["ARGUS DE LA PRESSE"]
 
SYNTHÈSE DU 16/06/2023
VIE DU GROUPE
 
Créée en 2020 dans le giron de Crédit Agricole, la néobanque Blank lève, ce 16 juin 2023, 47 millions d’euros pour financer son expansion. Cette levée de fonds a conduit à la sortie de l'actionnaire historique, « La Fabrique by CA », au profit de Crédit Agricole S.A. et des 39 caisses régionales de la banque verte, désormais actionnaires à 50-50 de l’entité. Outre son développement à l’international, Blank prévoit d’investir dans de futurs développements technologiques. « Cela suppose notamment des recrutements d’équipes produit, des développeurs seniors », selon Simon Parisot, PDG et cofondateur de Blank, qui revendique l'ouverture de 20 000 comptes et une croissance mensuelle de 2 000 comptes. (Les Échos, Edouard Lederer, 16-17/06)
 
 
Le 15 juin, la filiale de Crédit Agricole, Caceis, a fait savoir qu’elle assurait désormais les services de compensation, de règlement-livraison et de conservation de Kepler Cheuvreux, ainsi que les services annexes relatifs aux contrats de liquidité pour le compte des clients émetteurs et le prêt de titres. « Les prestations, conçues sur mesure pour répondre aux besoins de Kepler Cheuvreux, sont délivrées depuis Paris, Munich et Luxembourg », selon les précisions de Joseph Saliba, directeur général adjoint de Caceis. (Les Échos, 16-17/06)
 
 
Amundi, premier gestionnaire d’actifs européen, a indiqué avoir transformé l’un de ses ETF sur la dette souveraine de la zone euro, l'ETF Amundi Govt Bond Euro Broad Investment Grade Ucits DR. Le nouvel Amundi Euro Government tilted Green Bond Ucits ETF investira à 30% dans des obligations vertes, contre 2% dans un indice standard comparable. « Nous ne souhaitions pas créer un ETF qui repondère les pays en fonction d'une note ESG ou d'une analyse climat qui dépendrait de la subjectivité d'un fournisseur. En investissant dans les obligations vertes de gouvernements de la zone euro, on s'assure que le produit est robuste du point de vue ESG », indique Frédéric Hoogveld, responsable spécialistes produits & stratégie de marché pour Amundi ETF, Indiciel & Smart Beta. (www.agefi.fr, Séverine Leboucher, 15/06)
 
ENVIRONNEMENT BANCAIRE
 
Le Crédit Agricole est l'un des finalistes pour l'acquisition de Degroof Petercam, un groupe belge spécialisé dans la gestion de fortune et la banque d'investissement. Cette acquisition renforcerait la franchise de gestion de fortune de Crédit Agricole en France. D'autres acteurs tels que ABN Amro et des banques privées suisses sont également en lice. Les familles actionnaires de Degroof Petercam seraient prêtes à vendre leurs parts, et la valorisation de la banque pourrait atteindre plus d'un milliard d'euros. Crédit Agricole cherche à étendre ses activités dans la banque et l'assurance en Italie, ainsi que dans le leasing en Europe. (Les Échos, Anne Drif, 16-17/06)
 
 
Après avoir réduit considérablement leur effectif au cours du premier semestre de 2023 en raison d'un ralentissement dans le secteur de la banque d'investissement, les dirigeants de Goldman Sachs et Citigroup et Morgan Stanley affirment que l'activité reprendra d'ici la fin de l'année. Selon l'agence Bloomberg, Goldman Sachs a initié une série de 3 200 suppressions d’emplois en janvier. Depuis le début de l'année 2023, le marché des fusions-acquisitions a chuté de 44% aux États-Unis, pour atteindre 490 milliards de dollars, et de 57% en Europe, pour s'établir à 198 milliards de dollars, d'après Refinitiv. En France, la baisse n'a été que de 23% (30 milliards). « J’ai toujours dit qu’il fallait quatre à six trimestres pour relancer les compteurs. Nous sommes autour du cinquième », a déclaré David Solomon, PDG de Goldman Sachs. Le ralentissement touche également l’activité trading. Goldman Sachs et JP Morgan tablent sur une baisse de 25% et 15% respectivement. (L'Agefi, Aurélie Abadie, 16/06)
 
