["ARGUS DE LA PRESSE"]
 
SYNTHÈSE DU 30/03/2023
 
VIE DU GROUPE
 
Dans une tribune publiée par Les Échos, Marie Brière, responsable de l’investor intelligence chez Amundi Institute, et André Levy-Lang, président-fondateur de l’Institut Louis Bachelier, pointent l’insuffisance des investissements consacrés à la transition énergétique. « Il serait souhaitable de mobiliser une part de l’épargne des Français pour la transition énergétique. Mais les Français sont farouchement attachés à la liquidité de leur épargne. Nous manquons cruellement de placements verts sans risque à offrir à ces épargnants », déplorent-ils. Dans ce contexte, le développement d’une large gamme de placements sans risque à destination des particuliers serait une alternative exploitable. En outre, il est possible de faire appel au sens moral et à la responsabilité des investisseurs en valeurs mobilières, une option largement explorée dans le monde. Par ailleurs, « la participation de l’épargne privée au financement de la transition énergétique est indispensable », soulignent les auteurs. (Les Échos, Marie Brière et André Levy-Lang, 30/03)
 
ENVIRONNEMENT BANCAIRE
 
Après l’annonce du rachat de Credit Suisse, la plus grande banque de Suisse UBS rappelle Sergio Ermotti à la direction générale. Ancien directeur général d'UBS de 2011 à 2020, il remplacera l'actuel directeur général Ralph Hamers à partir du 5 avril 2023. « Je reviens par sens du devoir. Mais aussi par conviction. J’ai toujours pensé que la suite pour UBS était une grande acquisition », a affirmé Sergio Ermotti. Ce dernier devra gérer la restructuration de la banque d’affaires de Credit Suisse, tout en évitant la fuite des talents et des clients. « L’opinion du conseil d’administration est que, pour cet exercice d’intégration massif, Sergio sera un meilleur pilote », a déclaré le président d’UBS, Colm Kelleher. (Le Figaro, Danièle Guinot, 30/03 ; L’Agefi Quotidien, Aurélie Abadie, 30/03 ; Les Échos, Edouard Lederer, 30/03)
 
 
Philip Lane, économiste en chef de la Banque centrale européenne (BCE), estime que les tensions au sein du secteur bancaire de la zone euro devraient s’apaiser rapidement. « Si le stress financier que nous observons n’est certes pas nul mais s’avère relativement limité, les taux d’intérêt devront encore être relevés », a-t-il souligné dans une interview accordée à l’hebdomadaire allemand Die Zeit. L’effet de la crise bancaire sur l’économie joue un rôle déterminant. Prévue le 31 mars 2023, la publication des chiffres de l’inflation européenne en mars est très attendue. Estimant que l’inflation « devrait baisser rapidement en fin d’année », Philip Lane invite pourtant la BCE à la vigilance face au risque de boucle prix-salaire. (Les Échos, Guillaume Benoit, 30/03)
 
PRODUITS / MÉTIERS / ACTIVITÉS BANCAIRES
 
D’après les chiffres publiés le 29 mars 2023 par l’association France Assureurs, la collecte nette en assurance-vie n’a atteint que 2,2 milliards d’euros en janvier et février 2023, contre 19 milliards pour le Livret A et le Livret de développement durable et solidaire (LDDS). Cet écart s’explique par la différence de taux de rémunération entre les produits, 3% pour le Livret A depuis le 1er février et 2% en moyenne au titre de l’année 2022 pour les fonds euros. Ce taux ne permet pas au support financier de rester compétitif face à la montée des taux d'intérêt et de l'inflation. En février 2023, le fonds euros a enregistré une décollecte de 1,7 milliard d’euros, contre une collecte de 2,8 milliards pour les unités de compte (UC). Pourtant, les montants versés sur les supports en euros ont augmenté de 5% à 16,5 milliards d’euros depuis le début de l’année, contre une baisse de 5% à 10,7 milliards pour les unités de compte. (Les Échos, Amélie Laurin, 30/03 ; L’Agefi, Mathilde Castagna, 30/03)
 
