["ARGUS DE LA PRESSE"]
 
SYNTHÈSE DU 14/02/2024
ENVIRONNEMENT BANCAIRE
 
Le Fonds de résolution unique (FRU) européen est désormais entièrement financé grâce à l'apport de 78 milliards d'euros provenant des banques européennes, avec les banques françaises comme principaux contributeurs. Dans ce contexte, lors de la conférence annuelle du Conseil de résolution unique à Bruxelles, le président de l'institution, Dominique Laboureix, a confirmé qu'aucune nouvelle contribution ne serait exigée des établissements bancaires en 2024. Cependant, l'Europe envisage d'étendre le mécanisme de résolution unique aux institutions de taille moyenne, une proposition qui suscite des inquiétudes en France. Par ailleurs, le 12 février 2024, à la Maison de l’Euro à Bruxelles, Claudia Buch, nouvelle présidente du Mécanisme de surveillance unique (MSU), a mis en garde les banques contre les risques émergents tels que le changement climatique, les cyberattaques ou les défis géopolitiques. Ella a encouragé les établissements à investir davantage pour renforcer leur résilience. Claudia Buch a également souligné les lacunes dans les réponses de ces institutions financières face à des événements inattendus. Elle leur a recommandé d'investir dans l'amélioration de leurs systèmes d'information. (L’Agefi, Aurélie Abadie, 14/02 ; Les Echos, Fabienne Schmitt, 14/02)
 
PRODUITS / MÉTIERS / ACTIVITÉS BANCAIRES
 
Face à l’augmentation des tentatives de fraude, les banques, dont Crédit Agricole, ont renforcé leur dispositif de prévention. Entre plafonnement des montants, temporisation lors de l’ajout d’un bénéficiaire et surveillance des opérations suspectes, elles continuent à chercher des solutions encore plus efficaces. « La fraude est devenue une activité d’expert », a déclaré la communication de Crédit Agricole Payment Services à MoneyVox. C’est dans ce contexte que Crédit Agricole a décidé de multiplier les messages d’alerte sur les fraudes auprès de ses clients. Ces messages s’affichent désormais lors de la connexion à l’application mobile ou lors d’opérations sensibles, obligeant l’utilisateur à en accuser réception. La banque assure par ailleurs qu’il n’y a pas de suivi de ces clics et que ces messages sont purement informatifs. (www.moneyvox.fr, Vincent Mignot, 13/02/2024)
 
 
Face à la crise du logement en France, le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu, a proposé le 12 février de nouveaux dispositifs de financement tels que les prêts hypothécaires ou in fine, inspirés du modèle suisse. Les professionnels de la banque restent sceptiques, certains affirment que ces prêts coûtent plus cher et représentent un risque plus élevé pour les banques. La Fédération Bancaire Française (FBF) a souligné le 1er février qu’elle avait déjà mis en place un dispositif de réexamen des prêts refusés. Le secteur immobilier français connaît une baisse des prix due à la hausse des taux d'intérêt et à la fin du crédit « facile ». Cependant, trois facteurs pourraient ralentir cette tendance : un assouplissement du crédit avec des taux d’intérêt en baisse, une demande de logements toujours forte malgré la conjoncture défavorable, et un allègement des contraintes de rénovation énergétique des logements. (Les Echos, Marion Heilmann, 14/02 ; Les Echos, Anne-Sophie Vion, 14/02)
 
 
Silver Alliance et Silver Valley, deux acteurs de la silver économie, ont créé le premier Club des investisseurs de la transition démographique. L’objectif de ce club est d'accélérer les innovations répondant aux besoins des seniors, un marché estimé à plus de 60 milliards d'euros selon un rapport du cabinet Xerfi publié en septembre 2023. Un tiers des Français aura plus de 60 ans d'ici 2030, d'où la nécessité d'adapter tous les secteurs d'activité à ce vieillissement de la population. Les membres du club, comprenant des business angels, des représentants du private equity et des fonds de capital-risque, investissent en moyenne entre 2 et 10 millions d'euros dans des entreprises, selon Benjamin Zimmer, directeur général de la Silver Alliance. Des plateformes telles que ResterJeune.com et Ernesti ont déjà bénéficié de ces investissements. (Les Echos, Audrey Guettier, 14/02)
 
ESG ET TRANSITION ENVIRONNEMENTALES ET SOCIÉTALE
 
Pour son 50ème anniversaire, l'Agence Internationale de l'Énergie (AIE) a organisé le 13 février à Paris une rencontre qui a réuni près de 1 000 participants, dont plusieurs ministres de l'Énergie et du Climat et des dirigeants de grands groupes. L'événement visait à discuter du financement de la transition énergétique et climatique à l'échelle mondiale. Selon le ministre irlandais de l'Environnement, Eamon Ryan, qui préside la réunion, les investissements mondiaux, publics et privés, devraient atteindre 4 500 milliards de dollars par an d'ici 2030 pour développer des énergies alternatives aux énergies fossiles. Sur ce total, au moins 2 200 milliards devraient aller aux pays émergents ou en développement, estime l’AIE. Lors de cette journée, le directeur exécutif de l’agence, Fatih Birol, a appelé les gouvernements à investir dans l'innovation pour soutenir des technologies qui ne sont pas encore présentes sur le marché. (Le Figaro, Armelle Bohineust, 14/02)
 
