["ARGUS DE LA PRESSE"]
 
SYNTHÈSE DU 09/11/2023
VIE DU GROUPE
 
Au troisième trimestre, le bénéfice net de Crédit Agricole S.A a atteint 1,75 milliard d'euros, en hausse de 32,8% par rapport à la même période en 2022, dépassant ainsi les attentes. Son directeur général, Philippe Brassac, a souligné la double dimension spécifique du modèle de Crédit Agricole, combinant une offre de services universels et une croissance externe. Sur la période, les revenus du groupe ont augmenté de 8,3% à 6 milliards d'euros, soutenus par la banque de détail internationale et la banque d'investissement. De plus, la diversification de la banque universelle de Crédit Agricole et ses acquisitions lui ont permis de résister à la pression sur sa marge d'intérêt. Jérôme Grivet, directeur général délégué de Crédit Agricole, a souligné que la marge d'intérêt a progressé de 24%, alimentant la croissance globale des revenus. Cette performance est également en partie attribuée aux taux d'intérêt plus élevés en Italie, où Philippe Brassac, directeur général du Crédit Agricole S.A., a renforcé la présence de l'institution, notamment grâce à l'acquisition de la banque Credito Valtellinese SpA. Le bond de 26% dans le trading de produits à revenu fixe a également joué un rôle. Xavier Musca, directeur général délégué de Crédit Agricole S.A. en charge des grandes clientèles, a expliqué que cette performance en trading résultait de l'accent mis par la banque sur les solutions client plutôt que sur les produits de flux. « Nous sommes très positifs pour l'avenir », a déclaré Jérôme Grivet, directeur général délégué de Crédit Agricole S.A. (www.wansquare.com, François Berthon, 08/11 ; Bloomberg, Alexandre Rajbhandari, 08/11; Les Echos, 09/11 ; Les Echos, E. Le, 09/11)
 
ENVIRONNEMENT BANCAIRE
 
Les grands groupes bancaires français, dont BPCE, Société Générale, BNP Paribas et Crédit Agricole, sont impactés par la hausse des taux d'intérêt sur leur marché domestique, fragilisant leurs performances financières. La marge nette d'intérêt (MNI), qui mesure la différence entre le taux de crédit et le taux de refinancement, se dégrade continuellement. BPCE, le deuxième groupe bancaire français, a vu son bénéfice net chuter de 28% et ses revenus diminuer de 8%. Les marges sous pression et la production en déclin affectent aussi les 39 Caisses régionales de Crédit Agricole. Au-delà de ces difficultés, les banques sont optimistes pour une amélioration progressive en 2024, cherchant également à activer d'autres leviers, tels qu'une gestion rigoureuse des charges. (Les Echos, Romain Gueugneau; Edouard Lederer, 09/11)
 
 
La banque BPCE a annoncé une baisse de 25% de son résultat net au troisième trimestre 2023, atteignant 917 millions d’euros, notamment à cause du rétrécissement des marges d’intérêts lié à la hausse des taux. Le produit net bancaire est également en baisse de 8%, à 5,45 milliards d’euros. Les marges d’intérêt des Banques Populaires et des Caisses d’Épargne ont diminué respectivement de 24% et 34%. Toutefois, l’encours de crédits a augmenté de 3%, atteignant 716 milliards d’euros fin septembre 2023. Malgré le contexte, Nicolas Namias, président du directoire de BPCE, a souligné une belle dynamique commerciale, avec 730 000 nouveaux clients depuis le début de l’année. (L’Agefi Quotidien, Franck Joselin, 09/11)
 
