["ARGUS DE LA PRESSE"]
 
SYNTHÈSE DU 10/05/2023
 
A LA UNE
 
Le groupe bancaire Crédit Agricole a annoncé une augmentation de 23,6% de son bénéfice net pour le premier trimestre de 2023, grâce aux performances exceptionnelles de sa banque d'investissement. Le résultat net s'est établi à 1,67 milliard d'euros, tandis que le produit net bancaire est resté quasi stable sur un an, à 8,93 milliards d'euros. L’entité cotée Crédit Agricole S.A. représente à elle seule un PNB de 6,12 milliards d'euros, en hausse de 9,6% sur un an, avec un résultat net de 1,23 milliard d'euros, soit plus du double de 2022 sur la même période. Le modèle de banque présentée comme « multi-universelle » permet au groupe de « présenter régulièrement d’excellentes performances commerciales et financières, comme c'est à nouveau le cas ce trimestre », a indiqué le directeur général de Crédit Agricole S.A., Philippe Brassac, dans un communiqué. (AFP, Benoît Pelegrin, 10/05, Lesechos.fr, Édouard Lederer, 10/05)
 
VIE DU GROUPE
 
Le Crédit Agricole Alsace-Vosges a affiché des résultats commerciaux en hausse en 2022. L’établissement a enregistré un produit net bancaire de 274,5 millions d’euros en croissance de près de 11%. Son résultat net a augmenté de 5,3%, à 55,2 millions d’euros. Malgré un contexte incertain qui pourrait peser sur l’année 2023, la caisse régionale a fait part de sa volonté de « prendre part au changement ». « Les projections à six mois sont assez brumeuses, mais sur les dix ans qui viennent, les objectifs sont clairs et posés », a indiqué Gérald Grégoire, directeur général du Crédit Agricole Alsace-Vosges. (DNA- Dernières Nouvelles d’Alsace, H.D., 10/05)
 
 
Le 30 mai 2023, le Crédit Agricole des Côtes-d'Armor organisera la première édition du Carrefour des agricultures au Village by CA Côtes-d'Armor à Ploufragan. Olivier Desportes, président du Crédit Agricole des Côtes-d'Armor, a expliqué que l'agriculture était un secteur économique important, porteur de plusieurs enjeux tels que la souveraineté alimentaire, le renouvellement des générations et la transition. « Notre rôle de financeur, c’est d’être force de propositions pour accompagner le monde agricole et ses changements de modèles pour faire face à ces enjeux », a-t-il poursuivi. (Ouest France, Claire Charpy, 10/05)
 
ENVIRONNEMENT BANCAIRE
 
Dans le cadre de la finalisation de sa fusion avec Credit Suisse, UBS a annoncé, le 9 mai 2023, quelques réorganisations. Ulrich Körner, jusque-là DG de Credit Suisse, reste en place et « deviendra membre de la direction du groupe UBS à la clôture de la transaction », a souligné UBS. De son côté, Todd Tuckner, actuellement directeur financier de la division de gestion de fortune, sera le directeur financier du groupe. Au-delà de la présentation de la nouvelle équipe, UBS a précisé que l’intégration des deux entités se fera « selon une approche progressive », mais n’a pas donné de détails sur la durée de ce processus. Sergio Ermotti, DG d’UBS, a indiqué que la nouvelle entité regroupera « cinq divisions, sept unités, et quatre régions, ainsi que Credit Suisse ». (Les Échos, Claude Fouquet, 10/05)
 
 
En réunion le 4 mai 2023, la Banque centrale européenne (BCE) a affirmé son intention de poursuivre ses hausses de taux, jusqu’à ce que l’inflation donne des signes d’inflexion. Cette annonce n’a pas convaincu les investisseurs, malgré que plusieurs voix entre les marchés et la banque centrale aient laissé entendre que le resserrement monétaire historique actuel pourrait durer encore longtemps. En particulier, le gouverneur de la banque centrale de Lettonie, Mārtiņš Kazāks, a estimé que la BCE pourrait continuer à relever ses taux après juillet 2023, jugeant par ailleurs que les espoirs de les voir baisser au printemps 2024 « étaient très largement prématurés ». Sur les marchés financiers, le taux terminal est désormais plafonné à 3,75% pour la facilité de dépôt. Toujours optimistes, les marchés ne prévoient plus qu’un tour de vis de 25 points de base en juin 2023. (Les Échos, Guillaume Benoit, 10/05)
 
 
La Banque centrale européenne (BCE) fait face à une situation paradoxale. Alors que l’institution souligne sans cesse que la croissance des salaires risque d’alimenter l’inflation, elle se retrouve dans l’obligation d’examiner les revendications salariales de ses propres employés, affectés par la hausse des prix qui s’élevait à 7% sur un an dans la zone euro en avril. Le syndicat du personnel Ipso estime que l’augmentation de 4,07% décidée par la banque centrale en fin d’année 2022 est insuffisante. La BCE, qui a relevé ses taux directeurs de 25 points de base le 4 mai, redoute l’éventualité dans laquelle la mise en place d’une boucle prix-salaires diminuerait l’efficacité de sa politique monétaire, ou l’obligerait à adopter des mesures plus strictes. Accéder aux demandes de son personnel pourrait compromettre la crédibilité de son discours. (Les Échos, Rachel Cotte, 10/05)
 
