["ARGUS DE LA PRESSE"]
 
SYNTHESE DU 17/11/2020
ENVIRONNEMENT BANCAIRE
 
Le 16 novembre, BBVA a annoncé avoir vendu sa filiale américaine au groupe de Pittsburgh PNC pour 11,6 milliards de dollars. Selon la banque espagnole, ce prix de vente représenterait 20 fois les bénéfices 2019 de sa filiale et près de 50 % de sa capitalisation boursière globale. Cette vente apportera 580 millions d'euros de bénéfice net au groupe et lui permettra d’élever son ratio de fonds propres CET1 de 11,5 % à 14,5 %. Pour PNC, l’opération est tout aussi stratégique. Avec cette acquisition, la banque américaine prend une nouvelle dimension géographique. Par ailleurs, suite à l’annonce de la cession de ses activités américaines, BBVA a indiqué avoir entamé des discussions pour fusionner avec Banco de Sabadell, cinquième banque espagnole. Cette fusion permettrait de créer un nouveau géant doté de 965 milliards d’euros d’actifs et présent en Espagne, au Mexique, en Colombie, au Pérou, en Turquie et au Royaume-Uni. (L’Agefi, Stéphanie Salti et Franck Joselin, 17/11 ; Les Echos, Cécile Thibaud, 17/11)
 
 
Les choix faits par Joe Biden pour son équipe de transition inquiètent Wall Street, explique The International New York Times. L'équipe comprend en effet des partisans de la fin des politiques menées par Donald Trump en faveur de l'assouplissement de la réglementation financière. Joe Biden semblerait prêt à faire bouger les choses dans la direction opposée, en rétablissant une surveillance plus stricte du secteur financier. (The International New York Times, Alain Rappeport, Jeanna Smialeck, 17/11)
 
 
Une note de la Banque de France révèle que les entreprises non financières ont retiré pas moins de 13,5 milliards d'euros des fonds monétaires, courant mars dernier, pour pouvoir faire face à leurs charges. Néanmoins, dès avril, la collecte est redevenue positive et dans les six mois qui ont suivi, les entreprises y ont reversé 29 milliards d’euros. La catégorie de fonds de trésorerie a ainsi vu son encours progresser de 23 % depuis le début de l’année jusqu’à la fin du mois d’octobre, indiquent les données de SIX. Ce changement s’explique par les mesures prises par la Banque centrale européenne (BCE) pour ramener le calme sur les marchés. Cependant, si les flux investisseurs sont de retour, les émissions sont, quant à elles, beaucoup moins dynamiques et les conditions peu attractives. Ce déséquilibre entre l’offre et la demande a alors comprimé les marges de crédit (« spreads »). (Les Echos, 17/11)
 
PRODUITS / METIERS / ACTIVITES BANCAIRES
 
A l’approche du renouvellement de leurs assurances, les entreprises relèvent un durcissement sans précédent des négociations avec les assureurs. Selon de nombreux experts, le Covid-19 pousse ces derniers à se montrer beaucoup plus exigeants et frileux que par le passé. En effet, non seulement les assureurs augmentent leurs prix, mais ils revoient aussi leurs contrats pour ajouter des exclusions sur la pandémie et sur le risque « cyber ». En parallèle, ils augmentent les franchises et limitent les montants de couverture offerts. Pour Michel Josset, un des porte-parole de l’Association pour le management des risques et des assurances de l’entreprise (AMRAE), « ce n’est pas seulement un problème de primes qui augmentent. On sent qu'on fait face à une évolution majeure de l’équilibre entre les assureurs et les entreprises, et on observe une rétraction significative et durable de l’offre d’assurance en grands risques ». (Les Echos, Solenn Poullennec, 17/11)
 
