["ARGUS DE LA PRESSE"]
 
SYNTHÈSE DU 22/12/2023
ENVIRONNEMENT BANCAIRE
 
En 2024, les banques centrales devraient poursuivre et même accélérer la réduction de leur bilan. Depuis 2008, elles ont énormément accru leurs bilans pour faire face à diverses crises, atteignant 9 000 milliards en 2022 dans leurs devises respectives pour la Réserve fédérale américaine (Fed) et la Banque centrale européenne (BCE). Pour réduire leur bilan, ces institutions ont commencé à laisser expirer certains titres de leur portefeuille sans les réinvestir, une technique appelée « quantitative tightening » (QT). D’après Bastien Drut, responsable des études et de la stratégie chez CPR AM, si le QT continue à son rythme actuel, une pénurie de réserves pourrait se produire dans quelques mois, rendant peu probable la poursuite de cette politique par la Fed. À l’instar de la Fed, la BCE pourrait également devoir suspendre sa politique de QT à terme. (Les Échos, Guillaume Benoit, 22-23/12)
 
 
En 2024, les États de la zone euro devraient emprunter sur les marchés près de 1 270 milliards d'euros, un record en termes d'émissions nettes souveraines, en dépit du retrait des réinvestissements de la Banque centrale européenne via le programme d'achats pandémique d'urgence. Cela est dû, en grande partie, à la réduction du bilan de la BCE (ou Quantitative Tightening, QT). Au total, les obligations à absorber par les marchés, post remboursements et réductions du bilan de la BCE, devraient atteindre 660 milliards d'euros contre 620 milliards en 2023, d’après les banques d’investissements. L'Allemagne devrait émettre 276 milliards d’euros à moyen et long terme, selon les estimations publiées le 19 décembre 2023 par l’Agence des finances allemande, Finanzagentur. Pour la France, les émissions devraient s’élever à 285 milliards, contre 270 milliards en 2023, a indiqué l’Agence France Trésor le 13 décembre. (L’Agefi, Fabrice Anselmi, 22/12)
 
PRODUITS / MÉTIERS / ACTIVITÉS BANCAIRES
 
La collecte du Livret A a commencé à se stabiliser après avoir connu des collectes exceptionnelles en 2022 et au début de 2023, suivies par une chute historique en octobre 2023. En novembre 2023, il a enregistré une décollecte de 0,28 milliard d’euros, tandis que le Livret de développement durable et solidaire (LDDS) affiche une collecte nette de 0,21 milliard d’euros, selon les chiffres de la Caisse des Dépôts publiés le 21 décembre. Malgré le gel du taux du Livret A à 3% jusqu’au 1er février 2025, les épargnants devraient retrouver un rendement réel positif avec le ralentissement de l'inflation prévu à partir de mars ou avril 2024, estime Philippe Crevel, directeur du Cercle de l’épargne. (Les Échos, Marion Heilmann, 22-23/12)
 
 
Les taux des Plans épargne logement (PEL) ouverts à partir du 1er janvier 2024 augmenteront de 2% à 2,25% bruts. Ce produit d’épargne destiné à soutenir l’achat immobilier ou des travaux de rénovation pourrait attirer davantage les épargnants. En dépit de cette augmentation, le taux du PEL reste inférieur à celui du Livret A, gelé à 3% jusqu’au 1er février 2025. De plus, le PEL comporte diverses obligations, telles qu’une limite de dépôt maximale de 61 200 euros, une contribution annuelle minimale de 540 euros, et un blocage de l’épargne pendant quatre ans. (Les Échos, M. H., 22-23/12/2023)
 
 
La Banque de France alerte sur la montée des escroqueries par manipulation téléphonique, un type de fraude en hausse même si la fraude aux paiements est en baisse globale. En 2022, 340 millions d'euros de paiements frauduleux ont résulté de cette technique, soit 18% des fraudes. Les escrocs usurpent des numéros de téléphone appartenant à des banques pour gagner la confiance des victimes. La Banque de France travaille avec l'Autorité de régulation des communications électroniques (Arcep) pour protéger les numéros sensibles. Pour sa part, l'institution renforce ses dispositifs de sécurité et sensibilise ses clients à ne jamais communiquer leurs identifiants de connexion. (L‘Agefi, Alexandra Oubrier, 22/12)
 