 
En anticipation des futures canicules et sécheresses, les architectes et les élus locaux français envisagent dès à présent de transformer l'urbanisme actuel en intégrant des modèles de bâtiments bioclimatiques. Ils prévoient de réduire l'utilisation du béton au profit de matériaux plus écologiques, comme le bois et la terre cuite. Cette transition est déjà amorcée dans certains projets, tels que la médiathèque James-Baldwin à Paris, dotée de jardins aménagés, d'une toiture végétalisée et de panneaux solaires. L'isolation est une problématique cruciale et une priorité pour le maintien d'une température intérieure convenable. En 2050, ces mêmes architectes imaginent une généralisation des toits verts et blancs pour réduire l'impact des rayons du soleil, et l'utilisation de matériaux isolants écologiques. Les espaces verts des villes seraient repensés pour pouvoir survivre aux hautes températures et aux périodes de sécheresse. De plus, une cartographie de zones de refuge serait créée pour se protéger en cas de pic de chaleur. (Le Parisien, Frédéric Mouchon, 14/02)
 
 
Selon le département américain du commerce, 70% de l'économie mondiale seraient sensible à la météo. En France, 40% des ventes de produits de grande consommation sont influencées par la météo, selon Climpact-Metnext. L'ouverture de nouvelles sources de données, dont celles de Météo France en janvier 2024, a stimulé cette filière où les start-up concurrencent les acteurs établis. Dans la course pour fournir les meilleures prévisions, la technologie joue un rôle central, avec des entreprises comme HD Rain utilisant l'IA pour croiser et analyser les données. Cela est particulièrement pertinent dans les secteurs comme l'agriculture, l'énergie éolienne, la navigation et la gestion des risques. Les conséquences du changement climatique exacerbent la nécessité de prévoir et de répondre aux conditions météorologiques. (Les Echos, Emmanuel Guimard, 14/02)
 
STRATÉGIE DIGITALE
 
La technologie « deepfake », qui utilise l'IA pour créer des vidéos factices et très réalistes de personnalités publiques, est de plus en plus utilisée par des escrocs pour promouvoir des investissements frauduleux. Le gouverneur de la Banque centrale de Roumanie, Mugur Isarescu, a récemment été victime de cette méthode. Les préjudices causés par cette forme de fraude peuvent atteindre jusqu'à 15 000 euros. L'Autorité des marchés financiers (AMF) a appelé à une grande vigilance face à ces techniques. Le groupe Meta est accusé de passivité face à ce problème. Pourtant, il a annoncé le 6 février qu'il travaillait sur des normes techniques pour identifier ces vidéos. D’après Gary Gensler, président de la Securities and Exchange Commission (SEC), les « deepfakes » représentent un danger pour les marchés. (Les Echos, Rachel Cotte, 14/02)
 
 
Le 13 février 2024, le bitcoin a franchi le seuil symbolique des 50 000 dollars pour la première fois en deux ans, en grande partie grâce au succès exceptionnel des ETF bitcoin aux États-Unis. Ces instruments financiers facilitent l’accès de la cryptomonnaie au marché grand public. Les ETF gérés par BlackRock et Fidelity, deux géants du secteur financier, ont attiré 6,5 milliards de dollars en un mois seulement, un record pour cette catégorie de fonds. Cependant, le marché des cryptomonnaies a aussi connu des revers, avec plusieurs faillites, scandales, et poursuites judiciaires, y compris contre le cofondateur de Binance, Changpeng Zhao. (Les Echos, Thomas Pontiroli et Sophie Rolland, 14/02)
 
 
Après avoir été chassées par Pékin, les entreprises chinoises de minage de bitcoins ont trouvé refuge en Éthiopie, où les coûts d’électricité figurent parmi les plus bas au monde. Attirées par l’énergie hydroélectrique abondante du pays et l’autorisation du minage informatique depuis 2022, ces entreprises voient en l’Éthiopie une destination stratégique pour leurs activités. Cependant, cette industrie suscite des inquiétudes quant à son impact environnemental et social, étant donné que près de la moitié de la population éthiopienne n’a pas accès à l’électricité. (Les Echos, R. Co., 14/02/2024)
 
