite, en effet, continuer de développer Fund Channel, qui affiche 200 milliards d’euros d’actifs intermédiés et un taux de croissance de 15 % annuel. (L’Agefi, Franck Joselin, 06/10)
 
 
Les transition bonds, un nouveau type d’obligations ESG, font actuellement l’objet de plusieurs travaux de place. Soutenue par les Nations unies et l’Union européenne, la Climate Bond Initiative (CBI) a notamment publié début septembre, en collaboration avec Credit Suisse, un document visant à favoriser la promotion d’un marché Sustainable Transition Bond. Hugues Delafon, expert finance durable chez Crédit Agricole CIB, indique que « dans ce Whitepaper, la CBI propose un concept de transition et une méthodologie de classification pour les investissements ayant vocation à y être éligibles ». « En fonction de l’accueil que les opérateurs de marché lui réserveront, cette publication pourrait contribuer à faire décoller le recours à cet instrument », souligne-t-il. (Option Finance, Arnaud Lefebvre, 05/10)
 
 
Le nouveau plan d’épargne retraite (PER), lancé il y a un an, ne devrait pas atteindre les objectifs fixés par le gouvernement. Du côté des PER proposés par les banques, les encours restent également bien en deçà des objectifs. Le marché est pour l'heure dominé par des transferts d’épargne de produits de retraite existants vers le PER. « Il s’agit pour l’instant principalement d’un marché de transformation », indique Xavier Collot, responsable Epargne salariale et Retraite chez Amundi. Par ailleurs, le monde de l’épargne salariale tend à se rapprocher de celui de la retraite individuelle. « Dans cette perspective, les supports d’investissement proposés dans le cadre de l’épargne salariale intègrent maintenant un fléchage vers les actifs réels comme le capital-investissement ou encore la dette privée », précise Xavier Collot. (Option Finance, Sandra Sebag, 05/10)
 
ENVIRONNEMENT BANCAIRE
 
Unicaja et Liberbank ont confirmé, le 5 octobre, avoir engagé des discussions préliminaires en vue d’un rapprochement. Cette annonce constitue une nouvelle étape de consolidation dans le secteur bancaire espagnol après le rachat de Bankia par CaixaBank. Totalisant quelque 108 milliards d’euros d’actifs et une capitalisation boursière d’environ 1,7 milliard, les deux établissements disposent d’activités très exposées aux prêts hypothécaires. Par ailleurs, la consolidation bancaire espagnole continuerait à s’amplifier. En effet, Sabadell aurait entamé récemment des pourparlers de fusion avec BBVA et la banque d’origine basque Kutxabank. (L’Agefi, Stéphanie Salti, 06/10)
 
 
La banque italienne Intesa Sanpaolo a annoncé, le 5 octobre, qu’elle allait racheter, via sa filiale Fideuram ISPB, 69 % du capital de la banque privée suisse Reyl & Cie. Les associés de l’établissement genevois conserveront 31 % du capital et resteront impliqués dans le développement et la stratégie de la banque. En outre, Intesa apportera à Reyl sa filiale suisse de banque privée afin de créer un nouvel établissement, qui restera basé à Genève, avec 18 milliards de francs suisses d’encours, et près de 400 salariés. (Les Echos, 06/10)
 
 
Les ministres des Finances de la zone euro se sont exprimés en faveur de la candidature de Frank Elderson, directeur exécutif de la Banque des Pays-Bas, à la fonction de membre du directoire de la BCE, en remplacement du Luxembourgeois Yves Mersch, lors d’un l’Eurogroupe tenu le 5 octobre. L’Agefi souligne que cette nomination devrait être confirmée officiellement en décembre par le Conseil européen, au détriment de la candidature du directeur slovène du Conseil de résolution unique, Bostjan Jazbec. Par ailleurs, l’Eurogroupe a aussi adopté son programme de travail jusqu’à juin 2021, faisant du parachèvement de l’Union bancaire l’une de ses grandes priorités. Les 19 ministres se sont engagés à avancer sur la réforme du Mécanisme européen de Stabilité (MES). (L’Agefi, Clément Solal, 06/10)
 
