["ARGUS DE LA PRESSE"]
 
SYNTHESE DU 24/11/2020
A LA UNE
 
Afin de consolider sa place de numéro six en Italie, son deuxième marché domestique, Crédit Agricole a annoncé, le 23 novembre, le lancement d’une offre publique, pour un montant de 737 millions d’euros, sur son partenaire Credito Valtellinese (Creval), la dixième banque du pays. Le gestionnaire d’actifs britannique Algebris, qui détient 5,4 % du capital de Creval, et Crédit Agricole Assurances, qui possède 9,8 %, se sont d’ailleurs déjà engagés à céder leur participation à Crédit Agricole Italia. Selon Jérôme Grivet, directeur financier de Crédit Agricole SA, le groupe complète son dispositif italien et lui donne de l’échelle. La Banque verte, qui espère boucler l’opération d’ici à mai 2021, table sur un « retour sur investissement de plus de 10 % en trois ans ». Par ailleurs, le cours de Crédit Agricole SA a progressé de plus de 2 % à la suite de cette annonce qui intervient alors que plusieurs pays européens vivent de nouvelles vagues de consolidation. (Les Echos, Olivier Tosseri, Edouard Lederer, 24/11, Les Echos, O. T., 24/11, Les Echos, 24/11, Le Figaro, Danièle Guinot, 24/11, L’Agefi, Franck Joselin, 24/11, BFM Business TV, Hedwige Chevrillon, 23/11)
 
PRODUITS / METIERS / ACTIVITES BANCAIRES
 
Pour la première fois depuis le début de l’année, la collecte du Livret A et du livret de développement durable et solidaire (LDDS) a été négative au mois d’octobre, selon les chiffres de la Caisse des Dépôts publiés le 23 novembre. Au total, la décollecte a atteint 1,01 milliard d’euros, contre une collecte positive de 1,28 milliard au mois de septembre. La baisse de l’encours de ces deux livrets réglementés confirme toutefois une forme de normalisation de l’épargne des Français. Par ailleurs, la Caisse des Dépôts souligne que l’épargne cumulée des Français sur les deux livrets s’élève à 31,73 milliards d’euros depuis janvier, tandis que « l’encours total sur les deux produits atteint 442,7 milliards d’euros à fin octobre 2020 ». Ces sommes attisent l’appétit du gouvernement, qui cherche par tous les moyens à les réinjecter dans l’économie réelle pour assurer la relance. (Les Echos, Gabriel Nedelec, 24/11)
 
 
Attirés par la chute des valorisations, les ménages ont acheté pour 4,1 milliards d’euros d’actions au cours du deuxième trimestre, augmentant leurs investissements au moment même où les marchés commençaient à rebondir, selon la Banque de France. Par ailleurs, les Français ont aussi investi dans des fonds spécialisés dans les actions, à hauteur de 3,1 milliards, après trois trimestres d’affilée de sorties. Un signe encourageant pour l’exécutif, qui a fait de la « mobilisation productive de l’épargne » l’une des priorités du quinquennat et de la sortie de crise. Cependant, il faudra encore attendre un peu avant de conclure à la pérennité de ce regain d’appétit des épargnants pour la Bourse. (Les Echos, Bastien Bouchaud, 24/11)
 
 
Le mouvement de consolidation dans la banque espagnole risque d’avoir des répercussions sur la gestion d’actifs. En effet, le rapprochement entre Bankia et CaixaBank créera une entité qui disposera d’actifs de plus de 104 milliards d’euros. Une fusion entre BBVA et Sadabell pourrait, de son côté, créer un numéro deux de la gestion, avec 81,7 milliards d’euros d’actifs, tandis que Santander se trouverait en troisième position, avec 61,197 milliards d’actifs. BlackRock, qui, à fin septembre, totalisait plus de 38 milliards d’euros d’actifs, maintiendrait, pour sa part, sa quatrième place, tandis qu’Amundi conservera la cinquième place, avec 18,50 milliards. Les cinq géants s’attribueraient ainsi quelque 53 % du secteur de la gestion d’actifs espagnole, une situation qui risque d’inquiéter la Banque centrale d’Espagne. Cette dernière a d’ailleurs affirmé que « l’augmentation des actifs du secteur de la gestion collective en Espagne, le degré élevé de concentration, son interconnexion avec le secteur bancaire et la prise de risque accrue au cours des dernières années suggèrent la nécessité d’une analyse approfondie et continue de ce secteur afin d’évaluer à la fois sa résilience et celle du secteur financier dans son ensemble ». (L’Agefi, Stéphanie Salti, 24/11)
 
