["ARGUS DE LA PRESSE"]
 
SYNTHÈSE DU 21/12/2023
ENVIRONNEMENT BANCAIRE
 
Après avoir annoncé son retrait de plusieurs pays d’Afrique, Société Générale, dirigée par Slawomir Krupa, poursuit une revue stratégique de son portefeuille d’activités afin d’optimiser l’utilisation des capitaux et de stimuler sa valorisation boursière, qui stagne cette année. Parmi les cessions potentielles se trouvent la division Société Générale Equipment Finance (SGEF), qui pourrait être récupérée par le groupe BPCE, et Société Générale Securities Services (SGSS), qui gère environ 4 700 milliards d’euros d’actifs. D’autres filiales en Allemagne, au Royaume-Uni, en Roumanie et en République tchèque sont également envisagées pour une cession. (Les Echos, Romain Gueugneau et Anne Drif, 21/12)
 
 
La Banque Postale, filiale du groupe public La Poste, prévoit de mettre fin aux activités de sa banque mobile Ma French Bank, lancée il y a moins de cinq ans. Le groupe justifie cette décision en expliquant : « Malgré un succès indéniable auprès des clients, Ma French Bank n'a pas atteint la rentabilité et n’a pas encore trouvé son modèle économique ». Selon La Banque Postale, le développement de Ma French Bank nécessiterait des « investissements massifs », ce qui serait incompatible avec les priorités de son plan stratégique. Si la fermeture de la banque mobile est confirmée, le processus devrait s'étendre sur une période de douze à dix-huit mois. Les 161 employés de la banque mobile seraient reclassés au sein du groupe. Les clients de Ma French Bank seront encouragés à migrer leur compte vers La Banque Postale, sans risque pour leurs avoirs et dépôts. (Les Echos, Romain Gueugneau, 21/12)
 
 
UniCredit, deuxième plus grande banque d'Italie, prévoit de nouvelles acquisitions en Europe centrale et de l'Est, mettant la pression sur d'autres acteurs étrangers déjà présents dans la région, dont Société Générale. Andrea Orcel, directeur général d'UniCredit, a fait ces déclarations quelques mois après l'acquisition de la filiale roumaine d’Alpha Bank par UniCredit pour 300 millions d'euros. L'opération a permis à la banque italienne de devenir le troisième plus grand acteur bancaire en Roumanie, juste derrière Société Générale. UniCredit a également montré un intérêt à renforcer sa présence dans la région après deux années bénéfiques, avec une hausse des revenus de plus de 40% sur les neuf premiers mois de 2023, pour atteindre 5,1 milliards d'euros. (Les Echos, Romain Gueugneau, 21/12)
 
 
Le 20 décembre 2023, la Cour de justice de l’Union européenne a confirmé une amende de 337,2 millions d’euros pour JPMorgan Chase, et a réduit l’amende du Crédit Agricole à 110 millions d'euros dans l'affaire de l’Euribor. Au total, sept banques ont été accusées par la Commission européenne : Barclays, Deutsche Bank, RBS et Société Générale, Crédit Agricole, HSBC et JPMorgan. Barclays a échappé aux sanctions après avoir révélé l’entente. HSBC avait vu son amende annulée définitivement en janvier 2023. (AFP, 20/12)
 
 
Dans son évaluation semestrielle des risques, la Banque de France met en garde contre la vulnérabilité du système financier français aux chocs géopolitiques, malgré la résilience des banques et assureurs. L’institution souligne que les tensions géopolitiques et les chocs sur les marchés sont les principaux risques, et qu'un choc géopolitique affectant les prix de l'énergie ou des matières premières agricoles pourrait provoquer des mouvements adverses sur les marchés. La transmission des hausses de taux à l'économie réelle représente un risque accru, particulièrement à court terme. La Banque de France recommande de surveiller de près le risque de refinancement pour les entreprises les plus endettées, ainsi que deux autres secteurs : l'immobilier commercial et le private equity. De plus, elle souligne que les menaces cyber pourraient être exacerbées par les tensions géopolitiques. (L’Agefi, Aurélie Abadie, 21/12)
 