 
Michael Jaffe, l’administrateur judiciaire de Wirecard, a annoncé, le 16 novembre, que Banco Santander avait racheté « la plateforme technologique du groupe de paiements électroniques ainsi que ses actifs technologiques ». Dans un communiqué distinct, la banque espagnole a indiqué avoir accepté d’acquérir plusieurs actifs technologiques hautement spécialisés de Wirecard afin d’accélérer sa croissance en Europe. Cette opération n'inclut pas les entreprises Wirecard, et Santander n'assumera aucune responsabilité liée à Wirecard AG et Wirecard Bank AG pour ses actions passées, a-t-elle précisé. Si le montant de cet accord n'a pas été dévoilé, plusieurs médias affirment que Santander aurait accepté de débourser 100 millions d'euros. Cette opération fait suite au vaste scandale financier qu’a essuyé Wirecard, à cause duquel il a déposé le bilan en juin dernier. Depuis, l’administrateur judiciaire a revendu ses actifs par morceaux. (L’Agefi, Capucine Cousin, 17/11)
 
 
Après de nombreuses pannes qui ont paralysé le système de paiement entre banques dans la zone euro, une enquête externe a été lancée par la Banque centrale européenne (BCE). L’institution explique dans un communiqué que cette enquête, confiée à une société d’audit indépendante, a été décidée après un « incident le 23 octobre qui a affecté (le) système de règlement brut en temps réel (entre banques) « Target 2 », provoquant une panne de près de 10 heures ». La BCE évoque également « d’autres incidents » en 2020 qui ont affecté cette plateforme, ainsi qu’une autre permettant le règlement de titres. (L’Agefi, 17/11)
 
 
Sur le papier, le nouveau système de virement instantané « Pix », lancé par la Banque centrale brésilienne et opérationnel depuis le 16 novembre, a beaucoup à apporter au système financier brésilien. Il propose, en effet, des transactions qui s’effectuent en dix secondes. De plus, pour les particuliers et les micro-entrepreneurs, les transactions seront gratuites, tandis que pour les entreprises, les tarifs seront bien inférieurs à ceux pratiqués par les institutions financières. Selon le responsable du cash management à la filiale de BNP Paribas à Sao Paulo, Ivo Katz, « cela va entraîner une réduction significative des recettes des banques. Le Pix va remplacer toutes les modalités de paiement traditionnelles ». Par ailleurs, la banque centrale espère réduire le volume de billets en circulation avec ce système. La compétition entre institutions financières devrait alors s'intensifier, ainsi que l'offre de services financiers. (Les Echos, Thierry Ogier, 17/11)
 
RSE/DEVELOPPEMENT DURABLE
 
Selon certains experts, la responsabilité sociétale et environnementale (RSE) de certaines entreprises risque de passer au second plan, avec la crise sanitaire. Sabine Lochman, dirigeante de Vigeo Eiris, souligne que l’agence de notation a déjà recensé "quatre à cinq fois plus" d'incidents directement liés au Covid-19 dans les 8 000 sociétés cotées qu'il surveille. De son côté, Caroline Renoux, dirigeante du cabinet Birdeo spécialisé dans la RSE, indique que « pendant le confinement, certains ont coupé leurs budgets RSE. D'autres en ont profité pour dégraisser ». La présidente de la Plateforme RSE, Frédérique Lellouche, ajoute, quant à elle, que la première crise a permis de noter les dissonances entre les annonces et la pratique en termes de RSE. Les experts notent toutefois un regain d’intérêt pour le social dans certaines entreprises. Mais Frédérique Lellouche redoute les conséquences néfastes du tout numérique et du travail généralisé. Ainsi, pour pallier ces nouveaux risques et rendre les groupes plus transparents, l'indispensable homogénéisation des outils de mesure RSE en Europe est très attendue. (www.latribune.fr, 16/11)
 
 
Selon une étude du Forum pour l'investissement responsable (FIR), l'investissement socialement responsable (ISR) représentait, fin juin 2020, 31 % des encours labellisés. Ce chiffre s’est fortement accru au cours du premier semestre 2020, après qu’Amundi et ses filiales CPR AM et BFT IM ont obtenu le sceau public pour plusieurs supports pesant au total plus de 34 milliards d'euros. La gestion monétaire représente désormais 80 % des encours labellisés ISR chez Amundi, ce qui a permis au groupe de remonter significativement dans le classement des sociétés de gestion les plus importantes en matière d’ISR. Amundi souhaite d’ailleurs poursuivre le développement de son offre de fonds monétaires responsables, avec comme objectif de labelliser ses principaux supports, à horizon 2021. (Les Echos, A. F., 17/11)
 