 
Le 8 novembre, la banque commerciale allemande Commerzbank a annoncé son objectif pour 2027 : une rentabilité de 11,5% basée sur un ratio de fonds propres durs de 13,5% et un taux de distribution des résultats d'au moins 50%. La banque a également confirmé le prochain lancement d’une tranche de rachats d’actions de 600 millions d'euros. En raison de ces développements positifs, l’État fédéral allemand, qui détient 15,7% de Commerzbank pourrait avoir l'opportunité de vendre sa participation. Cependant, les analystes de JPMorgan estiment que les objectifs de Commerzbank pour 2027 sont trop optimistes, en s’appuyant sur une hypothèse de taux directeur de la Banque centrale européenne (BCE) de 4% jusqu'en 2025. (L’Agefi, Alexandre Garabedian, 09/11)
 
 
Le 7 novembre 2023, la banque en ligne allemande N26 a annoncé son retrait du Brésil, mettant ainsi fin à sa phase de test dans le pays. La néobanque cessera toutes ses opérations et clôturera les comptes dans les deux prochains mois. Selon un porte-parole de N26, l'équipe de 60 employés travaillant à Sao Paulo se verra offrir des possibilités de mobilité interne, étant donné que de nombreux collaborateurs ne sont pas de nationalité brésilienne. N26 a pris la décision de se recentrer sur ses marchés historiques européens, dans le but d'atteindre le seuil de rentabilité en 2024 et de préparer son entrée en Bourse. Ce retrait est motivé par un environnement concurrentiel difficile, dominé en particulier par Nubank, la plus grande néobanque au monde. N26 avait également quitté le Royaume-Uni et les États-Unis après des implantations de courte durée. (L’Agefi, Alexandra Oubrier, 09/11)
 
PRODUITS / MÉTIERS / ACTIVITÉS BANCAIRES
 
Le projet de loi de finances 2024 en France, visée par le 49.3 du gouvernement, prévoit que le Livret A et le livret de développement durable (LDDS) viennent financer les entreprises de l’industrie de défense. Cette décision survient après d’intenses négociations entre les parlementaires, l’industrie de défense et Bercy. Cependant, certains à Bercy et à la Caisse des Dépôts (CDC) ont exprimé leur inquiétude quant à la possibilité de détourner l’épargne du logement social et ont remis en question la pertinence de cette initiative. Selon Bercy, seules les ressources gérées par les banques (40% du total) seront affectées et non celles gérées par la CDC. (Les Echos, Anne Drif, Marion Heilmann, Anne Bauer, 09/11)
 
 
Dans un contexte d'incertitude économique, les investissements sécurisés tels que les comptes d'épargne et les fonds monétaires connaissent un succès croissant. Les comptes et dépôts à terme (CAT/DAT) font leur retour dans les offres bancaires. Crédit Agricole propose par exemple un CAT avec un taux d'intérêt progressif pouvant atteindre jusqu'à 3,5% la troisième année. Les fonds en euros de l'assurance-vie pourraient avoir des taux supérieurs en 2023. Cyrille Chartier-Kastler, fondateur de Good Value for Money, note : « Les fonds euros créés en 2023 - à l’image de Corum EuroLife, ou Ampli-Assurance Vie - pourront effectivement se passer de bonification pour servir un taux compris entre 3,5 % et 4% puisque leurs actifs sont constitués de nouvelles obligations, plus rémunératrices. De même, les fonds en euros relativement récents, à l’instar du Fonds Euro Nouvelle Génération (Spirica), d’Euro Private Strategies (Cardif) ou de Suravenir Rendement 2 devraient plus rapidement diluer leurs obligations à faible rendement que les autres ». (L’OBS, Françoise Paoletti-Benaziez, 09-15/11)
 
 
D’ici fin novembre 2023, une loi visant à élargir le système de partage de valeur aux employés des petites entreprises devrait être promulguée. Elle contraint les sociétés d’au moins 11 employés, contre 50 auparavant, à mettre en place un plan d’épargne. Cette loi permettra aux salariés de profiter davantage de la valeur générée par leur entreprise. Actuellement, près de 2,6 millions d’employés bénéficient d’un plan d’épargne retraite (PER) collectif dans leur entreprise. Celui-ci fonctionne de manière similaire à un PER individuel, mais offre des avantages supplémentaires. Catherine Leroy, directrice du métier épargne salariale et retraite d’Amundi Epargne Entreprise, rappelle toutefois que le plafond d’épargne retraite s’applique pour le total des PER individuel et collectif. (Challenges, P. B.-B, 09-15/11 ; L’Express Supplément, Agnès Lambert, 09-15/11)
 
