["ARGUS DE LA PRESSE"]
 
SYNTHÈSE DU 29/03/2023
 
VIE DU GROUPE
 
La Caisse régionale du Centre-Ouest du Crédit Agricole a fait preuve de dynamisme en 2022, malgré le contexte. « Nous avons connu l'effet de la crise sanitaire, puis une sortie effrénée avec une hausse de la consommation qui a créé une pénurie, l'inflation est arrivée... et la guerre aussi », explique Richard Laborie, directeur de la Caisse régionale du Crédit Agricole Centre-Ouest. « Notre chiffre d'affaires s’établit à 184 millions d’euros, en progression de 4,2% par rapport à 2021 et notre résultat net atteint 27,9 millions d'euros, en progression de 11%. Surtout, nous avons renforcé nos réserves en liquidités », s'est réjoui, de son côté, Bruno Tardieu, président de la Caisse régionale Centre-Ouest. Cette dynamique positive a permis au Crédit Agricole d’accompagner plus de 30 000 projets à hauteur de 1,46 milliard d'euros. (Le Populaire du Centre, 29/03)
 
ENVIRONNEMENT BANCAIRE
 
Le 28 mars 2023, Société Générale, Natixis, HSBC, BNP Paribas et sa filiale Exane ont fait l’objet d’une enquête ouverte par le Parquet national financier (PNF), les soupçonnant de fraude fiscale aggravée et de blanchiment aggravé de fraude fiscale aggravée. L’enquête survient après qu’un collectif de 250 contribuables ait déposé une plainte en 2018. Les déclarations d’un groupe international de médias, concernant les pratiques appelées « CumCum », sont également à l’origine de la situation. Ces pratiques permettent aux investisseurs, ne résidant pas en France, d’échapper à l'imposition des dividendes versés par les sociétés françaises cotées. En 2021, la Direction générale des finances publiques (DGFiP) a initié les premiers redressements fiscaux, en lançant sept procédures contre des banques. Sur les cinq institutions financières perquisitionnées, le redressement va au-delà d’un milliard d’euros. Devant le Sénat, l’un des directeurs de l’administration a indiqué qu’une seule banque avait reconnu les faits et a accepté un réajustement fiscal. En Allemagne, les premiers procès concernaient les « CumEx » ou les montages permettant aux investisseurs de récupérer les impôts jamais payés en échangeant de grandes quantités d'actions le jour où les dividendes sont payés. Par ailleurs, une équipe d’enquêteurs, composée de Français et d’Allemands, doit contribuer à la résolution des enchevêtrements transfrontaliers et des représentants du parquet de Cologne accompagnent les perquisitions actuellement menées en France. (L’Agefi, Aurélie Abadie, 29/03 ; Les Échos, Romain Gueugneau et Isabelle Couet, 29/03 ; Les Échos, Nathalie Steiwer, 29/03)
 
PRODUITS / MÉTIERS / ACTIVITÉS BANCAIRES
 
Le taux d'usure a une nouvelle fois augmenté. Il a désormais franchi la barre des 4% sur la plupart des durées. II passe à 4,09% pour un prêt entre dix et vingt ans, à 4,03% pour les prêts à taux variable et à 4,31% pour les prêts-relais. Au 1er avril 2023, le nouveau taux auquel les banques ont le droit de prêter passera à 4,24%, soit 1,19 point de plus en quatre mois. D’après la Banque de France, le taux moyen des crédits immobiliers pratiqués s’élevait au premier trimestre à 3,18% sur vingt ans et plus. (Les Échos, Marion Heilmann, 29/03)
 
 
Avec le resserrement de la politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE), il est probable que les conditions d’accès aux crédits se durcissent et que les coûts augmentent. Selon les chiffres de l’institution, les effets du relèvement de ses taux directeurs commencent à se faire ressentir dans l’économie. « Février 2023 était le cinquième mois consécutif de baisse des nouveaux crédits aux entreprises non financières. Quant aux dépôts bancaires, capturés par l’agrégat monétaire M1, le mois dernier, ils ont subi leur plus forte baisse depuis la création de l’euro. En un an, ils ont fondu de 10% », informe Frederik Ducrozet, stratégiste chez Pictet Wealth Management. Malgré ces difficultés, les produits d'épargne en assurance-vie résistent. En janvier 2023, les contrats d’épargne ont connu une augmentation de 1,2 milliard d’euros, portés par les dépôts et aux unités de compte (UC), d’après les chiffres de France Assureurs. L’assurance-vie bénéficie d’un taux de rémunération à 2% au titre de l’année 2022, une première depuis 2015. (Les Échos, Sophie Rolland, 29/03, www.latribune.fr, Laurent Guena, 29/03)
 
