["ARGUS DE LA PRESSE"]
 
SYNTHÈSE DU 24/11/2023
VIE DU GROUPE
 
Dans ses perspectives d'investissement présentées jeudi, Amundi anticipe un ralentissement de l'économie mondiale en 2024, avec une croissance du PIB mondial de 2,5%. Selon ses prévisions, les économies développées croîtront seulement de 0,7% en moyenne, contre 3,6% pour les économies émergentes. Les États-Unis connaîtraient une récession modérée en début d'année avant une stabilisation au second semestre, le PIB américain devrait donc croître de 0,6% en 2024. Des risques demeurent, notamment une transition énergétique désordonnée et l'émergence d'un nouvel ordre mondial. (Reuters, 23/11)
 
 
À l’occasion de la Semaine européenne pour l'emploi des personnes handicapées, L’Argus a mis en avant les initiatives de huit entreprises de l'assurance, dont Crédit Agricole Assurances (CAA), qui favorisent le recrutement et l’intégration des travailleurs handicapés. L’Observatoire de l'évolution des métiers de l'assurance (Oema) devrait publier, le 28 novembre, son rapport sur la mixité et la diversité, incluant les chiffres sur l'emploi des personnes handicapées dans le secteur de l'assurance. CAA a mis en place des mesures pour prendre en compte les besoins spécifiques des personnes en situation de handicap : 20 jours supplémentaires de télétravail, une aide financière de 1 000 euros pour des services à domicile, le transport adapté sur recommandation du médecin du travail, et le financement de l'installation d'équipements spécifiques dans les véhicules des salariés en situation de handicap. (L’Argus de l’Assurance, 24/11)
 
ENVIRONNEMENT BANCAIRE
 
L'Africa Financial Industry Summit, qui s’est tenu mi-novembre 2023 à l’Hôtel 2 Février à Lomé, a rassemblé plus d'un millier de leaders de la finance africaine. L'objectif principal de cet événement était de discuter de la reconquête de l’industrie financière africaine par les banques locales. Cette discussion découle du retrait, depuis janvier 2023, de nombreuses banques françaises et anglo-saxonnes de plusieurs pays du continent. Les interventions des États africains dans les cessions de filiales des acteurs occidentaux illustrent cette volonté. Au Congo, l’État a choisi le repreneur gabonais BGFI Bank plutôt que l'investisseur burkinabé Vista pour reprendre la filiale locale de la banque Société Générale. Jean-Baptiste Ondaye, ministre des Finances du Congo, a justifié ce choix par les relations historiquement positives entre le gouvernement et la banque. Cette situation ouvre la voie à la Chine, qui renforce sa présence sur le marché financier africain, notamment à travers Huawei, fournisseur de technologies financières pour les banques locales. Pékin est également devenu le principal créancier de près d’une cinquantaine d’États africains. Par ailleurs, Christel Heydemann, directrice générale d'Orange, était à Douala, au Cameroun, ce 24 novembre 2023 pour lancer la nouvelle super application Max it de l’entreprise, opérant au Cameroun, au Sénégal, au Mali, au Burkina Faso et au Botswana. Cet outil vise à offrir des services financiers et d'e-commerce, avec une projection de 45 millions d'utilisateurs d'ici deux ans. (Les Échos (4), Anne Drif, 24-25/11)
 
PRODUITS / MÉTIERS / ACTIVITÉS BANCAIRES
 
Le marché immobilier peine à attirer les primo-accédants, surtout les jeunes de moins de 35 ans aux revenus modestes, freinés par la remontée des taux et la flambée des prix. Gérald Grégoire, directeur général adjoint de Crédit Agricole S.A. chargé du pôle client et développement, déplore qu’« un primo-accédant a perdu 30% de pouvoir d’achat immobilier depuis 2016. Cela génère des comportements d'autocensure et de l'attentisme de la part de ces potentiels acheteurs. » Il souligne également une baisse de 25% des demandes de simulations de prêts par rapport à ceux avec des revenus modestes. Face à cela, le Crédit Agricole et sa filiale, LCL ont décidé de doubler le dispositif du prêt à taux zéro (PTZ), jusqu'à 20 000 euros sur une durée maximale d'emprunt de 20 ans. (L’Agefi Quotidien, Aurélie Abadie, 24/11)
 
