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SYNTHÈSE DU 03/05/2023
 
ENVIRONNEMENT BANCAIRE
 
La publication des résultats trimestriels des banques françaises telles que Crédit Agricole, BNP Paribas et Société Générale va débuter ce 3 mai 2023. Après avoir affiché de bonnes performances en 2021 et 2022, elles devraient, une fois de plus, faire preuve de résilience. Les résultats du premier trimestre devraient rester dans la tendance du quatrième trimestre de 2022. Selon La Tribune, les banques françaises cotées restent faiblement valorisées en Bourse. Elles sont toujours à la peine pour convaincre les investisseurs et restent peu valorisées en Bourse, autour de 70% de l'actif net pour BNP Paribas et Crédit Agricole S.A. et autour de 30% de l'actif net pour Société Générale. (La Tribune, 03/05)
 
 
BNP Paribas a enregistré un résultat net part du groupe en forte hausse sur un an au premier trimestre, à 4,43 milliards d'euros, avec des revenus légèrement supérieurs à 12 milliards d'euros. La banque s'est bien tirée d'un trimestre difficile, grâce notamment à la plus-value de cession de sa banque régionale américaine Bank of the West. Si la crise bancaire américaine ne s'est pas exportée à la zone euro, la hausse des taux a eu des effets plus ou moins heureux sur les différents métiers de la banque, avec des incidences favorables sur la marge nette d'intérêt, gonflant les revenus de sa banque de détail. Toutefois, la hausse des taux a aussi provoqué des dommages collatéraux sur le crédit à la consommation notamment, dont les marges se sont très rapidement dégradées. (Lesechos.fr, Édouard Lederer, 03/04)
 
 
En faillite, la banque régionale américaine First Republic Bank a été reprise par JPMorgan à la suite d’un appel d’offres. Cette acquisition n'a pas eu beaucoup d'effet sur les valeurs bancaires en bourse, même si l'indice KBW US Bank a reculé de 1,8% à Wall Street le 1er mai 2023. À Paris, les banques françaises, telles que BNP Paribas, Crédit Agricole et Société Générale, ont ouvert dans le vert le 2 mai 2023, avec une hausse respective de 1%, de 0,7% et de 1,3%. Depuis début 2023, Crédit Agricole a grimpé de près de 13%. La banque a retrouvé son cours d'avant la crise bancaire de mars. Les déclarations rassurantes des dirigeants de banques, telles que JPMorgan et HSBC, ont contribué à calmer les marchés après la reprise de First Republic. Les dirigeants des banques françaises pourront répondre aux questions concernant cette situation lors de la publication de leurs résultats trimestriels, en commençant par BNP Paribas ce 3 mai 2023, suivi de Crédit Agricole le 10 mai. (www.agefi.fr, 02/05)
 
 
Aux États-Unis, l'acquisition de la banque commerciale First Republic Bank permet à JPMorgan de contourner les contraintes de la loi antitrust pour une expansion externe, alors que la banque dirigée par Jamie Dimon contrôle déjà plus de 10% des dépôts de la clientèle américaine. Avec cette opération, JPMorgan consolide également sa présence dans le domaine de la gestion privée en obtenant la quasi-totalité des actifs de la quatorzième banque américaine, qui comprennent 173 milliards de dollars de prêts et 30 milliards de dollars de titres. L’institution financière s’ouvre à une nouvelle clientèle de fortunes américaines et renforce sa présence dans la Silicon Valley, où elle pourra offrir des services de gestion de fortune haut de gamme adaptés aux besoins des entrepreneurs et cadres dirigeants de la tech. (L’Agefi, Aurélie Abadie, 03/05)
 
 
Le 27 avril 2023, UniCredit a affirmé son engagement d’exécuter l’option de remboursement anticipé (call) sur son obligation subordonnée Additional Tier 1 (AT1) de 1,25 milliard d’euros (coupon 6,625% depuis 2017). Cela devrait faire remonter le cours de l’AT1 de 98,4% à 100,2% du nominal, sans recourir à un refinancement. À cette occasion, UniCredit a rassuré les marchés par rapport à la capacité des banques européennes à émettre de nouveaux titres de ce type, après la suppression des 16 milliards de francs suisses d’AT1 de Credit Suisse en mars 2023. Le groupe a envoyé un signal fort sur ces dettes subordonnées, en dépit d’une conjoncture incertaine. Il a annoncé « de solides niveaux de capital (554.pb de coussin MDA pour 16% de CET1 fin 2022) autant pour le programme de rachat d’actions approuvé en 2022 de 3,34 milliards d’euros que pour le remboursement anticipé des créances AT1 ». Il a évoqué des besoins limités de financement ou de refinancement dans un proche avenir. (L’Agefi Quotidien, Fabrice Anselmi, 03/05)
 
