["ARGUS DE LA PRESSE"]
 
SYNTHESE DU 15/02/2023
 
ENVIRONNEMENT BANCAIRE
 
Malgré des bénéfices globalement en baisse, les grandes banques françaises, dont Crédit Agricole, BNP Paribas et Société Générale, ont enregistré d’excellents résultats financiers en 2022. Sur la période, la banque verte a annoncé un bénéfice de 8,1 milliards d’euros, porté par un quatrième trimestre « historique ». Toutes les banques ont profité de la hausse des taux et de la croissance économique, mais elles présentent des particularités dans leurs résultats respectifs. « Tous les métiers tirent la croissance. De fait, si le bénéfice reflue, c’est uniquement à cause du coût du risque », explique Clotilde L’Angevin, directrice de la communication financière de Crédit Agricole S.A. En 2022, ses caisses régionales ont permis à la banque mutualiste de dégager plus d’un tiers de ses revenus. Par ailleurs, Crédit Agricole a enregistré une acquisition nette de 382 000 clients entre ses établissements en France, en Italie et en Pologne. (www.capital.fr, Alexandre Loukil, 14/02)
 
PRODUITS / MÉTIERS / ACTIVITÉS BANCAIRES
 
La crise inflationniste de 2022 a poussé les Français à se désintéresser du crédit à la consommation. Selon une enquête annuelle de la Fédération bancaire française et de l’Observatoire du crédit aux ménages, le taux de détention des ménages à un crédit à la consommation est passé de 24% en 2021 à 21,8% en 2022, son plus bas niveau enregistré depuis 1989. « Depuis la fin des années 2000, les ménages font preuve de prudence. Ils ont été influencés par les dispositions législatives successives et ont moins recours au crédit pour financer les dépenses de consommation courantes. Cela s’est accentué depuis la crise sanitaire », souligne Michel Mouillart, professeur d’économie à l’Université Paris Ouest. En parallèle, une étude publiée le 14 février 2023 par l’Association française des Sociétés Financières (ASF) met en lumière une chute de la production de crédits à la consommation de 0,5% en novembre 2022 par rapport à novembre 2021. En décembre 2022, un recul de 2,6% par rapport à décembre 2021 a également été rapporté. (Les Échos, Marion Heilmann, 15/02)
 
 
Dans une interview accordée aux Échos, Nathalie Aufauvre, secrétaire générale de l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution depuis fin 2022, revient sur les résultats annuels récemment publiés par les banques françaises. Selon elle, le secteur financier est résilient en dépit des crises successives. Néanmoins, les tensions sur la liquidité et la gestion des risques climatiques restent des sujets de vigilances, prévient Nathalie Aufauvre. Par ailleurs, la Banque centrale européenne développe un futur euro numérique, face à l’émergence des banques et des Big Techs dans l’écosystème de paiements digitaux. « La concurrence des banques, ce ne sont pas les banques centrales, ce sont les Big Techs », selon Nathalie Aufauvre. (Les Échos, Edouard Lederer et Thibaut Madelin, 15/02)
 
 
BNP Paribas Cardif, compagnie d’assurances de BNP Paribas, et la start-up américaine de l’assurance Lemonade proposent ensemble une assurance d’habitation. Il s’agit d’une assurance 100% digitale, lancée en 2016 à New York, aux États-Unis, qui est dédiée spécialement aux locataires. Avec cette assurance numérique, BNP Paribas Cardif compte rajeunir sa clientèle. « Notre offre est bien placée pour assurer les petites surfaces, occupées notamment par les étudiants », a assuré Fabrice Bagne, directeur général adjoint de BNP Paribas Cardif. Il a également expliqué que cette association pourrait se développer. « Nous envisagerons d’autres offres, comme une assurance habitation pour les propriétaires au d’autres types d’assurance », a-t-il indiqué. (Le Figaro, Danièle Guinot, 15/02)
 