PRODUITS / MÉTIERS / ACTIVITÉS BANCAIRES
 
Alors que la hausse des taux d’intérêt se poursuit, la production de nouveaux crédits à l’habitat est mise à mal et continue de baisser progressivement. Les chiffres publiés par la Banque de France le 9 mai 2023 démontrent qu’en mars 2023, elle s’établissait à 14,4 milliards d’euros, contre 24,8 milliards d’euros en mars 2022. La production de nouveaux crédits immobiliers a donc chuté de 42% sur un an. Afin d’y remédier, les banquiers et les courtiers étudient plusieurs pistes d’interventions, notamment l’assouplissement des critères d’octroi de crédit. Toutefois, la Banque de France reste perplexe vis-à-vis de cette option, car « le crédit immobilier reste en France plus abondant et moins cher que chez ses voisins européens », a indiqué l’institution financière dans une publication.  (Les Échos, Romain Gueugneau, 10/05)
 
ESG ET TRANSITION ENVIRONNEMENTALES ET SOCIÉTALE
 
Alors que les assureurs expriment de nombreuses réserves concernant le financement prévu par l’avant-projet de loi « industrie verte » [cf. ci-dessous], les banques semblent plutôt rassurées. Il ne devrait pas y avoir de changement significatif pour elles en ce qui concerne l’utilisation de la collecte de l’épargne réglementée. Parmi les aspects positifs du projet figure le fait qu’il « reconnaît que le bilan d'une banque a vocation à financer tous types de projets », explique Maya Atig, directrice générale de la Fédération bancaire française (FBF). La directrice souligne aussi que l’organisme considère la création d’un « plan d’épargne avenir climat », à destination des moins de 18 ans, comme « une bonne idée », mais clarifier comment il sera possible de faire souscrire ce produit à des mineurs sera nécessaire. (Les Échos, Marion Heilmann, 10/05)
 
 
La volonté du gouvernement de mettre l’assurance-vie à contribution pour verdir l’industrie française a suscité de vives critiques de la part des assureurs. Ces derniers redoutent que le gouvernement oriente les choix des épargnants. « Nous soutenons pleinement l’objectif de financer l’économie productive, comme les assureurs le font déjà, mais nous serons attentifs à la manière dont il est concilié avec l’intérêt des épargnants, pour préserver une offre large et diverse », a expliqué le directeur général de la fédération France Assureurs, Franck Le Vallois. Pour rappel, l’avant-projet de loi sur l’industrie verte prévoit d’orienter une partie des 2 000 milliards d’euros d’encours d’assurance-vie et d’épargne retraite vers des investissements non cotés (private equity), pour accompagner la décarbonation des PME et ETI. (Les Échos, Amélie Laurin, 10/05)
 
 
Dans une tribune collective publiée par Le Monde, 188 scientifiques et experts dénoncent les nouveaux projets pétroliers et gaziers portés par la multinationale française TotalEnergies, notamment le projet d’oléoduc East African Crude Oil Pipeline (Eacop) en Ouganda et en Tanzanie. Ils rappellent qu’avec les politiques mises en place actuellement, le réchauffement global de la planète atteindrait +3,2 degrés d’ici à 2100 par rapport à l’ère préindustrielle. Les experts appellent les actionnaires de TotalEnergies à voter contre le « say on climate », que la firme proposera le 26 mai 2023 lors de sa prochaine assemblée générale. « Le principal actionnaire français de TotalEnergies qu’est Amundi, le gestionnaire d’actifs du Crédit Agricole, ainsi que le gestionnaire d’actifs de la BNP Paribas Asset Management et ses principaux actionnaires internationaux ont le pouvoir et le devoir de s’opposer au développement de nouveaux projets fossiles par la multinationale », selon les auteurs. (Le Monde, 10/05)
 
 
Dans une interview accordée à Option Finance, Clémence Humeau, responsable de la gouvernance et de la coordination en investissement durable chez AXA IM, revient sur les priorités du second mandat de la plateforme européenne sur la finance durable, qui conseille Bruxelles sur les sujets liés à la taxonomie. Selon elle, la plateforme a trois priorités, « avec pour objectif sous-jacent de s’assurer que le cadre européen sur la finance durable permet d’accompagner la transition de l’économie, en ligne avec l’ambition du Green Deal ». Clémence Humeau précise que la taxonomie sociale ou la taxonomie de transition ne sont pas dans le mandat de la plateforme. Pour ce second mandat, les membres de cette dernière ont été réduits à 28, contre 50 auparavant. Les représentants des asset managers et des investisseurs institutionnels sont également peu nombreux. Pour le secteur bancaire, il est représenté notamment par Erwan Créhalet, de Crédit Agricole S.A. (Option Finance, Séverine Leboucher, 09/05)
 
