["ARGUS DE LA PRESSE"]
 
SYNTHÈSE DU 26/12/2023
ENVIRONNEMENT BANCAIRE
 
Orange et La Banque Postale ont pris la décision de se retirer du marché de la banque en ligne en France, marquant la fin de leurs filiales respectives, Orange Bank et Ma French Bank. Bien que ces deux filiales aient réussi à attirer un nombre significatif de clients, elles n’ont pas pu devenir rentables dans un marché très compétitif. Orange a conclu un accord avec BNP Paribas pour transférer ses clients vers Hello Bank, tandis que La Banque Postale envisage la cessation d’activités de Ma French Bank. Parmi les principaux acteurs de ce marché, Boursorama reste le leader avec plus de 5 millions de clients. De son côté, Crédit Agricole souhaite relancer BforBank et étendre son activité au-delà des frontières françaises. (Les Echos, Romain Gueugneau, 26/12)
 
 
Le 22 décembre, la fintech britannique Revolut, fondée en 2015, a annoncé un bénéfice net après impôts de 6,7 millions d'euros pour l'année 2022, une baisse de 78% par rapport à 2021. « 2022 a été une année forte pour Revolut, durant laquelle nous nous sommes notamment démarqués de nos concurrents », indique Nikolay Storonsky, cofondateur de Revolut. Cette chute est due à de lourds investissements réalisés pour stimuler leur croissance et une augmentation des pertes sur crédits. Malgré cela, Revolut a vu son nombre de clients augmenter de 10 millions et son chiffre d'affaires de 45%. La néobanque, qui souhaite concurrencer les géants bancaires européens, prévoit un chiffre d'affaires de près de 2 milliards d'euros pour 2023. Cette croissance fulgurante fait de Revolut le leader incontesté des néobanques, bien que certaines continuent de subir des pertes. (Le Figaro, Danièle Guinot, 23-24/12)
 
PRODUITS / MÉTIERS / ACTIVITÉS BANCAIRES
 
En 2024, de nombreux changements financiers auront lieu en France. Le SMIC augmentera de 1,13%, passant à 1 398,69 euros net/mois, et les retraites seront revalorisées de 5,3%, tandis que les minima sociaux augmenteront de 4,6%. En revanche, la taxe foncière connaîtra une hausse de 3,9%, l'une des plus fortes en 40 ans. La rémunération du livret A restera à 3% et de nouveaux placements comme le plan d'épargne avenir climat (PEAC) feront leur apparition. Le prêt à taux zéro (PTZ) sera prolongé jusqu’en 2027, avec de nouvelles conditions, favorisant les classes moyennes. Les primes d'assurances augmenteront, avec une hausse moyenne de 8,1% pour les mutuelles. Fin 2024, un nouveau règlement européen imposera la gratuité du virement bancaire instantané. (Le Parisien, Maxime Gayraud, 26/12)
 
 
En 2023, les prix de l’or ont atteint des records avec une once clôturant à 2 072,22 dollars début décembre. L’inflexion de la politique monétaire américaine, les tensions géopolitiques mondiales et l’achat massif d’or par les banques centrales ont contribué à cette montée. L’affaiblissement du dollar a également stimulé les prix de l’or, qui progressent plus vite que la baisse des taux réels. La demande en or a notamment augmenté en Chine et en Inde. Les analystes d’ING estiment que l’or pourrait atteindre de nouveaux records en 2024, avec une once à plus de 2100 dollars au quatrième trimestre. (Les Echos, Etienne Goetz, 26/12/2023)
 
 
Le principal assureur des collectivités locales en France, la SMACL, a été sauvé une fois de plus par son actionnaire principal, la société d’assurance la MAIF. Avec des finances plombées par les coûts des émeutes survenues en juin 2023 à la suite de la mort du jeune Nahel, la SMACL a reçu une recapitalisation de 65 millions d'euros et une émission de dette subordonnée de 90 millions d'euros de la part de la MAIF. Ces mesures permettent à la SMACL de viser un ratio de solvabilité dépassant les 130% d'ici la fin de 2023. Toutefois, l’assureur demeure en difficulté et anticipe une hausse des sinistres, craignant le désengagement progressif des autres acteurs du marché dans ce segment. (Les Echos, Rachel Cotte, 26/12)
 
ESG ET TRANSITION ENVIRONNEMENTALES ET SOCIÉTALE
 
Le tribunal administratif de Paris a rejeté le 22 décembre 2023 la demande des ONG d'une amende de 1,1 milliard d'euros à l'État pour son insuffisance à lutter contre le réchauffement climatique. Dans cette « Affaire du siècle », l'État avait été condamné en février 2021 pour ne pas respecter ses engagements d'émissions de gaz à effet de serre. Mais le tribunal a constaté que le concerné avait adopté ou mis en œuvre des mesures pour réparer le préjudice. Le Centre interprofessionnel technique d'études de la pollution atmosphérique (Citepa) a confirmé une baisse de 2,7% des émissions de CO2 en 2022 et de 4,3% au premier semestre 2023. Les ONG ont souligné que cette réduction était due à des circonstances extérieures telles que la crise énergétique, mais le tribunal n'a pas retenu cette argumentation. (Les Echos, M. B., 26/12)
 
 
Dans une chronique pour Les Echos, Benoît Ranini, président co-fondateur du cabinet TNP Consultants, souligne l’urgence de mobiliser la finance européenne pour la transition énergétique. Il suggère de réorienter l'épargne vers la lutte contre le réchauffement climatique, d'investir massivement dans les technologies vertes et de faire évoluer le contexte réglementaire qui empêche la consolidation des institutions financières. Il met également en évidence le besoin d'un marché unique du financement. Benoît Ranini estime que l’Europe doit rattraper son retard par rapport aux investissements des États-Unis et de la Chine. (Les Echos, Benoît Ranini, 26/12)
 