 
La banque publique d’investissement a renouvelé le partenariat qu’elle avait lancé en 2012 avec les compagnies d’assurance françaises. Avec ce renouvellement, Allianz France, AXA, BNP Paribas Cardif, Crédit Agricole Assurances, CNP Assurances, Abeille Assurances, Assurances du Crédit Mutuel et Société Générale Assurances se sont engagées, le 28 mars 2023, à apporter 3 milliards d’euros supplémentaires à des PME françaises non cotées d’ici à 2027 dans le but de favoriser l’innovation, l’internationalisation de ces entreprises et leur développement futur en ETI. L’enveloppe sera déployée via des tickets dans des fonds de capital-investissement gérés par des sociétés de gestion indépendantes sélectionnées par Bpifrance et les assureurs. Nicolas Dufourcq, directeur général de Bpifrance, lance, par ailleurs, un appel aux autres assureurs qui veulent participer au dispositif. « Nous serons ravis de les accueillir », souligne-t-il. (Les Échos, Amélie Laurin, Romain Gueugneau, 29/03)
 
 
Après le Fonds Stratégique de Participations (FSP), un véhicule d’investissement regroupant plusieurs actionnaires, dont Crédit Agricole Assurances, la société de gestion Investissements Stratégiques en Actions Long Terme (ISALT) a lancé le Fonds Stratégique des Transitions (FST). Cet outil vise à soutenir les PME et ETI d'innovation cotées et non cotées en faveur des transitions environnementales, technologies et sociales. « Notre stratégie repose sur un engagement actionnarial stable pour permettre aux entreprises de déployer sereinement leurs projets d'innovation », précise Patricia Salomon, directrice générale d'ISALT. Actuellement, plus de 100 PME et ETI ont été identifiées comme pouvant potentiellement entrer dans le cadre financement par le FST. (www.wansquare.com, Alexandra Milleret, 28/03)
 
 
En 2022, Bpifrance a investi 318 millions d’euros en fonds propres dans des start-up deeptech, selon une étude. Ce montant est inférieur aux 375 millions d’euros investis par la banque publique en 2021, indiquent les auteurs. L’enveloppe permet toutefois d’apporter un dynamisme à un écosystème qui compte 1 800 start-up et 50 000 employés. « Les deux-tiers des entreprises sont en dehors de l’Île-de-France », précise Paul-François Fournier, directeur exécutif innovation chez Bpifrance. Depuis l’annonce du Plan deeptech en 2019, la banque publique d’investissement a injecté au total 1,1 milliard d’euros en direct dans les start-up deeptech. Elle a entre autres mobilisé 2 milliards d’euros sous forme d’aides à l’innovation, de prêts, d’appels à projets ou de concours, et a investi 1,2 milliard d’euros en fonds de fonds. « Dans le portefeuille des quelque 350 start-up dans lesquelles nous sommes au capital, environ 50% font de la deeptech », souligne Paul-François Fournier. Bpifrance a recensé 320 deeptech françaises créées en 2022, un chiffre en progression de 27% sur un an. (Les Échos, Adrien Lelièvre, 29/03)
 
ESG ET TRANSITION ENVIRONNEMENTALES ET SOCIÉTALE
 
Le marché des bilans carbone continue de se développer. Plusieurs raisons expliquent l'effervescence de ce segment, dont la montée en puissance des questions énergétiques. Nombreuses sont les entreprises qui passent par les banques pour les accompagner dans leur stratégie climat. Cela leur permet d’attirer plus de clients. Les greentechs trouvent chez les banques ceux dont elles ont besoin pour amplifier leur présence auprès des entreprises. « Dans le cadre d’un partenariat avec LCL, nous entrons en contact avec bon nombre d’ETI qui découvrent la nécessité d’avoir une démarche », fait savoir Bernard Fort, dirigeant fondateur de Tennaxia. (L’Agefi, Frédérique Garrouste, 29/03)
 
 
La banque du Land de Sarre, SaarLB, s'est installée à Lyon pour participer au développement des énergies renouvelables en France. Selon Thomas Bretzger, président du comité de direction de la SaarLB, l’objectif est de mieux s’implanter en Auvergne-Rhône-Alpes, « la première région des PME et ETI ». L’institution est détenue par la région allemande à 75%, et à 25% par les Caisses d’épargne sarroises. Elle a déjà 45% de ses crédits attribués à des financements dans l’Hexagone, essentiellement dans la région Grand Est, les Hauts-de-France, en Île-de-France et en Bourgogne Franche-Comté. (Les Échos, Stéphane Frachet, 29/03)
 
