["ARGUS DE LA PRESSE"]
 
SYNTHÈSE DU 07/02/2024
VIE DU GROUPE
 
Amundi, premier gestionnaire d'actifs d'Europe, a acquis la société suisse Alpha Associate, spécialisée dans le secteur des actifs privés, pour un montant maximum de 350 millions d'euros. L'objectif est « d'accroître notre présence dans le domaine des actifs privés en Europe » alors que ce « marché connaît une croissance », souligne Valérie Baudson, directrice générale d'Amundi. La transaction marque la première acquisition d'Amundi depuis 2021, lorsqu'elle est devenue leader européen des ETF en rachetant Lyxor AM. Dans le même temps, la filiale de Crédit Agricole a enregistré une augmentation de 8,5% de son bénéfice net à 1,165 milliard d'euros en 2023, par rapport à 2022, et ses revenus nets ont augmenté de plus de 2% pour atteindre 3,122 milliards d'euros. Sur la période, les actifs sous gestion d'Amundi ont atteint 2 037 milliards d'euros, en hausse de 7% sur un an. (AFP, mgi/abb/nth, 07/02)
 
ENVIRONNEMENT BANCAIRE
 
Le géant de la gestion UBS a racheté son concurrent Credit Suisse il y a près d’un an sur demande du gouvernement et des autorités de régulation suisses. Le 6 février, le directeur général d’UBS, Sergio Ermotti, a souligné devant la presse et les analystes que l’intégration de Credit Suisse avait engendré plus de coûts que de bénéfices et continuerait de le faire jusqu’en 2026. La fusion des deux banques devrait générer des dépenses d’un milliard de dollars au premier trimestre 2024. UBS prévoit de réaliser la fusion des deux sociétés mères, UBS AG et Credit Suisse AG, au deuxième trimestre 2024. Des économies supplémentaires de 3 milliards de dollars d’ici 2026 sont attendues, la moitié provenant de suppressions d’emplois. L’objectif est d’atteindre une rentabilité des fonds propres durs CET 1 de 18% en 2028. (L’Agefi Quotidien, Aurélie Abadie, 07/02)
 
 
En pleine croissance, les banques espagnoles craignent la pérennisation de la taxe bancaire extraordinaire instaurée au début de la guerre en Ukraine. Cette taxe, initialement prévue pour deux ans, couvre les revenus de 2022 et 2023 et devrait permettre de collecter 1,5 milliard d'euros par an. Elle vient d'être prolongée d'un an, et le gouvernement espagnol envisage de la rendre permanente. Les dirigeants de grandes institutions bancaires comme Santander et BBVA s'opposent à cette mesure, qu'ils jugent discriminatoire et contreproductive pour l'économie. Ces prises de position interviennent alors que ces banques affichent des bénéfices records, avec Santander en tête qui a engrangé plus de 11 milliards d'euros de profits en 2023. Ces bénéfices ont été largement soutenus par la hausse des taux d'intérêt de la Banque centrale européenne (BCE). (Les Échos, Cécile Thibaud, 07/02)
 
PRODUITS / MÉTIERS / ACTIVITÉS BANCAIRES
 
En janvier 2024, le marché primaire des dettes financières a enregistré près de 129 milliards d'émissions en équivalent euros, proche de la performance de janvier 2023, selon Crédit Agricole CIB. La diminution des hausses de taux d'intérêt favorise ce marché. Vincent Hoarau et Michael Benyaya, respectivement directeur de la syndication FIG et responsable des solutions FIG chez Crédit Agricole CIB, constatent « un démarrage record des émissions bancaires » et s'attendent à ce que cette tendance persiste en raison du contexte macroéconomique propice. Le marché voit également une forte demande pour les titres à plus long terme (10 ans et plus) et une forte émission de dettes seniors non garanties à court terme. Michael Benyaya prévoit une offre de dettes subordonnées atteignant 35 à 40 milliards sur les dettes Tier 2 et AT1 pour répondre aux exigences règlementaires, au remboursement des dettes et à une possible augmentation des actifs pondérés par les risques. (L’Agefi, 07/02)
 
 
Blackstone s'associe à BNP Paribas afin de convaincre les épargnants français d'investir dans la dette privée via l'assurance-vie. Avec un encours de plus de 1 900 milliards d'euros, l'assurance-vie demeure l'investissement préféré des Français, un marché que Blackstone cherche à conquérir. Pour ce faire, le leader mondial dans le secteur non coté promet aux clients de BNP Paribas un accord d'exclusivité jusqu'au 5 avril 2024, avec un montant d'investissement minimal de 10 000 euros. Blackstone estime avoir l'avantage d'être le premier acteur majeur à se lancer sur ce marché en France. (Les Échos, Anne Drif, 07/02/2024)
 