 
En Italie, la compagnie d'assurance Eurovita est en quasi-faillite en raison de la remontée des taux en Europe et la liquidité de l’assurance-vie suscite l’inquiétude des autorités italiennes. Les épargnants italiens sont également inquiets. Aucune solution n'a été trouvée pour éviter la faillite de la société placée sous tutelle, et les 100 millions d'euros de capitaux promis par son premier actionnaire, le fonds Cinven, sont insuffisants pour couvrir les besoins, estimés à 400 millions d'euros. En France, les assureurs-vie sont également sous surveillance. Les compagnies françaises actives en Italie, telles que Crédit Agricole Assurances, AXA et CNP, n’ont pas émis de commentaires concernant les circonstances, tandis que Generali considère Eurovita comme « un cas isolé ». La situation rappelle la chute des banques Silvergate, SVB, Signature Bank et Credit Suisse, victimes des craintes sur leur liquidité et d'une fuite des dépôts, plus volatils dans la banque que l’épargne dans l’assurance-vie. (Les Échos, A. L., 30/03)
 
 
Le géant de la technologie Apple a lancé son propre service de paiement fractionné appelé Apple Pay Later pour certains de ses clients triés sur le volet aux États-Unis, le 28 mars 2023. Ce lancement risque de faire de l'ombre aux spécialistes du paiement fractionné, tels que le suédois Klarna ou l'américain Affirm, qui ont été durement touchés par la remontée des taux d'intérêt et la baisse de la consommation. À la suite de l’annonce d’Apple, Affirm a perdu 7% en Bourse. Les utilisateurs d'Apple Pay pourront fractionner un achat de 50 à 1 000 dollars en quatre paiements égaux sur six semaines, sans intérêts ni frais de retard. Goldman Sachs permettra à Apple d'accéder au réseau Mastercard, car la marque ne peut pas émettre directement de justificatif de paiement. (Les Échos, Marion Heilmann, 30/03)
 
ESG ET TRANSITION ENVIRONNEMENTALES ET SOCIÉTALE
 
Lancé en 2015 par Michel Sapin qui était alors ministre de l’Économie et des Finances, le label « Investissement socialement responsable (ISR) » vise à orienter le choix des épargnants dans les fonds d’investissement. Le Forum pour l’investissement responsable (FIR) s’est retiré du comité de promotion du label ISR. Dans un rapport publié en 2020, l’Inspection générale des finances avait pointé le manque d’évolution du dispositif et le fait qu’il soit peu exigeant. Elle avait formulé des recommandations afin d’éviter une « perte inéluctable de crédibilité et de pertinence ». Le label IRS est aujourd’hui en phase de modification. Le référentiel révisé « proposera des exigences renforcées et opérationnelles ayant pour objectif d’offrir aux épargnants un label ISR plus exigeant, lisible et efficace [...] », commente le label, en réaction au départ du FIR. Il sera « soumis à consultation à partir du 18 avril prochain ». (Les Échos, Caroline Mignot, 30/03)
 
 
Le groupe Schneider Electric s’engage à réduire de 90% son empreinte carbone absolue par rapport à 2021 et d'atteindre la neutralité carbone en 2040. Il vise le « zéro émission nette » de CO2 à l'horizon 2050 sur l'ensemble de sa chaîne de valeur. « En tant que société à impact », Schneider Electric veut « mettre en pratique ses convictions en matière de développement durable en s’engageant à devenir net zéro sur l’ensemble de sa chaîne de valeur de bout en bout », précise le groupe. Depuis 2014, les critères ESG, notamment sur le climat, sont intégrés à la rémunération de ses dirigeants et ses collaborateurs. Bien que la responsabilité de la stratégie climatique relève exclusivement du conseil d'administration et du directeur général, l'entreprise souhaite prendre en compte les commentaires de ses actionnaires dans le cadre de son engagement actionnarial. Un renouvellement de cette consultation est prévu en 2026. (L’Agefi, 27/03)
 
