["ARGUS DE LA PRESSE"]
 
SYNTHESE DU 13/02/2023
 
VIE DU GROUPE
 
Crédit Agricole a annoncé un bénéfice net supérieur de 16% au consensus des analystes, à 5,4 milliards d'euros. Il reste stable en enlevant le gain comptable exceptionnel de 0,4 milliard obtenu en 2021 en Italie. Pour les charges du groupe, elles ont absorbé 58,5% des revenus, l’objectif étant de rester sous les 60% chaque année. Selon Philippe Brassac, l’objectif de 5 milliards pour 2022 a été atteint et d’ici à 2025, l’entreprise vise un bénéfice net sous-jacent de plus de 6 milliards d’euros. (Investir Le Journal des Finances, J.-L. C., 11/02)
 
 
En 2022, la collecte nette d’Amundi a été positive (+7 milliards d’euros), et ce, malgré la baisse de l’encours des capitaux gérés par le groupe. Cette performance a été portée par la souscription de produits de gestion passive de 14 milliards d’euros, dont 5 milliards pour les ETF. La société de gestion d’actifs de Crédit Agricole s’est, par ailleurs, renforcée en rachetant Lyxor. D’après Valérie Baudson, directrice générale d’Amundi, le groupe est désormais « prêt pour de nouvelles acquisitions créatrices de valeur, en complément de la croissance organique ». (Le Journal des Finances, J.-L. C., 11/02)
 
 
La startup Sline vient de boucler une levée de fonds de 6 millions d’euros auprès de la startup studio du Crédit Agricole, La Fabrique by CA, et auprès du Crédit Agricole Consumer Finance. Sline propose des services pour aider les e-commerçants à intégrer la location de produits à leur catalogue. La high tech, le mobilier domestique ou d’entreprise, les instruments de musique et les équipements de sport et loisirs sont les univers de consommation concernés pour l’instant. « Le modèle économique de la location est très différent de celui de la vente de produits, il repose notamment sur la possibilité de réaliser deux à quatre cycles de location avant la revente du produit », explique Anaïs Desmoulins, CEO de Sline et ancienne COO de La Fabrique by CA. (L’Agefi, Alexandra Oubrier, 13/02)
 
ENVIRONNEMENT BANCAIRE
 
Avec un résultat net cumulé de 28 milliards d’euros en 2022, Société Générale, BNP Paribas, Crédit Agricole, BPCE et Crédit Mutuel Alliance Fédérale ont de nouveau engrangé des bénéfices records, malgré un contexte économique difficile. Ces établissements ont été portés par la bonne performance des activités de banque de financement et d’investissement (BFI). La banque de détail a, quant à elle, souffert de la remontée des taux d’intérêt. La hausse des taux s’est traduite par un pincement des marges qui devrait se prolonger en 2023, estime Nicolas Namias, président du directoire de BPCE. Cette situation inquiète les banques françaises, qui ont décidé d’augmenter leurs provisions. Philippe Brassac, directeur général de Crédit agricole S.A., souligne toutefois qu’elle « n'empêche pas de délivrer des résultats ». « La hausse des taux ne sera pas un « game changer » pour le Crédit Agricole. Certaines banques réajustent leurs prix et anticipent un impact sur le produit net bancaire (PNB), mais elles n'ont pas de visibilité sur le coût du risque », indique le dirigeant d’entreprise. (La Tribune, Eric Benhamou, 11/02 ; Les Echos, Romain Gueugneau, 13/02 ; L’Agefi, Aurélie Abadie, 13/02)
 
PRODUITS / MÉTIERS / ACTIVITÉS BANCAIRES
 
Face aux difficultés pour accéder aux marchés de capitaux publics, les entreprises françaises ont privilégié le canal du crédit bancaire pour emprunter en 2022. Un flux net de 90,3 milliards d’euros a été enregistré sur la période, contre 43,7 milliards en 2021, selon les chiffres de la Banque de France, qui précise que la croissance de l’encours de crédit bancaire aux sociétés non financières a progressé de 7,3% sur un an, à 2 024 milliards d’euros. Ce dynamisme est confirmé par les résultats annuels que les banques viennent de publier. Chez le groupe Crédit Agricole, une hausse de 15,2% de la production de crédits aux entreprises et professionnels a été enregistrée au niveau de ses caisses régionales et LCL. (Option Finance, 13/02)
 