 
Malgré une relative stabilité des prix, le marché immobilier à Montpellier est en régression, avec une baisse de 10 à 30% des transactions sur un an. « II y a une disparité entre l’est et l’ouest. Dans ce dernier secteur prospecté par les classes moyennes ayant besoin d’un crédit pour acheter, les ventes tournent au ralenti », explique Matthieu Fauveau, conseiller en transactions chez Crédit Agricole Immobilier. La situation est particulièrement critique pour le secteur du neuf. Ainsi, les constructeurs repoussent, voire annulent certains de leurs programmes. « Nous privilégions les résidences gérées », précise William Arnold, directeur régional de Crédit Agricole Immobilier. (Le Point Supplément, Bruno Monier-Vinard, 23/11)
 
 
Pour l’année 2023, BNP Paribas est désignée comme principal partenaire des investisseurs sur le marché des valeurs du Trésor français, selon une enquête de l'IEM Finance. Crédit Agricole CIB perd sa deuxième place au profit de JP Morgan. HSBC et Nomura entrent aussi dans le top 5, suivi par la Société Générale. Les investisseurs choisissent en premier lieu un Spécialiste en Valeur Trésor (SVT), puis se fient au palmarès de l'Agence France Trésor. La qualité du « pricing », l'information, le conseil et la qualité du service de vente sont aussi jugés essentiels. Par ailleurs, les investisseurs se disent très satisfaits du marché de la dette française. (www.agefi.fr, Thibaud Vadjoux, 23/11)
 
 
Selon deux études de l’Autorité des marchés financiers (AMF) et de Pictet Asset Management, les nouveaux usages numériques, notamment la gamification, influencent le comportement des épargnants. L’AMF constate que la gamification, qui applique les techniques de stimulation des jeux vidéo à l’investissement, encourage les épargnants à prendre plus de risques, en particulier lorsque les prises de risques sont récompensées par des trophées virtuels. La pratique du « copy trading » suscite également l'intérêt. La prédominance des réseaux sociaux comme source d'information en matière financière a été révélée par l'étude de Pictet Asset Management. Cependant, cette étude souligne aussi les inquiétudes des participants. (L’Agefi, Nessim Ben Gharbia, 24/11)
 
ESG ET TRANSITION ENVIRONNEMENTALES ET SOCIÉTALE
 
De plus en plus de Français cherchent à aligner leur épargne avec leurs convictions environnementales. Pour cela, ils peuvent avoir recours à plusieurs produits financiers, allant des comptes courants éthiques, aux livrets d'épargne verts, en passant par l'assurance-vie ou les fonds en actions. Cependant, il est nécessaire de faire preuve de prudence face au greenwashing potentiel de certaines offres. Les labels tels que Finansol, Greenfin ou la norme ISR sont de bons indicateurs de la qualité environnementale d'un produit financier. Dans ce contexte, Crédit Agricole Assurances propose un contrat d'assurance-vie labellisé Finansol, composé notamment d'un fonds en euros servant à financer des activités écologiques. De manière générale, les experts en finance recommandent d'investir dans des entreprises responsables, vertes ou orientées vers la transition écologique, pour réduire les risques du portefeuille d'investissement. Le gestionnaire d'actifs Amundi est cité parmi les plus rémunérateurs dans ce secteur. (Le Parisien Week-End, Chloé Belleret, 24/11)
 
 
Dans une tribune publiée par Le Monde, Gordon Brown, ancien Premier ministre britannique et envoyé spécial des Nations unies pour l'éducation mondiale, appelle à un consensus sur la finance verte lors de la prochaine COP28 à Dubaï. Il suggère que la France, grâce à son expérience antérieure en matière d'accords sur le climat et de financement mondial, pourrait jouer un rôle central dans ces négociations. La contribution financière des pays riches à l'adaptation et à l'atténuation du changement climatique dans les pays en développement est un point crucial. Selon Gordon Brown, au moins 1 000 milliards de dollars par an seraient nécessaires pour répondre efficacement à la crise climatique. Il prône la répartition des coûts entre les pays développés et la réutilisation des profits des entreprises pétrolières et gazières pour le financement climatique. (Le Monde, 24/11)
 
 
Dans une tribune conjointe publiée par Les Échos, Fatih Birol, directeur de l’Agence internationale de l'énergie (AIE), Werner Hoyer, président de la Banque européenne d’investissement (BEI) et Christine Lagarde, présidente de la Banque centrale européenne (BCE), soulignent les défis et les enjeux du changement climatique pour l'Europe. Ils rappellent que l'inaction face à ce phénomène coûte déjà cher aux entreprises et aux économies, comme le montre une analyse de la BCE. Ils notent cependant un essor des investissements dans les énergies propres et appellent l'Europe à s'inscrire activement dans cette transition énergétique. Selon eux, l'Union européenne doit créer un environnement réglementaire stable, encourageant le financement vert pour qu'elle reste compétitive et résiliente face aux incertitudes géopolitiques. (Les Échos, 24-25/11)
 