 
HSBC a annoncé, le 2 mai, le versement d'un dividende trimestriel pour la première fois depuis 2019, à hauteur de 0,10 dollar par action, ainsi qu'un programme de rachat d'actions de 2 milliards de dollars. Ces décisions ont été prises sous la pression de son actionnaire chinois Ping An, qui détient 8% de son capital et souhaite une scission des activités asiatiques de la banque. Malgré cela, HSBC maintient sa stratégie et défend la remontée de ses profits ordinaires au premier trimestre 2023. L'assemblée générale du 5 mai s'annonce agitée, avec des actionnaires minoritaires qui réclament une revue stratégique et le retour au dividende pré-Covid. (L’Agefi, 03/05)
 
 
La Banque centrale européenne (BCE), dont le conseil des gouverneurs se tient le 3 et le 4 mai, pourrait continuer à augmenter ses taux directeurs malgré les attentes des marchés pour une fin de la hausse des taux. L'inflation dans la zone euro a atteint 7% en avril, contre 6,9% en mars, principalement en raison de l'augmentation des prix alimentaires (+13,6%). De quoi donner une justification aux partisans d’un nouveau tour de vis, même si l’inflation dite « sous-jacente », hors éléments volatils, a légèrement diminué de 5,7% à 5,6% sur un an entre mars et avril. Or, les effets de cette hausse des taux se font déjà sentir et parmi ceux-ci figure un resserrement de la distribution de crédit. (Le Figaro, F. C., 03/05)
 
 
La banque d'affaires américaine Morgan Stanley prévoit de supprimer 3 000 postes supplémentaires, soit environ 5% de ses effectifs, en raison de difficultés rencontrées dans le secteur bancaire. Cette annonce fait suite à une première vague de licenciements en décembre 2022 avec la suppression de 1 600 emplois. Les résultats de la banque ont été en baisse au premier trimestre, avec une diminution des transactions, en particulier dans les activités de conseil en fusion et de souscription d'actions. Les suppressions d'emplois dans le secteur financier se multiplient, plusieurs grandes banques ayant annoncé des plans similaires, notamment Goldman Sachs et Lazard. Cette tendance est due au ralentissement de l'activité et à la modération des dépenses, dans un contexte économique incertain. (Les Échos, A. D., 03/05)
 
PRODUITS / MÉTIERS / ACTIVITÉS BANCAIRES
 
Selon la dernière enquête de la Banque centrale européenne (BCE) sur la distribution du crédit bancaire dans la zone euro, les banques ont durci leurs critères d'octroi de prêts aux entreprises au premier trimestre 2023. Ce durcissement a été le plus important depuis la crise de la dette souveraine de 2011. Cette enquête menée entre le 22 mars et le 6 avril 2022 auprès de 158 banques de la zone a révélé que les principales raisons de ce resserrement étaient une perception plus élevée des risques et, dans une moindre mesure, une moindre tolérance de la part des banques. Les banques ont également fait état d’une forte baisse de la demande de prêts ou de tirages de lignes de crédit des entreprises sur la période. Selon la BCE, ce phénomène est lié à la hausse des taux d’intérêt. Pourtant, l’institution pourrait augmenter ses taux de 0,25 point le 4 mai 2023. Chez les ménages, une baisse de la demande de crédits immobiliers a aussi été constatée, toujours en raison de la hausse des taux. (Les Échos, Thibaut Madelin, Marion Heilmann, 03/05)
 
 
Le resserrement monétaire de la Banque centrale européenne (BCE) commence à avoir des conséquences apparentes sur l’économie. L’étude trimestrielle sur la distribution du crédit, publiée par la BCE, met en lumière une baisse de l’octroi de prêts par les banques depuis le début de l'année. Alors que la crise bancaire en mars 2023 explique en partie cette réduction, cela est principalement dû à l’action de la BCE qui veut refroidir l’économie en réduisant l’accès au crédit afin de maîtriser l’inflation. « La BCE devrait se montrer plus prudente à partir de maintenant, avec des hausses de 25 points de base en fonction des données et une réduction progressive de son bilan », indique Frederik Ducrozet, chef économiste chez Pictet Wealth. (Les Échos, Guillaume Benoit, 03/05)
 