PRODUITS / METIERS / ACTIVITES BANCAIRES
 
Ma French Bank, la néobanque de la Banque Postale, lance WeStart, un compte pour les 12-17 ans, au tarif de 2 euros par mois. Les adhérents pourront bénéficier d’une carte de débit, de retraits d’espèces gratuits dans la zone euro, du paiement mobile ainsi que de virements gratuits par SMS. Avec cette offre, Ma French Bank entre dans un marché français du « teen banking » déjà bien rodé, avec des concurrents comme Kard, Vybe Pixpay ou Xaalys. (L’Agefi, Pauline Armandet, 06/10)
 
 
Le 5 octobre, Nexi et SIA, deux spécialistes transalpins du paiement électronique, ont annoncé leur fusion. L’annonce a été faite un an après le début des négociations entre Sia, qui est contrôlé par l’établissement public Cassa Depositi e Prestiti (CDP), et Nexi, qui a réussi en avril 2019 son introduction à la Bourse de Milan. La nouvelle entité, dont le chiffre d’affaires annuel est estimé à 1,8 milliard d’euros, est valorisée à 15 milliards et affiche des ambitions européennes. En outre, ce mariage va créer un concurrent de poids pour le français Worldline, qui a obtenu la semaine dernière l’autorisation de la Commission européenne pour son projet d’acquisition d’Ingenico, dans le but de créer un groupe valant près de 20 milliards d’euros. (Les Echos, Olivier Tossieri, 06/10)
 
RSE/DEVELOPPEMENT DURABLE
 
Le 22 septembre, la Banque centrale européenne (BCE) a décidé que les obligations assorties de structures de coupons liées à certains objectifs de performance durable deviendraient éligibles en garantie des opérations de refinancement auprès d’elle, ainsi que pour ses programmes de rachats à des fins de politique monétaire (CSPP et PEPP), sous réserve qu’ils respectent les autres critères d’éligibilité. Selon Geraint Thomas, directeur Green bonds EMEA chez MUFG, « la BCE est partie du principe que le “step-up” n’était pas dans ce cas lié à un événement de crédit, mais à un événement de performance environnementale, ce qui le rend éligible ». Cette décision aligne le traitement des deux types d’actifs et élargit l’univers des actifs négociables éligibles au refinancement au sein de l’Eurosystème. « C’est un changement d’échelle considérable pour la finance durable et les financements corporates d’activités vertes : nous estimons que ce marché des “sustainability-linked bonds” pourrait passer de 5 milliards d’euros actuellement à 200 ou 300 milliards d’ici à trois ans grâce à cela », souligne Geraint Thomas. (L’Agefi, Fabrice Anselmi, 06/10)
 
 
La gestion durable représente en ce moment l’un des segments de marché les plus dynamiques. Cela représente une véritable aubaine pour les gérants actifs qui sont menacés par la concurrence de la gestion indicielle. « Parmi les stratégies actions gérées activement, celles qui intègrent les critères ESG sont indéniablement celles qui collectent le plus », indique Wim Van Hyfte, directeur de la recherche et des investissements responsables de Candriam. « Au sein même de l’ESG, on voit que les offres thématiques sont de plus en plus puissantes », ajoute-t-il. Les fonds thématiques durables qui mettent en avant la lutte contre le changement climatique sont, en outre, particulièrement populaires. « Les fonds sur la transition énergétique figurent clairement parmi les gagnants de l’année », souligne pour sa part, Jean-Pierre Grignon, directeur commercial de Sycomore AM. La société de gestion est d’ailleurs, avec Amundi et HSBC GAM, l’un des trois lauréats de l’appel d’offres « Ambition Climat », lancé par la Caisse des Dépôts et 11 autres acteurs de la place parisienne. (Les Echos, Emmanuel Schafroth, 06/10)
 