STRATEGIE DIGITALE
 
Selon le rapport annuel de l'association européenne de management et marketing financiers (Efma) et d'Infosys Finacle, les banques sont loin d’avoir terminé leur digitalisation, malgré des progrès sur les prêts et les paiements digitaux en 2020. L’étude révèle que seulement 7 % des banques ont déployé des initiatives en matière de digitalisation cette année. L’Efma souligne également que « seulement 9 % [d'entre elles] se considèrent pionnières en matière d'innovation, contre 14 % l'année dernière ». Les banques évoquent plusieurs obstacles ralentissant leur transformation digitale, dont le temps et le coût de mise en œuvre, l’intégration des systèmes ou encore le patrimoine technologique. (L’Agefi, Pauline Armandet, 17/11)
 
 
La crise sanitaire du covid-19 a favorisé le développement des solutions d’e-santé. La téléconsultation a, en effet, connu un envol spectaculaire, en avril, avec près de 1 million de connexions par semaine. De plus, de nombreuses applications permettant aux patients d’être suivis à distance et aux hôpitaux de gagner en efficacité sont également apparues. Toutefois, si la téléconsultation est entrée dans le droit commun, la télésurveillance médicale est uniquement autorisée à titre dérogatoire pour cinq pathologies chroniques, dans le cadre d’expérimentation au titre de la loi de financement de la Sécurité sociale (LFSS) 2018 et du programme ETAPES mais la question de sa généralisation à l’ensemble des maladies chroniques va se poser. Par ailleurs, McKinsey estime que le jeu en vaut la chandelle, car la télémédecine et le télésoin pourraient apporter entre 3,7 et 5,4 milliards d’euros de gain de performance au financement du système de santé en France chaque année. (Le Figaro, Marie-Cécile Renault, 17/11)
 
CONJONCTURE ECONOMIQUE
 
D’après une étude réalisée par l’Institut des politiques publiques (IPP) et le Cepremap, les ménages modestes ont subi un choc bien plus important sur leurs revenus, malgré les mesures de l’exécutif jugées plutôt efficaces pour une partie de la population. Bien que ces mesures aient atténué les inégalités pour les actifs, « il y a un angle mort de l’intervention publique pour les jeunes et les précaires », souligne d’ailleurs Antoine Bozio, le directeur de l’IPP. De plus, ces ménages modestes occupent beaucoup moins des postes « télétravaillables », ce qui les expose à un risque plus grand d’arrêt d’activité. Face à cette situation, le dispositif gouvernemental a eu quelques vertus, soulignent Les Echos. Les coups de pouce sociaux ont, en effet, atteint leur cible, soit un gain de 5% pour le revenu des 5% de ménages les moins aisés. Le fonds de solidarité pour les indépendants et les PME a également eu un impact. (Les Echos, Renaud Honoré, 17/11)
 
 
Les PME sont nombreuses à solliciter les mesures de soutien à l’investissement, mises en place dans le cadre du plan de relance. Selon Agnès Pannier-Runacher, ministre déléguée, chargée de l'Industrie, « près de 20 % des entreprises industrielles travaillant en France - soit près de 6 000 sur 34 000 - ont déposé des dossiers. Cela signifie qu’elles ont des projets d’investissement. Ce sont des pépites qui peuvent entraîner les autres ». Face à cet engouement, Bercy a décidé d’utiliser cette année des crédits budgétaires de 2021. Ainsi, plus de 200 dossiers devraient être validés dès 2020, pour une dépense dépassant les 150 millions initialement prévus. (Le Figaro, Cécile Crouzel, 17/11)
 
 
Retrouvez la synthèse du 16/11/2020 ici : https://xml.luqi.fr/casa/fluxpresse/20201116/synthese.html
 
Synthèse réalisée par Cision-L'Argus de la Presse
 
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