 
D’après les chiffres de Morningstar, l’année 2022 a été la plus mauvaise année pour les asset managers européens depuis la crise financière de 2008. Ils ont enregistré une décollecte nette de 130 milliards d’euros. Raphaël Cretinon, associé au cabinet Périclès Group, souligne que les asset managers français affichent néanmoins une certaine résilience par rapport à leurs homologues européens. « Les encours globaux gérés en France n’ont en effet diminué que de 6% contre -13% en Europe », précise-t-il. Portée par les relais de croissance géographiques, cette résilience s’observe particulièrement chez les 50 sociétés de gestion sélectionnées par Option Finance en 2023. La collecte a ainsi résisté chez des gérants comme Amundi, AXA Investment Managers (IM) ou BNP Paribas Asset Management, même si elle a été divisée par deux ou trois en un an. « Les grandes maisons de gestion qui s’en sortent le mieux sont celles qui ont internationalisé leur collecte et sont allées chercher de la croissance en Asie par exemple, comme Amundi », explique Raphaël Cretinon. (Option Finance, Sonia Ramond-Mignon, 02/05)
 
 
Après avoir enregistré une collecte nette globale de 7 milliards d’euros en 2022, Amundi mise aujourd’hui sur les nouvelles technologies. Le premier gestionnaire d’actifs européen a lancé Amundi Technology, un dispositif dédié à la vente de solutions technologiques à l’industrie de la gestion d’actifs. Par ailleurs, Amundi a aussi annoncé le renforcement de son accord stratégique avec Caceis pour accélérer le développement de Fund Channel, la plateforme de distribution en B to B. Amundi a également mis en place un nouveau plan stratégique à horizon 2025 pour renforcer ses positions de leader européen de la gestion d’actifs. (Option Finance, 02/05)
 
 
En Europe, CPR AM, filiale d’Amundi, rencontre un franc succès auprès de la clientèle retail, ainsi que des institutionnels. Même si cette filiale d’Amundi n’a collecté que 979 millions d’euros en 2022, les flux sur les actifs de moyen/long terme ont toutefois atteint 3,5 milliards d’euros, plus en lien avec la dynamique constatée les années précédentes. Parmi les offres qu’elle propose, c’est la gamme thématique, en particulier le fonds CPR Invest Hydrogen, qui séduit le plus. Le fonds CPR Invest Hydrogen a effectivement dépassé le milliard en seulement quelques mois de commercialisation et continue d'attirer les investisseurs. Par ailleurs, d’autres fonds thématiques obligataires devraient être lancés prochainement. (Option Finance, 02/05)
 
 
La filiale d'Amundi BFT IM a connu une décollecte importante au premier semestre 2022, mais a bénéficié d'un retour de rendements positifs sur les fonds monétaires dès la seconde partie de l'année, compensant partiellement les sorties de capitaux sur les actifs risqués. Cette tendance se poursuit en 2023 avec une collecte notable, en particulier auprès de certains investisseurs, comme les institutionnels de petite et moyenne taille. La société a aussi renforcé son offre sur les fonds obligataires datés avec un nouveau millésime investi en obligations high yield et investment grade à horizon 2027. (Option Finance, 02/04)
 
 
Degroof Petercam, banque belge à l'actionnariat familial, aurait suscité l'intérêt de plusieurs groupes financiers tels que Belfius, Crédit Agricole et ING, selon Reuters. La banque travaille à l'étude de différentes options stratégiques avec comme conseiller la Royal Bank of Canada, d’après le quotidien belge L'Echo. Un porte-parole de Degroof Petercam a confirmé que son conseil d'administration avait été « informé que certains actionnaires existants souhaiteraient renforcer leur participation dans la société et que d'autres actionnaires existants pourraient réévaluer leur position actuelle. Dans ce contexte, un mandat a été donné à une banque d'affaires pour procéder à une évaluation externe de la société et analyser comment une restructuration pourrait être bénéfique aux intérêts de la société ». (www.agefi.fr, 02/05)
 
 
Le marché mondial des fusions et acquisitions a chuté de 44% au premier trimestre 2023, la plus forte baisse depuis 2001, selon le fournisseur de données Refinitiv. Outre la crise bancaire de mars liée aux trois faillites d’établissements américaines et la reprise de Credit Suisse par UBS, les incertitudes liées à l’inflation et à la politique de croissance des taux d’intérêt des banques centrales ainsi que la baisse des financements des opérations avec effet de levier (LBO) sont les facteurs qui pèsent sur le marché. Selon les prévisions les plus pessimistes, le marché devrait continuer à être peu dynamique pendant plusieurs mois, voire jusqu'en 2024. « Tant que la hausse des taux d’intérêt ne sera pas stabilisée, que les valorisations resteront élevées et que les dirigeants n ’auront pas de visibilité sur les performances financières des entreprises ayant relevé leurs prix, le marché restera anémié », explique Bruno Villard, responsable du M&A (EMEA), chez BNP Paribas. (Le Figaro, Danièle Guinot, 03/05)
 