 
Face aux fintechs et big techs qui prédominent en matière de digitalisation des paiements, les banques françaises réagissent. Voulant maintenir un rôle majeur dans le domaine des paiements, elles ont réussi à convaincre leurs homologues allemandes et du Benelux de créer un wallet, un portefeuille numérique européen qui devrait être lancé fin 2024 ou début 2025. Constatant une forte progression du commerce en ligne, les grandes banques françaises investissent fortement dans ce secteur. Crédit Agricole et BNP Paribas ont ainsi décidé de renouveler leur offre de solutions de paiement pour l’e-commerce. (Option Finance, Ivan Best, 13/02)
 
 
Malgré une hausse des taux directeurs en 2022, les gérants sur les marchés d’actions assurent qu’il est désormais possible de trouver des rendements attractifs. Le marché monétaire, les obligations, les dividendes ou encore les placements alternatifs leur permettraient ainsi d’améliorer les performances de leurs portefeuilles. Dans le secteur bancaire, Crédit Agricole, Société Générale et BNP Paribas, affichent des rendements sur dividendes se situant entre 6% et 8,5%. (Le Figaro, Hervé Rousseau, 11-12/02)
 
 
Les conditions d’octroi de prêt immobilier se durcissent pour les emprunteurs. La Banque de France a annoncé que les nouveaux crédits ne représentaient que 14,4 milliards d’euros en janvier 2023, contre 23,7 milliards la même période en 2022. L’épargne résiduelle serait devenue une nouvelle condition d’octroi de prêt et permettrait même à l’emprunteur de bénéficier d’un taux de crédit plus attrayant. « Il y a des banques qui, au-delà du taux préférentiel, ont fait de l'épargne une condition d'octroi du crédit », affirme Laura Martino, directrice des partenariats bancaires chez Cafpi. (www.moneyvox.fr, Romain Designolle, 13/02)
 
 
Le crowdfunding ou financement participatif a continué de battre des records en 2022, avec une progression de 25%. Selon le baromètre annuel publié le 9 février 2023 par le cabinet Mazars et la fédération des plateformes Financement Participatif France, le crowdfunding aura permis en 2022 de lever 2,3 milliards d’euros de fonds pour financer des projets allant de l’immobilier au développement de « projets durables », en passant par des produits culturels. Toutefois, sa croissance a ralenti en France, après une année 2021 qui avait vu les fonds collectés augmenter de 84% et une année 2020 déjà faste. (Les Echos, Marion Heilmann, 13/02)
 
ESG ET TRANSITION ENVIRONNEMENTALES ET SOCIÉTALE
 
Ce 13 février 2023, Alter Equity et Carbone 4 annoncent le développement d’une nouvelle méthodologie d’évaluation des impacts environnementaux des entreprises, adaptée au private equity. « Il s’agit d’un développement historique pour la finance à impact », se réjouit Fanny Picard, présidente du fonds de capital-investissement à impact. « L’objectif est d’identifier les entreprises qui ont un impact positif sur un des trois piliers et d’analyser comment améliorer les autres piliers », explique Clémence Lacharme, manager au sein du cabinet de conseil spécialisé dans l’environnement. « Cela permet de sensibiliser les entreprises, qui portent déjà une forte attention à l’empreinte carbone, aux sujets de la biodiversité et des ressources naturelles », poursuit-elle. (L’Agefi Quotidien, Florent Le Quintrec, 13/02)
 
 
Les ONG de défense de l’environnement visent depuis des années les grandes entreprises, considérant que celles-ci ont un poids économique et social majeur. Pour mener leur lutte, les associations s’appuient sur la justice, et particulièrement sur la loi sur le devoir de vigilance qui oblige ces entreprises à établir un plan pour prévenir les risques d’atteintes à l’environnement et aux droits humains. Assigner en justice est aussi un bon moyen pour ces ONG afin de lever des fonds. Alors que la plupart des assignations ne comportent pas un grand risque financier pour les entreprises concernées, elles ont déjà eu des impacts sur leur réputation. « Notre objectif est de mettre en lumière, à chaque fois, les différences entre les engagements des entreprises et la réalité de leur action », rappelle, par ailleurs, Lucie Pinson, directrice générale de Reclaim Finance. (Le Figaro, Cécile Crouzel, Anne de Guigné, 11-12/02)
 
