["ARGUS DE LA PRESSE"]
 
SYNTHÈSE DU 26/07/2023
ENVIRONNEMENT BANCAIRE
 
Les analystes annoncent un deuxième trimestre 2023 morose pour les banques françaises, particulièrement dans la banque de détail. D’après le consensus Factset, le bénéfice net de BNP Paribas, qui publie ses résultats trimestriels ce 26 juillet 2023, serait en baisse de 22,5% à 2,463 milliards d'euros, celui de Crédit Agricole S.A. en recul de 30% à 1,381 milliard d'euros. Le bénéfice net de la Société Générale est attendu à 720 millions d'euros, après une perte nette de 1,482 milliard d'euros en 2022. La pression sur les revenus des banques pourrait entraîner une baisse de près de 8% pour Crédit Agricole S.A., 9% pour la Société Générale et près de 12% pour BNP Paribas. La banque de détail subira une dégradation plus prononcée. (L’Agefi, Aurélie Abadie, 26/07)
 
 
La demande de prêts aux entreprises a atteint son niveau le plus bas depuis vingt ans, selon la Banque centrale européenne (BCE). Cette baisse, conséquence de la remontée des taux d'intérêt enclenchée il y a un an, a eu des conséquences directes sur l'économie. Le ralentissement du crédit et son renchérissement limitent l'investissement et les pressions inflationnistes. La situation pourrait ne pas s'améliorer au troisième trimestre, avec une nouvelle baisse de la demande de crédit attendue. Les établissements financiers continuent de durcir les conditions d’octroi de crédit, en raison des risques économiques croissants. (Les Échos, Romain Gueugneau ; Sophie Rolland, 26/07)
 
 
La First Abu Dhabi Bank (FAB) souhaite développer son activité en Europe. Après l’étude d’un schéma de développement à Francfort ou encore Dublin, FAB a choisi Paris comme futur hub pour cette expansion. Cette initiative fait suite à la décision du Royaume-Uni de quitter l'Union européenne, qui a contraint FAB à chercher d'autres passerelles pour son développement en Europe. FAB est seulement présente en France sous forme de succursale, mais souhaite devenir une filiale à part entière. (Les Échos, Anne Drif, 26/07)
 
PRODUITS / MÉTIERS / ACTIVITÉS BANCAIRES
 
Selon un rapport de l'Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (APCR) publié le 24 juillet, le Crédit Agricole détient 34,5% du marché du prêt immobilier français en 2022, en légère baisse par rapport à l'année précédente (34,9%). Suivent le groupe BPCE avec 27,6% du marché et le Crédit Mutuel avec 16%. BNP Paribas a reculé à 8,6% contre 8,9% en 2021, tandis que la Société Générale est passée de 8,2% à 9,4%. Au total, les banques mutualistes détiennent 78,1% du marché. Ces chiffres peuvent s'expliquer par l'augmentation des taux de crédit sur 20 ans de 1% à 2,5% en 2022 et une baisse du volume des nouveaux crédits. (www.moneyvox.fr, Romain Designolle, 25/07)
 
 
Amundi a révisé à la baisse le 24 juillet 2023 la valeur des parts de trois de ses sociétés civiles de placement immobilier (SCPI) de près de 10% à la suite d'une réévaluation de son portefeuille immobilier, reflet de l'impact de la hausse des taux d'intérêt sur le marché immobilier. Cette baisse traduit celle des prix de transaction à la vente comme à l'acquisition, déclare Marc Bértrand, directeur d'Amundi Immobilier, ajoutant que le marché immobilier français était l'un des derniers à réagir à cette réalité. Pour Alexandre Garabedian, directeur de la rédaction de L'Agefi, la dépréciation d'Amundi illustre la fin de l'illusion que le soutien indéfini des banques centrales pourrait maintenir la rentabilité des SCPI. Il prédit dans un éditorial que d'autres gestionnaires d'actifs subiront également cet ajustement « douloureux ». (www.lemonde.fr, Joël Morio, 26/07 ; L'Agefi Quotidien, Alexandre Garabedian, 26/07)
 
 
Le ministère espagnol de l'Inclusion, de la Sécurité sociale et des Migrations a publié le 21 juillet 2023 un rapport indiquant que VidaCaixa, BBVA, Caser, Santander et Ibercaja ont été sélectionnés pour gérer chacun trois nouveaux fonds de pension privés promus par le gouvernement. CecaBank, BBVA et Caceis serviront de dépositaires pour ces nouveaux fonds de pension collectifs. Les gérants ont pour objectif d'atteindre 500 millions d'euros d'actifs sous gestion en trois ans. Le ministère estime que les fonds géreront environ 3,9 milliards d'euros d'ici cinq ans, en ciblant les travailleurs des petites et moyennes entreprises. (www.agefi.fr, Adrien Paredes-Vanheule, 25/07)
 
ESG ET TRANSITION ENVIRONNEMENTALES ET SOCIÉTALE
 
Dans une tribune publiée par Les Échos, Michel Galibert, cofondateur et directeur d’exploitation de Memo Bank, appelle les entreprises à s’engager en faveur de la transition écologique. Cela permettait, selon lui, d’éviter une hausse ou une suppression de leurs frais de financement bancaire. Le changement climatique a en effet engendré trois types de risques financiers : physiques, de transition et de responsabilité. Incitées par les ONG et les banques centrales, les banques sont désormais contraintes d’intégrer ces risques dans leur analyse de crédit, indique Michel Galibert. (Les Échos, Michel Galibert, 26/07)
 
