["ARGUS DE LA PRESSE"]
 
SYNTHESE DU 10/11/2020
VIE DU GROUPE
 
Le 9 novembre, Crédit Agricole Corporate and Investment Bank (ClB) et Indosuez Wealth Management ont annoncé la création de Private Investment Banking, une division dédiée à l’accompagnement des grandes fortunes et des holdings familiales. Ce nouveau pôle s’appuiera sur la plateforme de services de Crédit Agricole CIB, sur celle d’Indosuez Wealth Management, ainsi que sur l’écosystème du groupe Crédit Agricole. Il interviendra mondialement avec le soutien du réseau international du groupe. « Les grandes fortunes et holdings familiales se distinguent par des attentes toujours plus sophistiquées. Notre objectif est d’y répondre grâce à une approche globale qui intègre Crédit Agricole CIB et Indosuez. Private Investment Banking ambitionne d’être source d’idées et d’opportunités nouvelles pour les accompagner dans leur développement en s’inscrivant ainsi pleinement dans le projet client, humain et sociétal du groupe Crédit Agricole », souligne Silvia Calvello, responsable mondiale Private Investment Banking. (Correspondance Economique, 10/11)
 
ENVIRONNEMENT BANCAIRE
 
Le 9 novembre, Société Générale a annoncé un nouveau plan de suppression de 640 postes en France, dans le but d’améliorer sa rentabilité et de redresser son cours de Bourse. Dans le détail, 400 à 450 des postes supprimés concernent sa banque de financement et d’investissement tandis que le reste concerne d’autres directions, telles que les ressources humaines, la communication ou les risques. Dans un communiqué, le groupe a tenu à rassurer que ces suppressions de postes interviendraient « sans départ contraint ». Société Générale étudie également un projet de fusion des réseaux Société Générale et Crédit du Nord, qui pourrait entraîner des réductions d’agences et d’effectifs. Suite à ces annonces, la réaction a été positive en Bourse, avec une action qui a rebondi de 4 % en début de séance lundi. (Les Echos, Romain Gueugneau, 10/11 ; L’Agefi, Franck Joselin, 10/11)
 
 
En Italie, le Comité parlementaire pour la sécurité de la République (Copasir) s’inquiète des conséquences de la récession provoquée par la pandémie. En effet, les banques italiennes possèdent en ce moment 177 milliards d’euros de crédits détériorés qui pourraient exploser entre 555 et 788 milliards. Cette explosion ferait alors de ces banques des proies faciles pour les groupes allemands et français, qui pourraient profiter de leur difficulté pour en prendre le contrôle. La presse se fait d’ailleurs régulièrement l’écho de plusieurs acquisitions potentielles. Le Copasir précise, en outre, qu’à la fin de l’année dernière, 22 % des obligations d’État italiennes étaient détenues par des étrangers, dont près de 12 % par des Français et des Allemands. Le comité demande ainsi au gouvernement italien de préserver les actifs stratégiques du pays via des « golden shares » et de surveiller les nominations au sein des conseils d’administration. (Les Echos, Olivier Tosseri, 10/11)
 
PRODUITS / METIERS / ACTIVITES BANCAIRES
 
Selon la 18e enquête en ligne, réalisée par le cabinet d’études indépendant IEM Finance auprès des clients des « spécialistes en valeurs du Trésor » (SVT), les investisseurs continuent à apprécier la dette française. En effet, pour ces derniers, la liquidité est, avec la transparence, l’un des critères les plus importants. Près de 97 % des personnes interrogées sont ainsi satisfaites de l’information transmise par les institutions publiques françaises en matière de politique économique et de finances publiques. « On note également depuis 2018 une hausse sensible de l’importance attachée à la prévisibilité par la majorité des investisseurs », note l’Agence France Trésor (AFT), qui a publié les résultats de l’enquête. Par ailleurs, le classement sert également à mesurer les relations qu’entretiennent les investisseurs avec les SVT. Sur le marché de la dette de l’État français, BNP Paribas est cité comme leur principal partenaire, devant JP Morgan et Crédit Agricole CIB. (Les Echos, G. Be., 10/11)
 
 
Depuis peu, Boursorama propose à ses clients la possibilité de transférer instantanément de l’argent à un tiers en le désignant, non pas par son numéro de compte, mais par son numéro de téléphone. Cette nouveauté s’appuie sur les atouts du virement SEPA instantanée, dont la banque a récemment étendu l’usage. Cependant, l’expérience du virement SMS n’est pas encore totalement aboutie, car le service est pour l’instant limité en nombre et en montant. De plus, le destinataire doit renseigner son numéro de compte, à partir d’un lien reçu dans le SMS l’avertissant de l’opération. En effet, Boursorama ne s’est pas appuyée sur une solution interbancaire pour virement SMS, mais a développé en interne sa propre technologie. Toutefois, cette solution interbancaire existe. Elle s’appelle « Paylib entre amis » et fonctionne déjà au Crédit Agricole ou chez BNP Paribas. (www.moneyvox.fr, Vincent Mignot, 09/11)
 