 
Les entreprises doivent repenser leur gestion des risques face à l'augmentation des primes d'assurance et aux conditions d'exclusion de plus en plus sévères. Certains risques, tels que le cyber, deviennent même impossibles à assurer. Pour pallier cette situation, les entreprises misent sur le dialogue à long terme avec leurs assureurs et sur la création de captives d'assurance, des entités qui fournissent une couverture exclusive à leur organisation mère. Elles doivent également prouver qu'elles maîtrisent leurs risques pour obtenir une couverture. En parallèle, les critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) sont de plus en plus intégrés dans les stratégies d'entreprise. Cependant, cette démarche n'est pas toujours reconnue par les assureurs, qui ont du mal à maîtriser l'impact de ces critères sur les risques souscrits. De plus, il est difficile de s'assurer contre les grands risques liés à la transition énergétique, comme le risque climatique, faute de statistiques et de connaissances suffisantes. (Les Échos, Mallory Lalanne, 07/02 ; Les Échos, M. L., 07/02)
 
ESG ET TRANSITION ENVIRONNEMENTALES ET SOCIÉTALE
 
Le 6 février 2024, les députés européens et la présidence belge de l’UE ont trouvé un accord sur le Net Zero Industry Act. Ce plan, en réponse à l’Inflation Reduction Act (IRA) américain, vise à augmenter la production européenne de technologies critiques pour la décarbonisation. L’objectif est d’atteindre 40% de technologies vertes « critiques » produites en Europe d'ici 2030. Contrairement à l’IRA américain, le Net Zero Industry Act n’alloue pas de fonds supplémentaires, mais vise à changer les règles pour l’attribution et le déploiement de projets. Dans ce cadre, les procédures de permis pour construire des usines produisant ces technologies seront accélérées et pourront également bénéficier d’aides d’État. (Les Échos, Sharon Wajsbrot, 07/02/2024)
 
 
La Commission européenne mise sur le captage et le stockage du CO2 (CCS) pour atteindre son objectif de réduire de 90% les émissions de gaz à effet de serre d'ici 2040. Bruxelles prévoit de capter et d'éliminer 280 millions de tonnes de CO2 chaque année d'ici cet horizon. Dans le cadre de son Net Zero Industry Act, la Commission envisage également que les 27 États membres capturent 50 millions de tonnes de CO2 par an d'ici 2030 et 450 millions de tonnes par an en 2050. Cependant, cette technologie, dont le coût varie entre 40 et 150 euros la tonne de CO2 captée, est jugée coûteuse et n'a pas encore trouvé son modèle économique. La Commission souligne donc la nécessité d'un cadre réglementaire, d'une évaluation de la demande et d'un soutien à la recherche et à l'innovation pour son déploiement. Elle appelle également à la mise en place d'incitations financières pour garantir aux industriels un coût maximal du CCS. (Les Échos, Anne Feitz, 07/02)
 
 
En 2023, la production d'électricité issue de l’éolien a dépassé celle du gaz et du charbon en Europe, selon le think tank britannique Ember. Les éoliennes ont généré 475 TWh, soit une croissance de 13% par rapport à l'année précédente. Pendant ce temps, la production d'électricité provenant de centrales au gaz a baissé de 15% pour totaliser 452 TWh, et la part du charbon a chuté de 26% pour atteindre 333 TWh. Cette tendance est due en partie à l'augmentation des capacités d'énergie éolienne et solaire, mais aussi à une diminution de la consommation d'électricité. Malgré ces progrès, Ember met en garde contre les défis associés à la production intermittente d'énergie renouvelable. (Les Échos, Sharon Wajsbrot, 07/02)
 
 
La transition écologique pose d’importants défis économiques et sociaux en France, notamment dans les secteurs de l'agriculture, de la pêche, de l'industrie et du transport. Les agriculteurs, en particulier les éleveurs bovins, craignent d'être sacrifiés au nom de l'écologie et ont du mal à s'adapter aux nouvelles normes environnementales. Les pêcheurs sont impactés par l'augmentation du prix de l'énergie et par les restrictions d'activité visant à préserver les espèces menacées. Dans l'industrie, malgré des avancées, certains industriels peinent à décarboner leurs processus et redoutent la concurrence internationale. Quant au transport, responsable de 40% des émissions totales de gaz à effet de serre, selon l’Ademe, la transition vers des alternatives durables est lente et complexe. Les difficultés de ces secteurs mettent en lumière la complexité de concilier développement économique et protection de l'environnement. (Le Figaro, Anne de Guigné, 07/02)
 
