["ARGUS DE LA PRESSE"]
 
SYNTHÈSE DU 05/01/2024
ENVIRONNEMENT BANCAIRE
 
Trois ans après le Brexit, le secteur financier britannique subit toujours les effets des migrations d'emplois vers l'Europe, où les banques créent des postes pour se rapprocher de leurs clients. Goldman Sachs a ainsi créé 1 000 emplois dans l'UE depuis 2018, et JP Morgan a plus du doublé sur le continent en cinq ans. Le principal enjeu est la création future d'emplois dans l'UE qui auraient autrement été créés au Royaume-Uni, selon le think tank New Financial. Par ailleurs, le pays réajuste la réglementation de ses services financiers. Malgré les craintes d’un « big bang » réglementaire, les modifications sont pour l’instant modérées. L’objectif est de maintenir l'attractivité du secteur en conservant des régulations efficaces, assouplissant certaines démarches pour nourrir la compétitivité sans pour autant s'engager dans une déréglementation. (Les Echos, Ingrid Feuerstein, 05-06/01 ; Les Echos, In. F., 05-06/01)
 
 
Les investisseurs espéraient une baisse des taux directeurs de la Réserve fédérale américaine (Fed) dès le premier trimestre 2024, mais ont été déçus. Dans les minutes de la dernière réunion de l’institution, la majorité des membres du conseil de politique monétaire a opté pour le maintien des taux à un niveau élevé pour une durée indéterminée. La banque centrale n'a pas donné de signe précis d'un futur assouplissement, malgré des attentes du marché en ce sens. Cependant, un possible ralentissement du resserrement quantitatif se profile, ce qui serait une bonne nouvelle pour les investisseurs en obligations. Depuis avril 2022, la Fed a visé à réduire son bilan de 95 milliards de dollars par mois en arrêtant le réinvestissement de certaines obligations. (Les Echos, Guillaume Benoit, 05-06/01)
 
PRODUITS / MÉTIERS / ACTIVITÉS BANCAIRES
 
La Banque centrale européenne (BCE) a donné son approbation aux traders de Morgan Stanley à Paris, après avoir effectué un audit de leurs activités de marché dans le cadre de la « desk mapping review » initiée en 2020. Cet audit vise à évaluer la robustesse des dispositifs de contrôle des risques et de gouvernance des activités de trading des banques dans la zone euro. Depuis le Brexit, ces banques sont tenues de gérer leurs titres en euros au sein de l'Union européenne. Morgan Stanley, qui a plus que doublé ses effectifs parisiens depuis 2021 pour atteindre 360 salariés, vise entre 500 et 550 salariés d'ici deux ans. La BCE a audité les 56 salles de marché, qui gèrent 40% des 91 milliards d'euros d'actifs totaux des 264 « trading floors » en Europe. Selon ses estimations, au moins 132 traders devront être recrutés pour atteindre un total de 306, une grande part pouvant être située à Paris. (Les Echos, Anne Drif, 05-06/01)
 
 
Les solutions de gestion de trésorerie et celles de « web banking » sont utilisées par les entreprises pour optimiser la liquidité et obtenir une meilleure visibilité sur leurs comptes. Ces outils multibancaires centralisent l'information et offrent une sécurité supérieure aux liaisons bancaires via Internet. Des entreprises telles que Teleperformance, utilisent ces solutions pour centraliser leur trésorerie. Le web banking est souvent employé pour effectuer les paiements locaux des filiales à travers le monde. Les banques continuent à investir dans l'amélioration de ces outils et à élargir leurs fonctionnalités. Le web banking sert également de solution de secours en cas de problème sur la plateforme de paiements. Ainsi, les solutions de trésorerie et les outils de web banking sont complémentaires. (L’Agefi Quotidien, Frédérique Garrouste, 05/01)
 
ESG ET TRANSITION ENVIRONNEMENTALES ET SOCIÉTALE
 
En 2023, la Responsabilité Sociale et Environnementale (RSE) est devenue une préoccupation majeure pour les entreprises cotées, avec 80% des entreprises du SBF120 ayant un comité RSE, contre seulement 25% en 2015. Le recrutement dans les comités d'administration a également évolué pour intégrer des spécialistes de la RSE. D’après l’Institut Français des Administrateurs (IFA) et Ethics & Boards, 16 entreprises ont intégré une raison d'être dans leurs statuts, un signe de l'impact de la loi Pacte en vigueur depuis mai 2019. De plus, deux tiers des entreprises du SBF120 ont pris des engagements concrets pour la transition énergétique. La rémunération des dirigeants est également impactée. 99% des entreprises utilisent au moins un critère RSE pour déterminer la rémunération variable de leurs dirigeants. (Les Echos, Laurence Boisseau, 05-06/01)
 
 
L'Union européenne est en voie de finaliser un cadre réglementaire visant à promouvoir une finance plus durable. Le dernier élément de ce cadre consiste à réglementer les agences de notation extra-financières. Ces organismes ont pris une importance considérable ces dernières années, sans être réglementés. Le texte vise à offrir plus de transparence sur les méthodologies de notation et à éviter les conflits d'intérêts. Les négociations risquent d’être tendues, les institutions européennes ayant des positions divergentes sur plusieurs points, notamment la gestion des conflits d'intérêts lorsqu'une entreprise combine des activités de notation en matière environnementale, sociale et de gouvernance (ESG) avec d'autres services financiers. Les discussions en trilogue devraient commencer en février 2024. (Les Echos, L. Boi., 05-06/01)
 
