["ARGUS DE LA PRESSE"]
 
SYNTHÈSE DU 01/09/2023
ENVIRONNEMENT BANCAIRE
 
UBS a annoncé l'intégration complète de Credit Suisse, marquant ainsi une étape importante dans le rapprochement des deux géants bancaires suisses. Cette décision aura un impact significatif, avec la suppression de 3 000 emplois en Suisse au cours des prochaines années, en plus des suppressions déjà réalisées chez Credit Suisse. UBS prévoit d'atteindre des économies de coûts bruts de 10 milliards de dollars d'ici la fin de 2026, dépassant ainsi les estimations initiales de 8 milliards. Sergio Ermotti, directeur général d'UBS, a affirmé que cette intégration complète était la meilleure solution pour l'économie suisse, malgré les enjeux politiques et l'impact sur l'emploi. Cette décision a été motivée par la volonté de consolider la position d'UBS sur le marché suisse et de renforcer son empreinte mondiale. L'annonce a été bien accueillie par les investisseurs, avec une hausse de plus de 6% de l'action UBS à la Bourse de Zurich. Cependant, des incertitudes persistent concernant l'avenir de la marque Credit Suisse après 2025, date à laquelle la migration des clients de Credit Suisse vers UBS est prévue. Cette fusion de grande envergure représente un défi majeur pour UBS, mais elle vise à consolider sa position dans le secteur bancaire suisse et mondial. UBS a également annoncé un bénéfice net record de 29 milliards de dollars au deuxième trimestre, soutenu en grande partie par les effets comptables de la fusion. (L’Agefi, Aurélie Abadie, 01/09 ; Les Échos (2), Romain Gueugneau, 01-02/09)
 
 
Le 14 septembre, la Banque centrale européenne (BCE) devrait prendre une décision sur les taux d'intérêt, mais l'incertitude règne. Malgré une série de hausses depuis juillet 2022, la BCE est confrontée à une économie en détérioration, marquée par la récession allemande et la contraction des secteurs des services et manufacturier. Les marchés anticipent une nouvelle hausse en septembre, mais certains membres de la BCE, dont Isabel Schnabel, membre du directoire de l’institution financière, envisagent une pause. Carsten Brzeski, responsable des études macroéconomiques chez ING, note que « ce n’est probablement que le jour même de la prochaine réunion que la BCE saura quelle décision prendre ». (Les Échos, Guillaume Benoit, 01-02/09)
 
 
La fintech suédoise Klarna, leader mondial du paiement fractionné, a réussi à réduire ses pertes de manière significative au premier semestre 2023. Elles passent de 6,4 milliards de couronnes suédoises en 2022, à 2,1 milliards (177 millions d’euros), soit une baisse de 67%. Cette amélioration découle de la restructuration de l’entreprise, ayant entraîné une réduction de ses dépenses de fonctionnement de 21% sur six mois. De plus, les clients de Klarna sont plus nombreux et remboursent mieux leurs dettes de paiement fractionné, ce qui a réduit le coût du risque de 39%. Les revenus de l’entreprise ont augmenté de 15%, atteignant 10,5 milliards de couronnes (887 millions d’euros), notamment grâce à une croissance rapide aux États-Unis et au Royaume-Uni. (Les Échos, Juliette Roussel, 01-02/09)
 
 
Le marché européen des dettes « CoCos » connaît une nouvelle effervescence avec plusieurs banques émettant des titres. Les investisseurs se montrent attirés par les généreux rendements, malgré les litiges entourant les AT1 de Credit Suisse. En août 2023, BNP Paribas a ouvert la voie, suivie par KBC Group qui a émis 750 millions d'euros à un taux de 8%, ainsi qu'Intesa Sanpaolo, avec une émission de 1,25 milliard d'euros à un taux de 9,125%. UBS envisage également de lancer de nouveaux titres AT1 en septembre 2023 pour maintenir son ratio CET1. Des préoccupations subsistent quant aux cinq « calls » à venir dans les prochaines semaines, mais la plupart des banques semblent prêtes à les honorer. (L’Agefi, Fabrice Anselmi, 01/09)
 
PRODUITS / MÉTIERS / ACTIVITÉS BANCAIRES
 
Les coûts de réparation automobile ont augmenté de 8,42% en un an, principalement en raison de l'augmentation des prix des pièces de rechange, selon l’association Sécurité et Réparation Automobiles (SRA). Cela pourrait influencer les tarifs d'assurance auto en 2024. Les assureurs n'ont pas obtenu les réductions de coûts promises malgré les engagements du ministre de l'Économie. La loi sur l'économie circulaire est en cours d'application, mais les assureurs craignent un monopole des constructeurs sur les pièces détachées. Le ministère de l'Économie demande aux assureurs de modérer leurs tarifs, bien qu'ils se soient engagés à limiter les hausses de prix en dessous l’inflation pour les contrats auto et habitation en 2022. La pression sur les tarifs d'assurance reste une préoccupation pour le secteur en France. (Les Échos, Amélie Laurin, 01-02/09 ; Les Échos, A. L., 01-02/09)
 
