["ARGUS DE LA PRESSE"]
 
SYNTHESE DU 12/10/2022
A LA UNE
 
Le 11 octobre 2022, le gestionnaire du Réseau de Transport d'Electricité (RTE) a réuni près de 100 grandes sociétés à la Défense, en Île-de-France, pour signer sa charte ÉcoWatt. Parmi les signataires figurent Orano, Crédit Agricole, Carrefour, Air France, Nexity, LVMH. Ces acteurs « s’engagent, lors des alertes, à réduire leur consommation d’électricité et à relayer le signal pour garantir la mobilisation de tous les Français (...) lors de périodes de forte consommation cet hiver », souligne Xavier Piechaczyk, président de RTE. Selon lui, « cela offre à la France un levier nouveau de grande ampleur pour réduire le risque de coupure cet hiver ». (Le figaro, Guillaume Guichard, 12/10/2022)
 
VIE DU GROUPE
 
Dans le contexte actuel de forte inflation et de volatilité élevée, Indosuez Wealth Management concentre son attention sur les actions de qualité proposant des dividendes durables et élevés. Vincent Manuel, chief investment officer chez Indosuez Wealth Management, a analysé que « les entreprises ayant de la visibilité sur leur activité et des marges solides devraient bénéficier de leurs caractéristiques défensives ». La société maintient son approche sur les titres Value, avec une vision prudente sur les valeurs cycliques et les petites capitalisations, et continue d’observer des données macroéconomiques. (Option Finance, 10/10)
 
ENVIRONNEMENT BANCAIRE
 
Dans un contexte marqué par la crise économique, les nouveaux acteurs de la finance peinent à poursuivre le dynamisme de leurs activités. Pour sa part, Crédit Mutuel Arkéa s’acheminerait vers la fermeture d’Aumax pour moi. Frédéric Laurent, directeur général délégué du groupe, explique que la fintech ne parvient pas à être rentable. Depuis fin 2021, la banque mutualiste avait déjà cédé la majorité du capital de Leetchi et Mangopay, suivi de Budget Insight. De son côté, la néobanque britannique Bank North, implantée à Manchester, vient également d’annoncer sa faillite après avoir échoué à convaincre suffisamment d’investisseurs pour poursuivre son activité. Pour sa part, l’allemande Solarisbank va licencier près de 10% de ses salariés, sur un effectif total de 750. La jeune institution souhaiterait, en effet, se concentrer sur un marché plus sûr, dont l’activité auprès des entreprises. La néobanque N26 ne peut pas également échapper à la situation économique actuelle. En 2021, ses pertes nettes ont atteint 172,4 millions d’euros, contre 150,7 millions en 2020. L’institution financière explique dans un communiqué publié le 11 octobre 2022 que ces creux s’expliquent notamment par « les investissements structurels [réalisés] pour préparer l'avenir et soutenir la croissance ». « N26 a investi massivement dans le renforcement des aspects réglementaires, notamment à travers le développement d’équipes et de systèmes dédiés », précise-t-elle. N26 reste néanmoins confiante. En début 2022, sa base de clients atteint plus de 8 millions de personnes, soit un million de plus qu’en 2020. (Les Echos, Edouard Lederer, 12/10 ; Les Echos, R. G., 12/10 ; Les Echos, Romain Gueugneau, 12/10)
 
 
Dans un éditorial, Alexandre Counis, rédacteur en chef Finances-Marchés des Échos, indique que les Big Tech représentent une menace pour les banques. Selon le journaliste, ces géants « ont les reins assez solides pour un jour exercer » le métier des banques « au point de les supplanter ». « Car un Apple a les poches assez profondes, la base de clients assez large et l’innovation qu’il faut pour renverser la table. Le risque de désintermédiation est déjà réel avec l’arrivée d’Apple Pay dans les paiements », met en garde le rédacteur en chef. (Les Echos, Alexandre Counis, 12/10)
 