ESG ET TRANSITION ENVIRONNEMENTALES ET SOCIÉTALE
 
Les petites et moyennes entreprises (PME) et les très petites entreprises (TPE) multiplient les initiatives pour améliorer la qualité de vie et les conditions de travail des personnes qu’elles emploient. L’objectif est d’aider les salariés à surpasser les sujets de préoccupation actuels, comme l’inflation ou la baisse du pouvoir d’achat. Dans une interview, Christophe Scherrer, directeur général délégué de Malakoff Humanis, confirme que la succession de crises a « placé la santé et la protection des salariés au cœur des préoccupations des directeurs des ressources humaines (DRH) et des chefs d’entreprise ». Il souligne que les entreprises font de plus en plus appel à la mutuelle, la couverture prévoyance ou encore à l’épargne salariale pour prendre soin de leurs salariés. « Ces leviers sont aujourd’hui au cœur des démarches à ESG des entreprises qui, au-delà de la problématique climatique, travaillent aussi sur le “S ”, c’est-à-dire le social », informe le dirigeant d’entreprise. (Les Échos, Julie Le Bolzer, 15/02 ; Les Échos, J. L. B, 15/02)
 
RÉGLEMENTATION BANCAIRE
 
Le règlement européen SFDR permet aux gestionnaires d’actifs de classer leurs fonds en article 9 s’ils poursuivent un objectif clair d’investissement durable et en article 8 s’ils promeuvent des caractéristiques environnementales et/ou sociales. Le texte compte toutefois des ambiguïtés et des incohérences, notamment dans son articulation avec d’autres textes européens. C’est dans ce contexte que l’Autorité des marchés financiers (AMF) a proposé le 13 février 2023 l’introduction, dans le droit européen, d’exigences minimales environnementales auxquelles les produits financiers devraient répondre pour être catégorisés article 8 ou article 9. Selon les précisions du régulateur français, sa proposition d’exigences minimales pourrait être, dans un premier temps, ciblée sur le volet environnemental. L’AMF préconise une proportion minimale des actifs en portefeuille des fonds article 9 constituée d’investissements alignés avec la taxonomie européenne. « Ce pourcentage aurait vocation à augmenter dans le temps en fonction de l’évolution de l’économie européenne vers la durabilité », explique le régulateur. (L’Agefi, Adrien Paredes-Vanheule, 15/02)
 
 
L’Autorité des marchés financiers (AMF) alerte de nouveau sur les risques des OCABSA, les obligations convertibles en actions avec bons de souscription en actions. 500 investisseurs se sont plaints auprès du régulateur entre 2021 et 2022. Selon l’institution, sur 69 sociétés françaises, 83% ont vu leur cours de bourse chuter de 90%, du fait des OCABSA. L’AMF appelle les entreprises à renforcer leur communication sur les spécificités des titres émis, comme les risques de perte du capital investi ou encore le risque d’une forte dilution en raison d’un grand nombre de titres émis. (Les Échos, L.Boi., 15/02)
 
 
L’Autorité des marchés financiers (AMF) invite les sociétés cotées à une meilleure information des investisseurs concernant les risques encourus à l’occasion d’opérations de financement dilutives. Plus de 500 investisseurs, victimes d’une forte dilution au capital et de fortes baisses des cours de Bourse, ont contacté l’AMF entre 2021 et 2022. Dans une étude d’octobre 2022, le régulateur note que sur un échantillon de 69 entreprises, 57 ayant recouru à des financements de type Obligation convertible et Bon de souscription d'Actions (Ocabsa) ont vu leur cours baisser de 72% depuis la mise en place d’une première opération de financement. Dans sa proposition-recommandation, l’AMF invite les investisseurs « à être vigilants ». (L’Agefi, Bruno de Roulhac, 15/02)
 
 
Le 14 février 2023, l’Union européenne a ajouté la Russie à la liste noire des paradis fiscaux. Cette mesure est symbolique pour le pays qui est déjà sous le coup de sanctions économiques liées à l’invasion de l’Ukraine. Les Îles Vierges britanniques, le Costa Rica, les Îles Marshall ont également été ajoutés dans cette liste qui comprend désormais seize entités. « La liste des paradis fiscaux de l’UE n’est toujours pas à la hauteur. Non seulement elle a rayé de la liste les pays où le taux d’imposition des sociétés est nul, comme les Bermudes et les îles Caimans, mais elle continue de ne pas tenir compte des paradis fiscaux européens, comme le Luxembourg, qui est pourtant l’un des paradis fiscaux les plus importants au monde », regrette Quentin Parrinello, porte-parole d’Oxfam France sur les enjeux de justice fiscale. Les Vingt-Sept se penchent également sur un train de sanction contre la Russie. Il inclurait des sanctions contre quatre banques russes, dont Alfa Bank, la plus grande banque privée du pays. (Les Échos, Fabienne Schmitt, 15/02)
 
