["ARGUS DE LA PRESSE"]
 
SYNTHESE DU 04/01/2023
VIE DU GROUPE
 
Le 3 décembre 2022, Philippe Brassac, directeur général de Crédit Agricole S.A., a remplacé Laurent Mignon à la présidence de la Fédération bancaire française (FBF). Il retrouve un poste qu’il a déjà occupé en 2016-2017. Son nouveau mandat s’achèvera en août 2023. (Revue banque, Clarisse Normand, 01/2023)
 
 
Le 3 janvier 2022, pas moins de quatorze entreprises, dont la plupart sont issues du secteur financier, ont lancé des emprunts obligataires en euros. Cela marque la reprise sur le marché primaire de la dette. Crédit Agricole S.A. propose une dette perpétuelle AT1 portant un coupon de 7,625%. À mi-journée, le livre d’ordres atteignait déjà 2 milliards d’euros. De son côté, BPCE a lancé deux emprunts seniors à 5 ans et 10 ans, avec des marges indicatives de 155 à 160 points de base au-dessus des taux mid-swaps pour le premier, et 175 pb pour le second. Une réouverture en fanfare, car les émetteurs cherchent à anticiper le plus possible leurs programmes de financements en 2023. Par ailleurs, la fenêtre de tir se refermera éventuellement d'ici à fin janvier 2023, en raison du démarrage de la période de la publication des résultats annuels 2022. (L’Agefi, 03/01)
 
ENVIRONNEMENT BANCAIRE
 
L’étude sur un échantillon de 40 valeurs suivies par le cabinet de recherche Alpha Value révèle que la part du bénéfice net ajusté des banques françaises devrait passer de 18% du total en 2022 à un peu moins de 15% en 2023. Une chute qui s’expliquerait par les particularités de l’épargne réglementée et du taux d’usure en France. Reste que « pour le commun des mortels des savetiers », BNP Paribas, Crédit Agricole et Société Générale « paraissent cousus d’or, celui de la solvabilité et des bénéfices », selon Les Echos. (Les Échos, 04/01)
 
 
L’année 2023 s’annonce chargée de grands événements dans le secteur banque-assurance. Entre autres, Orange prévoit de se séparer de sa banque en ligne Orange Bank, qui enregistre depuis sa création en 2017 un total de 2,6 millions de clients. En 2022, l’opérateur de télécommunications a mandaté la banque Lazard pour trouver un potentiel acheteur. (Les Échos, 04/01)
 
 
En pleine crise inflationniste et envolée des taux d’intérêt, les banques françaises confirment leurs engagements annoncés en septembre 2022 d’appliquer en 2023 des augmentations de moins de 2% sur leurs tarifs bancaires. Une étude de référence publiée le 3 janvier 2023 par l’association Consommation Logement Cadre de Vie (CLCV) souligne que les tarifs moyens en vigueur au 1er février 2023 connaîtront une hausse d’environ 1%. Une tarification stable sera toutefois applicable aux plus « petits consommateurs ». (L’Agefi, 04/01)
 
PRODUITS / MÉTIERS / ACTIVITÉS BANCAIRES
 
Selon Le Figaro, il est de plus en plus difficile de décrocher un crédit immobilier. Le taux d’usure actuel ne permet pas à tous les candidats à la propriété d’obtenir un prêt malgré une augmentation de 100 points de base depuis juillet 2022. Il est ainsi passé à 3,57% au 1er janvier 2023. Désormais, les taux des prêts sur 20 ans varient entre 2,5% et 3% en moyenne et entre 3% et 3,5% sur 25 ans, note Vousfinancer. « Le véritable problème pour les particuliers est que lorsqu’on ajoute l’assurance-emprunteur au taux du crédit immobilier, de nombreux emprunts sont recalés, car supérieurs au taux d’usure », explique Le Figaro. Les plus de 45 ans, ainsi que les ménages modestes ou appartenant à la classe moyenne sont les plus pénalisés en raison de refus des emprunts. « Le marché n’est pas bloqué, mais les banques sont très sélectives, car en raison du taux d’usure, elles sont contraintes d’appliquer des taux de crédit inférieurs à ce qu’ils devraient être », explique Cécile Roquelaure, directrice des études d’Empruntis. (Le Figaro, Danièle Guinot, 04/01)
 