 
Le quotidien suisse Der Bund rapporte que l’entreprise zurichoise South Pole a exagéré de 50% l’efficacité de son projet Kariba au Zimbabwe, qui a pour but de financer des initiatives visant à réduire les niveaux de gaz à effet de serre, puis à vendre les crédits carbone générés à des entreprises qui cherchent à compenser leurs propres émissions de CO2. Cette surestimation a entraîné une surévaluation des actions en faveur du climat des clients du leader mondial du marché de la compensation carbone, dont Gucci et Nestlé. D’autres comme Barclays, L’Oréal et McKinsey ont annoncé qu’elles ne comptaient plus acheter de crédits à South Pole. (Les Échos, Rachel Cotte, 29/03)
 
 
En Europe comme aux États-Unis, les pétroliers ont bouclé l’année 2022 avec des résultats records. Certains professionnels du secteur veulent toutefois ralentir leurs investissements dans les énergies renouvelables. Bien que les niveaux de rentabilité de celles-ci soient en progression, les bénéfices qu’elles génèrent restent loin de ceux du pétrole. Pour sa part, TotalEnergies, qui est en avance sur le segment des renouvelables, a affirmé garder son cap en matière de transition énergétique durant la publication de son rapport 2023 « Sustainability & Climate ». Selon les précisions de son PDG Patrick Pouyanné en février 2023, le groupe vise un taux de rentabilité de 10% dans ses projets de renouvelables. (Les Échos, Nicolas Rauline, 29/03)
 
 
En France, les projets d’énergie renouvelable feront passer le nombre total d'emplois équivalents temps plein de 166 000 à 264 000, entre 2019 et 2028, d’après une étude réalisée en 2020 par le cabinet d’audit EY pour le Syndicat des énergies renouvelables. Ces créations d’emplois sont toutefois conditionnées au respect de la feuille de route gouvernementale, qui est loin d'être assuré pour le moment, souligne l’Agence de la transition écologique (Ademe). Selon l’établissement public, l’éolien terrestre et le solaire photovoltaïque « accusent un retard important par rapport aux objectifs de la programmation pluriannuelle de l’énergie et, in fine, un marché et des emplois en deçà des niveaux espérés ». (Le Monde, Adrien Pécout, 29/03)
 
RÉGLEMENTATION BANCAIRE
 
Lors de son audition au Sénat par la commission bancaire, la Réserve fédérale américaine (Fed) a tenté de démontrer, le 28 mars 2023, que les risques de Silicon Valley Bank (SVB) avaient été bien identifiés. « L’échec de SVB est un cas d’école de mauvaise gestion », provoquée « par une mauvaise gestion des risques de taux d’intérêt et de liquidité », a souligné Michael Barr, vice-président de la Fed et chargé de l’enquête interne au sein de l’institution. SVB était devenue fragile depuis qu’elle était passée en 2021 sous la supervision d’une nouvelle équipe de contrôleurs. « Mon sentiment est que le superviseur avait vu les problèmes, mais que le coup de marteau n’est pas tombé », a jugé le sénateur Jon Tester. D’autres sénateurs ont pointé la non-intervention de la Fed alors qu’elle en avait la possibilité. La loi laisse des pouvoirs « discrétionnaires substantiels » aux régulateurs pour les banques de plus de 100 milliards de dollars d’actifs, a reconnu Michael Barr. (Les Échos, Véronique Le Billon, 29/03)
 
 
Les superviseurs bancaires constatent qu’en dépit des efforts déployés pour rendre le système financier plus sûr après la crise de 2008, il suffit d’une transaction d’à peine 5 millions d’euros sur le marché des dérivés de crédit (CDS, Credit Default Swaps) pour que 1,6 milliard d’euros de capitalisation boursière d’une grande banque européenne s’évapore. Cette situation est arrivée à Deutsche Bank, qui a dévissé de 8,5% le 24 mars 2023 en Bourse. « Certains marchés, comme celui des CDS sur des noms uniques, sont très opaques, très peu profonds et très illiquide », fait remarquer Andrea Enria, responsable de la supervision bancaire au sein de la Banque centrale européenne (BCE). « Avec quelques millions, vous pouvez modifier les spreads des CDS d’une grande banque et contaminer les cours des actions et peut-être aussi les retraits de dépôt », ajoute-t-il. (Les Échos, Sophie Rolland, 29/03)
 
STRATÉGIE DIGITALE
 
Une étude de Goldman Sachs avance qu’à l’image de ChatGPT, les systèmes d’intelligence artificielle générative pourraient engendrer des « perturbations importantes » sur le marché du travail et affecter environ 300 millions d’emplois à temps plein dans le monde. Selon le rapport, environ deux tiers des emplois actuels sont exposés à un certain degré d’automatisation par l’IA et celle-ci pourrait remplacer jusqu’à un quart du travail actuel. Parmi ceux qui sont les plus susceptibles d’être affectés figurent les travailleurs de bureau. En Europe, ce sont les cadres et les métiers liés à l’administratif qui risquent d’être les plus concernés. Dans le cas où l’IA générative serait largement adoptée, elle pourrait entraîner d’importantes économies de coûts de main-d’œuvre et la création de nouveaux emplois, estime Goldman Sachs. (Les Échos, Neïla Beyler, 29/03)
 