 
La Cour des comptes française a publié un rapport critiquant les stations de ski pour leur manque de préparation face au changement climatique. D'ici 2050, seules quelques stations à haute altitude pourront continuer à exploiter leur domaine skiable. Les magistrats financiers remettent en cause l'épuisement d'un modèle économique établi dans les années 1960 et 1970, basé sur le ski comme activité principale. La saison d'enneigement dans les Alpes a été raccourcie d'environ un mois par an entre 1971 et 2019, entraînant une réduction de la fréquentation et des revenus. Les régions les plus touchées sont les Pyrénées, le Massif Central et le Jura. La Cour des comptes estime qu'il faut une « réorientation fondamentale de la dépense publique » pour s'adapter à la nouvelle réalité climatique. L’institution appelle à une plus grande diversification des activités et à la mise en place d'un fonds pour financer le démantèlement des installations inutilisées. (Le Figaro, Mathilde Visseyrias, 07/02)
 
RÉGLEMENTATION BANCAIRE
 
L'Europe vient de finaliser sa réglementation pour les agences de notation extra-financière, marquant une première mondiale dans le contrôle de ce secteur en pleine croissance. Les acteurs seront désormais supervisés par l'Autorité européenne des marchés financiers (AEMF), qui décernera les licences et imposera des sanctions si nécessaire. Les entreprises offrant des services de notation ESG et d'autres services financiers devront séparer leurs activités pour éviter les conflits d'intérêts. Elles seront également tenues de divulguer leurs méthodologies, sources de données et notations individuelles pour chaque critère ESG. Les agences situées en dehors de l'Union européenne devront se conformer à des régulations similaires. En revanche, les fournisseurs de données ESG ne sont pas concernés. La date d'entrée en vigueur n’est pas encore fixée. (Les Échos, Laurence Boisseau, 07/02)
 
 
Santander UK est soupçonnée d'avoir aidé des entreprises liées à l'Iran à contourner les sanctions américaines. Selon le Financial Times, elle aurait fourni des comptes à des sociétés écran détenues secrètement par Petrochemical Commercial Company (PCC), une entreprise pétrochimique iranienne sanctionnée par les États-Unis. Santander a réfuté ces accusations, affirmant qu'elle respecte les exigences en matière de sanctions. Par ailleurs, comme d'autres banques de détail britanniques, Santander UK pourrait recevoir une amende à la suite d’enquête sur le financement automobile menée par le régulateur financier britannique, la Financial Conduct Authority (FCA). Et ce, alors que Santander UK avait déjà été condamnée, en 2022, à une amende pour des défaillances dans son système de contrôle anti-blanchiment. (L’Agefi, Stéphanie Salti, 07/02)
 
STRATÉGIE DIGITALE
 
L'entreprise Alogia, spécialisée dans le soin aux personnes âgées, a récemment levé 6,5 millions d'euros auprès de cinq investisseurs, dont Crédit Agricole. Cette levée de fonds vise à financer le développement d’une stratégie s'appuyant sur la technologie pour adresser les besoins de la population senior, estimée à 14 millions de personnes de plus de 65 ans auxquelles s'ajoutent 11 millions d’aidants. Alogia propose des bilans de prévention pour adapter l'habitat des personnes âgées selon leurs besoins. « Nous pensons que les techniques prédictives permettront d’améliorer la prévention », a indiqué Alexandre Petit, président d’Alogia. De plus, l'entreprise a développé un algorithme, baptisé RevealCare, capable de définir des priorités d'intervention à partir de l’âge, du sexe et de l’adresse d'un individu. (Les Échos, Frank Niedercorn, 07/02)
 