 
Dans une interview accordée à L’Agefi Alpha, plusieurs professionnels, dont Alexandre Drabowicz, directeur des investissements chez Indosuez Wealth Management, analysent l’environnement macroéconomique et partagent leurs choix d’allocations d’actifs pour 2024. Pour l’année à venir, Alexandre Drabowicz prévoit une croissance économique relativement lente à 1,2% pour les États-Unis et 0,7% pour la zone euro. Pour les allocations d’actifs, il recommande un solide socle obligataire aux maturités de 5 ans. (L’Agefi Alpha, 12/2023)
 
PRODUITS / MÉTIERS / ACTIVITÉS BANCAIRES
 
Le Comité consultatif du secteur financier (CCSF) a réalisé une étude sur la résiliation infra-annuelle (RIA) des contrats d'assurance santé. Selon l'étude, la RIA a rencontré un succès auprès des consommateurs, mais n'a pas conduit à une baisse des tarifs d'assurance, comme espéré initialement. Au lieu de cela, les primes d'assurance ont augmenté pour toutes les tranches d'âge entre 2022 et 2023, probablement en raison d'un effet de rattrapage des soins post-pandémie et des coûts liés à la réforme « 100% Santé ». Cependant, la RIA a stimulé le marché de l'assurance santé, majoritairement contrôlé par les mutuelles. Les assureurs sont également parvenus à attirer de nouveaux clients grâce aux campagnes de publicité et de démarchage dynamisées par la RIA. Enfin, l'étude révèle que la majorité des résiliations concerne les contrats standards pour tous. (L‘Agefi, Franck Joselin, 20/12)
 
 
Le 20 décembre, la banque franco-allemande Oddo BHF a conclu un partenariat avec la banque autrichienne Raiffeisen Bank International (RBI). Dans le cadre de cette collaboration, les activités d’intermédiation et de recherche d’actions de Raiffeisen en Autriche seront transférées à Oddo BHF, qui établira une nouvelle branche d’activité à Vienne. Cette branche sera composée des équipes de courtage d’actions de Raiffeisen, comprenant 16 professionnels. Cet accord vise à étendre les services destinés aux clients institutionnels et aux entreprises, tout en élargissant le périmètre des sociétés couvertes par la recherche d’actions. (Les Echos, Laurence Boisseau, 21/12)
 
 
Selon l'étude du Credit Suisse Research Institute, les Belges détenaient en moyenne 250 000 dollars en 2022, faisant du pays un marché clé pour la gestion d'actifs. Cependant, la gestion d'actifs belge est largement dominée par des banques étrangères comme ING Belgique et BNP Paribas Fortis, avec seulement deux acteurs locaux majeurs : KBC et Belfius. Le déficit d'acteurs nationaux est un sujet sensible en Belgique, exacerbé par le récent rachat de la firme d'investissement Degroof Petercam par Indosuez, filiale du Crédit Agricole. L'acquisition, qui sera effective en 2024, signifie que la plus grande banque privée belge indépendante passera sous pavillon français, laissant seulement la banque Delen comme acteur indépendant. (L'Agefi Alpha, Clément Solal, 12/2023)
 
ESG ET TRANSITION ENVIRONNEMENTALES ET SOCIÉTALE
 
Dans une lettre adressée au chef de l’État français, Emmanuel Macron, des ONG et des universitaires appellent la Banque centrale européenne (BCE) à instaurer un taux d’intérêt différencié en faveur des activités vertes. Selon eux, cela inciterait le secteur privé à augmenter ses financements en faveur des énergies renouvelables et autres activités favorables à la transition écologique. Ce système de double taux ne serait efficace que s’il est combiné à des changements réglementaires, tels que des ratios de capitaux propres plus élevés pour les banques qui financent des projets polluants, estime Eric Monnet, signataire de la lettre. Les experts suggèrent par ailleurs un contrôle plus strict de la BCE par le Parlement européen pour garantir l’application correcte des taux. (Le Monde, Marie Charrel, 21/12)
 
AGRICULTURE
 
Selon l’Institut national de la statistique et des études économiques, le revenu agricole français devrait baisser de 9% en 2023, un sérieux retournement après une augmentation de 13,1% en 2021 et de 9,6% en 2022. Ce recul est dû à la baisse des prix des matières premières, comme les céréales, et à l'augmentation des coûts de production, notamment les engrais (+19% attendus en 2023) et l'alimentation animale (+1%). La production agricole du pays devrait elle aussi reculer de 0,8% en valeur pour s’établir à 95,5 milliards d'euros. Toutefois, certaines productions, comme les produits animaux et certaines cultures, semblent résister mieux que d'autres. Par ailleurs, le gouvernement prévoit de dépenser trois milliards d'euros pour faciliter l'accès au foncier et soutenir des techniques agricoles plus durables, et a récemment approuvé un fonds de garantie allant jusqu'à deux milliards d'euros pour aider à l'installation de nouveaux agriculteurs. (Le Figaro, Olivia Détroyat, 21/12)
 