 
La Securities and Exchange Commission (SEC) a sommé Paxos, opérateur du stablecoin Binance, de mettre fin aux émissions du Binance USD (BUSD). D’après plusieurs médias américains, le principal régulateur financier de New York aurait également intenté une action en justice contre Paxos pour violation des lois sur la protection des investisseurs, alléguant que le BUSD est un titre non enregistré. « Nous avons été informés par Paxos qu’ils ont reçu l’ordre de cesser de frapper de nouveaux BUSD par le Département des services financiers de New York (NYDFS) », a confirmé le fondateur et PDG de Binance, Changpeng Zhao. Le 13 février, Paxos a indiqué qu’il arrêterait d’émettre du BUSD à compter du 21 février. « La capitalisation boursière du BUSD ne fera que diminuer avec le temps », a estimé Changpeng Zhao dans un tweet. Avant cette décision, le montant total de BUSD en circulation était évalué à environ 16 milliards de dollars, selon CoinGecko. Après le verdict de la SEC, le PDG de Binance a déclaré que son entreprise cesserait l’usage de BUSD comme principal stablecoin sur sa Bourse. L’arrêt du partenariat entre Paxos et Binance rendra de plus en plus difficile l’accès à la plateforme pour les clients américains. (Les Échos, Samir Touzani, 15/02)
 
STRATÉGIE DIGITALE
 
L’Europe a lancé l’initiative Champions technologiques européens (ICTE), un fonds d’investissements en faveur des champions technologiques du continent. Ce nouveau fonds a obtenu des premiers engagements représentant 3,75 milliards d’euros auprès du Groupe BEI, de l’Espagne, de l’Allemagne, de la France, de l’Italie et de la Belgique. « Il est essentiel d’apporter ce soutien aux entreprises européennes innovantes, afin de préserver l’autonomie stratégique de l’Union européenne et l’accès aux technologies clés génériques », a indiqué le président de la Banque européenne d’investissement (BEI), Werner Hoyer. (Le Figaro, Ingrid Vergara, 15/02)
 
AGRICULTURE
 
Le 14 février 2023, Thierry Pouch et Marine Raffray, économistes de l’Assemblée permanente des chambres d’agriculture (Apca), ont dressé un bilan de l’agriculture française, un an après le début de la guerre en Ukraine. Selon eux, les productions françaises ont baissé et certaines importations ont augmenté, alors que le conflit russo-ukrainien devait appeler à un renforcement de la souveraineté agricole. « En important plus de viandes, de volailles, plutôt que de compter sur elle-même, la France ajoute aux incertitudes mondiales, car c’est une façon détournée d’importer des céréales ! », commente Sébastien Windsor, président des Chambres d’agriculture. Ce dernier dénonce les législations de la Commission européenne qui, selon lui, « vont dans le sens de la restriction de production ». (L’Opinion, Emmanuelle Ducros, 15/02)
 
 
L’Agence de sécurité sanitaire de l’alimentation et de l’environnement (Anses) a décidé d’engager des procédures pour interdire l’utilisation du S-métolachlore. Il s’agit de l’un des principaux herbicides utilisés sur les grandes cultures. « Les résultats de notre simulation, qui a pris en compte les cultures concernées, les doses d’emploi et les types de sols, sont sans appel : malgré un renforcement récent des conditions d’emploi, la limite de 0,1 microgramme par litre fixée par la législation européenne dans les eaux souterraines est dépassée pour trois métabolites du S-métolachlore », a déclaré l’Anses le 15 février 2023. Les experts s’attendent à ce que l’herbicide soit prochainement interdit par l’Agence européenne de sécurité des aliments (EFSA). (Le Figaro, Delphine Chayet, 15/02)
 