ESG ET TRANSITION ENVIRONNEMENTALES ET SOCIÉTALE
 
Depuis mars 2021, le Crédit Mutuel a renforcé son engagement dans la solidarité et l'environnement, d'abord en lançant sa fondation, puis en créant un dividende sociétal en janvier 2023. La fondation a reçu deux fois de suite le Grand Prix de la Philanthropie pour ses actions réductrices d'inégalités. Le dividende sociétal, représentant 15% du résultat net du groupe, a permis de renforcer le soutien de la fondation. Avec une dotation de 430 millions d'euros, elle a soutenu des investissements à impact environnemental et solidaire, des mesures solidaires pour les clients et du mécénat. La fondation a également aidé à résorber les « déserts de solidarité » en France et a acquis la forêt de Dambach pour sa préservation. (Les Échos, Martine Robert, 22-23/12)
 
 
Le 20 décembre, le groupe danois Ørsted a annoncé la construction du plus grand parc éolien offshore du monde, nommé Hornsea 3, au large des côtes britanniques. Avec une capacité de 2,9 gigawatts, il devrait fournir de l'électricité à plus de 3,3 millions de foyers et être achevé en 2027. La majorité des contrats liés aux investissements de Hornsea 3 ont été signés avant les récentes augmentations de tarifs dues à l'inflation, permettant à Ørsted d'obtenir des prix compétitifs. Le secteur éolien traverse une période difficile à l'échelle européenne en raison de la hausse des taux d'intérêt, l'inflation, une baisse des prix de l'électricité et une pénurie de main-d'œuvre. Cependant, Vincent Mortier, responsable des gestions du gérant d'actifs Amundi, entrevoit des opportunités d'investissement permettant de relancer le secteur des énergies renouvelables. (La Tribune, 22/12)
 
 
Le groupe américain de private equity KKR a annoncé son intention de prendre totalement le contrôle de l'énergéticien portugais Greenvolt, spécialisé dans l'énergie renouvelable, pour près de 1,2 milliard d’euros. Par le biais de sa filiale Gamma Lux, le fonds d’investissement a annoncé le 21 décembre 2023 avoir lancé une offre publique d’achat sur toutes les actions de Greenvolt. L'opération devrait être finalisée fin mai 2024, après approbation des autorités de la concurrence du Portugal et d'autres pays européens. Greenvolt, qui développe des projets solaires, éoliens et de biomasse dans une quinzaine de pays européens, propose un portefeuille de projets représentant 7,7 gigawatts. KKR, qui avait déjà investi 200 millions d'euros dans l'entresprise début 2023, prévoit de retirer la société de la cote portugaise s'il obtient plus de 90% des droits de vote. (L’Agefi, Yves-Marc Le Réour, 22/12)
 
 
Entre 2012 et 2021, la France a importé en moyenne 3,6 millions de tonnes de soja par an, équivalant à 54 kg par habitant. Pourtant, la culture de ce produit est responsable de la déforestation, notamment au Brésil. Un rapport du service des études statistiques du ministère de la Transition écologique révèle que la consommation de l’Union européenne représenterait près de 10% de la déforestation mondiale. Pour lutter contre ce phénomène, la France a prévu dans la loi Climat de 2021 de mettre fin à l’importation de produits forestiers ou agricoles non durables contribuant à la déforestation d’ici à 2030. Parmi ces produits, le soja est le plus préoccupant, étant donné son volume d’importation. (Les Échos, Marie Bellan, 22-23/12/2023)
 
AGRICULTURE
 
La nouvelle assurance récolte, entrée en vigueur en janvier 2023, reçoit un bilan positif de la part des assureurs, avec une augmentation des nouveaux contrats signés. Selon Jean-Michel Geeraert, directeur du marché de l’agriculture et de la prévention de Pacifica, les surfaces assurées sont estimées à 12% en arboriculture, 10% en prairies, 30% en grandes cultures et plus de 40% en viticulture. Avec Groupama, ils couvrent près de 1,5 million d’hectares de prairies. Le texte de loi vise une couverture de 60% des surfaces en grandes cultures et viticulture, et 30% des surfaces en arboriculture et prairies d’ici 2030. (La France Agricole, A. Gambarini, 22/12)
 
