["ARGUS DE LA PRESSE"]
 
SYNTHÈSE DU 08/02/2024
VIE DU GROUPE
 
En 2023, les résultats de Crédit Agricole a dépassé les attentes financières en annonçant un bénéfice net annuel de 8 milliards d'euros pour le groupe et de 6,35 milliards d'euros pour Crédit Agricole SA, en hausse de 19,6% sur un an. Philippe Brassac, directeur général de Crédit Agricole, attribue que ces « bons résultats » à la robustesse du modèle du groupe. La banque se porte bien grâce à une forte performance dans le financement et l'investissement et à une augmentation des revenus grâce à l'acquisition des activités européennes de RBC Investor Services. Elle a aussi affiché une maitrise des coûts et prévu une croissance externe significative. Le dividende pour les actionnaires a augmenté de 24%, atteignant 1,05 euro par action. Par ailleurs, Crédit Agricole, qui contrôle les caisses régionales, envisage d’augmenter sa participation au sein de Crédit Agricole SA. Sur ce sujet, « l'opération suit son cours », confirme Dominique Lefebvre, président du Crédit Agricole SA. Parallèlement, Crédit Agricole réaffirme également son engagement dans la lutte contre le réchauffement climatique, prévoyant de ne plus financer de projets liés aux énergies fossiles et de réduire leurs émissions de CO2 de 75% d'ici à 2030. (Reuters, Augustin Turpin, 08/02 ; Dow Jones, Aurélie Abadie, 08/02 ; AFP, Benoît Pelegrin, 08/02 ; www.lesechos.fr, Edouard Lederer, 08/02)
 
 
Amundi, filiale du Crédit Agricole, reste solide grâce à une stratégie de maîtrise des coûts efficace. Malgré un déplacement des clients vers des produits moins marginalisés, le gestionnaire de fonds prévoit de dégager un bénéfice net de 1,2 milliard d'euros en 2023. Dans le cadre de son expansion, Amundi a récemment acquis Alpha Associates, un spécialiste zurichois des fonds de fonds, augmentant ainsi sa capacité dans le domaine prometteur de la multigestion d'actifs non cotés. Cette acquisition augmentera la gestion d'actifs privés d'Amundi, créant une valeur positive pour son bénéfice par action. (Les Échos, 08/02)
 
 
Le 7 février, le site Crédit-agricole.fr, ainsi que l'application mobile de Crédit Agricole, Ma Banque, ont été hors service pendant plusieurs heures en raison d'une cyberattaque revendiquée par le groupe de pirates Turk Hack Team. La banque a rassuré ses clients en affirmant qu'aucune compromission des systèmes d'information et des données n'avait eu lieu. (www.leparisien.fr, L.A., 08/02)
 
ENVIRONNEMENT BANCAIRE
 
Crédit Mutuel Alliance Fédérale (CMAF), la principale composante du groupe Crédit Mutuel, a réalisé un bénéfice net de 4,115 milliards d’euros en 2023, une première pour l’entreprise. Cette hausse de 18,1% a été favorisée par une diversification des services, notamment dans le secteur de l’assurance, qui représente 19% de son chiffre d’affaires. Cependant, le coût du risque a augmenté de 68,7% en un an en raison de crédits non remboursés par de grandes entreprises comme Casino et Orpea. Selon Nicolas Théry, président du groupe, l’augmentation des taux a eu un impact sur la marge nette d’intérêt, mais son effet est temporaire. (Les Échos, Edouard Lederer, 08/02/2024)
 
 
En 2023, le groupe bancaire BPCE, qui supervise les réseaux Banque Populaire et Caisse d’Epargne, a enregistré une baisse de ses performances financières de 7%, atteignant 22,2 milliards d'euros. Cette diminution est principalement attribuée à la hausse des taux d'intérêt commencée en 2022. Le résultat net du groupe a chuté de 25%, s'établissant à 2,8 milliards d'euros. Néanmoins, cette baisse était « anticipée », selon Nicolas Namias, président du directoire de BPCE. Il a souligné : « Cet impact reflète la place que nous occupons dans le financement de l'économie française. Avec notre modèle de financements à taux fixe, nous sommes fiers d'avoir pleinement joué notre rôle de protection du pouvoir d'achat des clients des Banques Populaires et des Caisses d'Epargne ». Malgré ce contexte, BPCE a maintenu son activité commerciale et revendique 11,6 millions de clients actifs en banque de détail et en assurance. Avec le Crédit Agricole, BPCE demeure l'un des principaux vendeurs de crédits à l'habitat. (Les Échos, Romain Gueugneau, 08/02)
 