 
Pour plusieurs grands noms de la gestion, comme Amundi, les entreprises avec une bonne performance des fonds ESG ont montré une plus grande résistance pendant la crise du coronavirus. Des universitaires néerlandais, canadiens et américains, soulignent toutefois que les scores ESG ne permettent pas de « discriminer entre les gagnants et les perdants en temps de crise ». Pour eux, la meilleure performance des fonds ESG n’est pas uniquement liée aux critères extra-financiers. En effet, les critères qui permettent de faire le tri entre gagnants et perdants de la crise sont « la rentabilité, le niveau de cash et d’endettement ainsi que les montants investis en recherche et développement », expliquent-ils. (Les Echos, Bastien Bouchaud, 06/10)
 
 
Orange a réalisé, mi-septembre, un placement inaugural d’obligations durables, visant à financer des projets en lien avec l’efficacité énergétique et l’inclusion numérique et sociale. En présentant son plan stratégique baptisé « Engage 2025 », l’opérateur télécom promettait, en effet, de « concilier performance économique et approche durable ». La direction financière du groupe a ainsi souhaité que ce positionnement plus responsable se reflète sans tarder dans la structure de financement du groupe. Par ailleurs, Pascale Forde Maurice, de l’équipe sustainable banking de Crédit Agricole CIB rappelle qu’« Orange a défini des objectifs d’ordre non seulement environnemental (réduction des rejets de CO2, par exemple), mais également social (inclusion digitale pour tous, etc). Or, à la différence des obligations vertes d’un côté, et sociales de l’autre, les obligations durables permettent de combiner les deux volets ». La préparation de cette opération a nécessité de long mois de travaux et dans le but de pérenniser les démarches, un comité de finance durable a été créé en interne. (Option Finance, Arnaud Lefebvre, 05/10)
 
 
Les sociétés de gestion d’actifs mettent au point leurs propres outils de mesure d’impact en matière d’ESG, en l’absence de cadre réglementaire. En effet, les sociétés de gestion ont parfois recours à plusieurs solutions pour évaluer avec plus de précision l’exposition de leurs portefeuilles. Toutefois, la diversité des méthodologies aboutit le plus souvent à des résultats divergents. Cela pourrait alors peser sur la confiance accordée à la finance responsable. Le 29 septembre, l’OCDE s’est inquiétée de cette « fragmentation » en matière de prise en compte des critères ESG, alors que l’analyse extrafinancière « commence à faire partie du courant dominant de la finance ». Si rien n’est fait pour homogénéiser les pratiques, les carences de l’évaluation extrafinancière pourraient ainsi « miner la confiance des investisseurs dans les scores ESG, les indices et les portefeuilles », précise l’organisation, qui demande aux gouvernements et aux marchés de « rendre l’investissement ESG plus juste, plus transparent et plus efficace ». (Les Echos, Gabriel Nedelec, 06/10)
 
 
Selon un rapport du Haut Conseil pour le climat, la France devrait baisser ses émissions importées de 65 % durant les trente années à venir pour atteindre la neutralité carbone en 2050 et s’inscrire dans les trajectoires mondiales qui permettraient de limiter le réchauffement planétaire à 1,5 °C. Comme la France possède les leviers pour agir, l’organisme estime que cet objectif est « réaliste ». Et pour y parvenir, les entreprises devraient, tout d’abord, limiter les émissions importées qui sont associées à leur chaîne de valeur. Par ailleurs, le Haut Conseil pour le climat appelle également la France à peser au niveau diplomatique pour que « les effets des politiques européennes, et notamment des accords de libre-échange, sur l’empreinte carbone et les émissions importées soient évaluées ». (Les Echos, 06/10)
 