 
Le 8 novembre, la banque suisse UBS a réussi le placement d'une dette subordonnée tier one (AT1) chiffrée en dollars, la première depuis la crise qui a secoué le marché obligataire lors du sauvetage de Credit Suisse. Ce lancement a été un succès exceptionnel avec un livre d'ordres dépassant les 26 milliards de dollars, soit un dépassement de plus de huit fois des 3,5 milliards de dollars levés. Pour assurer ce succès et rester en accord avec les pratiques européennes, UBS a promis de modifier les caractéristiques de ces instruments de dettes. Au lieu de voir leur valeur nominale effacé en cas de souci, ils seront convertis en actions pour assurer la solvabilité de la banque. (L’Agefi Quotidien, Alexandre Garabedian, 09/11)
 
 
Les taux de crédit à la consommation, en particulier les cartes de crédit, atteignent des niveaux records aux États-Unis, parfois au-delà de 30%. Selon Bankrate, une carte de crédit moyenne proposée par les détaillants coûte en moyenne 28,93% d'intérêt annuel. Les taux d'endettement liés aux cartes de crédit et aux prêts auto ont encore augmenté, augmentant respectivement à 1 079 milliards et 1 595 milliards de dollars. Les défauts de paiement ont aussi augmenté légèrement, avec une hausse des retards de paiement de 90 jours ou plus passant de 3,7% à 5,8% entre juin et septembre. Les économistes soulignent que ceci n'est pas encore un problème tant que le taux de chômage n'augmente pas. (L’Agefi, Fabrice Anselmi, 09/11)
 
ESG ET TRANSITION ENVIRONNEMENTALES ET SOCIÉTALE
 
JPMorgan et Bpifrance s'associent pour lancer Spark France, un fonds de fonds de capital-risque composé de véhicules gérés par des femmes ou favorisant une croissance inclusive. Ce partenariat a été annoncé lors de la visite à Paris de Jamie Dimon, président de JPMorgan, qui a investi 50 millions de dollars dans cette initiative. Au total, Bpifrance vise à lever entre 150 et 200 millions d'euros pour ce fonds, qui devrait être clôturé entre le troisième et le quatrième trimestre 2024. Cette initiative s'inscrit dans le cadre d'un engagement plus large de JPMorgan envers la diversité et l'inclusion, ainsi que de ses efforts pour renforcer sa présence en France. (L’Agefi, Franck Joselin, 09/11)
 
 
Le 8 novembre, la Banque des Territoires, un des métiers de la Caisse des Dépôts, a présenté un plan stratégique « vert » de 90 milliards d’euros avec 16 mesures à déployer dans les régions d’ici à 2028. L’objectif est d’optimiser l'impact écologique et social sur tous les territoires. La moitié des mesures vise directement la transformation écologique, tandis que l'autre moitié cherche à améliorer la cohésion sociale et territoriale, notamment par un meilleur accès des citoyens aux droits et services de base. Olivier Sichel, directeur de la Banque des Territoires et directeur général délégué de la Caisse des Dépôts, a déclaré que « notre conviction est que la transformation écologique et la cohésion sociale sont les deux faces d’un seul et même défi auquel doivent répondre les territoires ». (L’Agefi Quotidien, Laurence Pochard, 09/11)
 
 
Dans une interview accordée à L’Agefi, Philippe Vigneron de la CFDT et du Comité Intersyndical de l'Épargne Salariale (CIES), et Thomas Geneton de Bowi Partenaires, ont discuté de la labellisation du premier fonds non coté, BOWI, par le CIES. Ce dernier garantit des placements responsables à travers des fonds d'épargne salariale labellisés. BOWI cherche à encourager la transition environnementale et sociale. Thomas Geneton pense que ce label attirera d'autres gestionnaires de fonds non cotés vers le CIES. (www.agefi.fr, Jean-Philippe Mas, 08/11)
 
