["ARGUS DE LA PRESSE"]
 
SYNTHÈSE DU 19/04/2023
 
ENVIRONNEMENT BANCAIRE
 
Le 18 avril 2023, la Commission européenne a proposé une réforme du cadre de gestion des crises bancaires. Elle veut généraliser l’utilisation de « filets de sécurité » financés par le secteur bancaire afin de protéger les déposants en cas de difficulté de banques de petite ou moyenne taille. Bruxelles a assuré que « les institutions financières de l’Union européenne sont bien capitalisées, très liquides et étroitement surveillées », en particulier grâce aux mesures prises en réponse de la crise financière de 2008 et la crise de la dette de la zone euro. Pour la Fédération des banques françaises (FBF), « le projet présenté par la Commission européenne va, pour les banques françaises, à l'encontre de ses objectifs affichés ». De son côté, la commissaire aux services financiers Mairead McGuinness a plaidé pour une finalisation de l'union bancaire. (Les Échos, Karl De Meyer, 19/04 ; Les Échos, Leonor Hubaut, 19/04)
 
 
Le 14 avril 2023, l’annonce du gel du processus de reprise de HSBC France par le fonds américain Cerberus a soulevé des doutes quant à la détermination de ce dernier à finaliser les négociations en cours avec Orange pour la reprise d'Orange Bank. Le nombre de candidats potentiels pour reprendre cette activité bancaire diminue, ce qui rend la cession encore plus difficile, surtout lorsque l'entreprise en vente est financièrement fragile.Si la cession échoue, il sera difficile pour Orange Bank d'éviter un plan de restructuration. (Le Monde, Marc Angrand et Olivier Pinaud, 19/04)
 
 
Alors que la plupart des banques américaines ont publié des résultats en hausse, Goldman Sachs a enregistré une nouvelle baisse de son bénéfice net de 18% au premier trimestre 2023, à 3,23 milliards de dollars, après avoir subi une chute de 66% au dernier trimestre de 2022. Cette baisse s'explique en partie par une perte de 470 millions de dollars liée à la vente d'un portefeuille de crédits de sa banque en ligne Marcus. Goldman Sachs a également connu une moindre performance dans les métiers de taux. Le M&A, qui est sa discipline de prédilection, a vu sa baisse s'accélérer entre le quatrième trimestre 2022 et le premier trimestre 2023, en raison d'une diminution des opérations causée par l'augmentation des taux d'intérêt et la crise bancaire aux États-Unis. Néanmoins, ses revenus dans les activités de gestion de fortune et de gestion d'actifs ont enregistré une hausse de 24% sur un an, à 3,22 milliards de dollars. (Les Échos, Anne Drif, 19/04 ; L’Agefi, Franck Joselin, 19/04)
 
 
La direction de HSBC de nouveau mise en cause par le chinois Ping An, l'assureur chinois, qui détient 8% du capital de HSBC. HSBC doit séparer ses activités en Asie, à la demande de Ping An. « Nous pensons que l’équipe de HSBC et les conseillers externes rémunérés qu’elle a désignés ont une opinion préconçue et catégorique contre l’examen de toute option structurelle, malgré notre demande constante d’un dialogue ouvert et les exigences des autres actionnaires », a détaillé Michael Huang, le PDG de Ping An Asset Management. (L’Agefi, 19/04)
 
PRODUITS / MÉTIERS / ACTIVITÉS BANCAIRES
 
BNP Paribas a entrepris de se séparer de plusieurs entités en Europe Centrale. En Hongrie, où les moratoires liés au covid ont pesé sur ses activités, la banque serait en discussion avec Crédit Mutuel Alliance Fédérale pour lui céder son activité hongroise de crédit à la consommation - Magyar Cetelem Bank. L’opération, à l'issue encore incertaine, permettrait de renforcer Cofidis, filiale de Crédit Mutuel consacrée au « crédit conso », déjà présente dans neuf pays européens, dont la Hongrie. En République tchèque, BNP Paribas compterait également céder son activité à l’autrichien ErsteGroup. Le groupe a également annoncé, en mars 2023, l’arrêt de ses activités roumaines et en Bulgarie un accord de reprise de sa filiale bulgare a été signé en décembre avec la banque grecque Eurobank. (Les Échos, Edouard Lederer, 19/04)
 