 
Le 23 novembre, Aviva a confirmé sa stratégie de recentrage et a annoncé la cession de l’une de ses quatre activités italiennes pour 400 millions d’euros. L’assureur britannique a cédé à Ubi Banca 80 % de sa participation dans l’assureur-vie Aviva Vita, qu’il détenait avec la même banque italienne. Ce désengagement en Italie intervient après que la directrice générale du groupe, Amanda Blanc, a annoncé en août un recentrage de l’assureur sur le Royaume-Uni, le Canada et l’Irlande. Cette annonce laisserait entendre un désengagement d’Europe et d’Asie. Aviva a d’ailleurs entamé sa stratégie de recentrage en septembre en réduisant la voilure à Singapour. Le groupe avait annoncé la cession de la majorité de sa filiale à Singapour au consortium Singlife. En outre, cette stratégie d’Aviva est suivie de près en France, où sa filiale fait l’objet de multiples marques d’intérêt même si son portefeuille d’assurance-vie est jugé assez peu attractif pour beaucoup d’assureurs. (Les Echos, Solenn Poullennec, 24/11)
 
RSE/DEVELOPPEMENT DURABLE
 
La Banque de France, qui fait partie des huit banques centrales à l’origine du Réseau pour le verdissement du système financier, s’est tournée vers le « stress test » bancaire pour répondre à la crise climatique. Pour plusieurs superviseurs européens, l’exercice pourrait également permettre de faire émerger de nouvelles connaissances sur le risque porté par le changement climatique. Laurent Clerc, qui a piloté le projet au sein de l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR), estime, toutefois, qu’il est impossible de simuler des stress tests concernant le changement climatique, « car il n’y a tout simplement pas de précédent ». Les équipes de l’ACPR et de la Banque de France ont ainsi décidé de confronter les banques à la seule chose quantifiable : la hausse du prix du carbone. À partir de cela, les régulateurs ont élaboré trois scénarios qui visent à analyser la résistance des banques au risque de transition climatique. (Les Echos, Gabriel Nedelec, 24/11)
 
 
L’investissement durable sera le prochain « mouvement tectonique » du secteur de la gestion d’actifs. « C’est ce que nous sommes en train de vivre en ce moment, ce mouvement irrémédiable et indéniable vers l’investissement ESG et à impact », a d’ailleurs affirmé Steven Blackie, responsable mondial de la stratégie produits d’Aviva Investors, lors d’une table ronde sur l’avenir du secteur, organisée par l’Association luxembourgeoise des fonds (Alfi). Pour lui, cette tendance vers des investissements plus durables pourrait être un moyen pour les acteurs de la gestion active de reprendre l’avantage. De son côté, la directrice générale de Fidelity, Anne Richards, souligne que certains critères ESG ne sont pas encore financiers, mais qu’ils vont le devenir. Par ailleurs, concernant la possibilité que le « greenwashing » devienne le prochain scandale de vente abusive, Karine Szenberg, responsable de l’Europe pour Schröders, estime que c’est une inquiétude partagée par les investisseurs particuliers et institutionnels. Néanmoins, « les régulateurs, notamment européens, affrontent clairement ce risque », ajoute-t-elle. (L’Agefi, Laurence Marchai, 24/11)
 
 
Le 20 Novembre, Emmanuel Macron a réuni par visioconférence les représentants d’une trentaine de fonds souverains et de gestionnaires d’actifs, dont Amundi, participant à l’initiative intitulée One Planet Sovereign Wealth Funds. Bpifrance a annoncé, le 23 novembre, avoir rejoint cette initiative internationale en faveur du climat lancée par la présidence française. « En tant que fonds souverain français et premier souscripteur sur le marché national du capital investissement, nous souhaitons participer à l’accélération de la profonde mutation de l’écosystème vers un modèle de développement plus durable », affirme dans un communiqué Nicolas Dufourcq, le directeur général de Bpifrance. La banque publique d’investissement rappelle, par ailleurs, ses engagements pour des investissements verts et annonce qu’elle « diffusera, auprès des sociétés de gestion privée, un kit climat qui référencera des prestataires de services climatiques pertinents, proposera des diagnostics climat et des modules de formation et de conseil pour accélérer la transition énergétique des entreprises ». (www.moneyvox.fr, 23/11)
 