RSE/DEVELOPPEMENT DURABLE
 
Les valeurs boursières des énergies traditionnelles, surtout celles portées sur l’or noir, chutent depuis le début de l’année, tandis que celles ayant de fortes positions dans l’éolien et le solaire, voire l’hydraulique, ne cessent d’augmenter. « Certains titres connaissent une croissance boursière invraisemblable : regardez Orsted, l’ancien pétrolier danois reconverti dans l’éolien depuis plusieurs années, qui cote à 50 fois son résultat net ! », note d’ailleurs un analyste. « Au-delà de la préoccupation des investisseurs en termes d’investissement socialement responsable (ESR), la rareté des actifs côtés tire tout le monde vers le haut », poursuit-il. Par ailleurs, le succès des titres renouvelables n’est que la partie visible du grand intérêt des investisseurs pour le secteur. En effet, les institutionnels, les fonds de pensions, les banques et les assureurs, comme Predica, du groupe Crédit Agricole, cherchent plus que jamais à racheter directement des parcs d’éoliennes ou solaires. Nombre d’entre eux ont même monté des équipes spécialisées. (Le Figaro, Guillaume Guichard, 10/11)
 
 
Avec des rendements oscillants entre 4 et 6 % par an, l’électricité verte séduit de plus en plus d’épargnants. De nombreux particuliers choisissent de miser, par le biais d’actions ou d’obligations, sur des projets d’éoliennes ou de parcs photovoltaïques via les plateformes de financement participatif. Selon l’association Financement participatif France (FPF), près de 38 millions ont été placés dans les énergies vertes au premier semestre 2020, soit 35 % de plus qu’à la même période en 2019. « Chaque année, la moisson grossit de 30 à 50 %. Et, depuis le déconfinement, les souscriptions ont repris fort », indique Laure Verhaeghe, directrice générale de Lendosphère. Par ailleurs, depuis 2016, plus de 50 % des lauréats d’appels d’offres de la Commission de régulation de l’énergie (CRE) intègrent des particuliers dans leur financement. (Le Figaro, Jorge Carasso, 10/11)
 
 
Les autorités financières surveillent de près l’engagement des gérants d’actifs et la qualité de leur processus de gestion ESG. En France, l’Autorité des marchés financiers (AMF) a, par exemple, publié en mars une doctrine demandant aux fonds de publier des objectifs mesurables de prise en compte des critères extra-financiers, s’ils veulent pouvoir se réclamer de la finance durable. Plusieurs notations de fonds commencent également à voir le jour, comme la notation Climetrics qui évalue plus de 15 000 fonds sur leur performance climatique. De son côté, l’indice RIBI du cabinet suisse Hirschel & Kramer analyse les gérants d’actifs ESG sur deux dimensions : la qualité de leur engagement et la manière dont cet engagement s’exprime dans la marque. (Les Echos, E. SCH, 10/11)
 
 
Alors qu’un million d’espèces pourraient disparaître au cours des prochaines décennies, les entreprises et institutions financières sont persuadées qu’après le climat, ce sujet est en train de devenir incontournable. En effet, en quarante ans, « la biomasse des espèces sauvages − mammifères, oiseaux, reptiles − a diminué de près de 60 % », rapporte, dans une série des Annales des Mines, Yann Wehrling, ambassadeur délégué à l’environnement. « C’est sur cette période que se concentrent les années les plus chaudes en moyenne depuis plus d’un siècle et que la pollution des océans par les plastiques a été multipliée par dix », poursuit-il. Ainsi, les entreprises, déjà interpellées sur leur bilan carbone, vont désormais devoir s’aligner sur l’objectif de « zéro perte nette de biodiversité en 2030 ». Claire Tutenuit, déléguée générale d’Entreprises pour l’environnement (EPE), explique toutefois que « pour une entreprise, prendre en compte la nature dans ses activités s’accompagne souvent d’un coût susceptible de créer un écart de compétitivité s’il n’est pas réduit grâce à des politiques publiques homogènes ». (Le Monde, 10/11)
 
 
Des voix sont venues pointer les effets potentiellement néfastes des politiques de reboisement, même si ces résultats sont en ligne avec le dernier rapport du GIEC. En effet, des chercheurs de l’université de Californie ont examiné, cet été, les résultats de la politique de reforestation conduite au Chili entre 1986 et 2011. « Les plantations réalisées ont souvent remplacé des couvertures terrestres plus riches », constate ainsi Robert Heilmayr, principal auteur de l’étude publiée par Nature. « Cette politique a probablement réduit la biodiversité sans augmenter le carbone total stocké dans la biomasse aérienne », dénonce-t-il. Simon Lewis, professeur à l’université UCL de Londres, estime, pour sa part, que « planter ne sera pas suffisant pour contrer les effets du réchauffement climatique ». Pour lui, la déforestation doit cesser et des programmes de restauration et de protection massifs des canopées naturelles doivent être engagés en priorité en Amazonie, à Bornéo et dans le bassin du Congo. (Les Echos, Paul Molga, 10/11)
 