 
Pasqal, une start-up française spécialisée en informatique quantique, s'est associée au Korea Advanced Institute of Science and Technology (KAIST) et à la ville de Daejeon, en Corée du Sud. La start-up utilise la technologie d'atomes neutres pour l'informatique quantique, une technique qui facilite l'ajout de qubits et permet de passer à l'échelle plus rapidement. Le partenariat avec KAIST et Daejeon permettra à l'entreprise de continuer à développer son potentiel de recherche. Depuis sa création en 2019, Pasqal a obtenu un total de 140 millions d’euros en investissements. La start-up travaille déjà avec plusieurs grandes entreprises, dont Thalès, Crédit Agricole et EDF. Par ailleurs, elle prévoit d'installer deux processeurs quantiques dans des centres de calcul en France et en Allemagne cette année. (www.latribune.fr, Guillaume Renouard, 13/02)
 
AGRICULTURE
 
D’après les données de la Fédération des exportateurs de vins et spiritueux (FEVS), présentées lors du Salon Wine Paris & Vinexpo qui se déroule à Paris jusqu’au 14 février 2024, les exportations françaises de vins ont enregistré une baisse de 10,4% en volume et de 5,9% en valeur, atteignant ainsi 16,2 milliards d'euros en 2023. Cette diminution est attribuée au recul du pouvoir d'achat des consommateurs, influencée par l'inflation et la surabondance des stocks pendant la crise du Covid-19. Cette situation a entraîné un recul de l'excédent commercial pour ces produits, les reléguant de la deuxième à la troisième place, derrière les parfums et les cosmétiques. Les exportations vers les États-Unis, premier marché pour les vins français, ont diminué de 22% en valeur. Néanmoins, les États-Unis demeurent le principal client de la France, avec des achats totalisant 3,6 milliards d'euros. Malgré ces défis, la FEVS reste optimiste pour l'année 2024. (Les Echos, Marie-Josée Cougard, 14/02)
 
CONJONCTURE ÉCONOMIQUE
 
Selon le Baromètre de la confiance politique réalisé par l’institut OpinionWay pour le Centre de recherches politiques de Sciences Po (Cevipof), l'inflation et la crise du pouvoir d'achat alimentent un sentiment de défiance des Français envers la politique. Menée entre le 8 et le 29 janvier 2024 dans quatre pays (la France, l'Allemagne, l’Italie, et la Pologne), cette enquête indique que les Français sont les moins satisfaits des quatre populations étudiées concernant leur vie personnelle. L'inflation est perçue comme une menace pour le bien-être individuel, selon Gilles Ivaldi, chercheur au Cevipof. Malgré les politiques de soutien face à l'inflation mises en place par le gouvernement, les salaires n’ont pas augmenté aussi rapidement que les prix en France. Par ailleurs, la peur d’être cambriolé, la défiance envers les politiques et la démocratie sont également des préoccupations majeures pour les Français. L’étude conclut que le sentiment général de vulnérabilité dans la vie privée, le désengagement au travail, le sentiment de déclassement se multiplient à travers le pays. (Le Monde, Elsa Conesa, 14/02)
 
 
Au quatrième trimestre 2023, le taux de chômage en France atteint 7,5% de la population active, en hausse de 0,4 point par rapport à la fin de 2022, selon les données publiées le 13 février 2024 par l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee). À la fin du mois de décembre 2023, le pays dénombrait 2,3 millions de chômeurs selon la définition du Bureau international du travail (BIT), soit une augmentation de 29 000 par rapport à la fin du mois de septembre 2023. Ce chiffre pourrait encore croître en 2024, face à un marché du travail confronté à une stagnation économique. Les instituts de conjoncture anticipent une hausse du chômage en raison de la réforme des retraites et de celle du revenu de solidarité active (RSA), qui augmenteront le nombre de personnes comptabilisées comme chômeuses. (Les Echos, Nathalie Silbert, 14/02)
 
 
Pour lutter contre la crise du logement, le Premier ministre Gabriel Attal promet « un choc d'offre », en encourageant la construction de nouveaux logements et en assouplissant le diagnostic de performance énergétique. Cette promesse fait écho à celle faite par le gouvernement en 2017, alors nouvellement élu. Or, depuis ce premier engagement, le gouvernement n'a pas réussi à stimuler la construction de logements. En effet, en 2023, les mises en chantier de logements ont chuté de 22% par rapport à 2022. Ce manque d'efficacité est attribué à une série de mesures contradictoires prises par le gouvernement, comme des coupes budgétaires, qui ont affecté le secteur du logement. Les professionnels du domaine sont donc sceptiques face à la promesse d'un nouveau « choc d'offre ». Ils appellent plutôt à un « choc de la demande », compte tenu de l'effondrement de celle-ci en raison du manque de moyens financiers des ménages. (Le Monde, Véronique Chocron, 14/02)
 
 
Retrouvez la synthèse du 13/02/2024 ici : https://xml.luqi.fr/casa/fluxpresse/20240213/synthese.html
 
Synthèse réalisée par Cision-L'Argus de la Presse
 
Document réalisé avec l'autorisation du CFC.
Il est interdit de diffuser ou redistribuer, sous quelque forme que ce soit, tout ou partie de ce document.