 
Soutenus par l’Ocirp, Interfacia, Tilia, Responsage et le Lab RH ont mené, par le biais d’Olystic, l’étude « Aider et travailler 2020 », sur l’aidance en entreprise, afin d’en mesurer les impacts quantitatifs et qualitatifs. Le phénomène, qui concerne deux salariés sur dix et impacte la performance de l’entreprise dans son ensemble, est, en effet, appelé à s’amplifier. Le premier baromètre sur les salariés aidants de l’Observatoire solidaire de La Mutuelle générale indique d’ailleurs que le nombre des aidants devrait atteindre un quart de la population active française d’ici 2030. Un livre blanc comportant dix propositions pour une meilleure gestion de l’aidance en entreprise a ainsi été rendu public à l’occasion de la Journée des aidants, le 6 octobre. Parmi les propositions avancées figure une intégration des engagements des employeurs sur l’aidance dans les rapports RSE, QVT, diversité ou bien-être. La Mutuelle générale appelle aussi à la création d’un certificat de salarié aidant, constituant « une reconnaissance formelle de la situation particulière des salariés concernés ». (Entreprise & Carrières, Lys Zohin, 05 au 11/10)
 
REGLEMENTATION BANCAIRE
 
Lors de l’édition 2020 du colloque de la Commission des sanctions de l’AMF, Jean-François Bohnert, procureur de la République financier, a noté que les abus de marché ne représentaient que 40 affaires, soit 7 % des dossiers du parquet national financier (PNF), dont un quart vient de l’AMF. Au cours des tables rondes, plusieurs sujets ont été évoqués, notamment celui sur les droits de la défense à l’heure des nouvelles technologies ainsi que sur l’impact des sanctions. En conclusion du colloque, Robert Ophèle, président de l’AMF, a souligné que les recours contre les décisions de la commission des sanctions sont désormais presque systématiques, et que les demandes en référé de sursis à exécution, et les questions préjudicielles se multiplient. Par ailleurs, le Collège de l’AMF souhaite une évolution législative permettant de sécuriser la procédure de transaction, plutôt que d’établir des lignes directrices, proposition du Conseil d’État. (L’Agefi, Bruno de Roulhac, 06/10)
 
AGRICULTURE
 
Axa a lancé, via sa filiale spécialiste de l’assurance paramétrique, Axa Climate, des tests pour une assurance climatique contre la non-levée des semis de colza. Des pilotes ont d’ailleurs été lancés en Roumanie et en France. Paola Fedou, chef de produit chez Axa Climate, souligne qu’il y a des problèmes d’émergence du colza qui se répètent en Europe à cause de la sécheresse. Outre les garanties commerciales du taux de germination d’une semence certifiée, Axa propose alors une assurance contre la non-levée, qui vise le risque de sécheresse et qui se base sur un indice climatique. Par ailleurs, Axa développe aussi une offre pour les fongicides du blé. Axa Climate est, en outre, un spécialiste de l'assurance paramétrique, un nouveau type de couverture qui tente de remplacer les experts par des indices. En agriculture, la plus connue est l'assurance des prairies, lancée en 2015 par Pacifica. (Agra Fil, 05/10)
 
CONJONCTURE ECONOMIQUE
 
La plateforme américaine Patreon, qui soutient financièrement les artistes, s’implante en Europe, grâce à une levée de fonds de 90 millions de dollars. « Cela fait un an que nous préparons notre entrée sur le marché européen », explique l’Allemand Ronny Krieger, directeur de Patreon Europe. « Nous avons signé un bail pour notre siège à Berlin en décembre, emménagé en janvier et bâti depuis notre équipe, qui devrait atteindre les quinze salariés d’ici à Noël », poursuit-il. Par ailleurs, « nous allons aussi étendre les moyens de paiement. Si les Français aiment payer en ligne avec leur carte bancaire, les Allemands préfèrent passer par un RIB », ajoute le directeur. Toutefois, Patreon devra séduire de nouveaux artistes et étendre sa notoriété chez les internautes. En effet, « nous sommes encore peu connus hors des États-Unis, tout comme notre modèle économique », souligne Ronny Krieger. (Le Figaro, Chloé Woitier, 06/10)
 
 
Retrouvez la synthèse du 05/10/2020 ici : https://xml.luqi.fr/casa/fluxpresse/20201005/synthese.html
 
Synthèse réalisée par Cision-L'Argus de la Presse
 
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