AGRICULTURE
 
Les agriculteurs s’inquiètent de l’avenir du secteur, dont la balance commerciale continue de se dégrader depuis dix ans en raison de la variation des conditions climatiques et de la guerre en Ukraine. « La production recule et les importations montent », a regretté la présidente de la FNSEA, Christiane Lambert, avant de souligner qu’il est impératif que « l’agriculture redevienne un secteur stratégique. » La France occupe le 5e rang mondial pour ces exportations agricoles. Elle était numéro deux il y a vingt ans. ■(Les Échos, Nicolas Rauline, 29/03)
 
 
Malteries Soufflet, filiale d’InVivo, a lancé une offre indicative non engageante afin de racheter l'australien United Malt Group pour 925 millions d’euros en numéraire. Cela permet de valoriser la société australienne d'environ 1,2 milliard d’euros en valeur d’entreprise, soit 1,4 fois son chiffre d’affaires 2022 et 21 fois son Ebitda 2022. Malteries Soufflet prévoit d’effectuer un audit préalable. Malteries Soufflet dispose d’une période de 10 semaines de due diligence exclusive à compter de la date d’ouverture de la data room. Crédit Agricole CIB et Goldman Sachs conseillent Soufflet dans cette opération. Par ailleurs, Crédit Agricole, KKR et Bpifrance avaient investi 440 millions d’euros dans Malteries Soufflet pour renforcer l’activité malt d’InVivo. (L’Agefi Quotidien, Bruno de Roulhac, 29/03)
 
CONJONCTURE ÉCONOMIQUE
 
Selon les chiffres publiés le 28 mars 2023 par l’Insee, la dette française a atteint 2 950 milliards d’euros à fin 2022, soit 111,6% du PIB, en baisse par rapport au troisième trimestre 2022. « Notre dette a subi un choc important avec la crise de 2008, puis elle a continué à gonfler avec la crise du Covid et celle de l’énergie », rappelle Mathieu Plane, économiste à l’Observatoire français des conjonctures économiques. Alors que le président Emmanuel Macron a promis une diminution de la dette à compter de 2026, l’exécutif entend continuer à dépenser, notamment dans les services publics, les écoles ou la santé, outre les « 60 milliards à 70 milliards d’euros supplémentaires par an » pour la transition énergétique. Malgré cela, les autorités ne prévoient pas d’augmenter les impôts. « La politique de l’offre est la seule réponse efficace » au « problème structurel » français, a réitéré le ministre de l’Économie Bruno Le Maire le 27 mars 2023, lors d’un échange avec les journalistes. (Le Monde, Elsa Conesa, Audrey Tonnelier, 29/03)
 
 
Selon le baromètre annuel de l'Office européen des brevets (OEB), les demandes de brevets déposées en Europe ont atteint un nombre record en 2022, avec une croissance de 2,5% par rapport à l'année précédente. La France se classe au cinquième rang mondial en matière de brevets déposés auprès de l'OEB, avec Valeo, Safran et le CEA en tête. Les demandes de brevets ont été tirées par les technologies numériques et les cleantechs, avec une croissance de 18,2% pour les inventions liées à l'énergie propre et de 19,9% pour les semiconducteurs. Les États-Unis, l'Allemagne, le Japon, la Chine et la France sont les cinq premiers pays d'origine des demandes globales de brevets auprès de l'OEB. (L’Agefi, Capucine Cousin, 29/03)
 
 
Le 28 mars 2023, le président américain Joe Biden a débuté une tournée de trois semaines dans vingt États, en compagnie de la vice-présidente, Kamala Harris. L’objectif est de mettre en avant sa politique de réindustrialisation. D’après la Maison Blanche, 435 milliards de dollars d’investissement ont été promis par le secteur privé depuis l’arrivée au pouvoir de Joe Biden en 2021. Cet engouement s’explique par l’adoption de deux lois favorables aux énergies renouvelables, dont la loi sur les infrastructures et les emplois de novembre 2021 et l’Inflation Reduction Act (IRA). Ces deux textes proposent des subventions favorisant les entreprises implantées sur le territoire américain. (Le Monde, Solveig Godeluck, 29/03)
 
 
Retrouvez la synthèse du 28/03/2023 ici : https://xml.luqi.fr/casa/fluxpresse/20230328/synthese.html
 
Synthèse réalisée par Cision-L'Argus de la Presse
 
Document réalisé avec l'autorisation du CFC.
Il est interdit de diffuser ou redistribuer, sous quelque forme que ce soit, tout ou partie de ce document.