CONJONCTURE ÉCONOMIQUE
 
Malgré une économie au ralenti, une enquête de l’Insee publiée le 14 février 2023 indique que le taux de chômage en France est ressorti à 7,2% de la population active au quatrième trimestre 2022, son plus bas niveau depuis le premier trimestre 2008. Ce taux correspond à un recul de 0,1 point sur trois mois, pour un total de 2,2 millions de personnes. Il a diminué de 0,3 point par rapport à son niveau de fin 2021 et de 1 point par rapport à celui d’avant la crise sanitaire fin 2019. Selon la même étude, le taux d’emploi des 15-64 ans demeure stable à 68,3%, son plus haut niveau depuis 1975. De son côté, le gouvernement table toujours sur un plein-emploi d’ici à la fin du quinquennat, soit une baisse d’environ 2 points du taux de chômage par rapport au premier trimestre 2023. (Les Échos, Alain Ruello, 15/02)
 
 
Pour la deuxième année consécutive, les créations d’entreprises ont dépassé le million en 2022, selon l’Insee. Sur la période, les sociétés, SAS ou SARL, Pour la deuxième année consécutive, les créations d’entreprises ont dépassé le million en 2022, selon l’Insee. Sur la période, les sociétés, SAS ou SARL, ont progressé de 4,8%, contre +2,8% pour les mircoentrepreneurs et une baisse de 7,4% pour les entreprises individuelles classiques. L’âge moyen des créateurs d’entreprise est en hausse et se situe au-dessus de 40 ans. Les chiffres montrent, par ailleurs, une progression du nombre des femmes dans l’entrepreneuriat. Celles-ci représentent désormais 43% des microentrepreneurs et 55% des créateurs d’entreprise individuelle. « On atteint désormais la parité dans nos accélérateurs », conclut Marie Adeline-Peix, directrice exécutive de Bpifrance. (Les Échos Sociétés, Yves Vilaginés, 14/02)
 
 
Des données Eurostat pour 2021 et la deuxième édition du baromètre sur les impôts de production, publié par l’Institut Montaigne et le cabinet de fiscalité Mazars France, permettent de constater que la France figure toujours parmi les champions d’Europe concernant ces prélèvements. Et ce, alors que le gouvernement a décidé de les réduire de 10 milliards d’euros lors du premier quinquennat du président Emmanuel Macron. L’Hexagone est, avec les Pays-Bas, le pays ayant connu la baisse la plus marquée, mais se classe néanmoins premier en valeur absolue. Pour la France, les impôts de production ont représenté 95 milliards d’euros en 2021, contre 25 milliards pour l’Allemagne. Une nouvelle baisse de la fiscalité sur les facteurs de production des entreprises est prévue avec la suppression de la CVAE en deux temps, sur 2023 et 2024, pour un total d’environ 8 milliards d’euros. (Les Échos, Isabelle Couet, 15/02)
 
 
Le dispositif Inflation Reduction Act (IRA), lancé par le président américain Joe Biden pour contrer l’inflation, est entré en vigueur en janvier 2023. Il prévoit 370 à 400 milliards de dollars de crédits d’impôts, prêts bonifiés et aides pour les industries « vertes » localisés aux États-Unis, rappellent Les Echos. L’initiative a conduit les industriels à multiplier leurs projets d’usines sur le sol américain. L’association professionnelle du secteur de l’automobile Atlas Public Policy chiffre à 73 milliards de dollars les investissements dans les usines de véhicules électriques, de batteries et de recyclage de batteries en 2022, soit trois fois plus qu’en 2021. Selon une étude Benchmark Mineral Intelligence pour Axios, le coût des subventions sur les batteries électriques pourrait atteindre 136 milliards de dollars sur dix ans, contre 30,6 milliards de dollars initialement prévus par les services budgétaires du Congrès, y compris la production d’énergies solaires et éoliennes. (Les Échos, Solveig Godeluck, 15/02)
 
 
Retrouvez la synthèse du 14/02/2023 ici : https://xml.luqi.fr/casa/fluxpresse/20230214/synthese.html
 
Synthèse réalisée par Cision-L'Argus de la Presse
 
Document réalisé avec l'autorisation du CFC.
Il est interdit de diffuser ou redistribuer, sous quelque forme que ce soit, tout ou partie de ce document.