 
Des écologistes et des associations estiment que la réforme des retraites aura des impacts nocifs sur le climat. La branche française du mouvement de grève pour le climat, fondé par la militante Greta Thunberg, considère d’ailleurs le report de l’âge de départ à la retraite à 64 ans comme « anti-écologique ». L’État n’intègre pas « les conséquences du réchauffement sur l’espérance de vie en bonne santé, sur le travail, ni celles de la transition vers une société neutre en carbone sur l’emploi », explique la géographe Magali Reghezza, spécialiste de l’environnement et membre du Haut Conseil pour le climat. (Les Échos, Muryel Jacque, 13/02)
 
 
D’après les acteurs français du gaz, le biogaz peut servir à la décarbonation et au renforcement de la souveraineté énergétique en France. « En 2022, 2% du gaz consommé dans l’Hexagone était du biogaz, produit localement. Ce qui équivaut à une économie de 2 millions de tonnes de dioxyde de carbone (CO2) », informe Laurence Poirier-Dietz, directrice générale de GRDF. Selon elle, il est possible d’atteindre 20% de biogaz dans la consommation française en 2030, soit une multiplication par dix de la réduction des émissions de gaz carbonique. Thierry Trouvé, directeur général de GRTgaz, ajoute que le potentiel de production de biogaz est estimé à 60 térawatt-heure (TWh) d’ici à la fin de la décennie. (Le Figaro, Elsa Bembaron, 11-12/02)
 
 
En réponse aux subventions massives des États-Unis pour leur industrie « propre », prévues dans l’Inflation Reduction Act (IRA) américain, les chefs d’États européens ont validé les grands axes du plan industriel pour un Pacte vert, lors du sommet de l’Union européenne du 9 au 10 février 2023. Présenté par la Commission début février 2023, ce plan prévoit toute une panoplie de mesures afin de retenir les entreprises européennes qui pourraient être tentées de se relocaliser aux États-Unis, et attirées par les 470 milliards d’euros de subventions et de crédits d’impôts. Pour ce faire, une nouvelle politique industrielle européenne va être définie, avec le déploiement d’une stratégie commune pour les semi-conducteurs, les batteries, les matières premières critiques et également les technologies propres. (Les Echos, Fabienne Schmitt, 13/02)
 
AGRICULTURE
 
Alors que la réforme de l’assurance des récoltes vient d’entrer en vigueur, soit le 1er janvier 2023, elle est déjà dans l’impasse. Les agriculteurs et assureurs s’opposent concernant l’indemnisation des prairies touchées par la sécheresse. Pour les éleveurs, les images satellitaires fournies par Airbus ne sont pas fiables pour évaluer les dégâts. Pourtant, les données d’Airbus sont actuellement la seule boussole pour l’indemnisation de prairies ravagées. Chez Groupama et Crédit Agricole Assurances, ces données sont utilisées, depuis 2016, comme indice de référence dans les contrats d’assurance prairie. « Avec l’indice, il n’y a plus d’expertise humaine et c’est difficile à accepter pour les éleveurs », reconnaît Patrick Degiovanni, directeur général adjoint de Pacifica, la branche dommages de Crédit Agricole Assurances. De leur côté, les assureurs capitalistes proposent une alternative à la mutualisation complète des risques, au sein du groupement de co-réassurance prévu dans cette réforme. (Les Echos, Marie-José Cougard, A. L., 13/02 ; Les Echos, Amélie Laurin, 13/02)
 
 
En novembre 2022, la Commission européenne a publié une proposition de règlement établissant un cadre de certification relatif aux absorptions de carbone pour le secteur agricole. Le Français Loïg Chesnais-Girard, rapporteur du Comité européen des régions, réclame une implication des régions dans le système de certification pour adapter les projets aux besoins locaux et éviter la financiarisation du nouveau système. Cela reflète les inquiétudes de plusieurs eurodéputés écologistes sur les risques de l’agriculture bas carbone au niveau du système agricole français. Tous les détails du nouveau dispositif pour les différents types d’activités doivent encore faire l’objet d’études d’un groupe de 70 experts. La première réunion est prévue au premier trimestre 2023. (Agra Presse, AG, 13/02)
 
 
Amazon sera présent pour la première fois au Salon international de l’agriculture, qui débutera le 25 février 2023, selon le site Réussir.fr. « Nous nous mobilisons pour soutenir la croissance des petites et moyennes entreprises en France depuis maintenant près de 20 ans, et c’est dans le prolongement de cet engagement que nous nous installons au Salon de l’agriculture », explique Patrick Labarre, directeur de la marketplace d’Amazon France. Pour ce dernier, cet événement sera également une occasion pour mettre à l’honneur la « Boutique des producteurs » qu’il a lancée en 2018. Le géant du commerce en ligne y exposera plus de 13 000 références produits provenant de plus de 400 producteurs. (Agra Presse, 13/02)
 
