["ARGUS DE LA PRESSE"]
 
SYNTHÈSE DU 22/02/2024
ENVIRONNEMENT BANCAIRE
 
Selon les données compilées par Bloomberg, les 20 plus grands groupes bancaires d'Europe (hors Royaume-Uni) ont affiché des performances financières record en 2023, générant plus de 100 milliards d'euros de bénéfices. Cette hausse est principalement attribuée à l'augmentation des taux d'intérêt initiée par la Banque centrale européenne en 2022. Les cinq principales banques françaises, dont BNP Paribas, Crédit Agricole et Société Générale, ont contribué à près de 27 milliards d’euros de ces profits. Toutefois, malgré ces performances, l'environnement économique tendu pourrait inciter les banques à augmenter leurs provisions financières. Cela pourrait affecter les bénéfices futurs. Face à leur robuste performance financière, plusieurs de ces banques ont décidé de redistribuer une partie de ces bénéfices à leurs actionnaires sous forme de dividendes et de programmes de rachat d'actions. (Les Échos, Romain Gueugneau, 22/02)
 
 
La banque HSBC, principalement active en Chine, a vu ses bénéfices du quatrième trimestre 2023 fondre de près de 80% en raison d’événements exceptionnels. Parmi ceux-ci figure une dépréciation de 3 milliards de dollars sur sa participation dans la Bank of Communications (BoCom) en raison de la crise immobilière commerciale chinoise. Bien que HSBC ait enregistré des profits records pour l'année, l'hyperinflation en Argentine et la cession de ses activités bancaires de détail en France ont également pesé sur les résultats, entraînant des charges totales non récurrentes de 5,8 milliards de dollars pour le groupe en 2023. Cette situation a provoqué une chute des actions de l'institution de plus de 6% à la Bourse de Londres. Malgré ces problèmes, HSBC reste engagée en Chine. L’établissement prévoit également un programme de rachat d'actions de 2 milliards de dollars ainsi qu'un dividende accru pour le quatrième trimestre 2023 et envisage de distribuer un coupon spécial de 0,21 dollar par action au premier semestre 2024. (L’Agefi, Camille George, 22/02 ; Les Échos, Ingrid Feuerstein, 22/02)
 
PRODUITS / MÉTIERS / ACTIVITÉS BANCAIRES
 
Le Crédit Agricole Normandie-Seine propose une nouvelle carte bancaire, Serenipay, capable de lire oralement le montant d’un achat lors d’un paiement chez un commerçant. Développée par Handsome et Thalès, elle vise à faciliter les transactions pour les personnes souffrant de déficience visuelle. Après des tests concluants, Serenipay est désormais commercialisée. Malgré un coût de fabrication plus élevé, elle est vendue au même prix qu’une carte classique. Sébastien Brispot, adjoint à la direction marketing de la caisse régionale Normandie-Seine, assure que le dispositif est fiable à 100% et pourrait se déployer dans d’autres caisses régionales, à commencer par le Crédit Agricole Centre Ouest. (www.moneyvox.fr, Vincent Mignot, 21/02/2024)
 
 
En janvier 2024, l’encours du Livret A et du Livret de développement durable et solidaire (LDDS) a atteint 3,25 milliards d’euros, soit quatre fois moins qu’en janvier 2023 (11,22 milliards d’euros) et en dessous de la moyenne des dix dernières années. Malgré le gel du taux de rémunération à 3% jusqu’en février 2025, cette collecte est relativement importante, mais faible par rapport aux années précédentes. Le Livret d’épargne populaire (LEP), qui bénéficie d’un taux de rémunération de 5%, a atteint une collecte de 1,92 milliard d’euros en janvier 2024, équivalente à celle de janvier 2023. (Les Échos, Rachel Cotte, 22/02)
 
 
L'Agence France Trésor (AFT), en charge du placement de la dette de l'État sur les marchés, a publié le classement des Spécialistes en Valeur du Trésor (SVT) pour 2023. BNP Paribas conserve son rang de premier SVT, suivi par Société Générale et Citi. Goldman Sachs disparaît du top 10. Les SVT sont les 15 banques, françaises ou étrangères, partenaires de l'AFT pour le placement des 270 milliards d'euros de dette à lever cette année. Le classement est basé sur trois critères : la participation aux adjudications, l'animation du marché secondaire et la qualité des services. Dans le domaine de l'animation du marché secondaire, Deutsche Bank récupère le podium, prenant la place de Crédit Agricole CIB. (Les Échos, Guillaume Benoit, 22/02)
 