 
La production de crédits à l’habitat commence à reprendre son dynamisme. Une situation favorisée par les taux d’usure d’avril. Les courtiers assurent que les banques s'apprêtent à rouvrir les vannes du crédit immobilier aux particuliers. Pour sa part, LCL affirme n’avoir jamais arrêté les prêts immobiliers. « En 2022, nous avons distribué 21 milliards d'euros de crédit à l’habitat, contre 19 milliards en 2021 », indique Yann Lhuissier, directeur marché & clients et développement immobilier. (L’Agefi Actifs, Gaétan Pierret, 18/04)
 
 
La complexité de la situation économique actuelle met au défi un grand nombre de conseillers financiers. En tant que pilotes, ces derniers sont dans l’obligation de se renouveler. Du côté des actifs, le panel des possibilités s’est élargi, offrant aux particuliers un accès aux marchés complexes, auparavant réservés aux institutionnels et clients fortunés. Malgré leur risque élevé, les produits structurés, le private equity et les fonds d’infrastructure connaissent un regain d’intérêt de la part des conseillers. Cependant, « tous les placements risqués ne se valent pas dans un contexte de hausse des taux et de remontée de l’inflation », prévient Jean-Baptiste Roudillon, directeur épargne chez LCL. Dans le secteur bancaire, il existe encore une instabilité. Néanmoins, les intermédiaires ont évité la crise de confiance avec les épargnants. (L’Agefi Actifs, Mathilde Castagna, 18/04)
 
 
Selon le dernier observatoire des ETF que vient de publier Quantalys Harvest Group avec BNP Paribas Asset Management, les fonds indiciels cotés (ETF) commencent à se développer sur le marché de l'épargne grand public en Europe. En France, cette tendance est particulièrement visible dans les contrats d'assurance-vie, qui proposent de plus en plus d'ETF dans leur offre. « En 2022, 44% des contrats d’assurance-vie proposent au moins un ETF dans leur offre, contre 38% un an auparavant », précise Jean-François Bay, le directeur général de Quantalys Harvest Group. Les intermédiaires financiers ont également de plus en plus recours aux ETF pour gérer les portefeuilles de leurs clients, ce qui s'explique par la transparence, la facilité d'utilisation et les faibles coûts de ces produits. La démocratisation des ETF est également favorisée par le développement des plateformes digitales grand public, ainsi que par une demande croissante pour des produits durables et ESG. (L'Agefi, Séverine Leboucher, 19/04)
 
ESG ET TRANSITION ENVIRONNEMENTALES ET SOCIÉTALE
 
Le 18 avril 2023, la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, a salué l'adoption de plusieurs textes clés du Green Deal, le plan climat de l'Union européenne, par le Parlement européen. Ceux-ci avaient été proposés par Bruxelles le 14 juillet 2021. Parmi les changements à venir figure la réforme du marché carbone, avec une réduction drastique du nombre des permis à polluer et des quotas gratuits appelés à disparaître totalement en 2034. Un marché nommé « ETS 2 » portant sur le chauffage des bâtiments et sur les carburants routiers est également créé et concernera certaines entreprises ainsi que les ménages devant chauffer leur habitation et remplir le réservoir de leur voiture. Le Parlement et les États membres se sont accordés pour une mise en vigueur à compter de 2027, voire 2028, dans le cas où les prix de l’énergie resteraient élevés. Concernant les ménages, un fonds social pour le climat doté de 86,7 milliards d’euros sera créé en 2026. Il financera les plans de soutien des États membres, notamment pour aider les consommateurs et les entreprises face à la hausse des prix. (Les Échos, Edouard Lederer, 19/04)
 