 
À l'issue de sa réunion de politique monétaire du 15 juin 2023, la Banque centrale européenne (BCE) a fait part d'une nouvelle augmentation de 0,25 point de pourcentage de ses taux directeurs. Cette décision porte le taux de dépôt à 3,5%, son niveau le plus élevé depuis mai 2001, tandis que le taux de refinancement s'établit désormais à 4% et celui de la facilité de prêt marginal à 4,25%. Parallèlement, la BCE a confirmé l'arrêt définitif des réinvestissements dans le cadre de son principal programme d'achats d'actifs. De plus, aucune prolongation des opérations ciblées de refinancement de long terme (TLTRO) n'est prévue, tout comme aucune proposition de nouvelle source de financement exceptionnelle pour les banques. La BCE a également indiqué qu'elle déciderait progressivement de la possibilité de mettre fin à la hausse des taux, en fonction des réunions et des perspectives d'inflation. Cependant, sa présidente Christine Lagarde a souligné que le Conseil des gouverneurs n'avait pas encore discuté de l'éventualité d'une pause dans ce cycle. Par ailleurs, une étude intitulée « Central Bank Communication », menée par Michael Ehrmann et Philipp Gnan du Centre for Economic Policy Research (CEPR), met en évidence le fait que des membres minoritaires de la BCE s'expriment de manière anonyme dans les médias sur les taux d'intérêt et les outils de politique monétaire non conventionnels, que ce soit avant ou après les réunions de la banque centrale. Selon les auteurs de l’étude, ces fuites de communication non officielles ont un impact sur le marché et peuvent perturber la transmission des messages de la BCE. (Les Échos, Guillaume Benoit, 16-17/06 ; Les Échos, Nessim Aït-Kacim, 16-17/06 ; L’Agefi, Fabrice Anselmi, 16/06)
 
PRODUITS / MÉTIERS / ACTIVITÉS BANCAIRES
 
Deutsche Bank a annoncé dans une note interne son renforcement significatif dans le domaine du conseil en fusions et acquisitions pour les institutions financières. Entre autres, Marie-Soazic Geffroy, une figure du conseil chez Morgan Stanley qui a rejoint Perella Weinberg il y a seulement un an et demi, prendra en septembre la coresponsabilité mondiale du groupe « FIG » (Financial Institutionnal Group) au sein de la banque allemande. Elle travaillera aux côtés de Jeff Cady, un vétéran de Citi qui prendra ses fonctions chez Deutsche Bank à New York en juillet. Les nouvelles recrues renforceront la couverture stratégique de Deutsche Bank et ses connexions internationales. La banque considère cette expansion comme une opportunité de croissance attrayante. L’établissement est intervenu dans la vente de ReAssure par Swiss Re (3,25 milliards de livres) ou encore l’acquisition des activités américaines dommages et accidents de Metlife par Zurich Insurance (3,9 milliards de dollars). (Les Échos, A.D., 16-17/06)
 
ESG ET TRANSITION ENVIRONNEMENTALES ET SOCIÉTALE
 
Dans une étude publiée le 15 juin 2023, la Banque mondiale appelle les gouvernements à revoir leurs politiques de subventions allouées aux combustibles fossiles, à l'agriculture et à la pêche. Selon l'institution, ces aides représentent une somme de plus de 7 000 milliards de dollars annuels, englobant à la fois des aides explicites d'environ 1 250 milliards de dollars et des soutiens implicites de 6 000 milliards de dollars. L'impact de ces subventions sur les pays les plus pauvres est particulièrement préoccupant, amplifiant la pollution, les émissions de gaz à effet de serre et la détérioration de l'environnement. La Banque mondiale estime que ces ressources doivent être redirigées vers des initiatives axées sur la lutte contre le changement climatique, afin de relever les défis financiers liés à cette problématique. (Les Échos, Muryel Jacque, 16-17/06)
 
 
La start-up héraultaise Trocr propose une plateforme numérique qui réinvente et digitalise le troc dans une démarche systémique. Son fondateur, Julien Roques, a développé un modèle abouti axé sur le don d'objets responsable et solidaire. Trocr va au-delà des simples dons en impliquant les collectivités territoriales, les entreprises, les associations locales et les citoyens. L'entreprise a déjà signé des contrats avec des communautés de communes et l'entreprise Suez. La start-up cherche également à étendre son modèle en proposant des licences en marque blanche aux collectivités territoriales et aux entreprises intéressées par des actions concrètes dans le domaine social et sociétal. « Nous avons déjà vendu notre licence au Crédit Agricole du Languedoc-Roussillon et d'Île-de-France, et on est en train de le faire avec le BHV à Paris », fait savoir Julien Roques. (La Tribune, Cécile Chaigneau, 16/06)
 