CONJONCTURE ÉCONOMIQUE
 
Le 8 novembre, Alfred Kammer, directeur du programme Europe du FMI, a présenté les nouvelles prévisions économiques pour l'Europe. Malgré la résilience économique de la plupart des pays européens face à la pandémie et à la crise énergétique, l'Europe connaît une reprise économique fragile. Les prévisions indiquent une croissance de 0,7% pour la zone euro et de 1,3% pour l'ensemble de l'Europe en 2023. Cependant, l’Allemagne pourrait entrer en récession, avec une prévision de croissance en baisse de 0,5% pour cette année. L’inflation montre des signes de ralentissement et devrait passer de 5,6% en 2023 à 3,3% en 2024. Néanmoins, de nombreux risques subsistent, tels que l’escalade de la guerre en Ukraine, le conflit entre Israël et le Hamas, le ralentissement économique chinois, le vieillissement de la main-d’œuvre et les difficultés financières liées à la transition verte et numérique. (Le Monde, Marie Charrel, 09/11)
 
 
Le Conseil d'administration du Fonds monétaire international (FMI) a confirmé le 8 novembre 2023 une hausse de 50% des quotas attribués proportionnellement à ses États membres. Cette décision, qui maintient les ressources du FMI à plus de 1 000 milliards de dollars, repousse la réforme attendue de la gouvernance visant à prendre en compte le poids croissant des pays émergents dans le monde économique. Les États-Unis possèdent 17,4% des quotas, le Japon 6,5%, l'Allemagne 5,6%, la France 4,2% et la Chine 6,4%. Bercy précise que cette augmentation remplacera les accords de prêts bilatéraux qui arrivent à maturité et ne modifie pas la capacité de prêt du FMI. Le Comité monétaire et financier international (CMFI) a appelé à une révision des quotes-parts d'ici juin 2025, mais cette échéance sera probablement repoussée. (Les Echos, Richard Hiault, 09/11)
 
 
Le contexte économique mondial est actuellement caractérisé par une grande incertitude et une fragmentation, principalement en raison de tensions géopolitiques telles que le récent conflit entre Israël et le Hamas, ainsi que des crises comme la pandémie de Covid-19 et l'invasion de l'Ukraine. Face à cet environnement, de nombreux États cherchent à renforcer leur sécurité économique et à réduire les vulnérabilités associées à la mondialisation. Une augmentation des interventions gouvernementales et des efforts visant à réduire les interdépendances économiques, notamment par le biais de politiques industrielles plus agressives, sont observés par Sébastien Jean, professeur au Conservatoire national des arts et métiers. Cette tendance à la démondialisation comporte des coûts et complique le fonctionnement du système commercial international. C'est pourquoi Sébastien Jean insiste sur la nécessité de définir un nouvel ordre économique. (Les Echos, Virginie Robert, 09/11)
 
 
Le Conseil des Sages, groupe d’économistes conseillant le gouvernement allemand, a présenté le 8 novembre son rapport annuel en avertissant d’une croissance atone du PIB de 0,7% en 2024 due au vieillissement de la population. Plus pessimistes que la coalition au pouvoir, les experts estiment que le potentiel de croissance de l’économie allemande est condamné à décroître en raison de l’absence de certaines réformes et de l’évolution démographique du pays. Ils préconisent de coupler l’évolution de l’âge de départ en retraite à celle de l’espérance de vie ou encore d’améliorer l’activité professionnelle des femmes. (Les Echos, Emmanuel Grasland, 09/11)
 
 
Retrouvez la synthèse du 08/11/2023 ici : https://xml.luqi.fr/casa/fluxpresse/20231108/synthese.html
 
Synthèse réalisée par Cision-L'Argus de la Presse
 
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