 
Dans un rapport sur l’accès aux espèces en France métropolitaine, la Banque de France indique que cette accessibilité « se maintient de manière très satisfaisante », malgré un recul du nombre de distributeurs automatiques de billets (DAB). L’institution souligne que l’Hexagone comptait 47 853 DAB à fin 2021, contre 52 623 trois ans auparavant, soit une baisse de 9% sur la période. Elle explique que la France reste en accord avec la méthodologie développée au sein de la Banque centrale européenne en 2021 concernant le « nombre de DAB socialement acceptable ». Le rapport de la Banque de France est basé sur une étude du groupe de travail sur l’accessibilité aux espèces (GT Accessibilité), mis en place fin 2018 par le comité de pilotage de la filière fiduciaire (CP2F). L’institution fait savoir que 99% du parc de DAB en France appartiennent aux sept groupes bancaires participant au GT, dont le Crédit Agricole. Les relais CA de la banque verte sont présents partout sur le territoire. (La Correspondance économique, 04/01)
 
 
En 2022, aucun braquage de banque n’a été enregistré au Danemark, selon l’agence Bloomberg. Bien qu’il y ait eu une amélioration en termes de sécurité, la raison principale est la baisse des transactions en espèces. Entre 2017 et 2021, la part de transactions en espèces est passée de 23 à 12%. Selon la Banque du Danemark, les espèces ne représentent que 9% des paiements réalisés. Même au niveau des distributeurs automatiques, les billets sont limités, ce qui décourage les braqueurs. À contrario, en Allemagne, entre 2020 et 2021, plus de 800 braquages de distributeurs automatiques de billets ont été enregistrés. (Les Échos, Romain Gueugneau, 04/01)
 
 
Les réassureurs ont imposé des augmentations de tarifs inédites au 1er janvier 2023. « Le secteur connaît ses hausses de prix les plus sévères et cycliques depuis la période 2001-2006, si ce n’est avant », note David Flandro, responsable de l’analyse chez le courtier Howden. Le recul du marché financier, les incertitudes géopolitiques liées au conflit en Ukraine, mais aussi les sinistres climatiques ont provoqué ce choc du marché de la réassurance. En 2023, le prix de l’assurance des entreprises françaises va augmenter de 5% à 10%. Dans ce contexte, le groupe Lactalis a annoncé la création d’une captive d’assurance, baptisée Sorélac. Cette filiale sera consacrée aux risques industriels. Le gouvernement prévoit de modifier les paramètres liés au cadre législatif des captives de réassurances, de quoi réjouir les entreprises. (Les Échos, A.L, 04/01 ; Les Échos, Amélie Laurin, 04/01)
 
 
Fondée en 2015, la société espagnole Indexa Capital se prépare à lancer sa gestion automatisée sur le marché français dans les deux prochains mois. Pionnière dans ce domaine en Espagne, elle détient 1,5 milliard d’euros pour le compte de 59 000 clients fin 2022. Les produits qu’elle propose comprennent trois types de portefeuilles pour 10 profils d’investisseurs, constitués exclusivement par des fonds indexés. Cherchant le meilleur fonds indexé pour chaque classe d’actifs, la firme ne choisit que 18 fonds indexés au total. En France, la société débutera l’activité avec un service d’assurance-vie avant de lancer le service de comptes titres. Selon François Derbaix, co-fondateur et co-directeur général, l’assurance-vie « reste le segment leader » dans le pays. (L’Agefi Quotidien, Adrien Paredes-Vanheule, 04/01)
 
ESG ET TRANSITION ENVIRONNEMENTALES ET SOCIÉTALE
 
En avril 2022, Revue Banque avait consacré un dossier à la finance « à impact » ou « la finance durable ». En France, de nombreux acteurs de la finance, comme les banques, les gestionnaires d’actifs et les investisseurs, intègrent les objectifs de développement durable (ODD) de l’Union européenne dans leur stratégie. La notion de finance à impact a été présentée en 2021 par la Place de Paris, dans le cadre de l’initiative gouvernementale Finance for Tomorrow, branche de Paris Europe rassemblant plus de 40 adhérents, dont de grandes associations telles que l’AFG, France Assureurs et la Fédération bancaire française (FBF). L’Institut de la finance durable (IFD), présidé par Yves Perrier, prend aujourd’hui le relais de Finance for Tomorrow. La finance à impact a pour vocation d’accélérer une transformation juste et durable de l’économie réelle. (Revue Banque, Sylvie Guyony, Janvier 2023)
 