 
Depuis 2022, les plus petits entrepreneurs sont de plus en plus exclus face au durcissement des conditions de prêt bancaire. En Nouvelle-Aquitaine, l’Association pour le droit à l'initiative économique (Adie) vise à soutenir les acteurs économiques qui n'ont pas accès au crédit bancaire et qui ont besoin d'environ 5 000 euros pour lancer leur entreprise. L'Adie, qui a accordé 12,8 millions d'euros de micro-crédits en 2022 à travers 3 400 prêts, veut désormais encourager les micro-entreprises à s'engager dans la transition écologique. Bien qu’elle ait accordé ces micro-crédits, l'association estime que cette méthode ne permet pas de financer efficacement la transition écologique. (La Tribune, Maxime Giraudeau, 10/05)
 
 
Goldman Sachs a accepté de verser 215 millions de dollars à 2 800 femmes associées et vice-présidentes de l’établissement après treize ans de bataille judiciaire pour discrimination salariale. Cette décision permet à la banque d’éviter le procès qui devait s’ouvrir à New York en juin et de mettre un terme à l’action de groupe lancée en 2018, après de premières poursuites individuelles engagées huit ans plus tôt. Le CEO David Solomon avait déjà accepté le versement par la banque de 12 millions de dollars à une plaignante le mettant en cause avec d’autres dirigeants pour la culture machiste qui aurait été entretenue au sein de la firme. (Les Échos, Anne Drif, 10/05)
 
RÉGLEMENTATION BANCAIRE
 
Le 9 mai 2023, Gabriel Attal, ministre français des Comptes publics, a présenté un plan visant à lutter contre la fraude fiscale. Ce plan comprend la création d'un service de renseignement capable de collecter des informations pour combattre la fraude fiscale dans les paradis fiscaux. Le service sera composé d'une centaine d'agents et sera rattaché à la Direction Nationale du Renseignement et des Enquêtes Douanières (DNRED). Le gouvernement envisage également de renforcer les sanctions, dont une peine d'emprisonnement de trois ans pour les intermédiaires qui fournissent des kits juridiques clés en main pour la fraude, ainsi qu'une peine d'indignité fiscale et civique pour les fraudeurs. (La Croix, Nicolas Senèze, 10/05)
 
STRATÉGIE DIGITALE
 
Lors d’une conférence pour les investisseurs fin avril 2023, Mark Zuckerberg, fondateur et PDG de Meta, a confirmé que le groupe californien n’abandonnerait pas son grand plan de développement du métavers. Commandée au cabinet Deloitte, une étude sur le potentiel économique du métavers a été publiée cette semaine. À l’occasion de cette publication, le groupe a tenu une première conférence de presse en réalité mixte au sein de sa plateforme Horizon Workrooms. Selon les chiffres publiés, le métavers pourrait générer entre 259 et 489 milliards d’euros de PIB additionnel pour l’Europe en 2035. Le gain de PIB pour la France est estimé entre 55 et 105 milliards d’euros contre 35 à 66 milliards pour l’Allemagne. Meta consacre environ 15 milliards de dollars par an pour son plan métavers, qui se concrétisera d’ici à dix ans. (Le Figaro, Chloé Woitier, 10/05)
 
AGRICULTURE
 
Afin de relancer l’agriculture française, la Commission économique a rédigé une proposition de loi intitulée « Pour un choc de compétitivité en faveur de la ferme France ». Bien que le texte ait recueilli le soutien de nombreux députés, il n’est cependant pas approuvé par les associations écologistes, comme Générations Futures, qui demandent aux autres sénateurs de « s’opposer à ce texte rétrograde ». La lutte contre les surtranspositions de règles européennes figure parmi les objectifs de ce projet de loi. Pour Générations Futures, il s’agirait d’une manière détournée d’encourager l’utilisation des pesticides. L’association dénonce « un lobbying tous azimuts » ayant pour but de limiter le retrait de certains pesticides, en dépit de leur « nocivité pour la santé humaine ou des effets inacceptables sur l’environnement ». (Les Échos, Marie-Josée Cougard, 10/05)
 
CONJONCTURE ÉCONOMIQUE
 
Le président Emmanuel Macron se réjouit de la résilience de l’économie française malgré la crise sociale liée à la réforme des retraites, l’inflation et les fortes turbulences internationales, et lance une reconquête industrielle. Le 11 mai 2023, il tiendra un discours au palais de l’Elysée sur le thème des investissements étrangers et de la réindustrialisation du pays, avant son déplacement à Dunkerque le jour suivant pour annoncer un important investissement de la société taïwanaise Prologium. Le sommet Choose France qui se tiendra à Versailles le 15 mai 2023 sera l’occasion pour le chef de l’État de mettre en valeur les bons résultats de l’Hexagone en matière d’investissements étrangers et de s’engager pour la réindustrialisation du pays. 200 dirigeants d’entreprises étrangers y sont attendus. (Les Échos, Grégoire Poussielgue, 10/05)
 
 
Retrouvez la synthèse du 09/05/2023 ici : https://xml.luqi.fr/casa/fluxpresse/20230509/synthese.html
 
Synthèse réalisée par Cision-L'Argus de la Presse
 
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