 
En 2023, les émissions de CO2 en Allemagne ont chuté, atteignant un bas record depuis les années 1950. Cette baisse est principalement due à la diminution importante de la production d'électricité au charbon, mais d'autres facteurs, comme l'utilisation croissante des énergies renouvelables, ont également contribué. Sur la période, les émissions atteignaient 673 millions de tonnes, bien en dessous du maximum autorisé de 722 millions de tonnes, d’après l'organisme de référence Agora Energiewende. Toutefois, les émissions provenant des secteurs du logement et du transport sont restées pratiquement stables, échouant ainsi respectivement pour la quatrième et la troisième fois leurs objectifs climatiques. Pour atteindre les objectifs qu’elle s’est fixés, l'Allemagne devrait investir massivement dans la modernisation de l'industrie et du chauffage des bâtiments, selon les experts. (Les Echos, Claude Fouquet, 05-06/01)
 
 
En Asie, une première plateforme pour le climat et le développement a été mise en place au Bangladesh, identifié comme l'un des pays les plus vulnérables au changement climatique. Lancé lors de la COP28, ce projet bénéficie du soutien de multiples bailleurs de fonds, notamment la Banque asiatique de développement (BAD) et la Banque mondiale. Son objectif est d'intégrer les risques climatiques dans le budget du pays, d'améliorer la gestion des défis climatiques dans les investissements publics et d'accroître la gestion du risque climatique par les institutions financières. En janvier 2023, le Fonds monétaire international a approuvé un financement de 1,4 milliard de dollars pour le projet. De plus, la Banque mondiale a attribué des crédits de développement liés au climat d'un montant total de 1 milliard de dollars, tandis que la BAD s'est engagée à consacrer la moitié des 5,5 milliards de dollars alloués au Bangladesh pour soutenir le programme climatique. (Les Echos, Richard Hiault, 05-06/01)
 
RÉGLEMENTATION BANCAIRE
 
L'Autorité des marchés financiers (AMF) a autorisé 491 nouveaux fonds européens pour commercialisation en France en 2023, soit une baisse de 28% par rapport à 2022 et 41% par rapport à 2021. Au quatrième trimestre 2023, 134 de ces fonds ont été approuvés, dont 59 étaient des Exchange-Traded Fund (ETF) ou des stratégies indicielles, représentant 44% des autorisations sur la période. En ce qui concerne les fonds passifs, 166 ETF et produits indiciels ont été autorisés par l'AMF en 2023. De plus, sur l'ensemble de l'année, un tiers des produits autorisés étaient soit un ETF, soit une stratégie indicielle. Par ailleurs, le nombre d'organismes de placement collectifs européens (OPC) autorisés par l'Autorité a diminué en 2023, passant de près de 8 000 fin 2022 à 7 921 au 1er janvier 2024. (L’Agefi, Adrien Paredes-Vanheule, 05/01)
 
CONJONCTURE ÉCONOMIQUE
 
Le ministère de l'Économie renforce sa réglementation sur les investissements étrangers afin de protéger les entreprises françaises stratégiques. Les secteurs sensibles tels que la défense, l'énergie, l'eau, les transports, la santé publique et la sécurité alimentaire sont principalement surveillés. À partir du 1er janvier 2024, les nouvelles règles couvriront également l'extraction, la transformation et le recyclage des matières premières, ainsi que la sécurité des établissements pénitentiaires. Ces règles impliquent un contrôle accru des investissements non européens dépassant 10% du capital des entreprises cotées françaises. Les contrôles sont étendus aux prises de participation dans les filiales françaises d'entreprises étrangères. Selon la Direction générale du Trésor, 325 investissements étrangers ont été contrôlés en 2022. Certains experts sont préoccupés par l'impact de ces régulations sur les affaires, arguant qu'elles peuvent dissuader les investissements et freiner la constitution de grands groupes européens dans les secteurs stratégiques. (Le Figaro, Julie Ruiz Perez, 05/01)
 
 
En décembre 2023, la hausse des prix en France a légèrement progressé à 3,7% sur un an, après 3,5% en novembre, selon une estimation provisoire de l’Insee publiée le 4 janvier 2024. Cette augmentation est portée par la hausse des prix de l'énergie et des services. Pour 2024, les économistes anticipent une poursuite de la décélération de l’inflation et une progression du pouvoir d’achat des ménages. L’Insee table sur un taux d'inflation de 2,6% sur un an en juin. Ce ralentissement serait en partie attribuable aux effets du resserrement monétaire entrepris par la Banque centrale européenne (BCE). Malgré ces prévisions, les tensions géopolitiques alimentent les incertitudes sur l’évolution des prix du pétrole et du gaz, ce qui pourrait affecter l'inflation. (Les Echos, Nathalie Silbert, 05-06/01)
 
 
Retrouvez la synthèse du 04/01/2024 ici : https://xml.luqi.fr/casa/fluxpresse/20240104/synthese.html
 
Synthèse réalisée par Cision-L'Argus de la Presse
 
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