 
Mirova, la filiale de Natixis consacrée à l’investissement durable, prévoit d’investir « plusieurs millions d’euros » dans Driveco, une start-up française spécialisée dans la recharge de véhicules électriques, indique le directeur de participation de la société de gestion, Witold Marais. Le but est de profiter du fort développement à venir des voitures électriques, et donc des infrastructures de recharge. La taille de Driveco est encore modeste, mais la croissance est au rendez-vous, avec un triplement du chiffre d’affaires chaque année depuis trois ans. « Les projections indiquent que le nombre de points de charge en France devrait être multiplié par 20 d’ici à 2030 », se réjouit, par ailleurs, Witold Marais. « Nous allons accompagner cette croissance », poursuit-il. (Le Figaro, Emmanuel Egloff, 24/11)
 
 
Dans un rapport publié ce mardi, le Haut Conseil pour le Climat (HCC) constate que la baisse des émissions de CO2 des bâtiments n’est pas à la hauteur des objectifs. Selon la climatologue Corinne Le Quéré, présidente du HCC, « les émissions de ce secteur baissent trop lentement par rapport aux objectifs de la Stratégie nationale bas-carbone (SNBC) ». Pour le HCC, la France fait face à deux défis majeurs : elle doit d’une part massifier davantage les rénovations globales et, d’autre part, maintenir le rythme dans la durée. Selon les auteurs du rapport, même si le rythme de rénovations performantes s’accélère, il s’est révélé « insuffisant » jusqu’à présent. Estimant aussi que les incitations financières sont insuffisantes pour atteindre le niveau bâtiment basse consommation (BBC) pour de nombreux ménages, le HCC prône une massification nécessitant des investissements bien plus importants et pérennes. Par ailleurs, le Haut Conseil met en avant la mobilisation d’autres instruments, tels que les obligations réglementaires et les outils fiscaux, et un accompagnement beaucoup plus large et compréhensif. (Les Echos, Muryel Jacque, 24/11)
 
CONJONCTURE ECONOMIQUE
 
Le fonds de solidarité pour les PME et les indépendants est désormais largement mis en avant par le gouvernement dans sa gestion de la crise économique. Ainsi, trois jours après l’ouverture des demandes en ligne pour bénéficier de ce fonds, 186 000 formulaires avaient déjà été remplis pour obtenir l’aide mensuelle d’un montant maximal de 10 000 euros, a indiqué Bercy, le 23 novembre. Par ailleurs, avec le début du deuxième confinement, Bercy a prévu de renforcer le dispositif et de l’ouvrir à un potentiel de 1,6 million de PME. Le gouvernement a également prévu une enveloppe de 6 milliards d’euros pour le fonds de solidarité en novembre. Cependant, les parlementaires pressent pour un coup de pouce supplémentaire. Pour le rapporteur général du Budget à l’Assemblée, Laurent Saint-Martin, « il y a des cas où les charges sont tellement lourdes qu’il faut sans doute aller plus loin ». « Je pousse pour des décrets rapides dans les prochains jours, sans attendre la nouvelle version du fonds de solidarité sur lequel l’exécutif travaille. Cette double réponse est nécessaire », ajoute-t-il. De son côté, Bercy préfère toutefois temporiser. (Les Echos, Renaud Honoré, 24/11)
 
 
Retrouvez la synthèse du 23/11/2020 ici : https://xml.luqi.fr/casa/fluxpresse/20201123/synthese.html
 
Synthèse réalisée par Cision-L'Argus de la Presse
 
Document réalisé avec l'autorisation du CFC.
Il est interdit de diffuser ou redistribuer, sous quelque forme que ce soit, tout ou partie de ce document.