 
Dans le cadre d’un entretien accordé à L’Agefi Quotidien, Yo Takatsuki, global head of stewarship chez JPMorgan Asset Management (AM), revient sur le bilan 2022 des assemblées générales durant lesquelles plus de 100 000 résolutions ont été votées. « L’extension de l’exercice des droits de vote est une complexité à laquelle notre industrie doit s’adapter sur le moyen terme. La complexité augmente également avec la montée des thèmes liés à l’ESG », indique-t-il. Yo Takatsuki souligne que JPMorgan AM « n’a jamais soutenu le dépôt d’une résolution (climat) externe et ne prévoit pas de le faire en 2023 ». « Il est très difficile de faire adopter de telles résolutions à la majorité », explique-t-il. Pour la prochaine saison des assemblées générales, la holding financière va analyser les cas où la rémunération venant récompenser des objectifs atteints est très élevée. « Nous surveillons également l’intégration de critères extra-financiers aux systèmes de rémunérations variables », ajoute Yo Takatsuki. (L’Agefi Quotidien, Annick Masounave, 30/03)
 
 
La Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) a examiné le 29 mars 2023 en audience publique deux requêtes individuelles visant à contraindre la France et la Suisse à intensifier leurs actions de lutte contre le changement climatique. Après avoir été déboutés par leurs juridictions nationales respectives, une association de droit suisse de lutte contre le changement climatique et l’eurodéputé français Damien Carême (EELV) ont décidé de soumettre leurs requêtes à la Cour. « À la faveur de ces procédures, la CEDH va se pencher sur l’opportunité d’une interprétation extensive des droits reconnus par la convention pour prendre en compte ce que les demandeurs appellent l’inaction climatique des États, et le cas échéant reconnaître un droit d’action direct des individus contre les États signataires sur le fondement de la convention », explique Clément Dupoirier, avocat associé chez Herbert Smith Freehills. (L’Agefi, Annick Masounave, 30/03)
 
 
Par une décision rendue le 27 mars 2023, la Haute juridiction administrative a validé l'annulation de l'autorisation d'exploiter de la centrale biomasse de Gardanne, propriété de GazelEnergie. Le Conseil d'État a jugé insuffisante l'étude d'impact environnementale. Cette décision pourrait modifier la manière dont seront appréciées les conséquences sur l’environnement de futurs projets industriels. « GazelEnergie mettra tout en œuvre pour poursuivre l'exploitation de cette installation dans laquelle il a déjà investi plus de 350 millions d’euros. S’il faut remettre de l’argent au pot, on le fera », a déclaré Camille Jaffrelo, directrice de cabinet du président de GazelEnergie. « La centrale de Gardanne contribue aux objectifs de transition énergétique et de sécurité d’approvisionnement de la France et de l’Europe, en produisant 150 MW d’électricité pilotable et bas carbone », a indiqué de son côté le cabinet d’Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition énergétique. (Les Échos, Enrique Moreira, 30/03)
 
 
Le président Emmanuel Macron dévoile ce 30 mars 2023 les détails du « plan eau » du gouvernement, qui prévoit une série de mesures structurantes pour 2030. « Il faut sortir l’eau de la vision purement environnementale, pour la répartir comme un élément de développement durable, stratégique, avec des stockages, comme on le fait dans les pays aridifiés », souligne Guillaume Benoît, président du groupe eau et sécurité alimentaire du Partenariat français pour l’eau. Selon lui, l’eau doit être considérée comme une matière première indispensable, car « l’agriculture va avoir besoin de plus en plus de surfaces irriguées ». De son côté, l’exécutif prévoit un plan qui vise à diminuer les consommations françaises de 10%, tous usages confondus, d’ici à 2030. « Avec les goutte-à-goutte, qui remplacent l’aspersion, on a des perspectives d’amélioration fantastiques. En dix ans, on a amélioré le rendement de l’eau agricole de 30% », estime Éric Frétillère, président d’Irrigants de France. (L’Opinion, Emmanuelle Ducros, 30/03)
 