ESG ET TRANSITION ENVIRONNEMENTALES ET SOCIÉTALE
 
De plus en plus d’entreprises sont préoccupées par l’empreinte carbone des voyages d’affaires de leurs employés et cherchent à la réduire. En 2020, le Crédit Agricole S.A. a mis en place un comité de pilotage sur la mobilité pour réduire de moitié d'ici 2030 ses émissions de CO2 générées par les déplacements professionnels, par rapport aux 43 859 tonnes émises en 2019. Pour atteindre cet objectif, le groupe incite ses employés à choisir le train plutôt que l'avion s'il existe une alternative de moins de 4 heures. « L’approche du Crédit Agricole S.A. consiste à challenger la nécessité du voyage », explique son directeur du pôle achat banque de proximité et responsable des achats liés à la mobilité des collaborateurs, Guillaume Duny. Cependant, ces actions sont confrontées à des obstacles comme le manque d'alternatives à l'avion et l'absence de normes établies en matière de voyages d'affaires. (Option Finance, Pol-Malo Le Bris, 02/05)
 
 
Depuis 2017, la France impose aux entreprises de plus de 5 000 salariés et à leurs filiales à l'étranger un devoir de vigilance afin d’éviter des drames comme celui survenu le 23 avril 2013 à Dacca, au Bangladesh. Les entreprises doivent mettre en place des mesures pour prévenir les atteintes aux droits humains et à l'environnement sur l'ensemble de leur chaîne de valeur. Mais, un sondage réalisé par Inverto, filiale du BCG, montre aussi que 66% des entreprises déploient une stratégie RSE sous la pression de cette loi. De nombreux pays européens, tels que la Norvège, les Pays-Bas et la Belgique, s'inspirent de cette loi. Néanmoins, cinq ans après sa promulgation en France, les ONG CCFD-Terre Solidaire et Sherpa regrettent que de nombreuses entreprises continuent d'ignorer leurs obligations en matière de transparence et de vigilance. En dépit de quinze actions en justice en cours, dont près de la moitié concernent des atteintes à l'environnement ou au climat, aucune condamnation n'a été prononcée. (Les Échos, Alain Trannoy, 03/05)
 
 
Le Crédit Mutuel a annoncé en janvier 2023 la création d'un dividende sociétal qui consiste à allouer 15% de son résultat net annuel au financement de la transition énergétique et de l'inclusion. Dans le cadre de cet engagement, la Fondation du groupe français a fait un don de 5 millions d'euros aux Restaurants du cœur le 22 mars 2023. La Maif a également lancé un dividende écologique, qui prévoit de reverser 10% de son résultat net annuel à des projets visant à prévenir le changement climatique et à régénérer la biodiversité. En 2023, ce montant va s'élever à 8,2 millions d'euros. Les deux sociétés veulent servir d'exemple et encourager les autres à suivre leur initiative. (La Croix, Alain Guillemoles, 03/05)
 
CONJONCTURE ÉCONOMIQUE
 
L’inflation globale de la zone euro a atteint 6,9% en mars 2023 et devrait s’établir à 7% en avril 2023, selon la première estimation publiée par Eurostat le 2 mai 2023. L’inflation de base a baissé pour la première fois depuis janvier 2022, passant de 5,7% à 5,6%. Hormis les produits alimentaires non transformés et l’énergie, l’indice d’inflation est passé de 7,5% à 7,3%. Cela pourrait relancer le débat au sein du Conseil de politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE), entre un rehaussement d’un quart de point des taux directeurs et une baisse de même ampleur en raison de la faible croissance de la zone euro. L’enquête sur les prêts bancaires publiée plus tôt par la BCE a démontré un resserrement des normes de crédit dépassant les attentes des prêteurs. Pour le cinquième mois consécutif, la croissance des prêts bancaires aux entreprises de la zone euro a de nouveau ralenti en mars. La tâche serait délicate pour la BCE, compte tenu des performances divergentes des pays de la zone euro. (Les Échos, Richard Hiault, 03/05)
 
 
Retrouvez la synthèse du 02/05/2023 ici : https://xml.luqi.fr/casa/fluxpresse/20230502/synthese.html
 
Synthèse réalisée par Cision-L'Argus de la Presse
 
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