 
La start-up gardoise Futura Gaïa, qui développe des solutions d’agriculture verticale sur sol vivant à destination du monde agricole, a réalisé le 10 février 2023 une levée de fonds de 11 millions d'euros. L’opération a été menée auprès des partenaires historiques de la société comme Caap Création (filiale du Crédit Agricole Alpes Provence), le fonds d'entrepreneurs régional Occipac et de nouveaux investisseurs, dont la Banque des Territoires. Ce tour de table va permettre à la jeune pousse de booster sa R&D et passer à l'échelle industrielle en construisant, en Occitanie ou en région Provence-Alpes-Côte d'Azur, une ferme de grande taille. Pour rappel, Futura Gaïa figure parmi les 18 lauréats de la première vague de l'appel à projets « Première usine », lancé par Bpifrance dans le cadre du plan d'investissement France 2030. (La Tribune Edition Quotidienne, Cécile Chaigneau, 11/02)
 
CONJONCTURE ÉCONOMIQUE
 
Pour faire face à la volatilité des conditions de marché, les grandes entreprises doivent se convertir à des méthodes de prévisions alternatives de leurs finances. « Nous sommes très sollicités actuellement pour apporter des solutions opérationnelles pour la protection de la trésorerie disponible », explique Stéphane Nenez, associé du cabinet Eight Advisory. Dans ce contexte, les conseils en gouvernance proposent aux dirigeants de nouvelles pratiques, notamment des outils de plans prévisionnels glissants, permettant de protéger la génération de trésorerie et de gagner en efficacité. « En période d’incertitude, les entreprises peuvent hésiter à réaliser des investissements. Mais grâce à un meilleur processus prévisionnel, la prise de décision est plus rapide et agile : si vos prévisions vous signalent que vous allez dans le mur, vous pouvez stopper le projet, mais si cela passe, vous pouvez l’engager », a indiqué Laurent Morel, associé chez PwC France et Maghreb. (Les Echos, Matthieu Quiret, 13/02)
 
 
Dans une interview accordée au Figaro, Jacques Ehrmann, directeur général d’Altarea, s’exprime sur la pénurie de logements qui, selon lui, a entrainé une crise du marché immobilier. D’après lui, « il faudrait 500 000 constructions par an pour tenir compte de la pression démographique, de l’allongement de la durée de vie et de l’éclatement des cellules familiales », alors que « la France risque de rester loin de ce niveau ». « Pour ne rien arranger, les prix augmentent : le foncier est de plus en plus cher et les coûts de construction flambent depuis la pandémie et les nouvelles normes », relève le directeur. De plus, la hausse des taux d’intérêt entraîne une baisse du pouvoir d’achat immobilier et à cette crise du logement neuf s’ajoute celle du marché locatif. Face à la situation, « il faut un choc de l’offre, qui rende aux collectivités locales l’envie et les moyens de construire dans les communes qui en ont besoin, tel que le préconise la commission Rebsamen, ou encore en fléchant de la TVA vers les communes bâtisseuses. Il faut soutenir la demande, en améliorant les conditions d’accès au crédit immobilier », selon Jacques Ehrmann. (Le Figaro, Ivan Letessier, 11-12/02)
 
 
Selon l’Office national des statistiques (ONS), le Royaume-Uni affiche une croissance économique nulle au quatrième trimestre de 2022, après un recul de 0,2% au trimestre précédent. Une reprise semble encore incertaine au vu de l’inflation, a indiqué le ministre des Finances Jérémy Hunt. « Le Royaume-Uni a évité une récession l’an dernier, mais de très peu. Et au vu des récentes révisions statistiques, les chiffres d’aujourd’hui pourraient bien être révisés à la baisse dans les prochains mois, donnant un tableau très différent pour la croissance », selon Debapratim De, économiste chez Deloitte. Si le Fonds monétaire international (FMI) table sur un recul de 0,6% du PIB en 2023, la Banque d’Angleterre (BoE) estime la contraction du PIB pour l’année à 0,5%. (Les Échos, Ingrid Feuerstein, 13/02)
 
 
Retrouvez la synthèse du 10/02/2023 ici : https://xml.luqi.fr/casa/fluxpresse/20230210/synthese.html
 
Synthèse réalisée par Cision-L'Argus de la Presse
 
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