 
Le 22 novembre 2023, la banque BNP Paribas a annoncé qu'elle cesserait de financer les projets liés au charbon métallurgique, qui est hautement polluant. L’établissement avait déjà arrêté de financer le charbon thermique et continue d'aligner son portefeuille de crédits sur son engagement à atteindre la neutralité carbone, avec des objectifs spécifiques pour plusieurs secteurs, dont le pétrole, le gaz, la production d'électricité, l'automobile, l'acier, l'aluminium et le ciment. Toutefois, l'ONG Reclaim Finance note que le financement des entreprises dans ces secteurs est toujours autorisé, ce qui ne contribue pas à réduire l'expansion de ces industries. BNP Paribas a été critiquée par des activistes environnementaux pour ses prêts à des entreprises polluantes, et trois ONG ont même intenté une action en justice pour exiger que la banque cesse de financer les nouveaux projets d'énergies fossiles et adopte un plan de sortie du pétrole et du gaz. (La Tribune, 24/11)
 
 
Un rapport de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) révèle que les compagnies pétrolières et gazières ne contribuent pas suffisamment à la transition énergétique. Seulement 1,2% des investissements dans les énergies propres proviennent de ce secteur. Selon l’AIE, le secteur devra augmenter les investissements dans les énergies propres à 50% d’ici 2030. Les compagnies du secteur devront également réduire leurs émissions de gaz à effet de serre de 60% d’ici 2030 pour limiter le réchauffement climatique. Le rapport recommande par ailleurs de limiter les nouveaux projets pétroliers et gaziers et d’exiger des producteurs qu’ils justifient la viabilité de leurs ressources et leurs objectifs climatiques. (Les Échos, N. R., 24-25/11)
 
 
L'étude annuelle réalisée par le réseau Recherche & Solidarités, en collaboration avec les services fiscaux, révèle que les Français ont déclaré un record de 3 milliards d'euros de dons aux associations au titre de 2022, une hausse de 6,3% sur un an malgré l'envolée des prix due à la guerre en Ukraine et à la crise énergétique. Le nombre de donateurs a approché la barre des 5 millions et le montant moyen versé a atteint 600 euros, soit 100 euros de plus qu'en 2018. L'invasion de l'Ukraine par les troupes russes a suffisamment impacté l'opinion publique pour faire passer la Croix-Rouge en tête du classement des collectes. Les jeunes donnent davantage (2,5% des revenus déclarés pour les moins de 30 ans, contre moins de 2% pour les 30-70 ans). Au total, les dons des particuliers sont estimés entre 5,4 et 5,6 milliards d'euros. (Les Échos, Sébastien Dumoulin, 24-25/11)
 
STRATÉGIE DIGITALE
 
Selon une étude de Sopra Steria, plus d’un client français sur six est victime d'un piratage de données bancaires, faisant des banques françaises les plus exposées au piratage de données en Europe. La France affiche un taux d'attaque plus élevé que la moyenne des banques européennes (9%). Cette contradiction peut être attribuée au niveau inférieur de maturité digitale de la clientèle française. Seulement 21% des personnes interrogées en France utilisent la reconnaissance faciale pour accéder aux services bancaires et 27% utilisent le paiement mobile sans contact, contre 26% et 36% respectivement en Europe. Toutefois, la confiance des clients français envers leurs banques reste solide, avec 82% faisant confiance à leur établissement, et 74% au système bancaire en général. (L’Agefi, Aurélie Abadie, 23/11)
 
AGRICULTURE
 
La France fait face à la grogne des paysans, exprimée à travers plus de 75 actions revendicatives organisées dans différents départements. Au cœur des revendications : le manque de reconnaissance des pouvoirs publics, un bug dans le versement des subventions de la politique agricole commune (PAC), la réduction de ces aides et l'absence d'explication à ce sujet. Un mouvement appelé #OnMarcheSurLaTête, initialement lancé à Albi par les syndicats départementaux Jeunes agriculteurs et la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA), a commencé à gagner du terrain. Les agriculteurs renversent les panneaux d'entrée des villes et des villages pour protester contre ce qu'ils perçoivent comme des contraintes gouvernementales et européennes affaiblissantes. Ils argumentent qu'au lieu de soutenir l'agriculture, le gouvernement met en place des obstacles qui entravent leur travail et mettent en danger la souveraineté alimentaire du pays. (Le Figaro, Éric De La Chesnais, 24/11)
 