PRODUITS / MÉTIERS / ACTIVITÉS BANCAIRES
 
Selon une étude publiée le 30 septembre 2022 et réalisée par le cabinet Altares auprès des membres de l’association Pacte PME, 76% des entreprises membres de l’association payaient, en mai 2022, sans retard leurs factures, contre 71% en 2020. « Certains grands groupes ont l’ambition d’atteindre le zéro retard. Un vrai défi compte tenu de la complexité des organisations comptables. Mais la dématérialisation de la facture devrait contribuer à améliorer les choses », espère François Perret, directeur général de Pacte PME. Les chiffres indiquent également que pour un montant de moins de 10 000 euros, seuls 59% des membres de Pacte PME payent en temps et en heure et 65% chez les non-adhérents. (Le Figaro, Corinne Caillaud, 06/09)
 
 
Selon le cabinet EY, le nombre de sociétés ayant fait une entrée en Bourse a chuté de 44% depuis début 2022, par rapport à 2021, une année record. Sur la période, leur montant total a baissé de 57% à 146 milliards de dollars. La guerre en Ukraine, l’inflation, la hausse des taux d’intérêt et la politique des banques centrales ont réduit la confiance des investisseurs, entrainant un marché inquiétant et volatil. Le contexte a aussi semé le doute parmi les candidats potentiels à la cotation. En général, tous les secteurs et toutes les régions du monde sont impactés, mais les conséquences ne sont pas les mêmes. Aux États-Unis, le nombre d’opération a diminué de 66%, à 83 opérations, contre 322 en 2021, et les montants levés ont chuté de 94%, à 7,3 milliards de dollars, contre 117,5 auparavant. (Les Échos, Laurence Boisseau, 12/10)
 
 
Yomoni, société de gestion de portefeuille numérique, vient de boucler son quatrième tour de table avec une levée de 25 millions d’euros supplémentaires. « Notre objectif est d’accroître notre notoriété pour attirer de nouveaux clients comme une alternative des banques dans le domaine de l’épargne et de renforcer nos équipes, notamment dans le conseil », indique Sébastien d’Ornano, président de Yomoni. Les encours sous gestion de la fintech ont doublé, passant de 150 millions d’euros fin 2019 à 300 millions fin 2020. Ils atteignent aujourd’hui 800 millions d’euros. « Nous restons dans une dynamique très forte […] avec un modèle qui a trouvé sa place et une offre qui ne cesse d’enrichir avec, aux côtés de l’assurance-vie, des PER bancaires, en partenariat avec Crédit Agricole, des comptes titres et des PEA », assure-t-il. (La Tribune Édition Quotidienne, Eric Benhamou, 12/10)
 
 
BNP Paribas a racheté, le 11 octobre 2022, Kantox, leader dans la gestion automatisée du risque de change, dont elle est partenaire depuis 2019. Pour Kantox, qui a levé près de 44 millions de dollars depuis sa création en 2011, selon Crunchbase, cette opération lui permet d’accéder aux devises grâce aux vastes liquidités de la banque de financement et d’investissement (CIB) et aux clients entreprises du groupe, auprès desquels BNP Paribas entend déployer la solution. De son côté, BNP Paribas veut aider la fintech à développer d’autres offres, comme les matières premières, dans le but de s’attaquer au marché des très grandes entreprises, de plus de 10 milliards d’euros de chiffres d’affaires. Le groupe estime que cette acquisition lui permettrait de développer l’innovation plus rapidement qu’en interne. (Les Échos, Thibaut Madelin, 12/10)
 
 
En juin 2022, les six organisations syndicales représentatives du secteur des sociétés d’assurances ont conclu, avec France Assureurs, des accords sur la revalorisation des rémunérations minimales de branche (RMA). Les syndicats ont contesté la clause de réexamen de cette proposition, lors de leur réunion qui s’est tenue le 11 octobre 2022. Après des augmentations de ces RMA accordées au début de l’été, entre 1,8% et 5%, la fédération a proposé une nouvelle hausse de 2% pour les personnels administratifs de classe 1 et 2. (L’Agefi, Bertrand De Meyer, 12/10)
 
