["ARGUS DE LA PRESSE"]
 
SYNTHÈSE DU 28/08/2023
ENVIRONNEMENT BANCAIRE
 
Le 25 août 2023, lors du symposium des banquiers centraux à Jackson Hole, le président de la Réserve fédérale, Jerome Powell, et la présidente de la Banque centrale européenne (BCE), Christine Lagarde, ont tous deux partagé leur ferme intention de maintenir l'inflation à 2%. Les deux dirigeants se sont engagés à garder les taux d'intérêt élevés et à agir autant que nécessaire pour atteindre cet objectif. Jerome Powell a souligné la possibilité d'une augmentation supplémentaire des taux si nécessaire. Christine Lagarde a également évoqué des changements structurels dans l'économie mondiale en raison de la crise de la Covid-19, nécessitant une action couplée à la « flexibilité » et à « l'humilité ». (Les Échos, Véronique Le Billon, 28/08)
 
PRODUITS / MÉTIERS / ACTIVITÉS BANCAIRES
 
Depuis la mise en place de la loi Lemoine en 2022, de plus en plus de Français changent d’assurance emprunteur pour réduire le coût de leur crédit immobilier. Selon Meilleurtaux.com, plus de 100 000 demandes de changement ont été enregistrées depuis le 1er septembre 2022. Cette loi permet aux emprunteurs de réaliser d’importantes économies. Cependant, la deuxième partie de la loi, supprimant le questionnaire de santé pour les nouveaux crédits de moins de 200 000 euros (ou 400 000 euros pour un couple), a entraîné une augmentation des prix de 15 à 17% chez les assureurs alternatifs. Les autorités de contrôle devront dresser un bilan de ces effets d’ici 2024. (Le Parisien, Victor Tassel, 27/08)
 
 
Les Sociétés Civiles de Placement Immobilier (SCPI) sont de moins en moins populaires auprès des épargnants. Selon l'Association des sociétés civiles de placement immobilier (Aspim), la collecte nette a diminué de 28% par rapport au premier trimestre 2023. Les raisons de cette baisse incluent une concurrence accrue d'autres produits d'épargne, des inquiétudes concernant le marché immobilier et la hausse des taux d'escompte sur les actifs détenus. Certaines SCPI, dont trois d'Amundi (Edissimmo, Génépierre et Rivoli Avenir Patrimoine), ont été contraintes de baisser leurs prix afin de s'adapter à ces conditions. Cette tendance est cependant différente pour les SCPI offrant une rentabilité supérieure à 6%, qui ont conservé leurs souscriptions. (Le Figaro, Jorge Carasso, 28/08)
 
 
Selon une étude menée par Private Equity International, près de la moitié des investisseurs (47%) se sentent surexposés au capital investissement (private equity) fin juin 2023, une hausse de 9% par rapport à l'année précédente. Cette hausse est due à la volatilité des marchés actions et au ralentissement des sorties dans le non coté. Cette tendance est plus marquée chez les fonds de pension publics (50%) que chez les privés (43%) et les fondations (42%). L'exposition moyenne au private equity a augmenté de 1,3 point de base sur un an. Les plus grands investisseurs en private equity ont une allocation globale de 1,2 trillion de dollars, avec le fonds canadien CPP Investments ayant la plus grande exposition à 135 milliards de dollars. (L’Agefi, Virginie Deneuville, 28/08)
 
ESG ET TRANSITION ENVIRONNEMENTALES ET SOCIÉTALE
 
Selon les premiers chiffres du baromètre 2023 de l'Institut français des administrateurs (IFA), 90% des sociétés du CAC 40 ont actuellement un comité spécialisé en Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE), contre 48% en 2019. Les sujets RSE sont vus comme stratégiques par ces comités. Près de 60% des entreprises ont au moins un administrateur avec des compétences spécifiques en RSE. Le poids des critères ESG dans le bonus des dirigeants est de 25% en 2022, contre 20% en 2021. Quant aux critères ESG dans la rémunération variable de long terme, ils représentent 23% contre 18% en 2021. De plus, 40% se sont engagés avec le Science-Based Target Initiative (SBTi) à limiter le réchauffement à +1,5°C. Le baromètre 2023 de l’IFA sera publié en octobre 2023. (L’Agefi Quotidien, Bruno de Roulhac, 28/08)
 
 
La Fresque du Climat est de plus en plus utilisée par les grandes entreprises, comme Saint-Gobain, Bouygues, Suez et Orange, pour sensibiliser leurs employés. Créé en 2018 par Cédric Ringenbach, cet atelier ludique de sensibilisation au changement climatique permet aux participants de découvrir les différentes facettes et conséquences du réchauffement climatique en assemblant 42 cartes lors d’un jeu. Il compte déjà 1,2 million d’utilisateurs, traduit en 49 langues et présent dans 149 pays. La direction de ces entreprises espère que cet outil éveillera la conscience de leurs salariés et catalysera leur participation active à la transition écologique. (Les Échos, Anne Feitz, 28/08)
 