 
Grégoire Vuarlot, coordonnateur du pôle commun Autorités des marchés financiers et de contrôle prudentiel et de résolution et directeur du contrôle des pratiques commerciales à l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR), indiquait à L’Agefi Actifs, en septembre 2022, que l’ACPR œuvrait à définir une recommandation encadrant la « recrudescence des arguments “verts” dans les publicités sur des produits financiers ». La doctrine, conçue dans le cadre du pôle commun, vise à faire converger celle des superviseurs. La recommandation 2022-R-02 du 14 décembre 2022 sur la promotion de caractéristiques extra-financières dans les communications à caractère publicitaire en assurance évoque l’exposition de la clientèle à des pratiques d’éco-blanchiment. Le document souligne que cela contrevient « à l’obligation de délivrer à la clientèle une information claire, exacte et non trompeuse lui permettant d’appréhender la composition réelle des produits et d’apprécier l’approche extra-financière effectivement retenue ». (L’Agefi, Jonathan Blondelet, 04/01) 
 
 
Dans une interview accordée aux Echos, Lionel Canesi, président du Conseil national de l’ordre des experts-comptables, s’exprime sur la situation des dirigeants de sociétés en ce début d’année. « Au premier trimestre 2023, les entreprises sont incapables d’établir un business plan fiable. Le danger est qu’elles mettent le pied sur l’investissement », indique le président. Face à la hausse des coûts de l’énergie, les entreprises devront accélérer les projets dans la transition écologique. D’après lui, « c’est le moment d’essayer de voir comment réaliser des économies, de changer ses modes de production, de faire évoluer son modèle énergétique ». Afin d’aider les dirigeants à évaluer l’impact énergétique sur leur activité, l’ordre des experts-comptables a mis en place des indicateurs extra-financiers. « Nous avons proposé au gouvernement que ces indicateurs soient intégrés de manière systématique dans une annexe de la liasse fiscale transmise à la fin de l’exercice à l’administration. Cela permettrait à chaque entreprise d’avoir des données comparables dans son secteur », souligne Lionel Canesi. (Les Echos, M.K., 04/01)
 
 
Dans une tribune collective publiée dans Les Échos, Jérôme Cazes, de factures.com, Alain Grandjean, de Carbone4, François Meunier et Emmanuel Millard, DFCG, Katheline Schubert, du Haut Conseil pour le climat, indiquent que chaque entreprise doit indiquer le contenu carbone de ses produits. Pour ces experts, c’est dans cette attitude que se généralise petit à petit la pratique de leurs bilans carbone où l’entreprise rend disponible le contenu carbone engendré par son activité. « Les entreprises qui élaborent déjà leur bilan carbone peuvent et doivent ventiler pour leurs clients l’empreinte carbone de chacun des biens et services vendus », affirment aussi les auteurs. Cela permet à ces clients d'avoir sur ses factures fournisseurs des données pour établir son propre bilan carbone. Les auteurs estiment possible, et souhaitable, de calquer la gestion carbone sur la comptabilité en euros de l’entreprise, notamment sur les achats, ventes, ou encore le traitement des biens d’équipement. (Les Echos, 04/01)
 
 
Les initiatives pour créer des habitats à destination de familles monoparentales sont de plus en plus nombreuses. L’objectif est de soutenir les parents célibataires, qui sont victimes d’une « exclusion sociale » et d’une « stigmatisation qui peut être dure à vivre », explique Tara Heuzé-Sarmini, cofondatrice et directrice générale de la start-up Commune coliving. En 2023, l’entreprise qu’elle dirige ouvrira des résidences en « coliving » pour parents célibataires, près de Saint-Germain-en-Laye, dans les Yvelines, et dans l’Est parisien. D’après l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), une famille française sur quatre est monoparentale. (Le Parisien, Bérangère Lepetit, 04/01)
 
RÉGLEMENTATION BANCAIRE
 
Le 3 janvier 2022, l’Autorité des marchés financiers (AMF) a prononcé à l’encontre de la société H2O AM et de ses dirigeants, Bruno Crastes et Vincent Chailley, des sanctions pécuniaires, respectivement de 75 millions d’euros, 15 millions d’euros et 3 millions d’euros. Pour rappel, ces sanctions s’inscrivent dans le cadre de l’affaire Lars Windhorst, dans laquelle plusieurs manquements ont été commis. Par ailleurs, la sanction de Bruno Crastes est assortie d’une interdiction d’exercer, pendant une durée de 5 ans, l’activité de gérant. (L’Agefi, Jean-LoupThiebaut, 04/01)
 