 
Slawomir Krupa, à la tête de la Société Générale depuis mai 2023, s’est fixé comme objectif de redresser la rentabilité de la banque par des réductions d’effectifs, des baisses de coûts et des cessions d’actifs. En septembre 2023, il a dévoilé un plan de réduction des coûts de 1,7 milliard d’euros, mettant l’accent sur le renforcement des fonds propres de la banque. La Société Générale fait face à une pression intense, étant positionnée entre le Crédit Agricole et BNP Paribas, avec des résultats financiers décevants en 2023. Un plan de départ de 900 postes est prévu pour ce printemps. (L’Express, Béatrice Mathieu, 08-14/02)
 
 
Après avoir déclaré un bénéfice net de 2,05 milliards d'euros en 2023, la banque italienne Monte dei Paschi di Siena (MPS) a annoncé son intention de verser des dividendes pour la première fois en treize ans. Luigi Lovaglio, directeur général de la banque, propose de reverser 0,25 euro par action pour un total de 315 millions d'euros. La banque prévoit de distribuer 50% de ses bénéfices nets aux actionnaires pour 2024. MPS avait été sauvée de la faillite en 2017 par une injection de 5,4 milliards d'euros de l'État italien, qui détient désormais 39,23% de la banque. En outre, la situation juridique de MPS s'est considérablement améliorée, avec une baisse des litiges juridiques. La banque prévoit de se recentrer sur ses activités commerciales en 2024. (L’Agefi, Stéphanie Salti, 08/02)
 
PRODUITS / MÉTIERS / ACTIVITÉS BANCAIRES
 
La néobanque Nickel, filiale de BNP Paribas, marque son dixième anniversaire en élargissant son offre à l'assurance habitation et au crédit, en partenariat avec FLOA, BNP Paribas Cardif et l'assureur Lemonade. Avec 3,6 millions de clients et une présence dans 7 500 bureaux de tabac partenaires, Nickel espère surpasser les attentes et compter 5,5 millions de clients d'ici fin 2025. Dans un communiqué du 7 février 2024, la banque a annoncé qu'elle compte aussi lancer une offre d'épargne dans les mois à venir. Elle vise à devenir la principale distributrice de comptes courants en France grâce à son vaste réseau de points de vente, et envisage de poursuivre son expansion à l’international. (Les Échos, Marion Heilmann, 08/02)
 
 
L’escroquerie au faux conseiller bancaire prend de l’ampleur en France. Selon la Banque de France, le préjudice causé par cette arnaque a atteint 340 millions d’euros, en augmentation de 27% en un an. Les fraudeurs usent notamment du « spoofing », une technique qui leur permet de faire apparaître le numéro de la banque des victimes lors de l’appel. Pour lutter contre ces arnaques, les banques misent sur la prévention. Certaines imposent désormais un délai de 24 heures avant de pouvoir effectuer un virement à un nouveau bénéficiaire. Par ailleurs, « avec l’authentification forte mise en place en 2021, un fraudeur ne peut pas mettre en place tout seul une opération de A à Z. II a besoin de manipuler psychologiquement la victime », a indiqué Maya Atig, directrice générale de la Fédération bancaire française (FBF). (Le Parisien, Maxime Gayraud et Damien Licata Caruso, 08/02/2024)
 
ESG ET TRANSITION ENVIRONNEMENTALES ET SOCIÉTALE
 
L'ONG Les Ateliers du Futur a publié son classement sur les stratégies de décarbonation du CAC 40. Les entreprises Engie, Schneider Electric et ArcelorMittal ont été présentées comme les bons élèves du climat, suivies de près par Orange, Publicis et Saint-Gobain qui ont obtenu un score supérieur à 8/10. Selon Thierry Langreney, président de l'association, le classement ne se base pas sur les émissions, mais sur les efforts des groupes pour se décarboner. Les critères de jugement comprennent l'ambition, la transparence, et la cohérence de leurs stratégies. D'autres critères précis retenus sont les objectifs affichés pour 2030 et 2050, la couverture de ces plans, leur chiffrage et leur impact financier ainsi que la gouvernance. Le classement a été élaboré à partir des rapports annuels 2023 des entreprises, et vise à stimuler l'engagement en faveur de la réduction des émissions de gaz à effet de serre. (Les Échos, Anne Feitz, 08/02)
 