 
Actuellement, les SCPI font face à des défis liés à la montée des taux d'intérêt. Plusieurs grandes sociétés de gestion immobilière, telles que Laffitte Pierre, Accimmo Pierre, et Amundi (Edissimmo, Génépierre et Rivoli Avenir Patrimoine), ont réduit la valeur de leurs actifs en réponse à la hausse rapide de l'inflation et des taux d'intérêt élevés. Cette situation a suscité des préoccupations parmi les investisseurs. La hausse des taux a été soudaine, et l'immobilier, en tant qu'option à long terme, n'a pas pu s'ajuster rapidement. Pour l’instant, les difficultés se concentrent sur les SCPI bancaires de grande envergure. La plupart de ces sociétés, y compris Amundi, gèrent plusieurs milliards d'euros d'actifs immobiliers, selon Jean-Marie Souclier, président de Sogenial Immobilier. (Les Échos, Krystèle Tachdjian, 01-02/09)
 
 
Les placements à court terme liés aux taux d'intérêt connaissent une reprise face à l’augmentation des taux directeurs de la Banque centrale européenne. Les épargnants ont désormais plus de choix pour placer leurs liquidités et peuvent combiner différentes solutions. Les livrets d’épargne réglementée, tels que le Livret A, offrent des taux intéressants et sont liquides. Cependant, leurs gains sont limités par l’inflation. Les livrets bancaires permettent de placer des sommes importantes et proposent des offres promotionnelles attractives. Parmi les banques proposant les meilleurs livrets non réglementés, BforBank se démarque. Le compte à terme, souvent négligé, redevient compétitif et offre une rémunération fixe à l’avance. (Les Échos, Laurence Boccara, 01-02/09)
 
ESG ET TRANSITION ENVIRONNEMENTALES ET SOCIÉTALE
 
La transition vers un monde bas carbone progresse dans le secteur de l'assurance malgré des départs de la Net Zero Insurance Alliance (NZIA). Des assureurs comme Axa et Scor fixent des objectifs ambitieux pour réduire leur empreinte carbone d'ici 2030. Ils s'engagent également à décarboner leurs portefeuilles d'assurance, en offrant des solutions aux clients pour réduire leurs émissions. Cependant, la mesure de l'empreinte carbone des contrats reste complexe. Crédit Agricole Assurances reste le seul assureur français dans la NZIA, soulignant l'importance de la décarbonation. (L’Assurance de l’Argus, Séverine Leboucher, 01/09)
 
 
Le poste de « chief impact officer » faisait partie des sujets abordés à l’occasion des Universités d’été de l’économie de demain organisées le 30 août 2023 par le Mouvement Impact France. Traditionnellement associée aux grands groupes, cette fonction se développe de plus en plus dans l’écosystème des start-up françaises. En général, le chief impact officer est responsable des pratiques internes de l’entreprise, telles que la réalisation d’un bilan carbone et des certifications. Les degrés de responsabilité varient en fonctions des start-up, leur secteur d’activité et leur taille. Cependant, ce poste fait face à plusieurs obstacles, notamment les résistances en interne, ainsi que le financement limité et la réduction des coûts dans les start-up. (Les Échos, Camille Wong, 01-02/09)
 
 
En collaboration avec l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), l'Unesco a publié, le 31 août, un rapport sur l’état de la biodiversité des quelque 260 sites naturels du patrimoine mondial de l’organisation. Le rapport met en évidence qu’environ un tiers de ces sites présentent une situation préoccupante en matière de préservation de la biodiversité. Ces zones protégées, bien qu'elles ne couvrent que moins de 1% de la surface terrestre, abritent plus de 20% des espèces cartographiées au niveau mondial. Cependant, ces régions connaissent une nette dégradation de la biodiversité en raison du changement climatique, de la déforestation liée à l'agriculture et de la construction d'infrastructures. Pour atteindre les objectifs de l'accord de Kunming-Montréal, signé en 2022 à la COP15 sur la biodiversité, des mesures plus importantes sont nécessaires, notamment la formation des gestionnaires de sites pour l'adaptation et l'atténuation du changement climatique. (Les Échos, R.H., 01-02/09)
 