 
Face à un cadre réglementaire européen compliqué, Dominique Laboureix, secrétaire général de l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR), assure, dans un entretien accordé à Revue Banque, qu’il engagera un meilleur dialogue avec les banques dès qu’il prendra ses fonctions à la présidence du Conseil de résolution unique (CRU), le 9 janvier 2023. Il précise que dans six mois, un dernier Fonds de résolution unique (FRU), dont le montant total est estimé à 80 milliards d’euros, va être créé. La politique, ainsi que les moyens à mettre en œuvre vont être élaborés, et « cela fait partie de la phase 2 de la construction d’une résolution unique en Europe », explique Dominique Laboureix. Par ailleurs, il souligne que grâce aux six groupes bancaires, dont BNP Paribas et Crédit Agricole, la France « est le pays d’Europe avec la plus forte proportion de G-SIB, comparée à l’Allemagne, l’Espagne, l’Italie ou les Pays-Bas, qui n’en ont qu’un chacun ». (Revue Banque, Sylvie Guyony, 01/2022)
 
STRATEGIE DIGITALE
 
Plus de 200 start-up françaises iront à Las Vegas pour participer à l’édition 2023 du Consumer Electronics Show (CES), qui se tiendra du 5 au 8 janvier. 170 d’entre elles s’installeront au sein de l’Eureka Park pour représenter la Team France Export et 10 régions françaises. Ces jeunes pousses sont soutenues par le groupe EDF, La Poste et Le Village by CA. 16 autres entreprises seront dans le secteur dédié aux véhicules autonomes et intelligents, au Las Vegas Convention Center. Business France a proposé des accompagnements sur mesure pour maximiser la présence de ces start-up. www.latribune.fr, Sylvain Rolland, 03/01)
 
CONJONCTURE ÉCONOMIQUE
 
Avec la flambée des coûts de production et des difficultés de recrutement, 2023 s’annonce difficile pour les PME et TPE. La confédération des PME estime que « les délais de remboursement du prêt garanti par l’État (PGE), sur quatre ans, sont trop courts ». Pour les échéances prévues au printemps 2022, seulement 40 milliards d’euros sur les 143 milliards contractés ont été remboursés, selon la Banque de France. D’après le baromètre trimestriel de Bpifrance, publié mi-novembre 2022, 9% des entreprises remettent en question leur capacité à pouvoir rembourser leur PGE, un chiffre en hausse de 2 points par rapport au trimestre précédent. Néanmoins, la hausse des taux d’intérêt a jusqu’ici épargné l’accès au crédit. Les encours de crédits aux entreprises ont bondi de 8,6% sur un an en octobre 2022, selon la Banque de France. Le médiateur national du crédit chez l’institution bancaire, Frédéric Visnovsky, souligne toutefois que « cette hausse est à relativiser ». (Les Echos, Marion Kindermans et Valérie Landrieu, 04/01/2023) 
 
 
Après Paris et Mulhouse, Lyon a annoncé son intention de relever le taux de la taxe foncière en 2023. Une enquête publiée fin novembre 2022 par l’Association des maires de France, lors du Congrès des maires, montre que 18% des 3 700 conseillers municipaux interrogés envisageaient de relever les impôts locaux en 2023. (Les Echos, Laurent Thévenin, 04/01)
 
 
Bien que les pays émergents aient résisté à la hausse de l'inflation et des taux d'intérêt, ils sortent affaiblis de 2022. Pourtant, 2023 pourrait être plus difficile dans le cas où l'inflation américaine et le dollar restent forts. L’agence de notation Fitch anticipe un ralentissement de la croissance du PIB des marchés émergents hors Chine à 2%, contre 3,5% en 2022. Les pays importateurs d’énergie et de produits alimentaires seront notamment les plus vulnérables face à la hausse des prix. Dans une étude de Finance for Development Lab, intitulée « La crise de la dette est en route », les auteurs estiment que « les coûts de financement actuels rendent le service de la dette difficile à soutenir, avec un pic attendu en 2024-2025 ». Les conditions économiques des grands pays développés détermineront l'avenir des pays émergents. (Les Echos, G. C., 04/01)
 
 
Retrouvez la synthèse du 03/01/2023 ici : https://xml.luqi.fr/casa/fluxpresse/20230103/synthese.html
 
Synthèse réalisée par Cision-L'Argus de la Presse
 
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