 
Face à l'augmentation des coûts de l'électricité, de plus en plus de propriétaires de maisons individuelles optent pour l'autoconsommation solaire. Selon Enedis, le nombre d'installations a plus que doublé en deux ans, passant de 121 000 en juin 2022 à 326 000 en juin 2023. Cette tendance est également supportée par une réduction des coûts du matériel solaire et par une prime gouvernementale. Cependant, la production d'énergie solaire ne représentait que 4,7% de la consommation française d'électricité au premier semestre 2023. La France cherche à atteindre un objectif de 100 000 MW de capacités solaires installées d'ici 2050. (Le Figaro, E. B., 26-27/08)
 
 
Deux rapports récents du FMI et du think tank canadien Institute for Sustainable Development (IISD) révèlent une hausse significative des subventions aux combustibles fossiles en 2022 suite au bouclier tarifaire pour l’énergie. Malgré les engagements des États lors des dernières COP sur le climat, visant à réduire les « subventions inefficaces », les aides en direction des producteurs et consommateurs ont fortement augmenté depuis deux ans. Les pays du G20 ont déboursé 1 000 milliards de dollars à ce titre en 2022, soit quatre fois plus qu’en 2021, selon IISD. Ces subventions entretiennent la dépendance aux énergies fossiles et retardent ainsi la lutte contre le réchauffement climatique. Le FMI suggère leur suppression et l’instauration d’une taxe carbone, qui pourraient réduire les émissions de CO2 de 34% d’ici à 2030. (Les Échos, Anne Feitz, 28/08)
 
 
Le Gabon est devenu le premier pays africain à réaliser un « debt-for-nature swap ». Mi-août 2023, le pays a restructuré une partie de sa dette extérieure à des conditions avantageuses en échange de son engagement dans des projets de protection environnementale. 436 millions de dollars de la dette du Gabon ont été convertis en 500 millions de dollars de nouvelles obligations avec un rendement de 6% et une maturité plus longue. Les économies générées seront partiellement consacrées à la préservation de la biodiversité marine. L'opération vise également à attirer les investisseurs grâce au format des « blue bonds », spécifiquement destiné à financer la protection des océans. (Les Échos, Martin Bot, 28/08)
 
RÉGLEMENTATION BANCAIRE
 
Dans une tribune publiée par Latribune.fr, Jean-Jacques Quisquater, Université de Louvain, Charles Cuvelliez et Bruno Colman, Université de Bruxelles, reviennent sur les résultats des tests de clients mystères effectués par l'Autorité bancaire européenne (ABE) sur les banques. L'ABE a utilisé deux scénarios pour voir si les banques respectaient les lois et protégeaient les consommateurs. Les tests ont révélé que les banques fournissent généralement des informations précontractuelles complètes lors de la première visite et ne recommandent pas de services supplémentaires non demandés. Cependant, le niveau d'information fourni par les canaux numériques était insuffisant. L'ABE recommande donc d'améliorer le niveau d'information fournie sur ces canaux et d'harmoniser l'information fournie en ligne et en agence. (www.latribune.fr, 27/08)
 
STRATÉGIE DIGITALE
 
Le programme « Je choisis la French Tech » vise à doubler le recours aux start-up pour la commande publique et privée d’ici 2027. Lancée lors de VivaTech 2023, l’initiative compte actuellement 255 entreprises partenaires, dont 108 grands groupes, avec pour objectif 5 000 entreprises associées à l’horizon 2027. Néanmoins, une étude de Deloitte et du Village by Crédit Agricole révèle des écarts de perception entre les grandes entreprises et les start-up, notamment sur la rapidité de prise de décision et le délai de paiement, freinant parfois les collaborations. De plus, malgré 70% des grandes entreprises françaises ayant collaboré avec une start-up en 2023, la France reste en retrait par rapport à d’autres pays européens. La première édition du baromètre de l’Observatoire « Je choisis la French Tech » devrait être publiée en 2024. (www.wansquare.com, Noémie Helvig, 25/08)
 
AGRICULTURE
 
Le gouvernement français entend présenter une loi d'orientation et d'avenir (LOA) à l'automne 2023 malgré les rumeurs de renoncement. Les difficultés du président Emmanuel Macron à faire adopter ses textes expliquent ces hésitations. Le texte devrait contenir peu de mesures législatives lourdes. Les principaux aspects porteront sur la transition énergétique et une refonte du statut des agriculteurs. Il prévoit un « fonds de soutien à la transition », un crédit d'impôt remplacement pour les agriculteurs et un point d'accueil pour les jeunes souhaitant se lancer dans le domaine agricole. Il inclura également des mesures pour favoriser le stockage de l'eau, un sujet de controverse au sein de la communauté agricole. (Agra Presse, MR, 28/08)
 