STRATÉGIE DIGITALE
 
L’application WhatsApp, avec 43 millions d'utilisateurs en France et 2 milliards d'utilisateurs quotidiens dans le monde, devient l'une des principales plateformes pour la multinationale Meta. Partout dans le monde, environ 200 millions d'entreprises utilisent l'interface WhatsApp Business pour gérer leurs activités de marketing ou de service client. La spécificité de la plateforme est sa polyvalence, elle permet des conversations privées, le shopping et le suivi de l'actualité. Pour maintenir la croissance de WhatsApp, Meta vise à la monétiser, principalement par le biais de services payants facturés aux entreprises, plutôt que par la publicité ciblée. Le géant des médias sociaux travaille également sur l'intelligence artificielle, un secteur qu'il considère comme une priorité à partir de 2024, pour répondre aux questions des clients. (Le Figaro, Claudia Cohen, Chloé Woitier, 26/12)
 
 
Dans une tribune publiée par Les Échos, Christophe Baniol, partner practice services financiers chez Sopra Steria Next, souligne la complexité inhérente à l’activité bancaire moderne, rendant difficile une maîtrise opérationnelle complète. Il suggère que les capacités inégalées de l’intelligence artificielle (IA) générative en matière de traitement et d’interprétation des données pourraient simplifier et réinventer les processus bancaires. En générant des notes pertinentes et des réponses personnalisées, elle faciliterait le dialogue entre les conseillers et les clients. L’IA générative pourrait également produire des relevés de compte intelligents, destinés aux clients ou aux managers, pour optimiser les performances. (Les Echos, Christophe Baniol, 26/12)
 
 
Coinbase, la deuxième plus grande plateforme d'échange de cryptoactifs au monde, a obtenu son enregistrement en tant que prestataire de services sur actifs numériques (PSAN) en France auprès de l'Autorité des marchés financiers (AMF) le 21 décembre. L'enregistrement concerne les activités de conservation, d'achat et de vente d'actifs numériques. Il s’agit d’une étape cruciale pour Coinbase qui souhaite développer ses services en France. Cela lui permet de se conformer à la réglementation en vigueur et d’éviter la procédure d'enregistrement renforcée qui sera applicable dès le 1er janvier 2024. Néanmoins, l'enregistrement actuel offre peu de garanties aux investisseurs, car il est soumis à des contrôles limités de la part de l'AMF. Par ailleurs, Coinbase planifie une expansion internationale. Ses revenus hors des États-Unis ont doublé entre le premier semestre 2022 et le premier semestre 2023. La plateforme a également obtenu plusieurs licences de fournisseur de services sur actifs numériques en Europe. (Les Echos, Sophie Rolland, 26/12)
 
CONJONCTURE ÉCONOMIQUE
 
Malgré un contexte économique difficile, la création d'entreprises reste dynamique en France. Près de 976 000 nouvelles inscriptions ont été enregistrées sur les onze premiers mois de 2023, soit 3 635 de plus que sur la même période en 2022, année record, selon les données de l'Insee publiées le 22 décembre 2023. L'industrie est le secteur où les créations d'entreprises sont les plus dynamiques, en hausse de 9,2% sur un an. Cependant, le nombre élevé de défaillances d’entreprises de moins de trois ans, en hausse de 30% au troisième trimestre, reste une préoccupation majeure. Par ailleurs, alors que le guichet unique, lancé en 2022, est prévu pour devenir la plateforme principale pour toutes les formalités des entreprises à partir du 1er janvier 2024, Bercy a décidé de maintenir un filet de sécurité afin d’éviter les déconvenues. (Les Echos, Nathalie Silbert, 26/12 ; Les Echos, N.S., 26/12)
 
 
La dette publique de la France a atteint un record de 3088,2 milliards d’euros fin septembre 2023. Cela représente 111,7% du PIB national, bien au-dessus du plafond de 60% qui sera réinstauré par l’Union européenne en janvier 2024, après quatre ans de suspension. Les économistes ont par ailleurs revu à la baisse la croissance prévue pour 2024, compliquant ainsi les négociations budgétaires à venir. Les prévisions françaises visent à stabiliser la dette à 109% du PIB jusqu’en 2026, avant une légère diminution à 108% en 2027, des objectifs jugés peu ambitieux. (Le Figaro, Anne de Guigné, 23-24/12/2023)
 
 
Malgré l'accord entre EDF et l'État sur la régulation du nucléaire, les industriels français expriment leur préoccupation quant à l'incertitude concernant leurs futures factures d'électricité après 2025. Les négociations avec EDF prennent du temps et des désaccords entre l'énergéticien et l'État subsistent. Pour bénéficier de prix attractifs, les entreprises devront désormais négocier directement avec EDF. Plusieurs questions persistent sur les quantités d'électricité disponibles par contrat, les possibilités d'achats groupés pour les entreprises consommant beaucoup d'électricité ou encore l'éventualité d'un nouveau contrat de vente avec le consortium Exeltium. L'incertitude est aggravée par le refus d'EDF de participer à une réunion avec l'État et les fédérations professionnelles. Un projet de loi sur cette réforme doit être présenté en conseil des ministres en janvier ou début février 2024. (Les Echos, Sharon Wajsbrot et Ninon Renaud, 26/12)
 
 
Retrouvez la synthèse du 22/12/2023 ici : https://xml.luqi.fr/casa/fluxpresse/20231222/synthese.html
 
Synthèse réalisée par Cision-L'Argus de la Presse
 
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