RÉGLEMENTATION BANCAIRE
 
Depuis le Brexit, le Royaume-Uni a révisé ses réglementations financières héritées de l'Union européenne pour renforcer la compétitivité de ses services financiers. Ce travail de réforme se poursuivra probablement sous le gouvernement travailliste si, comme le suggèrent les sondages, le parti remporte les prochaines élections législatives. Parmi les réformes importantes figure la décision de donner aux régulateurs, la Financial Conduct Authority (FCA) et à la Prudential Regulation Authority (PRA), un objectif secondaire de compétitivité, en plus de la stabilité financière, et la révision des marchés de capitaux. En outre, des ajustements sont prévus concernant les introductions en Bourse, les dispositions du cloisonnement des activités de banque de détail, la responsabilité des dirigeants bancaires et la directive Solvabilité 2. (Les Échos, Ingrid Feuerstein, 08/02)
 
AGRICULTURE
 
En 2023, l'agriculture française a connu un revers économique, avec une baisse spectaculaire de son excédent commercial. Les exportations agricoles ont diminué de 15%, principalement en raison d'une chute des prix des matières premières et d'une perte de parts de marché en Afrique. Cette situation découle d’une concurrence accrue de la Russie et de l'Ukraine sur le marché du blé. En ce qui concerne les produits transformés, la France peine à maintenir sa compétitivité face aux pays récemment entrés dans l'Union européenne, qui bénéficient des aides de la Politique agricole commune (PAC) tout en ayant des coûts de production plus bas. Bien que le solde de la balance commerciale agricole soit resté positif, il est quatre fois moins élevé qu'en 2022. (Les Échos, Marie-Josée Cougard, 08/02)
 
CONJONCTURE ÉCONOMIQUE
 
Dans son dernier point de conjoncture, l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) prévoit un début de reprise économique en France en 2024, après une stagnation de la croissance au second semestre de 2023. Cependant, le taux de croissance restera modeste (0,2% par trimestre). Certains secteurs montrent des signes positifs, notamment l'industrie des transports. La consommation des ménages pourrait également soutenir l'activité économique, grâce à une inflation en baisse et une augmentation des salaires. Par ailleurs, le déficit commercial de la France s'est aggravé depuis 2019, atteignant près de 100 milliards d'euros en 2023. La facture énergétique et l'importation de véhicules électriques ont particulièrement pesé. Les secteurs de l'automobile, des produits informatiques et électroniques, de l'agroalimentaire et de la pharmacie ont également contribué à cette baisse. Les secteurs de l'aéronautique et du luxe ont retrouvé, voire dépassé, leur niveau d'excédent commercial de 2019. (L’Opinion, M.V., 08/02 ; Les Échos, Guillaume de Calignon, 08/02)
 
 
L’emploi salarié en France résiste malgré une tendance de ralentissement fin 2023. Selon une première estimation publiée le 7 février par l'Insee, l'emploi salarié du secteur privé est resté stable au dernier trimestre de l'année, après avoir enregistré une hausse de 0,1% le trimestre précédent. Malgré cette stagnation, l’Insee prévoit une légère reprise, avec une augmentation de 20 000 postes au deuxième trimestre 2024. En 2023, le secteur privé a créé 113 800 emplois supplémentaires, soit une hausse de 0,5%. Cependant, cette croissance a été trois fois inférieure à celle observée en 2022. Par ailleurs, l'emploi intérimaire continue de décliner, enregistrant une diminution de 1,6% au quatrième trimestre et une perte annuelle de 56 700 emplois. En revanche, l'industrie maintient sa dynamique de création d'emplois, avec une augmentation de 0,3% au dernier trimestre 2023. (Les Échos, Leïla de Comarmond et Paul Turban, 08/02)
 
 
Retrouvez la synthèse du 07/02/2024 ici : https://xml.luqi.fr/casa/fluxpresse/20240207/synthese.html
 
Synthèse réalisée par Cision-L'Argus de la Presse
 
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