CONJONCTURE ÉCONOMIQUE
 
La rentrée s’annonce sous le signe de la prudence pour les entreprises françaises, avec une croissance qui se tasse, des coûts en hausse et une demande qui s’étiole. Elles doivent également faire face aux coûts énergétiques en forte progression et à l’envol des taux d’intérêt qui impactent leurs décisions d’investissement. Par ailleurs, la hausse des salaires et l’inflation influencent le modèle économique des projets. En outre, la conjoncture macroéconomique n’arrange pas la situation, avec le ralentissement de la consommation et les turbulences économiques en Chine. Il faut aussi prendre en compte les investissements nécessaires dans la transition environnementale. (Les Échos, Julien Dupont-Calbo, 28/08)
 
 
L'inflation française, que le conflit en Ukraine a accélérée, ralentit avec un taux de 4,3% en juillet 2023, contre 6% avant les vacances, selon les chiffres de l’Insee. C'est une bonne nouvelle pour les commerçants et consommateurs, mais le niveau des prix demeure élevé, particulièrement dans l'alimentation avec une hausse de 13,6% en juillet. Pour autant, des signes de reprise sont visibles avec les salaires augmentant proportionnellement à l'inflation, une baisse du chômage, et une consommation des ménages en biens en hausse de 0,9% en juin. Néanmoins, la situation reste incertaine, et la fin de l'année, avec la rentrée scolaire, le Black Friday et Noël, sera révélatrice. (Les Échos, Philippe Bertrand, 28/08)
 
 
D’après une étude de l'Observatoire de l'emploi des entrepreneurs, menée par le cabinet Altares et l'association Garantie sociale des chefs (GSC), 25 296 chefs d'entreprises ont perdu leur emploi au cours du premier semestre 2023, soit une hausse de 36,6% par rapport à 2022. De plus, seulement 1% d'entre eux ont une assurance chômage, indique Anthony Streicher, président de GSC. Plusieurs facteurs contribuent à cette situation, tels que l'inflation, de la hausse des taux d'intérêt, du remboursement de la dette Covid et des cotisations réclamées par l’Urssaf. La situation est particulièrement difficile pour ceux qui ont fondé de petites entreprises avec moins de cinq employés et un chiffre d'affaires inférieur à 500 000 euros par an. Le nombre de chefs d'entreprise sans emploi pourrait augmenter d’ici fin 2023. (Le Parisien, Vincent Vérier avec M.G., 28/08)
 
 
L’affaiblissement de l’économie chinoise suscite des inquiétudes parmi les entreprises françaises, notamment dans le secteur du luxe où la Chine est un marché clé. L’objectif de croissance du PIB de 5% fixé par Pékin apparait désormais moins évident à atteindre. Le ralentissement économique « pourrait affecter la rentabilité et la compétitivité des entreprises du CAC 40 qui dépendent de la Chine pour leurs activités, dont LVMH », met en garde John Plassard, directeur chez Mirabaud, banque privée spécialisée en gestion d’actifs. Bien que Pékin soit le deuxième partenaire commercial de la France, en dehors de l’Union européenne, l’exposition des entreprises tricolores est moins importante que celle de leurs concurrentes allemandes. (Les Échos, Guillaume Guichard, Virginie Jacoberger-Lavoué et Frédéric Schaeffer, 28/08)
 
 
L'université d'été du Medef se déroule cette année sur fond de tensions avec le gouvernement, marquant une première depuis l'élection d'Emmanuel Macron en 2017. Les tensions proviennent principalement de la décision du gouvernement de revenir sur sa promesse de suppression définitive de la CVAE (contribution sur la valeur ajoutée des entreprises). Bruno Le Maire, ministre de l'Économie, a confirmé que la fin de cet impôt de production de 4 milliards serait étalée jusqu'en 2027. Le nouveau président du Medef, Patrick Martin, a notamment dénoncé le revirement du gouvernement et a appelé au « respect de la parole de l'État ». Cependant, des sources indiquent que ces attaques pourraient être une stratégie de Patrick Martin pour établir son autorité en tant que nouveau chef du Medef. (Les Échos, Renaud Honoré, 28/08)
 
 
Retrouvez la synthèse du 25/08/2023 ici : https://xml.luqi.fr/casa/fluxpresse/20230825/synthese.html
 
Synthèse réalisée par Cision-L'Argus de la Presse
 
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