 
Le label ISR, créé en 2015, est accordé aux fonds respectant un certain nombre de critères ESG. Face aux évolutions en matière de finance durable, le comité du label relève ses niveaux d’exigence et propose un nouveau référentiel du label ISR. Ce dernier est soumis à la consultation publique depuis le 18 avril 2023. Il propose l’exclusion des producteurs d’énergies fossiles non conventionnelles pour plus de 5% de leur production, ainsi que ceux qui investissent dans tout nouveau projet de ce type. « Dans l’hypothèse d’une publication de la décision du ministre en septembre, le nouveau référentiel entrerait en vigueur en janvier 2024 pour les nouvelles labellisations, et les sociétés de gestion auront un an pour se mettre en ordre de marche pour les fonds déjà labellisés », explique Michèle Pappalardo, présidente du comité du label ISR. (Les Échos, Caroline Mignon, 19/04)
 
 
Le transporteur aérien Air France-KLM a annoncé le 18 avril la signature de deux lignes de crédit renouvelables (RCF) liées au développement durable, pour un montant total de 2,2 milliards d'euros. Air France-KLM et Air France ont signé une RCF liée au développement durable de 1,2 milliard d'euros, tandis que KLM a signé une RCF indexée sur des indicateurs de performance ESG de 1 milliard d'euros. Les deux RCF ont été coordonnées par plusieurs banques, dont Crédit Agricole CIB, Natixis, ABN AMRO, ING et Rabobank. CACIB a assuré le rôle de coordinateur pour les objectifs de développement durable. Les deux RCF prévoient un ajustement de la marge de crédit en fonction de l'atteinte d'objectifs ESG. (L’Agefi, Pierre-Jean Lepagnot, 19/04)
 
 
Très peu de PME parviennent à formaliser leur responsabilité sociétale et environnementale (RSE). Une étude du cabinet Goodwill-management, publiée au second semestre 2021, évalue leur maturité en termes de RSE à à peine 10 sur 20, alors que les contraintes règlementaire et sociale vont crescendo. La nouvelle directive européenne CSRD, qui exige de publier un reporting de durabilité, va s’appliquer dès le 1er janvier 2024 à une sélection d’entreprises. Léonard Prunier, président de la Fédération des Entreprises et Entrepreneurs de France (FEEF), souligne que « les PME font de la RSE mais elles ont du mal à valoriser leur démarche ». Afin de mettre en valeur les actions RSE des fournisseurs de la distribution, la FEEF a ainsi créé en 2014 un label PME+. Elle a labellisé 213 entreprises en neuf ans en fonction de multiples critères, comme l’impact carbone, la réduction des déchets ou encore les économies d’énergie. (Les Échos, Hubert Vialatte, 19/04 ; Les Échos, H. V., 19/04)
 
 
Visant à soutenir les entreprises innovantes et en croissance basées en Occitanie, l’association Leader Occitanie et la Caisse d'Epargne Languedoc-Roussillon ont officialisé le lancement d’un accélérateur sur les questions de responsabilité sociale et environnementale (RSE). Cette première promotion de l'Accélérateur RSE est composée de dix entreprises régionales, qui sont chaperonnées pendant un an. Au programme : des formations, ateliers, webinaires et un coaching individuel, avec des phases de diagnostic, de préconisations et de conseils. « L’effet mise en réseau permet à chacun d’aller plus loin », a indiqué le président de Leader Occitanie, Julien Feja. (Les Échos, H.V, 19/04)
 
 
La question de la ressource en eau préoccupe les élus et les publics. Fin mars 2023, le président français Emmanuel Macron a présenté le « Plan eau » pour lutter contre le manque d’eau. Le dernier Observatoire Eau France constate que les fuites constituent environ 20% de pertes d’eau potable dans le pays, soit la consommation de 18 millions d’habitants par an. Désormais, plusieurs start-up s’engagent dans la recherche de fuites comme Leakmited, qui commercialise depuis un an un logiciel permettant de déterminer les fuites d’un réseau d’eau. D’autres jeunes pousses investissent dans le recyclage des eaux usées comme Nereus. Par ailleurs, certaines start-up travaillent sur le dessalement de l’eau de mer. Le marché de l’eau douce pour les start-up demeure cependant peu développé en France, avec des levées de fonds réduites. (Les Échos, Camille Wong, 19/04)
 