ESG ET TRANSITION ENVIRONNEMENTALES ET SOCIÉTALE
 
Le ministère de l’Économie et des Finances a publié, le 11 octobre 2022, un « jaune budgétaire », une annexe au projet de loi de finances (PLF) 2023 dédiée aux questions environnementales. Celui-ci donne une vision claire des conséquences écologiques des choix publics du gouvernement. Depuis 2021, le « budget vert », publié en annexe du PLF, dénombre l’ensemble des dépenses favorables à l’environnement, ainsi que celles ayant un impact nocif. Sur les 480 milliards d’euros de dépenses budgétaires et fiscales en 2023, pas moins de 55,8 milliards ont un impact sur l’environnement. Une grande partie des dépenses sont « non cotées, car considérées comme neutre. Les transferts sociaux en sont un parfait exemple », explique le ministère. (Le figaro, Anne de Guigné, 12/10/2022)
 
 
Alors que la facture énergétique s’envole, le gouvernement a déposé deux amendements dans le cadre du projet de loi de finances pour 2023 qui prévoit la mise à contribution des énergéticiens. « En France, il n’y a que du raffinage, et ça ne va rapporter que 200 millions d’euros », a indiqué le ministre de l’Économie et des Finances, Bruno Le Maire, sur Franceinfo, le 11 octobre 2022. Le dispositif français, appliqué au niveau européen par le « mécanisme de rente inframarginale », « nous permet de financer notre bouclier tarifaire », a souligné le ministre. Le gouvernement « propose une version qui ne vise que quelques activités (production d'hydrocarbures et de raffinage) […] pour épargner le CAC 40 », dénonce de son côté le Premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure. (Les Echos, Isabelle Couet, 12/10)
 
 
La transition écologique a profité de trois coups d’accélérateur depuis quatre ans, à savoir : la signature d’un appel écologique en France en 2019, les restrictions sanitaires en 2020 et le conflit entre la Russie et l’Ukraine en 2022. Les coûts de la transition nécessaire pour plafonner le réchauffement climatique à 2°C s’élèveraient à 44 000 milliards de dollars d’ici à 2050, a anticipé l’Agence internationale de l’énergie dans un rapport publié en 2014. Un effort d’investissement colossal, émanant des secteurs publics et privés, est indispensable pour parvenir à une économie plus propre. (Les Echos, Jean-Marc Vittori, 12/10)
 
 
La France mène depuis plusieurs années une grande bataille face à la raréfaction de l’eau. Entre 2017 et 2019, les Assises de l’eau, un pacte de mesures voulu par le président Emmanuel Macron, ont permis d’engager une concertation large et inédite avec l’ensemble des acteurs de l’eau comme collectivités territoriales, entreprises, et organisations professionnelles agricoles. Selon Le Figaro, l’objectif de cette grand-messe de l’or bleu est de réduire de 10% les prélèvements en eau douce en France à l’horizon 2024, et de 25% d’ici à 2035. « Cette lutte contre le gaspillage est un levier majeur. Mais il ne peut être le seul. Cela doit s’accompagner de sobriété collective ou de la réutilisation des eaux usées, pour laquelle des solutions opérationnelles existent déjà », a souligné le directeur général de Veolia en France, Jean-François Nogrette. (Le Figaro, Olivia Détroyat, 12/10)
 
 
Le réchauffement climatique fait flamber le coût de la dette des pays du V20, qui sont les pays les plus vulnérables au changement climatique. Les dommages financiers entre 2000 et 2019, dus aux températures et aux précipitations excessives, sont estimés à 525 milliards de dollars, soit 70% de leur stock de dette et 20% de leur PIB. Selon le récent rapport du Boston University Global Development Policy Center, entre 2022 et 2028, le V20, élargi à 55 pays vulnérables, devra débourser 435 milliards de dollars, avec un pic de 69 milliards en 2024. (Le Figaro, Anne Cheyvialle, 12/10)
 