 
Afin de remédier à la pollution plastique des océans, Simon Bernard, ancien officier de la marine marchande, et Bob Vrignaud, ingénieur, ont décidé de lancer le projet Plastic Odyssey. Il s’agit d’un laboratoire flottant, vecteur de solutions pour réduire et recycler localement les déchets plastiques. Depuis ses débuts, le projet bénéficie du soutien de plusieurs entités, dont le Crédit Agricole. Après avoir effectué plusieurs voyages dans différents endroits du monde, l’équipe de Plastic Odyssey ambitionne désormais de pérenniser son modèle vertueux de recyclage des déchets plastiques dans les pays où il est passé. Parallèlement, Plastic Odyssey projette de créer une école de recyclage en ligne, sous forme de Mooc. (Management, Christine Halary, 06/07)
 
RÉGLEMENTATION BANCAIRE
 
Dans un rapport publié récemment, la Cour des comptes s'interroge sur les récentes initiatives de Bpifrance. Bien que reconnaissant de l'effet positif de l’établissement sur l'écosystème du capital-investissement en France, la Cour des comptes s'inquiète d'un possible remplacement des acteurs privés. Les magistrats financiers soulèvent également des interrogations sur le fonds Lac1, financé en partie par le fonds souverain d'Abu Dhabi, ce qui pose des questions stratégiques. « La création de Lac1 ne constitue en aucune façon un écart ni par rapport à la loi […], ni par rapport à la doctrine d’intervention de Bpifrance », explique Nicolas Dufourcq, directeur général de la structure. La banque conteste ces observations en affirmant agir conformément à ses missions initiales. La Cour des comptes recommande un bilan d'activité avant tout développement ultérieur. (Les Échos, Romain Gueugneau, 16-17/06)
 
 
Le Collège de l'Autorité des marchés financiers (AMF) demande une amende de 180 000 euros et un avertissement à l'encontre d’Horizon AM, ainsi que des sanctions contre ses dirigeants. L'AMF reproche à la société de gestion de portefeuille spécialisée dans l'immobilier plusieurs manquements graves. Horizon AM n'a pas respecté les conditions de son agrément en transformant des club deals en fonds d'investissement alternatif sans en informer l'AMF. La société n'aurait pas suivi le processus de sélection des prestataires externes pour les travaux immobiliers et n'aurait pas respecté les procédures de valorisation des actifs immobiliers. Horizon AM n'aurait, également, pas respecté ses obligations en matière de conflit d'intérêts et n'aurait pas consigné certaines situations à risques dans les registres prévus à cet effet. (L’Agefi, Bruno de Roulhac, 16/06)
 
 
Le Parlement britannique demande des comptes à la Financial Conduct Authority (FCA) concernant l'enquête sur Crispin Odey, fondateur d’Odey AM, depuis 2021. Les accusations d'agressions sexuelles à l'encontre du célèbre gestionnaire ont entraîné la dissolution de son hedge fund. Les révélations du Financial Times ont incité le Parlement à intervenir rapidement, mettant en question l'efficacité et la rapidité des actions de la FCA, ce qui menace l'ensemble de l'industrie de la gestion d'actifs britannique. La société de gestion Odey AM, qui gérait 4,3 milliards de dollars, a été mise en difficulté et a perdu le soutien de ses partenaires bancaires. Les investisseurs ont demandé le retrait de leurs fonds, entraînant la suspension de certains d'entre eux. Le groupe recherche désormais des repreneurs pour ses fonds. Les sociétés de gestion ont mis en place des politiques de sensibilisation au harcèlement, notamment chez Amundi. (Les Échos, Caroline Mignon, 16-17/06)
 
STRATÉGIE DIGITALE
 
De nombreux acteurs majeurs de l’industrie des crypto ont exprimé leur intention de s'implanter en France pour accéder au marché européen, mais peu ont concrétisé ces intentions jusqu'à présent. Le règlement Market in crypto-Assets (MiCa), qui vise à renforcer la transparence et la prévention des conflits d'intérêts dans ce domaine, a été approuvé par les ministres des Finances de l'Union européenne le 16 mai 2023 et doit entrer en vigueur en juillet 2023. Paris a fait tout son possible pour que l’accord sur le texte soit effectué avant la fin de sa présidence de l’UE en juin 2022 dans le but d’obtenir une victoire politique. Ainsi, les entreprises étrangères ambitionnent de choisir l’Hexagone comme porte d’entrée privilégié vers le marché européen en y établissant leur siège social. « Cette tendance s’est largement accélérée avec l’arrivée de Binance et a incité de nombreux acteurs asiatiques à s’intéresser à la France pour entrer en Europe », explique Baptiste Gelpi, associé au sein du cabinet Reed Smith. L'enregistrement PSAN en France constitue une étape préliminaire pour les acteurs cryptos en vue d'obtenir l'agrément européen. (L’Agefi, Louis Tellier, 16/06)
 