AGRICULTURE
 
Fin janvier 2023, le président Emmanuel Macron s’est engagé à réduire les émissions agricoles et a annoncé un plan de financement lié à l’aménagement des jeunes agriculteurs. La loi d’orientation est attendue cet été. Son objectif est de « répondre avec ambition aux impératifs de renouvellement des générations, des transitions en agriculture, dans un objectif de souveraineté agricole et agroalimentaire », d’après le ministère de l’Agriculture. Cependant, le monde de l’agriculture n’est pas rassuré par cette promesse. D’autant plus que depuis le début de son mandat, rien ne témoigne de la volonté du président à extirper le pays d’un modèle basé notamment sur l’agro-industrie. (Libération, Coralie Schaub, 19/04)
 
CONJONCTURE ÉCONOMIQUE
 
Après huit mois de concertation menée par le haut-commissaire à l’Emploi, le gouvernement doit présenter ce 19 avril le rapport de préconfiguration de France Travail, le futur service national de l’aide à l’emploi. Ce nouveau service est un levier pour atteindre le plein-emploi d’ici à 2027, en ramenant à environ 5% le taux de chômage en France, contre 7,2% actuellement, décryptent Les Échos qui ont consulté en exclusivité le rapport. Il permettra de coordonner les actions des différents acteurs qui œuvrent au retour à l’emploi des chômeurs ou au soutien de recrutements dans les entreprises. Il ne s’agit toutefois pas de recentraliser le service de l’emploi, précise le rapport. Alimenté par les retours d’expériences, France Travail sera progressivement mis en œuvre d’ici à 2026, moyennant entre 2,3 et 2,7 milliards de dépenses supplémentaires qui seront « très largement couvertes par les gains de finances publiques », estime le rapport (Les Échos, Alain Ruello, 19/04)
 
 
Selon Emmanuelle Cosse, présidente de l’Union sociale pour l’habitat (USH) qui fédère les organismes HLM, la crise du logement est alarmante en France. En un an, le nombre de demandeurs de logements sociaux a augmenté de 100 000, portant le nombre total de ménages en attente d'un HLM à 2,3 millions. « Le resserrement des conditions de crédit a mis à l’arrêt l’accession sociale à la propriété. Et les occupants de logements sociaux qui partaient vers le parc privé, clairement, n’y vont plus », note Emmanuelle Cosse. Outre le niveau élevé des loyers et la concurrence de plus en plus rude sur le marché locatif, la production de logements sociaux est en baisse. Il est difficile de convaincre les élus locaux à accueillir du logement social sur leur territoire, mais les bailleurs sociaux font aussi face à des difficultés de financements, alors qu’ils subissent déjà la hausse de la taxe foncière. Face à cela, l’USH attend un geste de l’exécutif. (Les Échos, Elsa Dicharry, 19/04)
 
 
Après la fin de la politique du zéro Covid, la croissance en Chine accélère plus fortement que prévu. Le 18 avril 2023, le pays a annoncé que son produit intérieur brut (PIB) avait progressé de 4,5% sur un an au premier trimestre, un rythme supérieur aux attentes et bien plus rapide qu’au cours des trois derniers mois de 2022 (+2,9%). Le rythme de croissance demeure un peu plus lent que l’objectif officiel des autorités pour cette année. Elles visent 5% de croissance de son PIB, un objectif jugé prudent par les analystes. (Les Échos, Frédéric Schaeffer, 19/04)
 
 
Retrouvez la synthèse du 18/04/2023 ici : https://xml.luqi.fr/casa/fluxpresse/20230418/synthese.html
 
Synthèse réalisée par Cision-L'Argus de la Presse
 
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