CONJONCTURE ÉCONOMIQUE
 
Le climat des affaires en France s'est dégradé pour le deuxième mois consécutif en novembre 2023, selon l'Insee. Cette dégradation concerne principalement le commerce de détail et de gros ainsi que le secteur du bâtiment. Les économistes tablent sur une croissance légèrement positive pour la fin de l'année, bien que certains prévoient une stagnation de l'activité. Les données récentes de l’Urssaf confirment une augmentation des procédures collectives, avec une progression des redressements de 48,4% sur un an et des liquidations judiciaires de 35,6% sur un an. Le taux de chômage a également augmenté au troisième trimestre 2023, passant de 7,2% à 7,4% de la population active. (Les Échos, Nathalie Silbert, 24-25/11)
 
 
La dernière édition du « Portrait social de la France », publiée par l’Insee le 23 novembre, révèle que malgré l’inflation en 2022, le pouvoir d’achat des plus aisés a été revu à la hausse. Cela est dû à la suppression de la taxe d’habitation et au dynamisme des revenus issus du patrimoine. Les mesures fiscales et sociales du gouvernement ont amélioré le niveau de vie en France métropolitaine de 0,7%, soit un gain de 190 euros en moyenne par personne. Cependant, ce chiffre masque de grandes disparités, indique l’étude. Pour l’ensemble de la population, l’augmentation du niveau de vie n’a couvert que 90% des dépenses supplémentaires liées à l’inflation. Ce chiffre se situe même entre 80% et 85% pour les ménages les plus modestes. (Les Échos, N. S., 24-25/11)
 
 
Dans une interview avec Les Échos, Kristalina Georgieva, directrice du FMI, a exprimé ses préoccupations concernant l'économie mondiale, l'impact des tensions géopolitiques et la montée du populisme. Elle conseille à la France, l’Italie et l’Espagne de redresser leurs comptes publics face à l'augmentation de leur ratio dette/PIB. Kristalina Georgieva met en lumière l’importance d’avoir des « réserves en prévision du moment où nous pourrions être à nouveau frappés » et plaide pour des ajustements budgétaires et des réformes structurelles afin de relancer la croissance. « Nous pensons que 2024 doit marquer un tournant vers le resserrement budgétaire » pour la France, souligne-t-elle. (Les Échos, Richard Hiault, Dominique Seux, 24-25/11)
 
 
Le 20 novembre 2023, Pedro Sanchez, Premier ministre espagnol, a formé un nouveau gouvernement grâce à un accord avec les séparatistes catalans, impliquant l'adoption d'une loi d'amnistie pour tous les cadres et militants poursuivis par la justice. En vue de satisfaire ses partenaires les plus radicaux, en particulier le parti d'extrême gauche Sumar, il projette de relever l'impôt sur les hauts salaires, de lutter contre l'optimisation fiscale des entreprises et d'annuler une partie de la dette des régions. Cependant, ces réformes semblent entrer en contradiction avec l'engagement de l'Espagne de réduire son déficit public de 3,9% du produit intérieur brut (PIB) à 3% d'ici 2024. L'économie espagnole est en voie de ralentissement, avec un taux de croissance du PIB de 2% en 2024, inférieur aux 2,4% de 2023. Selon Ticiano Brunello, économiste au Crédit Agricole, la contribution du secteur tertiaire dans l'économie espagnole « ne sera plus aussi élevée qu’au cours des derniers trimestres, son niveau d’activité étant déjà très supérieur à celui de 2019 ». (Le Revenu, Habib Hobeika, 24-30/11)
 
 
L’élection présidentielle à Taïwan, prévue le 13 janvier 2024, pourrait apaiser les tensions régionales en Asie de l’Est et diminuer les risques sur les marchés. Les deux principaux candidats de l’opposition, Hou Yu-ih du Kuomintang, et Ko Wen-je du nouveau Parti populaire taïwanais, négocient un ticket commun pour surmonter le parti au pouvoir, le Parti démocrate progressiste. Une victoire de l'opposition pourrait relancer le dialogue avec Pékin, une situation qui pourrait être appréciée, de manière tactique, par les États-Unis. Selon Anna Rosenberg, responsable géopolitique chez Amundi Investment Institute, le regain de puissance du Japon et sa coopération militaire avec les États-Unis pourraient influencer les relations en mer de Chine. (L’Agefi Quotidien, Jean-Loup Thiébaut, 24/11)
 
 
Retrouvez la synthèse du 23/11/2023 ici : https://xml.luqi.fr/casa/fluxpresse/20231123/synthese.html
 
Synthèse réalisée par Cision-L'Argus de la Presse
 
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