AGRICULTURE
 
La concertation nationale sur le pacte et la prochaine loi d’orientation et d’avenir agricoles a franchi une étape majeure. La synthèse des propositions retenues par les trois groupes de travail consacrés à ce vaste chantier est arrivée au ministère de l’Agriculture, le 7 juin 2023. Lancés en décembre 2022, ces travaux visent à répondre à l’enjeu du renouvellement des générations d’agriculteurs et au défi climatique. Les premiers arbitrages sur ces propositions seront dévoilés fin juin 2023, a annoncé le ministère. En attendant, La France Agricole détaille six propositions phares : intégrer les métiers du vivant dans les programmes scolaires, adapter les formations en 2023-2024 aux transitions numérique et écologique, favoriser la diversité et le pluralisme des acteurs, afficher plus de transparence dans l’évaluation économique des fermes à transmettre, accélérer le développement de l’agriculture biologique, et enfin renforcer le financement et privilégier les partenariats public-privé. (La France Agricole, Alessandra Gambarini, Benoit Devault et Alexis Marcotte, 16/06)
 
CONJONCTURE ÉCONOMIQUE
 
Dans sa nouvelle note de conjoncture publiée le 15 juin 2023, l’Insee indique que l’inflation en France devrait finalement décélérer à 4,4% en fin 2023, soit son rythme le plus faible depuis mars 2022. Elle pourrait atteindre 5% en moyenne cette année, après 5,2% en 2022, un chiffre proche de la prévision de Bercy (4,9%) mais toujours élevé. Selon l’Insee, ce reflux est dû au ralentissement de l’inflation alimentaire. En revanche, l’institut estime que les hausses de prix dans les services devraient se renforcer et passer de 3% en mai à 4,2% en fin d’année portée par la progression des salaires. Le PIB pourrait connaître une hausse modeste de 0,6%. (Les Échos, Nathalie Silbert, 16-17/06)
 
 
Dans une interview accordée aux Échos, le ministre de l'Économie Bruno Le Maire revient sur la proposition de la Commission européenne d'adopter un nouveau Pacte de stabilité et de croissance (PSC). Pour rappel, la première discussion se tient ce 16 juin 2023 au Conseil Affaires économiques et financières (Ecofin). Il explique que ce Pacte est un outil permettant aux États membres de jouer un rôle entre la Chine et les États-Unis. Mais « un point ne me semble pas conforme à l’esprit de la réforme : la réintroduction de règles automatiques et uniformes de réduction du déficit et de la dette, notamment lorsqu’on est en dessous des 3% de déficit », souligne Bruno Le Maire. Alors que la Commission européenne doit présenter la semaine prochaine une révision du cadre budgétaire de l’UE, le ministre appelle à la prudence : « Si vous voulez un cadre financier efficace et responsable, il faut un plafond (…) On ne peut pas dans le même temps demander plus de responsabilité budgétaire aux États membres et augmenter les dépenses au niveau de l’UE ». (Les Échos, Karl De Meyer, 16-17/06)
 
 
Dans la zone euro, l’Italie crée la surprise avec, pour le 1er trimestre, un taux de croissance de 0,6% par rapport aux trois mois précédents, alors que l’Allemagne est devenue le dernier en entrant en récession. Dans son récent rapport semestriel, l’institut national de statistique (Istat) a révisé à la hausse ses prévisions et prévoit une croissance italienne de 1,2%, contre une progression du PIB de 0,4% pour l’ensemble de 2023 dans une estimation de décembre 2022. Les indicateurs de ce début d’année confirment la dynamique positive des services, avec un tourisme en forte reprise. La saison estivale s’annonce bonne, mais la prudence reste de mise pour le 2e semestre, car les signaux ne sont pas tous positifs, d’après le Crédit Agricole. (Le Revenu, Habib Hobeika, 16-22/06)
 
 
Les autorités chinoises s'inquiètent du risque d'une rechute de l'économie. Le 15 juin, la Banque centrale chinoise (PBOC) a abaissé un taux de référence pour les prêts à moyen terme, ce qui reflète la préoccupation croissante des décideurs quant à la santé de la reprise économique, selon Julian Evans-Pritchard, de Capital Economics. Les indicateurs récents sont décevants, avec une contraction des exportations de 0,8% en mai et une croissance plus faible des ventes au détail et de la production industrielle. L’établissement a également injecté 237 milliards de yuans (30,6 milliards d’euros) dans l’économie. (Les Échos, F. S., 16-17/06)
 
 
Retrouvez la synthèse du 15/06/2023 ici : https://xml.luqi.fr/casa/fluxpresse/20230615/synthese.html
 
Synthèse réalisée par Cision-L'Argus de la Presse
 
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