 
L'Assemblée nationale a adopté ce 14 juillet un amendement qui généralise le « say on climate », obligeant les grandes entreprises à présenter une stratégie climat tous les trois ans. Malgré l'opposition de Bercy et du gouvernement, qui craignent plus d'inconvénients que d'avantages, les partis de gauche ont soutenu l'amendement. Alexandre Holroyd, l'auteur de l'amendement et président de la Commission de surveillance de la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC), a déclaré qu'il souhaite que son amendement soit transformé en décret. Cela pourrait servir de base légale si la réglementation européenne impose une disposition similaire à l'avenir. (L’Opinion, Irène Inchauspé, 26/07)
 
 
Dans un entretien accordé à La Tribune, Robert Ophèle, président de l’Autorité des normes comptables, aborde les nouvelles obligations que devront respecter les entreprises pour leur rapport de durabilité, selon le projet de la Commission européenne qui vient d’être mis en consultation publique. À propos de ces normes générales, il indique : « Il est capital que ce texte structurant soit adopté cette année, avant la coupure liée aux élections européennes. » Il souligne l’importance des audits externes sur la qualité du reporting de durabilité et les enjeux de l’uniformisation des pratiques en Europe. Le texte final devrait être publié dans les jours à venir. (La Tribune, Ingrid Labuzan, 26/07)
 
 
Un rapport remis au gouvernement français le 25 juillet propose une série de recommandations pour mobiliser au mieux 22 000 hectares de terrains industriels d'ici 2030, et ainsi atteindre l'objectif de réindustrialisation du pays. Ce rapport indique que la France dispose du potentiel foncier nécessaire sur tout le territoire, avec 90 000 à 150 000 hectares de friches industrielles disponibles. Pour les mobiliser, il faudrait changer d'échelle et de méthode. Le rapport propose notamment de réserver 6 à 7% des espaces naturels, agricoles et forestiers pour l'industrialisation, et de prévoir un stock d'une dizaine de grands terrains prêts à l'emploi. (Les Échos, Muryel Jacque, 26/07)
 
 
Les carburants synthétiques ou e-fuels ne reposent pas sur des ressources agricoles ou la biomasse, ce qui constitue un avantage. Cependant, leur production n'est pas encore très répandue dans le monde. Elle requiert une technologie avancée et des quantités massives d'hydrogène, nécessitant une électricité renouvelable ou à faible teneur en carbone abondante et bon marché. Les coûts de production sont aussi un obstacle, car ils sont actuellement prohibitifs. Bien que ces coûts puissent diminuer à terme, la production de ces carburants reste une source d'émission de gaz à effet de serre, ce qui présente un autre défi à surmonter. (Les Échos, N. Ra., 26/07)
 
 
Dans une interview accordée aux Echos, Gilles Gateau, directeur général de l’Association pour l’emploi des cadres (Apec), souligne l'inégalité salariale persistante entre les femmes et les hommes cadres. Malgré des progrès, les femmes peinent à accéder aux postes à responsabilités et dirigent souvent des équipes plus petites. Selon lui, l'organisation du travail et la charge mentale liées aux tâches domestiques contribuent également à ces inégalités. Gilles Gateau note aussi une volonté croissante, tant chez les hommes (44%) que chez les femmes (52%), de demander plus de souplesse dans le travail pour une meilleure conciliation vie professionnelle et personnelle. (Les Échos, Ange Torlotting, 26/07)
 
STRATÉGIE DIGITALE
 
Dans un second rapport sur ses retours d’expérience en matière d’utilisation de la blockchain, la Banque de France met en évidence les avantages d'une monnaie numérique de banque centrale (MNBC). Les MNBC faciliteraient le règlement des transactions financières et des paiements transfrontaliers. Avec une MNBC, le règlement des actifs financiers dans un monde « tokénisé » serait assuré, réduisant les délais de règlement et accélérant les processus post-trade. De plus, les coûts seraient considérablement réduits, ce qui pourrait permettre de nouvelles transactions. Cependant, des tests supplémentaires sont nécessaires pour établir pleinement les avantages et inconvénients de chaque modèle d'émission, souligne la Banque de France. (L’Agefi, Alexandra Oubrier, 26/07)
 
 
Le gendarme américain de la Bourse (SEC) enquête sur Binance, leader mondial des échanges de cryptomonnaies, pour ce qu'il suspecte être du « wash trading ». Le wash trading est une pratique consistant à effectuer des transactions fictives pour gonfler les volumes d'échanges et donner l'illusion d'une activité plus importante. Selon la SEC, Binance aurait gonflé artificiellement ses volumes via la société suisse Sigma Chain. (Les Échos, Thomas Pontiroli, 26/07)
 
CONJONCTURE ÉCONOMIQUE
 
Le Fonds monétaire international (FMI) anticipe une modeste croissance mondiale de 3% pour cette année et l'année prochaine, due au ralentissement économique dans les pays développés. Le PIB de ces pays devrait augmenter de 1,5% en 2023, contre 4% dans les pays émergents. Malgré une inflation en recul grâce à la baisse des prix de l'énergie et de l’alimentation, le pouvoir d'achat des ménages a diminué, impactant la consommation. Les entreprises ont également réduit leurs investissements en raison de l'incertitude géopolitique et des hausses des taux d'intérêt. Seule consolation, l'Espagne et l'Italie affichent une meilleure croissance que prévu. (Les Échos, G. C., 26/07)
 
 
Retrouvez la synthèse du 25/07/2023 ici : https://xml.luqi.fr/casa/fluxpresse/20230725/synthese.html
 
Synthèse réalisée par Cision-L'Argus de la Presse
 
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