REGLEMENTATION BANCAIRE
 
Les accords politiques trouvés sur les textes Market in Crypto-Assets (MiCa) et Transfer of Funds Regulation (TER) permettront à l’Europe de devenir la première région ayant un cadre réglementaire pour encadrer l’usage des crypto-actifs. Sachant que ces deux textes ne règlent pas la question de la fiscalité, le Parlement européen a adopté, le 4 octobre 2022, une résolution non contraignante pour tenter d’harmoniser cette fiscalité entre les pays européens. « Il peut y avoir une concurrence tant qu’il n’y a pas une base commune de définition pour chaque type crypto-actif », souligne Gwendal Chatain, avocat d’affaires au cabinet Taylor Wessing. « Une fois une définition précise des termes adoptée au niveau européen, la fiscalité directe pourra se faire à la discrétion de chaque État », ajoute-t-il. Bruxelles doit également aborder la définition de l’événement imposable. « La conversion d'un actif cryptographique en une monnaie fiduciaire pourrait être le choix le plus approprié », explique le Parlement européen. (L’Agefi, Louis Tellier, 12/10)
 
STRATEGIE DIGITALE
 
PariSanté Campus veut devenir un emblème du numérique en matière de santé en France. Antoine Tesnière, son directeur général, cherche à « rassembler tous les acteurs du secteur » pour accompagner des projets autour de la santé publique et surtout la santé mentale ou la santé au travail. Selon l’Assurance Maladie, la santé mentale représente « près de 14% des dépenses de santé avec 23,3 milliards d’euros ». Depuis la pandémie, la santé mentale en entreprise inquiète. Fanny Jacq, directrice santé mentale de Qare, indique qu’un salarié sur trois est concerné par le stress au travail. Le collectif MentalTech cherche à proposer des solutions numériques pour prévenir, voire traiter la problématique. (Les Échos, Etienne Thierry-Aymé, 12/10 (2))
 
CONJONCTURE ÉCONOMIQUE
 
La France est en quête de nouvelles usines pour accompagner la relocalisation de la production industrielle et promouvoir le « made in France ». « Les industriels sont de plus en plus nombreux à souhaiter rapprocher la chaîne d’approvisionnement des lieux où sont fabriqués et consommés les produits finaux », constate Vincent Bedouin, PDG du groupe Lacroix, fabricant leader d’emballages alimentaires. Le ralentissement des projets d’implantations d’usines en France s’explique par des problèmes fonciers, « des raisons de salaires ou de complexité administrative », affirme pour sa part David Cousquer, fondateur de Trendeo, observatoire de l’emploi et de l’investissement. (Le Figaro, Anne Bodescot et Bruno Jacquot, 12/10)
 
 
Le dernier rapport du Fonds monétaire international (FMI) publié le 11 octobre 2022 a souligné que les perspectives économiques mondiales se sont « considérablement détériorées et le ralentissement de l’économie s’est intensifié ». Selon le FMI, la pression inflationniste est « plus forte que prévu », en particulier dans les pays en développement. Elle a déclenché un resserrement rapide des politiques monétaires, assorti d’une remontée violente des taux, « parallèlement à une forte appréciation du dollar américain ». Pour le chef économiste du FMI, Pierre-Olivier Gourinchas, le mandat des banques centrales, c'est de ramener l'inflation vers les 2%, et c'est une bataille très importante. « Si les banques centrales, indépendantes de la sphère politique, échouent, alors le coût pour l'économie sera considérable », a-t-il indiqué. (Le Figaro, Armelle Bohineust, 12/10 ; Les Échos, Guillaume de Calignon et R. H., 12/10)
 
 
Le 10 octobre, le directeur général de JP Morgan, Jamie Dimon, a souligné un risque de récession de l'économie américaine. Cela serait notamment dû à l'impact de l'inflation persistante ainsi que les effets de la remontée des taux de la Réserve fédérale (Fed) et la guerre en Ukraine. « Ce sont des choses très, très sérieuses qui, je pense, sont susceptibles de pousser les États-Unis dans une sorte de récession dans six à neuf mois, et le monde (...) », a expliqué Jamie Dimon. (Les Echos, Marion Heilmann, 12/10)
 
 
Retrouvez la synthèse du 11/10/2022 ici : https://xml.luqi.fr/casa/fluxpresse/20221011/synthese.html
 
Synthèse réalisée par Cision-L'Argus de la Presse
 
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