AGRICULTURE
 
Le 6 février, la Commission européenne a proposé une réduction de 90% des émissions nettes de gaz à effet de serre de l’UE d’ici 2040 afin d’atteindre la neutralité carbone en 2050. Cependant, le secteur agricole, responsable de 14% des émissions, est resté en marge de cet engagement. La proposition exige une réduction de 22% à 30% de la pollution due à l’agriculture d’ici 2040, contre un chiffre initial de 30%. En outre, la Commission européenne a annoncé l’abandon du projet visant à réduire de moitié l’usage des pesticides d’ici 2030, citant les difficultés économiques des agriculteurs. Ce retrait a créé des tensions avec les écologistes qui critiquent l’absence d’objectifs clairs pour la transition verte du secteur agricole. La Commission européenne devra obtenir l’unanimité des 27 États membres pour inscrire cet objectif dans la loi, un défi sans doute compliqué en période d’élections législatives. (La Croix, Céline Schoen, 07/02 ; L’Opinion, Jade Grandin de l'Eprevier, 07/02)
 
 
Les problématiques sociales du secteur agricole sont souvent négligées par les investisseurs ESG. Cependant, quelques initiatives commencent à voir le jour. En effet, des fonds d’agriculture régénératrice émergent, comme celui de Crédit Agricole avec Idia Capital Investissement. Par ailleurs, l’initiative FAIRR, à laquelle participent plusieurs investisseurs, à l’instar d’Amundi, se concentre spécifiquement, depuis 2016, sur l’agro-business, fournissant des données et des outils pour améliorer les pratiques de l’industrie. FAIRR aborde divers sujets, dont les conditions de travail, la rémunération et la santé des acteurs du secteur. (www.agefi.fr, Thibaud Vadjoux, 07/02/2024)
 
 
Dans une chronique pour Les Échos, Matthieu Brun, directeur de la Fondation pour l’agriculture et la ruralité dans le monde (FARM), et Pierre Jacquet, membre du Cercle des économistes, indiquent qu’une transformation de l'agriculture est nécessaire face aux impératifs écologiques et climatiques. L'agriculture, grand contributeur aux émissions de gaz à effet de serre, est aussi un secteur clé pour lutter contre le changement climatique. Selon les auteurs, les agriculteurs doivent être soutenus dans l'adoption de pratiques respectueuses de l'environnement tout en garantissant leur revenu. Ils critiquent les modèles productivistes obsolètes et prônent une consommation et une distribution plus responsables. Ils soulignent également l'importance de stratégies de politique agricole globale intégrant des aspects de santé publique, environnementaux, énergétiques et commerciaux. (Les Échos, Matthieu Brun, Pierre Jacquet, 07/02)
 
CONJONCTURE ÉCONOMIQUE
 
Bercy se prépare à réduire ses prévisions de croissance pour 2024, sur fond de révisions à la baisse par l'OCDE et l'Insee. L'OCDE prévoit une hausse du PIB de 0,6% pour la France en 2024, bien en deçà du chiffre de 1,4% espéré par le gouvernement. L'impact de ce ralentissement de la croissance se fait immédiatement ressentir sur les finances publiques et risque de compromettre les objectifs du gouvernement, notamment le plein-emploi en 2027 et la réduction du déficit public. La France s'est engagée à ramener son déficit public sous les 3% en 2027. Le déficit est actuellement prévu à 4,9% en 2023 et à 4,4% en 2024. Le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, devrait rapidement actualiser les chiffres pour 2024. Cependant, cette révision pourrait être reportée jusqu'en avril, date à laquelle la France transmettra sa trajectoire pluriannuelle de finances publiques à Bruxelles. Par ailleurs, cette incertitude pour 2024 vient s'ajouter à des nouvelles peu encourageantes pour 2023, renforçant la perspective de futurs défis économiques, selon François Ecalle, spécialiste des finances publiques et président du site d’information Fipeco. (Le Monde, Elsa Conesa, 07/02)
 
 
En 2023, la France a soutenu ses exportateurs à hauteur de 19 milliards d’euros, majoritairement sous forme d’assurances-crédit export. Toutefois, le déficit commercial extérieur du pays a dépassé 100 milliards d’euros au cours de l’année écoulée. Désormais, Bercy compte simplifier les règles de « part française » afin d’accompagner davantage les PME-ETI. Dans ce cadre, les proportions requises ne changeront pas, mais les entreprises étrangères pourront aussi être éligibles au soutien public si elles font appel à des sous-traitants français. De plus, Bercy a décidé de relever le seuil définissant les PME-ETI, permettant à plus d’entreprises de bénéficier de déclarations simplifiées et d’une plus grande couverture financière. (Les Échos, Sébastien Dumoulin, 07/02/2024)
 
 
Retrouvez la synthèse du 06/02/2024 ici : https://xml.luqi.fr/casa/fluxpresse/20240206/synthese.html