 
La région Hauts-de-France, pionnière de la troisième révolution industrielle, mobilise 650 millions d’euros d’outils financiers pour accélérer sa transition vers l’économie décarbonée. Baptisé Rev3 Financement, ce dispositif part d’un fonds d’investissement, CAP3RI, qui avait déjà été lancé dans le cadre d’un partenariat entre le conseil régional, le Crédit Agricole Nord de France, Groupama et la BEI. L’objectif est d’être pleinement opérationnel avant la fin d’année, pour « au moins doubler » le nombre de projets dans les cinq ans, indique l’ancien ministre de l’Agriculture Philippe Vasseur, président de la mission Rev3, qui réunit la région et la CCI. (Les Echos, Olivier Duelling, 10/11)
 
 
L’avenir des négociations climatiques s’est éclairci, avec l’élection de Joe Biden à la tête de la première puissance économique mondiale, le 7 novembre, souligne Le Monde. Le président élu s’est, en effet, engagé à réintégrer l’accord de Paris sur le climat et à faire du pays un leader de l’action climatique. Joe Biden a aussi promis de faire adopter un objectif de neutralité carbone des États-Unis, d’ici à 2050. Le pays pourrait, par ailleurs, jouer un rôle-clé dans la diplomatie climatique en convainquant d’autres pays d’accroître leurs ambitions. Son influence pourrait peser sur de grands émetteurs encore réticents à s’engager, tels que l’Inde, l’Australie, le Brésil ou l’Afrique du Sud. De leur côté, la Chine, le Japon et la Corée du Sud ont également annoncé, ces dernières semaines, viser un objectif de neutralité carbone, d’ici à 2060 pour la première, et d’ici à 2050 pour les deux autres, suivant l’Union européenne et le Royaume-Uni. (Le Monde, 10/11)
 
REGLEMENTATION BANCAIRE
 
Lors d’un audit de routine cet été, la Banque centrale européenne a averti les autorités allemandes que la gestion des risques de la Deutsche Bank concernant les opérations à fort effet de levier, notamment avec des fonds de capital investissement, était « incomplète ». La BCE a ainsi émis une recommandation non contraignante de les suspendre jusqu’à ce qu’elle approuve le nouveau cadre de gestion du risque de la banque. Affirmant que cette demande était « irréaliste », Deutsche Bank a décidé de ne pas s’y soumettre. Elle a néanmoins pris des mesures correctives. « Les prêts à effet de levier sont une activité importante pour l’économie et pour de nombreuses banques, y compris Deutsche Bank. Nous avons une solide expérience dans nos activités et suivons une approche prudente de gestion des risques conforme aux exigences réglementaires », indique la banque. Il est d’ailleurs difficile pour Deutsche Bank de renoncer à une activité lucrative même si la pandémie de coronavirus pourrait provoquer une montée des défauts et augmenter les risques des opérations à levier. (L’Agefi, 10/11)
 
CONJONCTURE ECONOMIQUE
 
Lors d'un déplacement ce 9 novembre à Nanterre au siège de l'assureur Axa, Laurent Pietraszewski, le secrétaire d'État chargé des Retraites et de la Santé au travail, a rappelé qu’en période de crise, « le télétravail n'est pas facultatif, il est la règle », ajoutant qu’en situation normale, « il y aura une autre organisation propre à chaque entreprise, dont Axa a déjà construit les prémices ». La CFE-CGC affirme d’ailleurs que « 84 % des collaborateurs souhaitent une augmentation du télétravail ». À la veille de la deuxième séance de négociations entre les partenaires sociaux pour parvenir le 23 novembre à un accord national interprofessionnel (ANI) sur le travail, le gouvernement s’applique ainsi à distinguer travail à distance en mode dégradé et télétravail cadré en période classique. Si Laurent Pietraszewski n’a pas manqué de souligner qu’Axa avait su en période de crise se donner les moyens d’engager l’ensemble du groupe dans le travail à distance, il a aussi insisté sur le fait que TPE comme PME pouvaient aussi être en capacité de le faire. (Le Figaro, Corinne Caillaud, 10/11)
 
 
Selon les estimations de Natixis, les États de la zone euro vont emprunter plus 1 130 milliards d’euros de dette sur les marchés en 2021. Ce montant ne prend pas en compte les 100 à 150 milliards que doit émettre l’Union européenne. L’Italie sera le plus gros emprunteur, avec un programme de 285 milliards d’euros. La France devrait, quant à elle, lever 280 milliards d’euros. Pour sa part, l’Allemagne vise 250 milliards d’euros. Par ailleurs, les États pourront compter sur la Banque centrale européenne, qui devrait pouvoir absorber un montant équivalent à la totalité des émissions de dette d’État grâce à son programme d’achats classique (PSPP) et son programme d’urgence (PEPP). Pour le moment, seuls 46 % de l’enveloppe totale du PEPP ont été dépensés. (Les Echos, Guillaume Benoit, 10/11)
 
 
Retrouvez la synthèse du 10/11/2020 ici : https://xml.luqi.fr/casa/fluxpresse/20201110/synthese.html
 
Synthèse réalisée par Cision-L'Argus de la Presse
 
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