 
Dans le Morbihan, une structure associative, la Coopérative d'Installation en Agriculture Paysanne (Ciap), accompagne les reconversions professionnelles dans l'agriculture. Cette initiative est soutenue par la Confédération paysanne et d'autres acteurs locaux. Les stagiaires, principalement des adultes sans expérience préalable dans le monde agricole, bénéficient d'une formation pratique chez deux « paysans référents » avec lesquels ils passent 28 heures par semaine. Ils participent également à des sessions de formation portant sur des thématiques concrètes, tels que la recherche de foncier ou les études de marché, le tout financé par la région Bretagne. L'objectif est de proposer une alternative aux formations classiques jugées inadaptées aux nouveaux profils, tout en transmettant une vision de l'agriculture en transition. Le programme est jugé pertinent, car 60% des futurs agriculteurs ne seraient pas issus du milieu agricole et un agriculteur sur deux partira à la retraite d'ici 2030. (Libération, Pauline Moullot, 21/12)
 
CONJONCTURE ECONOMIQUE
 
Le 20 décembre 2023, les ministres des Finances des 27 états membres de l'Union européenne se sont accordés sur de nouvelles règles budgétaires. Elles offrent une plus grande flexibilité aux états membres pour investir dans la transition énergétique et la défense, tout en prévoyant une réduction plus progressive des déficits publics. Cependant, les finances publiques européennes resteront fortement encadrées par des normes chiffrées, comme exigées par l'Allemagne. Le pacte de stabilité modifié contient deux volets, un concernant les états dont le déficit public dépasse 3% du produit intérieur brut et l'autre ayant trait à la prévention d'un endettement public incontrôlable. Un nouveau critère de dépenses publiques sera désormais pris en compte pour la réduction du déficit. Malgré ces changements, le pacte de stabilité n'est pas significativement plus simple que son prédécesseur et les opinions publiques et les dirigeants politiques risquent de peiner à s'en approprier. (Les Echos, Guillaume de Calignon, 21/12)
 
 
L’entrée de l’Ukraine dans l’Union européenne (UE), bien qu’encore lointaine, suscite des préoccupations, concernant notamment son impact financier pour l’UE. Toutefois, une étude de la Hertie School-Jacques Delors Centre estime que cette adhésion n’augmenterait les dépenses annuelles de l’UE que de 11 milliards d’euros. Conformément aux règles budgétaires actuelles, l’Ukraine recevrait 13,2 milliards d’euros de fonds européens par an, détaille l’investigation. De manière significative, l’étude souligne que l’aide accordée à l’Ukraine ne diminuerait pas les fonds alloués aux autres États membres de l’UE, assurant ainsi qu’aucun des pays actuels ne deviendrait contributeur net suite à l’adhésion de l’Ukraine. (Les Echos, Vincent Collen, 21/12)
 
 
Le budget de 2024 du gouvernement allemand prévoit de nombreuses économies, suscitant la colère et l’inquiétude dans plusieurs secteurs. L’agriculture proteste contre la suppression des avantages fiscaux sur les véhicules et le diesel agricoles, une décision qui rapportera 920 millions d’euros à l’État. Le secteur automobile, quant à lui, s’oppose à la disparition d’une prime pour l’achat d’une voiture électrique, malgré l’objectif du gouvernement de mettre 15 millions de véhicules électriques sur les routes d’ici 2030. L’industrie est également préoccupée par l’impact sur les prix de l’électricité. Ces mesures contribueront à combler un déficit de 17 milliards d’euros dans le budget fédéral de 2024. (Les Echos, Emmanuel Grasland, 21/12)
 
 
Retrouvez la synthèse du 20/12/2023 ici : https://xml.luqi.fr/casa/fluxpresse/20231220/synthese.html
 
Synthèse réalisée par Cision-L'Argus de la Presse
 
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