 
La filière viticole d'Occitanie, première région bio et exportatrice de France, fait face à une crise majeure due à la baisse de la consommation, l'inflation, le recul des exportations, la concurrence étrangère et la diminution de la production. Les exploitations ont diminué de 30 000 à 23 000 depuis 2000. Les difficultés affectent particulièrement les vins d'entrée de gamme, avec une réduction de la production due aux conditions climatiques et une augmentation des coûts de production. Les vignerons font également face à des retards de paiement de la part des coopératives et des acheteurs étrangers. Face à cette situation, ils se tournent vers la vente de raisins pour la distillation et la production d'eaux-de-vie pour compenser les pertes, une solution soutenue par l'État, mais qui génère moins de revenus. La profession demande des aides à l'arrachage de vignes pour la première fois dans la région. (Le Monde, Philippe Gagnebet, 22/12)
 
CONJONCTURE ECONOMIQUE
 
Le Parlement italien a rejeté la réforme du Mécanisme européen de stabilité (MES), surnommé le « FMI européen ». Créé en 2012, le MES aide les économies en difficulté de la zone euro en échange de réformes strictes, assurant ainsi sa stabilité. La révision de ce mécanisme visait à créer un Fonds de résolution unique pour les défaillances bancaires et à renforcer les pouvoirs de surveillance des États. Ce rejet par l'Italie entrave son entrée en vigueur nécessitant l'approbation de tous les parlements des vingt membres de la zone euro. En Italie, le MES est symbolisé comme une austérité imposée par l'Europe en échange des programmes d'assistance. Giorgia Meloni, présidente du Conseil, redoute que le MES contraigne l'Italie à mettre en œuvre des programmes durs ou de restructuration de sa dette publique. (Les Échos, Fabienne Schmitt, 22-23/12)
 
 
Le 21 décembre 2023, le ministère chinois du Commerce a annoncé l'interdiction par la Chine de l’exportation des technologies d'extraction et de séparation de terres rares, une décision cruciale dans le commerce mondial. Ces métaux jouent un rôle essentiel dans le développement de nombreuses technologies en plein essor, telles que les batteries électriques, les puces électroniques, les smartphones, les écrans LCD, l'internet, ainsi que les éoliennes, entre autres. Cette mesure vise à sauvegarder la sécurité nationale chinoise tout en conférant au pays un avantage dans la course à l'indépendance technologique. Face à cette situation, d'autres pays, notamment en Europe, qui sont fortement tributaires des exportations chinoises, pourraient éprouver des difficultés à développer leur secteur technologique. À l'heure actuelle, la Chine contrôle environ 75% de la production mondiale de ces terres rares. (La Tribune, 22/12)
 
 
Le nouveau président argentin, Javier Milei, a signé un décret apportant des modifications à plus de 300 normes, couvrant des domaines tels que le droit du travail et les loyers. Ces ajustements vont jusqu'à abolir les lois empêchant la privatisation d'entreprises publiques. Son objectif est de donner aux individus plus de liberté et de minimiser le nombre de régulations entravant la croissance économique, mais aussi d'attirer des investisseurs. Ces mesures s'ajoutent aux actions prises dès le 12 décembre 2023, notamment une dévaluation du peso de plus de 50%. Cependant, ces décisions ont engendré des manifestations, avec des milliers d’Argentins descendant dans les rues pour exprimer leur désaccord. De plus, ces mesures doivent encore être approuvées par le Congrès, où le parti du président est minoritaire. (Les Échos, G. C., 22-23/12)
 
 
Retrouvez la synthèse du 21/12/2023 ici : https://xml.luqi.fr/casa/fluxpresse/20231221/synthese.html
 
Synthèse réalisée par Cision-L'Argus de la Presse
 
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