AGRICULTURE
 
Selon le recensement agricole de 2020, 9% des exploitations spécialisées en grandes cultures optent pour les circuits courts de vente, principalement en raison des contraintes liées à la transformation de leurs produits. Les apiculteurs (87%), les producteurs de fleurs et horticulteurs (79%), les maraîchers (70%) et les arboriculteurs (46%) sont plus enclins à utiliser les circuits courts. En outre, 53% des exploitations en agriculture biologique pratiquent la vente en circuits courts, contre seulement 19% des exploitations conventionnelles. La vente à la ferme est le mode de commercialisation privilégié par 64% des exploitations dans les circuits courts, suivi par la vente à un commerçant détaillant (32%) et les marchés (27%). (La France Agricole, M. Saiset, 01/09)
 
CONJONCTURE ÉCONOMIQUE
 
L'inflation dans la zone euro a stagné à 5,3% en août, ne suivant pas la tendance à la baisse attendue. La BCE de Christine Lagarde envisage de relever les taux d'intérêt en septembre en fonction des données économiques. Cette stagnation est due à une légère hausse des prix de l'énergie, tandis que les autres composantes de l'inflation, telles que l'alimentation, les services et les biens industriels, ont connu une modération. Les prix alimentaires, du tabac et de l'alcool, bien qu'ayant progressé de 10,8% en juillet, n'ont augmenté que de 9,8% en août. Les économistes s'attendent à une baisse de l'inflation le mois prochain, soutenue par l'Allemagne, qui introduira un billet de transport à 9 euros, et un ralentissement économique général. Cependant, la hausse des taux d'intérêt en zone euro a affecté la demande, notamment les prêts immobiliers et les prêts aux entreprises, ce qui pourrait entraîner une correction des dépenses d'investissement et des inquiétudes quant à l'emploi. La BCE doit faire face au défi de maîtriser l'inflation tout en évitant de refroidir excessivement l'économie. (Les Échos, Guillaume de Calignon, 01-02/09)
 
 
Le ministre de l'Économie Bruno Le Maire a affirmé le 30 août 2023 des négociations commerciales annuelles pour lutter contre l'inflation alimentaire. Les discussions entre les enseignes et leurs fournisseurs débuteront en septembre et devraient se terminer fin janvier. L’objectif est de répercuter rapidement la baisse des prix de nombreuses matières premières agricoles dans les tarifs. Les distributeurs estiment que les marges des industriels ont augmenté, en partie en utilisant la crise en Ukraine comme prétexte. Cependant, les industriels soutiennent que l'inflation globale a compliqué leur situation, et le gouvernement vise à élargir le nombre de produits dont les prix seront soit réduits soit maintenus inchangés. (Les Échos, Philippe Bertrand et Marie-Josée Cougard, 01-02/09)
 
 
Le 31 août 2023, le ministère du Commerce extérieur a annoncé un plan de 125 millions d’euros sur la période 2023-2026 pour aider les PME à exporter et réduire le déficit commercial du pays. Les mesures comprennent, entre autres, la création d’un Volontariat territorial export (VTE) pour soutenir l’embauche de jeunes chargés de mission export, ainsi que le soutien aux entreprises lauréates du programme France 2030. Le plan vise à diversifier les marchés des entreprises et à renforcer leur présence à l’international. Le gouvernement espère augmenter le nombre d’entreprises françaises exportatrices de 145 700 à 200 000 d’ici 2030. Ce plan est financé en grande partie par l’État et constitue un soutien continu après la fin des dispositifs mis en place pendant la pandémie de Covid-19. (Les Échos, Marion Kindermans, 01-02/09
 
 
La Commission européenne a abandonné son plan visant à créer un fonds de souveraineté pour soutenir l'industrie européenne face à l’IRA américain. Cette décision affaiblit la stratégie industrielle de l'UE. La plateforme « Step » mise en place pour soutenir les industries stratégiques est critiquée pour son périmètre restreint et son financement limité. « Les pays qui ont des ressources budgétaires ne sont pas forcément ceux qui disposent dans leurs sols des matières premières critiques que l’UE cherche à exploiter pour diminuer ses dépendances à l’égard du reste du monde, et de la Chine notamment », explique Paola Monperrus-Veroni, économiste spécialiste de la zone euro au Crédit Agricole. Les ressources proposées pour financer la politique industrielle sont insuffisantes, ce qui laisse l'Europe dépendante des États membres pour coordonner leurs efforts. (Alternatives Economiques, Aude Martin, 09/2023)
 
 
Retrouvez la synthèse du 31/08/2023 ici : https://xml.luqi.fr/casa/fluxpresse/20230831/synthese.html
 
Synthèse réalisée par Cision-L'Argus de la Presse
 
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