 
Sopra Steria prévoit de vendre sa division de logiciels bancaires, Sopra Banking Software, à Axway Software pour 330 millions d'euros, incluant la dette. Cette vente correspond à la stratégie de Sopra Steria de se concentrer sur le conseil et le digital dans ses marchés stratégiques, selon Pierre Pasquier, président du groupe. La transaction comprend également la cession de 3,62 millions de titres Axway à Sopra GMT, actionnaire de référence de Sopra Steria, pour 95,9 millions d'euros. Un nouvel investisseur, One Equity Partners, entrera à son tour dans le capital de Sopra GMT. Les opérations devraient être finalisées avant la fin du troisième trimestre 2024. Sopra Steria prévoit une « légère relution » de son taux de marge opérationnelle suite à ces opérations. Crédit Agricole CIB est conseiller financier pour Axway dans ce projet. (L’Agefi, Jérôme Batteau, Lionel Garnier, 22/02)
 
 
Le groupe de protection sociale français AG2R La Mondiale est engagé dans un processus de modernisation sous l'impulsion de son directeur général, Bruno Angles. Cependant, cette transition est confrontée à des résistances internes, ce qui entrave les projets, notamment la création d'une structure centrale (GIE) et d'une société de réassurance interne. Les partenaires sociaux s'opposent à ce que cette dernière soit contrôlée par La Mondiale, le principal financier du groupe. Cette situation rend la gouvernance instable. De plus, la complexité du modèle AG2R, réglementé par trois codes sectoriels (Sécurité sociale, assurances, mutualité), ainsi que la diversité de ses entités, rend difficile l'alignement des enjeux métiers et politiques. Ces projets de transformation suscitent des inquiétudes, avec des craintes d'une éventuelle implosion du groupe. (L’Agefi, Camille George, 22/02)
 
ESG ET TRANSITION ENVIRONNEMENTALES ET SOCIÉTALE
 
L’Institut de l’Économie pour le Climat (I4CE) a publié le 21 février son premier rapport sur le déficit d’investissement climatique de l’Union européenne. Selon l’étude, les investissements climatiques représentent 2,56% du PIB, soit 407 milliards d’euros, soit une augmentation de 9% comparée entre les années 2021 et 2022. Cependant, ce chiffre devrait doubler pour atteindre la neutralité carbone en 2050, soit environ 813 milliards d’euros ou 5,1% du PIB de l’UE. Seuls l’hydroélectricité et le stockage électrique en batterie sont en surplus d’investissement. Les investissements dans l’éolien ont atteint leur point le plus bas en 2022 depuis 2009. Pour combler le déficit climatique, le rapport recommande un financement supplémentaire de l’UE, en particulier dans les secteurs trans-européens, l’interconnexion électrique et les infrastructures ferroviaires. (L’Opinion, Irène Inchauspé, 22/02)
 
AGRICULTURE
 
La réforme de l’assurance des récoltes à la française peine à renouveler son succès de 2023. Ce nouveau système, subventionné à 70% par l’État, vise à démocratiser l’assurance privée des récoltes tout en mettant fin au duopole de Groupama et Crédit Agricole. Toutefois, les agriculteurs sont réticents à souscrire des contrats pour se protéger contre les pertes financières dues aux aléas climatiques. « Depuis un mois, nous n’avons quasiment pas réalisé de nouvelles affaires pour les cultures de printemps et prairies, car les agriculteurs sont plus préoccupés par le devenir même de leur exploitation. Nos efforts de début janvier ont été stoppés par la crise agricole », a indiqué Jean-Michel Geeraert, directeur du marché agricole chez Pacifica, branche dommages de Crédit Agricole Assurances. Par ailleurs, le faible taux de sinistres en 2023 a également freiné l’intérêt des agriculteurs pour l’assurance. Sur l’année écoulée, Pacifica a enregistré seulement 90 millions d’euros de sinistres pour 150 millions de primes encaissées. (Les Échos, Amélie Laurin, 22/02/2024)
 