 
Avec la montée des actes de violence du public envers leurs salariés, les entreprises sont tenues de prendre des mesures pour les protéger et prévenir de tels incidents. Pôle emploi, par exemple, a créé des dispositifs de soutien pour aider les collaborateurs victimes de violences. En outre, l'entreprise met en place des mesures de prévention et d'adaptation des locaux pour améliorer la sécurité de son personnel. Dans le secteur bancaire, des accords de branche, qui comprennent des formations préventives, ont été créés dès 2009. « Nous apprenons à l’agent à détecter les signaux faibles dans le comportement d’un usager, à comprendre ce qui génère l’agressivité, à la faire redescendre », explique Belkacem Mehaddi, directeur général adjoint du Centre national de la fonction publique territoriale (CNFPT). (Le Monde, François Desnoyers, 30/03)
 
STRATÉGIE DIGITALE
 
Le Figaro a dévoilé une étude réalisée par l’entreprise de services numérique Sopra Steria et l'Institut européen d'administration des affaires (Insead) en partenariat avec l’institut Ipsos. Les collaborations entre les start-up et les grands groupes français sont encore modestes dans l’Hexagone, d’après l’étude menée auprès de 509 entreprises et 1 139 start-up dans dix pays d’Europe. Les auteurs soulignent que les dirigeants français sont réticents dans leurs échanges avec les jeunes pousses de la French Tech. D’après Sopra Steria, 11% des 70 grandes entreprises françaises sondées ont été déçu de leur collaboration, soit le taux le plus élevé en Europe. En 2018, Bpifrance avait lancé une plateforme de mise en relations entre les deux parties afin de promouvoir l’écosystème. L’essor des incubateurs et des fonds de corporate ventures chez les grands groupes ont aussi encouragé cette démarche. (Le Figaro, Lucas Mediavilla, 30/03)
 
 
Elon Musk, propriétaire de Twitter, et des centaines d'experts de la tech, ont signé un courrier réclamant une pause de six mois dans la recherche et les développements des programmes d’intelligences artificielles plus puissants que ChatGPT 4, lancé récemment par OpenAI. « Cette pause devrait être publique et vérifiable, et inclure tous les acteurs clés. Si une telle pause ne peut être mise en place rapidement, les gouvernements doivent intervenir et instaurer un moratoire », ont-ils déclaré. Les signataires craignent les impacts négatifs de l’IA, notamment sur l’emploi. Par ailleurs, « les systèmes d’IA dotés d’une intelligence compétitive avec celle de l’homme peuvent présenter des risques profonds pour la société et l’humanité. L’IA avancée pourrait représenter un changement profond dans l’histoire de la vie sur Terre, et devrait être planifiée et gérée avec l’attention et les ressources nécessaires », soulignent les experts. (Les Échos, Marina Alcaraz, 30/03)
 
CONJONCTURE ÉCONOMIQUE
 
En mars, la confiance des ménages français a de nouveau baissé, montre l'indicateur de l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) reflétant la confiance des ménages. Celui-ci a perdu un point, s’établissant à 81 points, soit un niveau est proche du plus bas historique de l'indice, dont la moyenne de longue période est de 100. L'opinion des ménages sur l'évolution passée du niveau de vie en France perd trois points et « retrouve son point bas historique de juillet 2022 », note l’établissement. Leurs opinions concernant leur situation financière et l'opportunité de faire des achats importants sont stables, mais à des niveaux très bas. La hausse des prix a contribué à ce pessimisme. Cependant, la crainte du chômage diminue et reste inférieure à sa moyenne de longue période. (La Tribune Édition Quotidienne, 30/03)
 
 
Retrouvez la synthèse du 29/03/2023 ici : https://xml.luqi.fr/casa/fluxpresse/20230329/synthese.html
 
Synthèse réalisée par Cision-L'Argus de la Presse
 
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