 
Lors d’une conférence de presse le 21 février 2024, le Premier ministre français, Gabriel Attal, a annoncé une série de mesures visant à atténuer la colère des agriculteurs à trois jours de l'ouverture du Salon de l'agriculture. Il a exprimé sa volonté de « placer l’agriculture au rang des intérêts fondamentaux de la nation au même titre que la défense ». Cet objectif sera inscrit dans la loi d'orientation agricole, qui doit être votée avant l'été prochain. Parmi d’autres mesures, figure la suppression de la taxe sur le gazole non routier (GNR). L’exécutif a également promis de verser en totalité les aides de la Politique agricole commune (PAC) d'ici le 15 mars 2024. En outre, la France envisage d’abandonner l'indicateur actuel de mesure de l’utilisation des pesticides, une décision appréciée par la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA). Un nouveau projet de loi Egalim, visant à sécuriser le revenu des agriculteurs, sera présenté d’ici l'été 2024. Des amendes seront imposées à deux centrales d'achat européennes pour non-respect du texte. (Les Échos, Marie-Josée Cougard, 22/02 ; Les Échos, Dominique Chapuis, 22/02)
 
CONJONCTURE ÉCONOMIQUE
 
L'année 2023 a été marquée par un recul du travail temporaire de 3,7% en France, avec des baisses plus accentuées dans les secteurs liés à la consommation comme le commerce (-10,9%) ainsi que le transport et la logistique (-6,5%). L'intérim, considéré comme un indicateur avancé de l'économie, reflète l'atonie de la consommation. Gilles Lafon, président de Prism'emploi, organisme fédérant les sociétés d'intérim, ne prévoit pas d'amélioration pour 2024 malgré les Jeux olympiques de Paris. Selon lui, cet évènement présente « autant d'avantages que d'inconvénients, avec les problématiques de déplacements qui vont impacter nos intérimaires comme les autres salariés d'Île-de-France ». Enfin, malgré la collaboration renforcée avec Pôle emploi, Gilles Lafon souligne que « le partage de la data reste un sujet » de préoccupation. (Les Échos, Martine Robert, 22/02)
 
 
La Commission européenne a présenté, le 21 février, une première évaluation positive du programme de relance économique NextGenEU, trois ans après son lancement. Plus de 225 milliards d’euros sur les 800 milliards d’euros de l’enveloppe totale ont déjà été déboursés, et une centaine de milliards supplémentaires devraient l’être cette année. Les fonds ont contribué à économiser plus de 28 millions de MWh dans la consommation d’énergie primaire, à protéger 9 millions d’Européens contre les catastrophes naturelles dues au changement climatique, et à soutenir l’éducation de 5,8 millions de jeunes. Toutefois, l’absorption des fonds restants d’ici 2026 représente un défi. (Les Échos, Karl De Meyer, 22/02)
 
 
Dans un discours à Washington, Mario Draghi, ancien président de la Banque centrale européenne et du Conseil italien, a partagé ses prédictions pour le futur de la politique économique européenne. Il prévoit une transition vers une économie moins mondialisée et plus impactée par les chocs d'offre, tels que la crise énergétique ukrainienne ou la pandémie de Covid-19. En conséquence, Mario Draghi prédit que la politique budgétaire aura un rôle plus important à l'avenir, notamment pour stabiliser l'inflation et compenser la contraction économique. Il prévoit aussi des déficits publics plus élevés et une croissance plus faible due aux multiples défis tels que le réchauffement climatique et les tensions géopolitiques. Il avertit que les économies basées sur d'importants excédents commerciaux pourraient ne pas être politiquement viables. Mario Draghi appelle à une coordination plus forte entre la politique monétaire et budgétaire, ce qui est actuellement complexe au sein de la zone euro. (Les Échos, Guillaume de Calignon, 22/02)
 
 
L’Allemagne a réduit sa prévision de croissance pour 2024 à 0,2%, en baisse par rapport à la prévision de 1,3% annoncée en octobre 2023. Le ministre de l’Économie, Robert Habeck, a déclaré que la faible croissance mondiale et un environnement économique instable constituent un défi pour l’Allemagne. Selon lui, l’Allemagne doit accélérer les réformes pour améliorer sa compétitivité. Un projet de loi visant à réduire les impôts des entreprises est bloqué depuis des mois en raison de désaccords au sein de la coalition au pouvoir. L’économie allemande est également affectée par l’inflation élevée, les faibles investissements des entreprises et une chute des mises en chantier dans le secteur du bâtiment. (Les Échos, Emmanuel Grasland, 22/02)
 
 
Retrouvez la synthèse du 21/02/2024 ici : https://xml.luqi.fr/casa/fluxpresse/20240221/synthese.html
 
Synthèse réalisée par Cision-L'Argus de la Presse
 
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